Aujourd'hui, nous allons bouleverser un peu l'ordre habituel de nos articles et aborder dès à présent les principaux instruments du Samba.
Les percussions – la batucada
Le Samba est sans doute l’un des styles musicaux voire le style musical qui emploie la plus grande variété de percussions différentes. L’ensemble de ces percussions regroupées s’appelle une « batucada ».
Nous y trouvons tout d’abord le Surdo qui est un fût métallique avec une peau de frappe en haut et une peau de résonance en bas. Il est joué à la mailloche mais aussi à la main. C’est le plus gros tambour de la batucada et en tant que tel, il sera dévolu à jouer les basses.
Le Repique ou Repinique est plus petit que le Surdo mais de même facture et sert avant tout à faire des appels de batterie et à stopper les morceaux. Il peut servir aussi à soutenir le Surdo sur les temps forts. Il se joue comme ce dernier, avec une baguette toutefois à la place de la mailloche.
La Caixa est l’équivalent dans une batucada de la caisse claire de nos fanfares ou des batteries rock ou jazz. Elle se différencie toutefois de sa cousine par son timbre souvent simplifié (un seul fil de métal) qui vient se placer sur la peau de frappe et non sur la peau de résonance. Et contrairement à la technique de jeu habituelle des fanfares, la Caixa peut aussi être jouée en hauteur (« em cima »), au niveau de l’épaule. L’avantage de cette technique est que le son porte beaucoup plus loin de cette manière.
La Caixa peut être complétée dans la batucada par le Tarol qui en est une version plus réduite et moins puissante mais peut servir à apporter beaucoup de relief dans la rythmique.
On trouve ensuite deux formes de tambourins, le Pandeiro qui correspond à notre tambourin classique, et le Tamborim qui en est la version typiquement samba. Les principales différences entre les deux sont que le Tamborim n’a pas de cymbales et qu’il se joue à l’aide d’un fouet à brins métalliques. Les deux instruments sont employés au sein de la batucada pour produire des ornementations rythmiques.
Pour terminer avec les percussions « à peau », je vous présente la Cuica qui est sans aucun doute l’instrument le plus curieux et l’un des plus emblématiques du Samba. Vous avez sans aucun doute déjà entendu ce son sans même vous douter qu’il est issu d’un instrument de percussion ! La Cuica est constituée d’un fût avec une peau tendue que d’un seul côté. L’autre côté est ouvert et permet d’accéder à l’intérieur du fût à une tige fixée au centre de la peau tendue. Le son est obtenu en frottant cette tige avec un chiffon humide, et les différentes notes en exerçant des pressions sur l’extérieur de la peau.
Le reste des percussions est constitué d’instruments métalliques. Il y a les Chocalhos qui peuvent prendre différentes formes, comme des tubes remplis de grains (ganzá), des manches en bois avec des tiges de métal, ou des cymbalettes montées sur cadre.
Il y a également les célèbres cloches « Agogo », le plus souvent assemblées par deux mais parfois aussi quadruplées.
Le Recoreco est une caisse de résonance en métal équipée de ressorts que l’on frotte.
Enfin l’Apito est le célèbre sifflet de Samba qui peut être utilisé comme élément de la rythmique mais aussi par le chef de Batucada pour donner des indications aux musiciens selon des codes pré-établis.
Un instrument un peu différent : le Cavaquinho
Le dernier instrument que nous présentons ici n’est pas utilisé dans la Batucada et n’apparaît pas dans les versions carnavalesques du Samba, mais davantage en des occasions plus intimistes.
Le Cavaquinho est une petite guitare à quatre cordes issue du Portugal où elle s’appelle Machete. L’accordage n’est pas défini et dépend de l’usage que l’on souhaite en faire, mais les deux accordages les plus courants sont « ré-sol-si-ré » et « ré-sol-si-mi ». En arrivant à Hawaï, le cavaquinho a donné naissance … au Ukulélé !