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Compositeur - Parolier : être l'un ET/OU l'autre ? Musiques sans parole ?

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Sujet de la discussion Compositeur - Parolier : être l'un ET/OU l'autre ? Musiques sans parole ?
Hello

C'est la première fois que je crée un sujet dans la rubrique compo, et ceci à la suite d'une question issue d'un autre sujet. Je ne savais pas trop comment classer ça, ni vraiment déterminer la nature exacte du sujet. Alors soyez indulgents :oops: . Ce n'est pas forcément une question précise en attente de réponse, mais plutôt un débat.

Alors voilà. Pour résumer de manière très très grossière, j'essaye de composer des morceaux, jusqu'à maintenant dans le format chanson classique, c'est-à-dire musique+paroles dans une durée moyenne de 3-5min. Et jusqu'à maintenant, comme beaucoup, j'essaye de faire tout. Oui mais voilà, il devient très évident que je suis beaucoup moins faite pour écrire des paroles que pour composer de la musique. Non pas que mes musiques sont mieux que mes textes (quand il y en a :??: ), mais c'est plutôt que la souffrance de l'accouchement d'une musique n'a rien de comparable avec celle de l'accouchement d'un texte. La première me semble dure mais agréable, comme quelque chose de naturelle, alors que la seconde me semble comme une véritable corvée.

Plusieurs amis sur AF m'ont conseillé de m'y mettre, de prendre mon courage à deux mains, en me rappelant bien qu'écrire un texte n'était facile pour personne. Mais je sens bien que je ne suis pas faite pour ça.

Et puis il y aussi le fait que, dans le monde impitoyable d'Audiofanzine :clin: , on se sent un peu le canard boiteux si on n'est pas capable d'être à la fois compositeur et parolier. A ce que je sache, il y a plein de paroliers qui ne savent pas du tout composer, alors pourquoi un compositeur devrait absolument savoir tout faire dans sa chanson ? Ne pourrait-on pas être juste l'un ou l'autre ?
A ce que je sache, s'il n'y avait pas Bernie Taupin, ça m'étonnerait qu'Elton John aurait écrit ses textes tout seul !

A côté de ça, en ce moment je me sens inspirée musicalement, mais je sens que ça prend la tournure de quelque chose d'"instrumentaux". Et ce n'est pas la première fois. Ca m'est déjà arrivé plusieurs fois de presque "lutter" sur une musique pour trouver absolument des paroles. Alors du coup, à chaque fois, ça me freine, je suis bloquée, et je ne termine pas le morceau. Il m'est arrivée une seule fois de laisser faire, et ça a donnée le petit morceau qui est en premier sur ma page MySpace. Très petit morceau, mais il me plaît bien comme ça (je ne parle pas de la qualité des sons qui elle est à revoir), c'est comme si ça s'auto-suffisait instrumentalement.

Tout ça pour dire que du coup je suis en plein questionnement métaphysique en ce moment, pour ne pas dire que je suis complètement paumée.

Alors docteur, est-ce grave si l'on n'y arrive pas partout ?
Dans ce cas, faut-il séparer les rôles Compositeur / Parolier ? Trouver un parolier ?
Et docteur, est-ce grave si l'on fait de la musique sans parole ?
Et pourquoi ne pourrait-on pas exprimer son amUr, ou autre chose, uniquement par la musique ?
Qui sait, peut-être suis-je faite pour la musique instrumentale sans jamais l'avoir su ?
C'est vrai qu'en dehors de mes goûts musicaux de base sur lesquels j'ai essayé de prendre modèle (variété, pop, rock, funk, etc), j'ai toujours été en réelle admiration devant ce que faisaient (font) des gens comme Vangelis, Moroder, J-M Jarre,... et bien d'autres comme Mike Oldfield, Telepopmusik, Yanni, ou encore les compositeurs de musique de film.

Alors ? Qu'en pensez-vous, chers amis ? Suis-je définitivement perdue ?
2
J'ai l'immense honneur d'être le premier à répondre... je réponds plus tard. Une oreile sur tes compos, dodo et demain je m'y mets ! :bise: :bise:
3
Pis tu sais les mots, c'est rien qu'une lettre à côté d'une autre... :oops:
4
5
Coucou me v'là :coucou:

En fait je trouve que la difficulté c'est de se retrouver face à soi.
Quand on compose, on n'hésite pas à s'inspirer de choses entendues, aimées etc.
Pour les textes, c'est plus difficile, il faut dire ses propres mots

Pour moi la meilleure solution reste le ping-pong à deux :
un pote m'apporte une grille d'accords ou une ébauche de mélodie, ou un début de texte et HOP ! je pars au quart de tour. Je lui propose mes idées et ça lui en donne d'autres, et comme ça petit à petit on arrive assez vite à des trucs assez sympas.

