Le mouvement en phase
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Anonyme
J'ai trouvé sur le net la preuve que même des métronomes, lorsqu'ils sont placés dans des situations particulières, peuvent se synchroniser alors qu'ils ne le sont pas d'emblée. La preuve est ici
Ce truc m'avait assez esbrouffé au début (j'ai même mis le lien dans le pub, c'est dire ) puis je me suis interrogé, non sur le mécanisme physique qui conduit à ce résultat, mais sur le mouvement de la musique alors que les musiciens ne jouent pas exactement sur le même impact métronomique.
Je pense qu'il existe actuellement, dans la musique, une espèce d'hégémonie du métronome injustifiée (sauf pour certains styles de musique caractérisé par ce mouvement spécifique). Je crois qu'il est d'autant plus injustifié que, dans une situation où chacun joue à son propre rythme, on finit par trouver un mouvement synchrone (et c'est cette synchonicité qui définit le "beat" ). Qu'en pensez-vous ?
Anonyme
Le sujet, donc : Le mouvement décrit par Mingus sous le terme "perception rotatoire" s'oppose au mouvement centré sur le temps. Or, le mouvement centré sur le temps semble être naturel (les métronomes, on l'a vu, on tendance à se mettre en phase si on les place sur un support particulier). Pourtant la perception rotatoire est une forme de mouvement en phase avec décalages dans le temps au gré du mouvement. J'y vois une perception bidimensionnelle du temps, une sorte d'intégrale de celui-ci (une "surface de temps") à l'ntérieur de laquelle le beat est néanmoins ressenti. C'est sur cette sorte de mouveent que je voulais débattre car il remet un peu en question nos habitudes de battre la mesure. Mais on peut aussi parler de temps "lisse" puisque Aka soulève la question (excusez, je tape sur un clavier de merde et je mets des plombes pour essayer d'écrire correctement)
Anonyme
Ce thread est vraiment merdique
Je repose la question autrement. Le temps metronomique est une sorte de repere absolu en musique. Or, je crois (je sens) que chaque note porte son propre temps en elle. Il en resulte que le musicien vivant (jouant) sa propre musique vit dans son temps propre. Par la-meme (excusez les fautes, je tape sur un clavier qwerty) comment pourrait-on introduire une notion de mouvement musical en phase entre musiciens sans repere metronomique ? Le terme "rubato" semble etre le plus aproprie mais sa representation peut poser un probleme. La traduction par "agogique" n`aide pas a y voir clair. Un tempo "libre" ne l`est pas davantage. Une traduction francaise de "rubato" serait "vole" (avec l`accent aigu sur le e). J`avoue que si la notion est claire ds mon esprit, j`ai beaucoup de mal a la faire comprendre, voire a la partager, d`autant que "rubato" ne concerne qu`une partie, somme toute assez faible, de l`expression musicale
Introduire un code ne me parait pas etre une solution mais il me semble que l`on fait l`impasse sur une notion essentielle de la musique si on n`aborde pas cette notion ds son expression musicale. Je me souviens du film "la pianiste" (je me sais plus si c`est le titre exact) quand l`actrice (Isabelle Huppert) dit a son eleve que la longueur ecrite d`une note n`est pas la duree de la note et que la duree de la note n`est pas sa longueur ecrite. L`idee est la. On pense souvent que la musique classique accorde enormement d`importance a l`interpr1tation d`une piece ecrite. On n`imagine souvent pas a quel point cette interpretation prend sa dimemsion dans le rapport au temps de la note. Je regrette qu`en jazz, si on excepte le rapport au temps "mingusien", on n`accorde pas plus d`importance a cette notion et qu`on s`interesse davantage aux gammes d`acccords et autres modes.
a.k.a
Citation : Une traduction francaise de "rubato" serait "volé"
"Dérobé", si on veut conserver la racine latine.
_d j a n g o
ADT, merci pour le tuyeau ;)
Wiki a dit :
Citation : * le temps strié, dans lequel les structures de la durée se réfèrent au temps chronométrique en fonction d’un balisage régulier ou irrégulier mais systématique : la pulsation. La pulsation est l’unité du plus petit commun multiple.
