réactions au dossier [Bien débuter] Les notes réelles et les notes étrangères
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newjazz
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hhub17
Citation de autboi5
Même si j'ai pas forcément la bonne édition (37ème, pas révisée pour deux sous) :
A force de lire ceux qui savent, je l'ai déniché dans une brocante et j'ai sauté sur l'occasion...
Be bop a loulou !
[ Dernière édition du message le 21/11/2015 à 16:04:50 ]
patrick_g75
une note de l'accord 1 persiste alors que l'accord 2 est déjà posé, ce qui fait qu'une des notes "réelles" (de l'accord 2) va devoir arriver "en retard" ;
une note ("réelle") de l'accord 2 est émise alors que l'accord 1 est toujours actif : elle "anticipe" sur l'accord 2 à venir, mais est bien "étrangère" à l'accord 1.
Dans tous ces cas (passage, broderie, retard et anticipation) les notes "étrangères" peuvent bien provoquer toutes sortes de frottement et dissonance - elles sont faites pour ça ! - mais ne doivent jamais être analysées comme constituant d'un accord répertorié... c'est très bien expliqué par Newjazz !
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
patrick_g75
Parler de "dominante" (comme, d'ailleurs, de "tonique"ou de "sous-dominante", etc.), ce n'est pas, à proprement parler, désigner une "note", non plus qu'un accord d'ailleurs, mais une relation. Autrement dit : une "fonction " - comme cela a d'ailleurs été clairement rappelé par certains.
Certains autres pourront trouver mon distinguo un peu tiré par les cheveux sans doute. Tant pis...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 21/11/2015 à 19:39:43 ]
Anonyme
passage, broderie, retard et anticipation
J'imagine que ca fera l'objet de la prochaine leçon, voir des 4 prochaines, beaucoup du charme musical se retrouve caché derrière ces petits trucs !
mad_keyboard
Pour l'histoire des notes étrangères, je suppose aussi que NewJazz n'a pas fini le tour de la question, mais je suis bien d'accord avec toi patrick, c'est bien résumé ! Même si cela sera plus clair pour des débutants avec des exemples...
Le seul absolu que l'on m'ait donné sur la question, c'est : tout ce qui n'est pas une note étrangère (parmi celles cités par patrick) est forcément une note réelle, et doit faire partie intégrante de l'harmonie (ou plus prosaïquement de l'accord supposé par la mélodie et l'accompagnement allant avec). Mais l'analyse des notes étrangères demande tout de même une certaine habitude, un certain de nombre de réflexes pas si évidents !
Pour ce qui est de le dominante, je rejoins un peu jimbass quand il dit que ce terme "dominante" est resté un mystère pendant longtemps pour lui... Pour quelqu'un qui a déjà compris tous les tenants et aboutissants, cela parait le béa-ba.
Pour quelqu'un qui découvre, il doit bien falloir rabacher des 10aines de fois de manières différentes pour être sur que la compréhension soit totale pour le non-initié !!
Il me parait important de passer du temps là-dessus
Comme l'a dit patrick, la dominante est avant tout une "fonction", c'est à dire un ensemble de note dont le rôle 1er est de retourner à la tonique, lui même un ensemble de notes représentant l'état de repos du développement harmonique d'un morceau, celui qui ne laisse aucune tension sous-jacente, aucun besoin d'évoluer vers un autre degré.
Mais j'insiste tout de même, la dominante est un accord ! Même si la nature peut être extrêmement varié, il s'agit tout de même d'un certain nombre de notes constituant cet accord de dominante qui donne cette fonction, quand bien même ces notes ne sont pas jouées en même temps !!! (Ne jouons pas sur les mots : même dans le cas par exemple d'une fugue de Back, c'est dans le temps où la dominante est présente qu'apparaissent toutes les notes de l'accords, même si les notes sont jouées au sein d'une (ou plusieurs dans ce cas) mélodie(s)).
Ce qui constitue avant tout la dominante, c'est l'écart entre la 3rce majeure et la 7ème mineure, le fameux triton (3 tons d'écart) au sein de l'accord de dominante. Dans le cas d'une tonalité de DoM, la dominante est SolM car il y a les notes Si et Fa (respectivement 3rce et 7ème).