Comme beaucoup, face à la page blanche ou dans le vide, j'ai bien du mal à choisir une piste, j'ai besoin de certaines contraintes ou d'une intention particulière : un sujet qui me bouleverse, un état d'âme qui me brasse, un évènement personnel ...ou simplement (c'est souvent le cas) l'envie de m'amuser avec tout ça au moyen d'un texte marrant et d'une compo assortie de petites références musicales bien choisies

En revanche j'ai un sérieux problême : je suis plutôt instrumentiste que chanteur et très vite ce défaut devient pesant, le travail harmonique et les enrichissements prennent le pas sur la ligne mélodique et très rapidement la place du chant devient peau de chagrin, elle finit presque par "accompagner" la musique. Il m'arrive souvent d'abandonner une chanson parceque ça prenait ce travers.

L'oreille du "lead" c'est à mon sens une aptitude particulière, un don sacré après lequel je courre en permanence sans jamais le trouver

Ca parait pourtant si simple...de rester simple !!!
:?!:
6
J'ai comme toi également beaucoup de mal à écrire des textes, alors que j'en ai moins pour écrire de la musique.
Je pense que la création est un don : on a le don de création (d'ailleurs, il peut s'exprimer dans d'autres domaines que la musique) ou on l'a pas. On a le don de la musique ou on l'a pas. On peut surtout avoir l'un, et pas l'autre. Deux exemples: Jimi Hendrix n'était pas musicien. Il ne savait pas lire une partition, ne connaissait rien au solfège, et pourtant cela ne l'a pas empêché d'avoir l'immense carrière que l'on sait! A contrario, Joe Satriani, qui fut le prof de musique de nombreux guitaristes réputés et reconnus, est un technicien hors pair au doigté irréprochable. Mais ses créations souffrent cruellement d'originalité...

Je pense pour ma part avoir identifié mon souci pour l'écriture littéraire: c'est que j'ai beaucoup de mal à rentrer dans les rimes et les pieds. Quand j'écris, j'ai un style libre, je serais certainement à mon aise dans une prose délirante à la San Antonio, par contre, faire rentrer tout cela dans des vers de x pieds et que ça rime, alors là j'étouffe, je bloque. Et je ressors de l'écriture d'un texte épuisé, et surtout frustré, frustré de tant d'idées qui me sont venues et que je n'ai pas réussi à concrétiser...

Et pourtant le texte est important dans la construction du morceau. Un texte peut faire partir n'importe quelle ébauche dans n'importe quel sens. En témoigne un air de bossa qui m'était venu après un concert de Marianne James, mais qui, faute de texte, en était resté à un air de bossa. Un jour un copain (mon parolier en fait) me propose un texte, j'ai adapté ce texte à ce petit bout de bossa.... et le résultat final a été un morceau multiformes, commençant en bossa, finissant en ballade, après être passé par du rock et un passage metal! Sans ce texte je n'aurais jamais imaginé un tel développement pour cette petite ébauche de bossa que j'avais au départ. Le texte conditionne la musique, comme la musique conditionne le texte.

Tout ça, pour dire au final que je n'ai aucun complexe à me sentir plutôt musicien que littéraire, plutôt compositeur que parolier. Seule une minorité de songwriters (Goldman, Obispo, Cabrel) brillent à la fois dans l'une et l'autre discipline, et ils ne sont pas légion. J'ai donc depuis longtemps droppé en touche en laissant le soin d'écrire les textes à un autre, que je juge meilleur que moi, et je n'en tire aucune frustration. Nous échangeons nos commentaires, moi sur quelques mots ici ou là, lui sur la ligne de chant ou l'arrangement, on se complète, on s'additionne. La musique est avant tout un art qui se pratique à plusieurs (qui a dit "comme l'amour", dans le fond ? rhaaaaa).

