réactions au dossier [Bien débuter] La musique acousmatique
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newjazz
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Beatless
Où se situe la limite entre la musique concrète et l'ambient? Je pense que parfois cette limite est ténue... ![]()
S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.
Fsuchs
Peace by rehabilitating the right hemisphere of the brain.
Anonyme
Où se situe la limite entre la musique concrète et l'ambient? Je pense que parfois cette limite est ténue...
la musique concrète est motivée par une démarche technique , alors que l'ambient c'est juste pour fumer des pets et faire du yoga
j'exagère bien sur , mais pas tant que ça ...
Vectorboy
La morale est la faiblesse de la cervelle. Acquise sans aucune reflexion, elle s'imprime en nous à nos dépens.
K*B*
la musique concrète est motivée par une démarche technique , alors que l'ambient c'est juste pour fumer des pets et faire du yoga
j'exagère bien sur , mais pas tant que ça ...
ah ah ah n'importe quoi.
Assurément, tu n'écoutes ni l'une ni l'autre.
Anonyme
Enfin , si vous savez expliquer ça plus clairement en 3 lignes, allez y
deb76
Pour ceux que ça intéresse, je mets le lien pour télécharger en PDF du livre "les musiques électroacoustiques" de Michel Chion et co-écrit avec Guy Reibel, deux compositeurs éminents du GRM, et mis en ligne par l'auteur, l'ouvrage étant épuisé. C'est une référence et qui évoque l'histoire des musiques électroacoustiques, des débuts avec Pierre Schaeffer, la création du Groupe De Recherches Musicales, la guéguerre entre les frères ennemmis - concret contre électronique - les techniques de création, les techniques d'avenir : du synthétiseur à l'ordinateur. Le livre a été édité en 1976, mais il propose un excellent panorama sur ces musiques ainsi que sur les studios du monde entier :
http://michelchion.com/books/1-les-musiques-electroacoustiques
Concernant Pierre Schaeffer, on trouve la ré-édition de son Traité des Objets Musicaux :
http://www.seuil.com/ouvrage/traite-des-objets-musicaux-pierre-schaeffer/9782020026086
Et pour ceux qui aurait la chance de trouver dans une brocante, dans une boutique de livres d'occasions, le triple numéro 303 - 304 - 305 de la Revue Musicale "Pierre Schaeffer, de la Musique Concrète à la Musique Même" en le ratez pas car c'est en quelque sorte le journal au jour au jour de la création de la musique concrète par Schaeffer lui-même, de l'idée, aux essais, à la concrétisation. Vous pourrez y lire sa détestation des compositeurs de musique contemporaine, de Boulez à Xénakis en passant par Stockhausen ou Messiaen. Des compositeurs qui ont effectué un stage au GRM. Et qui lui rendaient bien, notamment les sérialistes suite au scandale d'Orphée 53 donné à Donaueschingen en Allemagne le 10 octobre 1953 avec peu de moyens et de répétitions et devant un public peu conciliant avec le "bidouillage" de Schaeffer.
Concernant l'histoire du GRM, il y a l'ouvrage écrit par Evelyne Gayou "GRM, Le Groupe de Recherches Musicales, Cinquante ans d'histoire" édité par Fayard dans la collection "les chemins de la musique". Le livre est très complet, il évoque les recherches musicales avant 1948, les avant-gardes, le futurisme russe et italien, la brouille avec les compositeurs contemporains, l'ORTF, etc. Et bien entendu toute l'histoire très détaillée, pointilleuse, du Groupe de Recherches Musicales puis du GRM, de la musique concrète à l'acousmatique, à l'informatique, du temps différé basé sur Music V de Max Mathews à SYTER, système temps réel...
K*B*
ha ben si quand même .... quelqu'un qui se lance dans une création acousmatique est motivé par un processus technique, et son oeuvre est presque toujours accompagnée d'un livret expliquant cette démarche , alors qu'un producteur d'ambient poursuit un but principalement esthétique et sa musique se consomme telle qu'elle .