Il faut bien et avant tout comprendre que cet écart de triton entre la 3rce et la 7ème de l'accord existe UNIQUEMENT dans le cas d'une dominante (ou Vème degré et substitutions de ce degré, chapitre à venir dans longtemps).
Après on peu rajouter un paquets de note ! un Lab dans une tonalité mineur, un Ré# au lieu du ré pour un augmenté, un la# pour un Sol7(#9), avec en plus un ré# pour un altéré, etc... Sans même parler des substitutions ! Par ex un accord de Réb7, une substitution tritonique du Vème degré, qui fait apparaître aussi le Si (qu'on appèlera Do bémol dans le cas de Réb7) et le Fa, dont les rôles sont inversé (7ème et 3rce respectivement), qui est aussi un accord de dominante alors que c'est le degré IIb...
Bref, la dominante est une fonction, mais c'est avant tout la tension du triton (tierce, aussi appelée sensible, du Vème degré et septième du Vème degré) qui crée cette fonction de dominante.
De manière plus simple, pour un néophyte, si vous jouez une mélodie (impro par ex) en DoM et qu'il y a une dominante qui apparait, la manière la plus simple de la mettre en valeur est d'utiliser le Si (sensible) et le Fa (7ème de la dominante) pour la faire ressortir !
En n'oubliant pas que le plus logiquement possible, si tant est que vous cherchiez un mouvement mélodique "logique", du moins conventionnel, la sensible va à la tonique (Si va sur un do) et la 7ème de la dominante va à la tierce de la tonique (Fa va sur Mi, ou Mib dans le cas de Do mineur).
J'espère une fois de plus ne pas être trop confus :s
[ Dernière édition du message le 22/11/2015 à 22:34:08 ]
Anonyme
Mais j'insiste tout de même, la dominante est un accord !
Non, toujours pas; la dominante est un degré de la gamme sur lequel on peut construire un accord qu'on appellera par extension, par une sorte de métonymie, et parfois par abus de langage, accord de dominante.
Anonyme
patrick_g75
Un peu hors-sujet…
@ mad_keyboard, ayant bien voulu m’accorder que « la dominante est avant tout une "fonction" », il ajoute, quelques lignes plus loin :
« Mais j'insiste tout de même, la dominante est un accord ! »…
Allons bon !
Ce à quoi Arno Jules réplique :
« Non, toujours pas; la dominante est un degré de la gamme sur lequel on peut construire un accord qu'on appellera par extension, par une sorte de métonymie, et parfois par abus de langage, accord de dominante. »
C’est bien dit, la métonymie.
Mais, @Minstr_L rappelle que tout cela a été déjà dit, et redit, et même un peu radoté. De fait.
Il semble que, ici ou ailleurs, il y ait deux catégories de circonstances qui provoquent des débats, et parfois même des conflits, plus ou moins sanglants : 1) quand personne n’est d’accord, ou bien 2) quand tout le monde est d’accord.
Dans la première catégorie, le sujet du débat est plutôt à situer dans les idées, mais, dans la seconde, le nœud est plutôt à chercher dans les personnes.
Je veux dire, pour ce second cas – qui est celui qui nous intéresse ici –, que chacun a raison sur le fond, sur une « idée », mais que personne n’est d’accord sur la façon de la présenter. C’est, la plupart du temps, parce que chacun parle depuis son « point de vue » (ce qui est bien naturel, et d’ailleurs plutôt enrichissant), mais ce peut être aussi, parfois, parce que chacun estime avoir élaboré la meilleure formulation…
Je ne vais pas en profiter pour radoter moi-même - sur « la vraie nature de la dominante », ayant dit là-dessus tout ce que j’avais à dire.
Je veux juste rajouter une petite couche de ‘hors-sujet’…
Ce petit échange sur « la-dominante-qui-est-un degré-qui-est-une-note-qui-est-un-accord… » m’a fait me souvenir d’une espèce d’axiome qui eut son heure de gloire dans les années 70, je crois, mais qui n’était qu’une formulation particulière pour une vérité générale, et intangible :
« La carte n’est pas le territoire ».
Autrement dit : « Le mot n’est pas la chose qu’il désigne ».
Et je suppose que notre débat (sur « la-dominante-qui-est-ceci-cela ») tient beaucoup au fait énoncé par cet axiome.