Je dirais pour conclure qu'il ne faut pas te forcer à faire quelque chose que tu ne sens pas. Un don, on l'a ou on l'a pas, ce n'est pas en se forçant qu'on l'acquiert... alors essaie plutôt de trouver un, ou des paroliers, et concentre-toi sur ce que tu aimes : la création et l'arrangement. Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées, crévindiou, comme disait papé. Des paroliers, y en a plein sur myspace, sur audiofanzine, sur les improstures... peut-être dans tes amis autour de toi, alors pioche !
7

Citation : Jimi Hendrix n'était pas musicien.



:noidea:
8

Citation : Je pense pour ma part avoir identifié mon souci pour l'écriture littéraire: c'est que j'ai beaucoup de mal à rentrer dans les rimes et les pieds. Quand j'écris, j'ai un style libre, je serais certainement à mon aise dans une prose délirante à la San Antonio, par contre, faire rentrer tout cela dans des vers de x pieds et que ça rime, alors là j'étouffe, je bloque. Et je ressors de l'écriture d'un texte épuisé, et surtout frustré, frustré de tant d'idées qui me sont venues et que je n'ai pas réussi à concrétiser...

Yes

Citation : Je dirais pour conclure qu'il ne faut pas te forcer à faire quelque chose que tu ne sens pas. Un don, on l'a ou on l'a pas, ce n'est pas en se forçant qu'on l'acquiert... alors essaie plutôt de trouver un, ou des paroliers, et concentre-toi sur ce que tu aimes : la création et l'arrangement. Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées, crévindiou, comme disait papé. Des paroliers, y en a plein sur myspace, sur audiofanzine, sur les improstures... peut-être dans tes amis autour de toi, alors pioche !

:D:

Merci beaucoup de ta contribution, DaRinze, sincèrement !
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Ah le don, le don ....???
Moi je ne sais pas trop ce que c'est vraiment.
Je dirais plutôt que tu fais mouche à un moment donné? ou bien si, il y a un truc qui m'épate vraiment : c'est quand les mots "collent" comme la peau à la musique, parcequ'en eux-même ils possèdent cette petite musique magique qui vous fait prendre une rédaction de pré-ado pour un un poême de Baudelaire.

On m'a offert un bouquin génial : " les plus beaux manuscrits de la chanson française" ed. la Martinière, que je vous recommande

Chaque double page est consacrée à l'historique d'un grand standard de la chanson française, génèse et anecdotes, mais surtout figure à chaque fois le manuscrit original
C'est absolument sidérant pour certainjs textes qui ont fait école : on peut y voir le bout de nappe griffoné et raturé de l'été indien, la page de carnet et les corrections successives de "ma mère m'a dit antoine va t'faire couper les cheveux", la façon d'écrire de chacun sur son bout de papier
(Ferré, Brel, Brassens, Barbara...mais aussi d'autres plus récents : "Antisocial/Trust, Je ne sais plus quelle m... de Daho, Kent etc... c'est vraiment très très interessant, rassurant parcequ'on y voit de belles fôtes d'orthographe et de grammaire, des ratures et des sur-ratures sans complexe, les choses qui ont été sabrées ou ont évolué par la suite, et puis c'est émouvant parcequ'on y voit vraiment l'écriture de chacun qu'ils aient griffoné ou utilisé la vieille machine à écrire qui trainait au grenier.

Mais c'est aussi impressionnant, parcequ'on y perçoit aussi immédiatement l'éficacité qui va faire le succès de la chanson.
C'est cette "eficacité" qui m'interroge. Lisez l'été indien, les scoubidous, la chanson d'Antoine ou le couplet sur les bouteilles de Buthane de Cabrel et vous n'allez pas miser un clou sur l'avenir de ce texte ...


Alors étaient-ils doués pour les textes ?
Sûr que beaucoup d'autres ont ecrit des choses au moins aussi interessantes sans avoir jamais rencontré la compo (+ le personnage !) pour créer le big bang

Gainsbourg a toujours concentré son travail sur ce rapport étroit entre musique des mots et ce que raconte la musique, en plaçant au centre la personnalité de l'artiste ou son propre personnage

De la même façon je suis toujours surpris par la lecture d'un texte d'un Delanoé, d'un Dabadie ou d'un Barbelivien : c'est terriblement nul et pourtant, trente ans après, leurs mots courrent encore sur toutes les lèvres

Tout ça pour dire qu'il y a deux façon d'envisager la création d'une chanson :

1/ on cherche à "fabriquer" quelquechose qui aura toutes les apparences d'une chanson, qui pourrait même être chanté par untel ou une-telle

2/ on se fout du résultat et on travaille en rêvant de figuer un jour sur une des pages de ce bouquin

Chacun son approche et ses objectifs, la vérité est probablement au milieu, moi je trouve plus excitant d'attaquer par le 2/
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Citation : il ne faut pas te forcer à faire quelque chose que tu ne sens pas. Un don, on l'a ou on l'a pas, ce n'est pas en se forçant qu'on l'acquiert...