Enfin , si vous savez expliquer ça plus clairement en 3 lignes, allez y
La musique concrète est née dans des les studios des radios nationales (France, Allemagne,…) ce qui lui a longtemps permis d’être à la pointe de la technologie musicale. Avec la démocratisation des outils informatique, ça n’est plus du tout vrai : les musiques acousmatiques actuelles sont bien loin des standards de qualité techniques qu’ont peut retrouver dans certaines musiques électroniques ou encore dans le sound design cinéma des grosses productions, par exemple. La plupart des compositions acousmatiques sont mal mixées (voire pas du tout), non masterisées et peu innovantes en termes de création sonore.
En revanche, je te l’accorde, le processus de composition est souvent réfléchi et intellectualisé, tant au niveau de la fabrication des matériaux que de la composition musicale à proprement parler. Et là où l’acousmatique est peut-être encore en avance techniquement c’est sur tout ce qui concerne la spatialisation, certaines pièces étant composées en 8, 16 voire 32 canaux.
Pour ce qui est de l’ambient, c’est un genre qui se porte très bien et qu’on ne peut ne pas réduire aux productions new age des années 80. Son côté obscur est florissant et évoque plus la déliquescence du monde moderne qu’elle n’invite à l’ouverture de ses chakras.
[ Dernière édition du message le 20/02/2019 à 11:18:52 ]
Anonyme
https://inagrm.com/fr/showcase/news-index?tags=Publications
deb76
Citation de : Killby
ah oui, pour compléter les références : la collection Les Portraits Polychromes, biographies d'artistes, entretiens, analyses d'oeuvres, ...
https://inagrm.com/fr/showcase/news-index?tags=Publications
Ah oui, tout à fait. Ces portraits sont excellents. Merci de les avoir rappelés. On pourrait aussi ajouter dans la contribution du GRM aux outils informatiques les excellents GRM Tools : https://inagrm.com/grm-tools-3 et leur logiciel d'analyse et de représentation des musiques électracoustiques l'acousmographe : https://inagrm.com/fr/showcase/news/203/lacousmographe
Funckytimes
Ingénieur du son, Sound Designer
Avid ProTools, Logic Pro, Cubase
hhub17
Un vieux souvenir (1981, 82 peut-être) d'une conférence donnée à Metz au festival de musique contemporaine, sur la musique acousmatique, illustrée d'extraits sonores très pertinents. J'en avais gardé en mémoire une espèce de rocher aux dimensions impossibles qui résonnait dans la salle, et la définition d'objets sonores pas forcéments réalisables physiquement, d'où l'intérêt de la recherche électronique pour en créer les sons.
Paradoxe de l'histoire : en sortant, j'ai acheté dans une petite boutique un excellent disque de Ray Charles !
Merci pour cette suite passionnante, et merci aux commentateurs érudits de nous faire partager leurs lectures !
Be bop a loulou !
[ Dernière édition du message le 23/02/2019 à 12:33:40 ]
patrick_g75
à Newjazz, pour avoir si bien presenté cet épisode, ce moment historique fondateur, d'une façon à la fois synthétique, claire, nette - et juste !
Ce n'était pas gagné d'avance, compte tenu de l'embrouille...
Merci à deb76 pour sa bibliographie (qui d'ailleurs occupe déjà ma bibliothèque)
et à Killby, pour le complément - que je ne connaissais pas, lui.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
patrick_g75
Je me suis essayé une fois à extraire des échantillons de sons dans des enregistrements d'instruments conventionnels, en veillant bien sûr à repérer des notes 1) assez longtemps tenues, et 2) non contaminées par la réverbération de notes voisines. Classique.
C'est en comparant la même 'note' (le Sol de la 4ème corde à vide), exécutée par trois violonistes différents, que j'ai réalisé (éprouvé la réalité) que, ce que nous considérons comme des événements musicaux absolument identiques peuvent être par ailleurs des événements sonores tout à fait si distincts, que nous en sommes au point de pouvoir leur accorder aussi des sens musicaux distincts, (comme nous le ferions entre, par exemple, un Sol et un La.)
Évidemment, le noeud du truc, c'est le passage du 'sonore' au 'musical'...
Cette petite expérience peut aussi servir à démontrer que ce qui importe n'est pas uniquement une écoute "acousmatique" (hors de la reconnaissance de l'origine du son), mais les relations entre les sons. Ce sont elles qui produisent leurs significations "musicales".