* le temps lisse, pour lequel les « stries » temporelles sont remplacées par la durée de certains objets sonores. Il n’y a alors plus de mesure ou de rythme repérable, mais écoulement continu dans le temps d'une masse sonore en évolution, temps suspendu donnant un sentiment d'éternité.
« Dans le temps lisse, on occupe le temps sans le compter ;
dans le temps strié, on compte le temps pour l’occuper. »
J'ai du mal à me représenter ce que c'est...
Résultats du questionnaire écolo :
Chris Dewitte
Le temps lisse, je crois que j'en ai fait une fois l'expérience: c'était un morceau de musique contemporaine écrite par Bernard Wisson. Il s'agissait pour le pupitre des guitares de jouer tous ensemble un do 2 et de rejouer cette note chaque fois que chaque guitariste n'entendait plus sonner sa note. Cela partait donc d'un unisson et se développait en des surgissements de do au fur et mesure que le temps s'écoulait. Et parfois il y avait des coïncidences je dois dire très heureuses.
a.k.a
Citation : Ce qui est intéressant dans ta définition c'est "en fonction d’un balisage régulier ou irrégulier mais systématique". Régulier comme le métronome et irrégulier comme le groove, le rubato
Ou bien la métrique elle-même, si elle est irrégulière, comme dans un 11/8, ou un 3/16 par exemple.
Citation : Le temps lisse, je crois que j'en ai fait une fois l'expérience: c'était un morceau de musique contemporaine écrite par Bernard Wisson.
Le nom est noté ! Ceci dit, à part dans la musique contemporaine et dans une certaine branche de la musique électronique, c'est pas vraiment courant...
_d j a n g o
Mais je vois bien que c'est autre chose je vous rassure !
Résultats du questionnaire écolo :
jazzphoton
Citation : Je regrette qu`en jazz, si on excepte le rapport au temps "mingusien", on n`accorde pas plus d`importance a cette notion et qu`on s`interesse davantage aux gammes d`acccords et autres modes.
Bah chaque chose en son temps ... On ne peut pas tout travailler à la fois. J'ai fait un petit bout de masterclass avec Lionel Belmondo où on a abordé ces décalages, le tempo lent swingué à l'extreme, trainer sur une mesure alors que la batterie ne bouge pas et on recale tout sur un méchant coup de caisse claire (mais pas n'importe où ni n'importe comment hein) qui remet tout le monde "dans le droit chemin". Malheureusement, j'étais pas mal occupé et je n'ai pas pu suivre les autres sessions, mais le peu auquel j'ai assisté était bien intéressant, rien que de ce point de vue et de sa mise en pratique.
Sur beaucoup de solo en jazz, on se rend compte nettement que le soliste traine, rallonge ses notes à certains endroits ou bien tout au long de son solo meme. Et quand on en fait la transcription, noter toutes ces nuances temporelles est très vite fastidieux, d'où le fait de retranscrire le solo "au fond du temps" et de l'annoter "trainer un peu" "rubato" etc.
Un jet de 17 notes dans une mesure peut-etre joué régulièrement. Il y a des champions pour ca. Mais en écoutant le morceau correspondant, toutes les notes ne sont pas régulières : le jet accélère un peu pour tomber pile sur le 1er temps de la mesure suivante par exemple.
Anonyme
Un test sur la perception du temps peut être fait sur un thème comme so what par exemple. Le pb est évidemment de jouer le AABA-AABA... sans compter les mesures et de savoir exactement où l'on se trouve durant les chorus. Il existe une vidéo (sur youtube) où l'on voit Miles discuter avec des mecs pendant les chorus. Quand il reprend, il sait exactement où en sont les autres. D'abord, cela montre qu'il ne s'agit pas vraiment d'un temps lisse mais périodique (donc avec des séries entières ou rationnelles) et ensuite, cela montre que cette perception du temps est lié à la musicalité. En d'autres termes, c'est bien le thème de so what qui fixe la période et non le tempo d'un métronome. On retrouve évidemment la même chose dans le blues.
Mannnu
Les limites et restrictions ne viennent pas ici de l'extérieur, elles n'entourent pas les musiciens mais sont dictées par chaque musiciens (action) en fonction de la marge qui lui sera laissée par les autres (retroaction)
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