Je conteste (par ailleurs je salue mon pote DaRinze). Je ne pense pas qu'il existe un don -ou très rarement-
Je changerais ce mot par "attraction". Et si, ça se cultive, se travaille... et on finit -ou pas- par trouver son propre "langage", sans lequel tout forme artistique n'est que pure convention. Malgré son génie unique, je ne crois pas que Mozart ait composé sa flute enchantée en deux heures. Peut-être trois jours, une éternité pour une étoile filante.

Pur la chanson c'est beaucoup plus simple. C'est un art mineur -dixit Gainsbourg- car extrêmement limité : en principe, il faut coller une syllabe sur une note, ou vice versa. Les divers thèmes mélodiques sont tenus de se répéter, les paroles doivent avoir un sens.

Curieusement, ceux qui pondent des chansons comme ma poule pond ses canard sont de piètres compositeurs doublés de piètres paroliers (laissons la poésie aux poêtes, celle-ci étant bien trop élevée pour un compositeur qui n'est ni poête, ni musicien). Retirons de la liste des prolifiques Trenet et Gainsbourg, il n'y a plus personne en France. Goldman et Obispo ne diront pas le contraire.

Et modestie avant tout, un "auteur-compositeur-interprète" (rien que ça!!!) ne produit pas grand-chose d'autre que du divertissement.
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:coucou: Roman !

Ca c'est marrant, on a posté à la même minute et on dit grosso modo les mêmes choses, on a recours aux mêmes références

Dommage, je dois bosser, je creuserais bien volontiers le sujet :coucou:
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Je dois quelques précisions:
D'abord à mkl qui hausse les épaules quand je dis que Jimi n'était pas musicien. Comme cela m'arrive souvent, je suis allé un peu vite en musique (ça date pas d'hier, je fus batteur et j'avais tendance à toujours accélérer le tempo). Ce que j'ai voulu dire par là c'est qu'à ma connaissance Jimi n'a pas fait d'études de musique: Conservatoire, cours approfondis, etc... son art lui est venu naturellement. Il n'a pas appris la musique. Il n'est pas un théoricien de la musique...

C'est cela, mon ami Roman, que j'appelle "avoir un don". J'emploie le terme de "don" (certes, peut-être un peu à tort) pour définir quelque chose d'inné, que l'on n'a pas cherché à acquérir. Comme dit celtière dans le post 7, appelons cela une "aptitude". Moi par exemple, j'ai fait première S et terminale D: soit sciences. J'ai pas fait un bac A littéraire et y a une raison: je suis naturellement attiré par la physique, les maths et positivement rebuté par la philo, le français, les langues. Je dis pas que je suis un génie en sciences ni une bite (une burne, pardon) en langues (je vous laisse méditer deux secondes sur celle-là :humm: ... ok, c'est bon ? on continue). Je dis que j'ai le don, ou une aptitude, pour les sciences, et que je n'ai pas celui des langues. Pourtant on m'a forcé, au collège et au lycée, à faire du français, des langues et de la philo, et j'ai pas accroché. Donc mon cher Roman, même en travaillant, "ça" n'est pas venu... Et par ailleurs, même si je n'ai jamais pris de cours de musique, de vrais cours je parle, à cinq ans je jouais déjà sur l'orgue de papa, et aujourd'hui je pianote, j'organise (de l'orgue) (le vrai, hein, çui au fond des églises), je gratouille, je chantonne, je pipote, je flûte à bec, je batterinze et je percussionne. Et il m'est ri-gou-reu-se-ment impossible de passer devant un rayon de musique (même les jouets en plastique de supermarché au moment de Noël) sans m'y arrêter. J'ai une aptitude, quoi. A l'inverse, je ne me suis jamais, même à Noël, arrêté comme ça au rayon livres sans pouvoir m'en passer.

Dernière chose, quand je dis que Goldman ou Obispo brillent.... chacun sa vision des choses, le mot "briller" ne signifie pas "être un dieu vivant" mais simplement "réussir"... je suis été là aussi un peu vite dans ma formulation. On aime ou pas, mais on ne peut nier que ces gens-là ont réussi dans leur truc.