Pourrait-on dire que le « territoire » serait… un ensemble de relations ? (J’entends : de relations dynamiques - l’évolution de l’une d’entre elles agissant par nécessité sur celles des autres, etc.)
C’est souvent bien difficile de nommer une relation. On peut toujours assez aisément désigner cette chose-là qui est devant, et puis cette chose-ci, qui est à l’arrière, par exemple. Mais, la relation elle-même ; cela qui est entre ces choses…
Pour revenir au sujet un instant :
quelqu’un a-t-il déjà signalé que, ce fameux intervalle de triton ne se retrouve qu’une seule et unique fois dans tous les intervalles possibles entre deux degrés d’une tonalité majeure ? Et que cette unicité devient en quelque sorte la signature de cette tonalité-là…
Peut-être que cela a déjà été signalé, mais alors cela m’aura échappé.
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Anonyme
patrick> Ton hs, n'en est pas vraiment un, le problème est bien celui de la théorie et de la pratique, du signifiant et du signifié, du rapport entre le langage et l'être, entre ce qu'on dit des choses, et ce qu'on ressent des choses. Aucun mot ne peux dire l'émotion, elle ne peut que se vivre.
Je pense d'ailleurs que tu touches d'autant plus juste avec cette fameuse histoire de triton dont l'on a pas parlé, mais plutôt sous entendu l'existence depuis le début.
Le débat se place là: Certes Danhauser donne la dominante comme le Ve degré de la gamme, mais n'est-ce pas plutôt la présence de cette foutue quinte diminuée/quarte augmentée dans l'accord construit sur cette dominante qui est serait la signature, et serait responsable de la fonctionnalité si forte que l'on donne à cette note, et ainsi non pas une note isolée ?
Considéré ce triton comme, la fonction de dominante, c'est permettre aussi de reconnaître les "dominantes sans fondamentale" ce qui n'aurait aucun sens si la dominante n'était qu'une note...puisque justement c'est cette note disparait lorsqu'il n'y a plus de fondamentale.
Mais reste quand même qu'à l'époque grégorienne ( où la musique monodique a éxisté), la fonction à bien été donné à la note isolée.
Enfin bref on ergote sur un truc dont la signification est multiple, alors autant l'admettre plutôt que de chercher une vérité/fixé/rigide qui rate les choses autant qu'elle les dit. HS]
[ Dernière édition du message le 22/12/2015 à 14:25:03 ]
patrick_g75
Ou bien, ce serait au risque de sortir, et pour le coup complètement, du sujet de cet échange – les notes « étrangères » dans notre système « tonal », et occidental…
C’est seulement pour le plaisir, que j’offre ce vieil adage chinois à la communauté :
« Si tu cherches où est la vallée, ne crois pas la trouver en suivant le cours de la rivière, non plus qu’aucune des lignes de crête.
Pour commencer d’en approcher, tiens-toi où se regardent les deux versants. »
Quant à notre sujet : oui, comme tu le décris, c’est bien la présence (« diabolique ») du triton dans l’accord de ‘Septième de Dominante’ – et cela, comme tu le fais remarquer à raison, avec ou sans la présence effective de sa ‘fondamentale’ – la Dominante – qui peut ne lui donner rien d’autre que son nom).
C’est bien l’ambivalence (à proprement parler « subversive ») du triton (quarte augmentée = quinte diminuée), qui constitue l’essentiel de la « fonction dominante », en quelque sorte son élément moteur, la source de ces tensions harmonico-mélodiques qui sont destinées, à un moment ou à un autre, à trouver leurs résolutions avec la manifestation de la « fonction tonique ».
Bien entendu (!)
…
Je dis : ‘Bien entendu’. Mais je pourrais ajouter : ‘Et bien sous entendu !’.
En effet, dans la réalité pratique de la musique (tonale !) telle qu’elle s’est composée, pas besoin de tout « réaliser » des accords conventionnellement répertoriés. Les auditeurs un peu avertis (non pas nécessairement par l’étude consciencieuse, mais parfois seulement par la simple familiarité que provoque une consommation assez régulière, et souvent inconsciente), ils n’ont pas besoin qu’on leur mette les points sur les i, ni le Sol sous un Si-Ré-Fa…
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