Ps : évidemment, ce qui fait de ces trois échantillons de "sol au violon" (exécutés chacun par un virtuose) sont chacun "comme des bruits", c'est leur isolement, le fait qu'ils ne sont perçus que comme phénomènes isolés, indépendamment de toute relation à un quelconque autre phénomène.
Une "note" n'est d'abord, en soi, rien qu'un bruit parmi d'autres.
Et un "grincement de porte" peut faire une note très convenable, si son environnement est favorable...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 23/02/2019 à 21:01:13 ]
NOBLOGO
Où se situe la limite entre la musique concrète et l'ambient? Je pense que parfois cette limite est ténue...
sauf erreur, l'ambient reste une musique tonale, même quand elle utilise la dissonance, produite à partir d'instruments conventionnels. Alors que l'acousmatique doit s'affranchir de tout cela. Ceci dit les frontières ont pu effectivement se brouiller depuis 70 ans.
[ Dernière édition du message le 23/02/2019 à 21:09:17 ]
deb76
Citation de patrick_g75
C'est en comparant la même 'note' (le Sol de la 4ème corde à vide), exécutée par trois violonistes différents, que j'ai réalisé (éprouvé la réalité) que, ce que nous considérons comme des événements musicaux absolument identiquespeuvent être par ailleurs des événements sonores tout à fait si distincts, que nous en sommes au point de pouvoir leur accorder aussi des sens musicaux distincts, (comme nous le ferions entre, par exemple, un Sol et un La.)
Très intéressante ta remarque. Ca m'a fait penser à ce que David Wessel (Ircam, MIT) avait déclaré en 1981 à propos de la synthèse concernant les instruments avec une anche et de la difficulté à les modéliser en raison de l'attaque qui est toujours différente (souffle, pression, volume, etc.).
Et petite question, as-tu encore ces trois exemples en audio ? Je serais curieux de vérifier comment ils se comportent dans l'analyseur de spectre de l'Ircam, the Snail, voir si les différences apparaissent au niveau du spectre...
NOBLOGO
Quelqu'un sait-il quelle pièce acousmatique (de Michel Chion ou Luc Ferrari, je ne sais plus) se termine par un enregistrement du très jeune fils du compositeur disant "tu dors ?" d'une voix merveilleusement ensommeillée ? C'est le souvenir un peu flou d'une master-class du GMVL que je suivais dans les années 80 (salutations à Xavier Garcia).
[ Dernière édition du message le 24/02/2019 à 05:53:42 ]
NOBLOGO
Cette petite expérience peut aussi servir à démontrer que ce qui importe n'est pas uniquement une écoute "acousmatique" (hors de la reconnaissance de l'origine du son), mais les relations entre les sons. Ce sont elles qui produisent leurs significations "musicales".
Le son d'un violon n'est pas plus un violon que le mot "violon" n'est l'objet violon.
La relation entre principes de la musique acousmatique et principes de linguistique élémentaire est fascinante et féconde. Tout(e)s deux devraient faire partie de l'éducation tout aussi élémentaire : leur ignorance est tellement au coeur de la folie contemporaine.
NOBLOGO
question idiote : on ne peut ni modifier ni supprimer un post au bout d'un... certain temps ? après clôture d'une session ?
Mister ludo
j'ai réalisé mon mémoire en spatialisation à musique et recherches dirigé à l'époque par Annette Vande Gorne, notre pionière belge en la matière et Robert Normandeau, pionner Québécois.
Le travail était de réaliser un interface de spatialisation qui commandait un vst pour des figures d'espaces en octophonie.
Ce qui m'a amené à L'université de Montréal et de travailler avec l'Ircam.
Même si à l'origine la musique est française, il existe un nombre incroyable d'adepte de part le monde dans tous les pays.
La musique concrète est avant tout une musique sur bande (à l'origine) la technique maîtresse est l'échantillonnage. il faut voir la musique concrète ou acousmatique comme de la sculpture: on part d'un matériaux de base, le son enregistré et puis on défini une oeuvre que l'on va générer en altérant ce matériaux de base. il n'y a pas de limite.