Enfin, ma conclusion est pour Roman :

Citation : enlève Trenet et Gainsbourg, il reste

... il reste Hubert Félix Thiéfaine, mon vieux, certainement le parolier le plus génial (au sens premier du terme : qui touche au génie) que la France n'ait jamais connu, parce qu'il partage avec Frédéric Dard un privilège et un talent extraordinaire : celui d'avoir commencé sa carrière avec un vocabulaire de 300 mots, et d'avoir inventé tous les autres.
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Citation : Posté le 10/09/2008 à 23:30 (...) Dommage, je dois bosser

:?!: tu es boulanger :ptdr: ?
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Ok DaRinze, une aptitude quoi, une attraction.. un don, je vois plutôt le gamin faire 10 mn de piano et t'inventer une mélodie.

Ah... mais j'ai fait des lettres alors.... alors, c'est devant les magasins de musique ET de bouquins que je ne peux pas passer sans ENTRER et voire ACHETER!!! :mdr:

Thiéfaine est un grand parmi les grand, Higelin aussi. Ils mènent une longue carrière riche en musique, mais ne sont pas prolifique... je situe la barre dans les 400 chansons en 30 ans, ils n'y arrivent pas. Ce n'est pas un gage de qualité, bien au contraire (Goldman, Obispo et le toutim), mais juste de quantité.

DaRinze au secours, j'ai besoin de ton aide, je t'envoie un MP!!! :(((
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Citation : tu es boulanger ?



Le jour je suis garde-barrière et la nuit je suis cosmonaute

J'aime bien lire tes posts DaRinze, même quand j'adhère pas forcément à tout, parcequ'ils sont écrits avec soin (même pour l'othographe) et qu'ils parlent bien.

merci à toi, à Maloryp, Roman et Alain. Un peu d'élégance dans ce monde de brutes me rassure toujours

Pas littéraire ? Toi ? ;)
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Citation : à cinq ans je jouais déjà sur l'orgue de papa, et aujourd'hui je pianote, j'organise (de l'orgue) (le vrai, hein, çui au fond des églises), je gratouille, je chantonne, je pipote, je flûte à bec, je batterinze et je percussionne. Et il m'est ri-gou-reu-se-ment impossible de passer devant (...) les jouets en plastique de supermarché au moment de Noël) sans m'y arrêter. J'ai une aptitude, quoi.



On dirait du Frederic Dard
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Salut les amis. Désolée, je cours un peu partout ces jours-ci. Je m'arrête juste pour jeter un coup d'oeil au fil des choses.

Et j'en profite pour dire qu'en ce qui me concerne, j'adhère complètement à ce que vient de dire DaRinze, notamment ce qu'il veut dire par "don", "aptitude". Il a raison, moi aussi j'ai toujours été scientifique et je n'ai JAMAIS été littéraire, aucune attraction, aucun goût, et aucune aptitude. Je n'ai pas le "don". C'est quelque chose que l'on sent ou que l'on ne ressent pas naturellement, pourquoi se forcer ? Si quelqu'un n'a pas l'esprit philosophe par exemple, je n'irai pas lui dire que ça va lui venir en s'y mettant un peu.

Celtière, si je m'applique pour écrire, ce n'est pas mon côté littéraire qui s'exprime, mais plutôt mon côté scientifique, logique et minutieux. Ecrire sans (presque) faire de fautes ne veut pas dire qu'on est littéraire. Tu me suis ?

Voilà, désolée, je m'en retourne, on m'attend. Je vous :bise:
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Dans le but de faire de la musique tout seul, pour soi et avec la volonté d'être seul il faut travailler un peu, chercher son style. On peut être fan de tel ou tel type d'écriture mais ce n'est pas forcément le sien. Un peu comme quelqu'un qui aime beaucoup un chanteur mais qui n'a pas du tout la même voix. Peut-être faut-il faire des phrases courte en étirant beaucoup les mots dans le style de Muse, peut-être faut-il chanter et parler à moitié dans le style de Bashung, peut-être faut-il employer des mots un peu hors du commun dans une chanson comme Murat, des textes empoulé comme Saez, des turcs beaux mais limite incompréhensible comme Noir Désir...
Après tout dépend aussi de sa voix et coment on les chante. Un même texte peut très bien sonner dans la bouche de quelqu'un mais pas dans une autre.

Moi quand j'écris mes textes j'improvise un peu en français, le temps de trouver quelques bouts de mots qui accroche bien sur la musique.
Après j'essaie de les relier avec des mots qui sonnent bien et après je regarde quel sens je pourrais donner à tout ça. Evidemment la musique aide car elle raconte déjà quelque chose, mais le fond, le sens du texte ne vient qu'en dernier, et il peut changer deux ou trois fois au cours de l'écriture...

Sinon, dans tous les autres projets que j'ai, je ne suis jamais "auteur", d'autres le font aussi bien mieux que moi et je pense qu'on fait de meilleur choses quand chacun fait ce qu'il sait faire de mieux, et pas autre chose.
Au début j'étais guitariste chanteur auteur compositeur dans mon premier groupe, maintenant je ne suis plus que compositeur et instrumentiste (guitare piano electro...) dans ceux que j'ai à présent. J'ai laissé tomber le chant et l'écriture des paroles. Il n'y a bien que dans mon projet perso où je me suis forcé à écrire et à chanter. Mais il y a parfois des instrumentaux ou de l'anglais...

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

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Celtière: bah non mon ami je ne suis pas littéraire... j'ai peut-être du style pour m'exprimer et, comme Maloryp, l'envie de m'appliquer pour que ce que j'écris le soit bien et soit compréhensible, mais pour autant je ne suis pas littéraire, je ne l'ai jamais été.
Et si quelquefois mon style

Citation : On dirait du Frederic Dard

ce n'est pas un hasard... et la référence me flatte ! merci :clin:

Pour (12ax7)², le danger de composer "tout seul, pour soi et avec la volonté d'être seul" est que très vite on tourne en rond : style musical comme style littéraire. Il y a ainsi un certain avantage à déléguer le travail d'écriture à quelqu'un d'autre : c'est qu'on confronte deux visions, deux expériences, deux créativités aussi, qui peuvent enrichir considérablement le travail de composition.
A moins d'avoir une inventivité et un univers immenses qui permettent de ne pas tourner en rond...
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Oui bien sûr. Moi-même je n'ai pas envie d'aller sur scène ou de sortir un album tout seul. J'ai un myspace où je suis vraiment seul dessus, mais j'ai un voire deux groupes en ce moment et ce myspace est vraiment en arrière plan. Il ne me sert que pour des expérimentations personnelles ainsi que de vitrine en général pour la musique. Ca me fait une démo de musicien-compositeur pour me présenter et montrer ce que je peux amener à d'autres pour des rencontres et des groupes etc...
Ca permet de vraiment se découvrir, de se tester, de se définir un peu plus et de savoir ce qu'on produire, ce qu'on a envie de faire...
Y'a quelques années je faisais du rock assez simple, d'influence placebo ou muse... après j'ai eu un groupe de funk-rock style red hot...maintenant je joue du piano et je fais de l'electro...

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

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Après moi ce que j'ai adoré faire c'est composer de la musique sur des textes écrit en premier. C'est très enrichissant et c'est une vraie aide pour l'inspiration, le texte guide la musique, t'indique quoi faire et où aller.

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

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Citation : le texte guide la musique, t'indique quoi faire et où aller.

je suis tout à fait d'accord, comme l'exemple que j'ai donné dans mon post n° 6 sur la bossa.
Il est bien plus facile d'habiller musicalement un texte, qu'écrire des paroles sur un thèse musical.
23
Pour moi c'est l'inverse!!!

Je pense que tout comme on ne peut pas faire de la musique sans être intéressé par celle-ci, on ne peut pas faire des paroles sans avoir un minimum d'intérêt.

Vous voulez écrire des paroles ? lisez de la poésie!!! Ça n'a jamais tué personne... par contre elle est la plupart du temps tuée dans l'oeuf. Par les profs de secondaires. J'ai des idées très concise là-dessus, et c'est exactement le contraire de ci qui est fait dans les programmes littéraires : on commence par voir ce qui est fait aujourd'hui, on tire les ficelles pour voir d'où ça vient, et on arrive au XVème siècle pépère.

Après, évidemment, comme on n'est pas poète, et bien on se contente de faire des bonnes paroles de chansons. Comme Aragon.... c'est un poète??? ah bon????

Donc, si vous avez pas encore lu : les poésies et chansons de Vian, les fleurs du mal (pas une seule lettre n'y est mise au hasard, même le chiffre des poèmes...), Éluard... Après vous allez voir avant et après dans le temps, ça inspire.