La grosse différence avec le mouvement allemand de Stockhausen, c'est que cette musique ne se base pas sur des séries mathématiques ou à l'origine, ne part pas de synthèse.
Cette musique ne s'écoute pas de manière tonale et en effet: un acousmonium, espace dans lequel elle s'écoute: est souvent constitué de haut parleur différent: un peu à la manière d'une chorale et chaque piste ou son est écrit pour être projeté dans l'espace et mis en mouvement. ( dans la réalité c'est bcp plus complexe).
La musique ambiant comme son nom l'indique vise à pauser une ambiance, un paysage sonore. elle est souvent basée sur de la musique de type "drone" qui rappelle le Om des boudhiste. ou tout simplement ce peut être une musique tonale. basée sur de la synthèse des échantillons des enregistrements inaltérés mis en harmonie pour créer une émotion souvent de bienêtre et relaxation.
il existe énormément de littérature sur ces musiques et elles ont souvent créé des hybrides.
Une autre branche: la videomusique de Jean piché, le jazz de Pierre Alexandre Tremblé et Sylvain Pohu, tous les trois artistes canadiens contemporains. c'est très large.
Un autre mouvement: les musiques electro acoustiques basées sur des instruments dis augmentés...
En fait, pleins de mouvements différents, beaucoup de recherche sui aboutissent à un résultat très étonnant et parfois étrange dont nous pouvons nous inspirer en musique traditionnelle et directement bénificier pour nous musiciens passionnés
patrick_g75
Citation de patrick_g75
C'est en comparant la même 'note' (le Sol de la 4ème corde à vide).......
Et petite question, as-tu encore ces trois exemples en audio ? Je serais curieux de vérifier comment ils se comportent dans l'analyseur de spectre de l'Ircam, the Snail, voir si les différences apparaissent au niveau du spectre...
Il serait facile de les reconstituer.
Cette 'note' est la première d'une fugue de l'une des sonates pour violon seul de JS Bach (en Sol !)
Il y en a de multiples interprétations. Je me souviens que l'une de celles que j'avais utilisées était signée Henryk Szering.
La seconde d''Arthur Grumiaux, sans doute...
Mais peu importe je crois : l'expérience est à faire avec n'importe qui (parmi les bons violonistes - de préférence !)
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 24/02/2019 à 16:37:20 ]
S0000
Si vous trouvez le "solfège des objets sonores" enregistré par Pierre Schaeffer, écoutez ces leçons jusqu'au timbre de sa voix.
Dans GRM, il y a "recherche" puis "musicale". Le "groupe" a plus que parfaitement réussi. Quelle Musique !
http://www.musiques-recherches.be/musiques-recherches/presentation
S0000
patrick_g75
Cette petite expérience peut aussi servir à démontrer que ce qui importe n'est pas uniquement une écoute "acousmatique" (hors de la reconnaissance de l'origine du son), mais les relations entre les sons. Ce sont elles qui produisent leurs significations "musicales".
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Le son d'un violon n'est pas plus un violon que le mot "violon" n'est l'objet violon.
La relation entre principes de la musique acousmatique et principes de linguistique élémentaire est fascinante et féconde.
.....
"La carte n'est pas le territoire"
...
En effet, le son d'un violon n'est "le son d'un violon" que pour celui qui sait ce que c'est que le son d'un violon, soit pour avoir appris, et retenu, que ce son-là qu'il entend est produit par "un violon" (on lui a dit ça, ce qui n'exclut pas qu'il ne sache même pas à quoi ça peut bien ressembler, un violon), soit parce qu'il voit un instrument (dont il sait que c'est un violon) produire ce son-là devant lui.
...
Bon, j'avoue : là, je fais, un peu, l'andouille...
Oui, elle est tout à fait pertinente ta référence à la linguistique. Je viens de découvrir (il n'est jamais trop tard pour bien faire) les six leçons de Jacobson regroupés sous le titre "Le son et le sens".
Lecture très recommandable.
Essentielle, la définition du phonème comme "unité sonore signifiante"...
Je résume outrageusement ; c'est un peu difficile de développer ça ici - mais ça mériterai de l'être : c'est en plein dans notre sujet, n'est-ce pas ?
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
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