Allez acheter un traité de versification, on y apprend des choses extraordinaires !!!

Sinon, l'imagination a toujours besoin d'outils (ou d'instruments

;) ). Alors voilà ce que j'utilise quand j'écris :
un dictaphone, car les idées me viennent comme une envie de p...
Ce dico de rime :
https://www.barbery.net/lebarbery/index.htm

D'un certain Stéphane Barbery à qui je dois une bone vingtaine de monuments...

Dico de synonymes, définition etc.
http://www.crisco.unicaen.fr/cgi-bin/cherches.cgi, utra précis.

Et enfin la page du français de tv5 pour tout le reste.
http://www.tv5.org/TV5Site/lf/langue_francaise.php

Après, vu que je considère la vie comme une aventure, n'importe quoi peut servir. À éviter quand même la chanson sur le yahourt que vous avez mangé ce soir (quoique... :idee2: ). Ou comme un type sur je ne sais plus quelle page qui parlait des match de tennis Noah-Lendl et que c'était rigolo parce que noah perdait tout le temps...
Je lui ai conseillé de revoir les match Mc Enroe/Connors, pour faire plus plus rebelle.......
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Bein oui, Roman dit vrai : et la poésie dans tout ça ?!

Je crois que vous prenez le problême à l'envers : vous essayez "d'orner" vos compos avec des paroles, parceque vous vous dites " ma musique se suffit à elle-même, elle est...jolie."

Pour moi, c'est un peu comme l'histoire des 3 petits cochons, la maison de paille, celle en bois et enfin le solide.
Il faut du temps, des efforts sur soi et de l'investissement personnel pour faire une chanson. Il ne suffit pas de se dire : j'ai construit une grille d'accord qui se tient, j'ai arrangé cela avec quelques arpèges et quelques breaks qui donnent du relief.
Généralement la ligne mélodique conçue sur un instrument ne survit pas à l'adaptation à la voix. Ce n'est pas un hasard : la voix n'est pas QU'UN instrument : elle parle.
A l'inverse elle enrichit considérablement une structure musicale en la nourissant d'images et surtout de "tempérament"

Maloryp, quand tu dis que tu ne te sens pas capable d'apporter des paroles à tes musiques, ne crois-tu pas que tu t'inderdits de prendre les chemins de traverses de peur de ne plus ressembler à tes modèles ?
Je trouve ça dommage. D'autant que tu sais très bien exprimer ta sensibilité et ta personnalité dès que tu utilises les mots.

Tèu dis : la musique vient toute seule. C'est tant mieux. Mais s'agit-il vraiment de TA musique ou seulement de la preuve par neuf que tu sais jouer du piano et arranger un morceau ?
Je te dis tout ça parceque ce sont des questions que je me pose souvent, pas dans le but de te déstabiliser. Loin de moi cette volonté.
Moi aussi j'aurais tendance à me laisser aller à l'instrumentation, mais n'étant ni Hendrix ni Paco de Lucia, je me rends vite compte que mes plus beaux élans inspirés ne se suffisent peut-être pas.
Comme toi, je pense : en tous cas ça pourrait faire une belle musique de film. Mais je me dis aussi : le film c'est toute la chanson, c'est les paroles, je vais écrire le film et pas seulement l'illustration sonore.

Après, le reste c'est un jeu, un défi : j'ai arrêté mes études en seconde, mon vocabulaire est limité, je ne sais pas écrire mais je vais essayer de me "mouiller" un peu. C'est parfois laborieux, parfois stérile, mais parfois ça fonctionne. Bein c'est comme ça pour la plupart des (bons) paroliers.

Gainsbourg pesait chacun de ses mots comme il posait un accord.

DaRinze, Vian etait scientifique et matheux de formation (ingénieur). Ca lui a donné le goût de s'échapper du cartésianisme pour creer un formidable univers sur-réaliste.

En fait je crois que l'erreur vient du fait qu'on veut utiliser la voix comme instrument, alors que ce sont les mots qui sonnent.

Bon, tout ça est un peu confus, en vrac, et probablement contestable et contesté, mais ce débat me renvoie à des interrogations personnelles récurrentes qui n'ont pas fini de me tarauder
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Disons qu'on en vient au débat "la voix est-elle un instrument comme un autre?" avec l'importance du texte.
Il n'y a pas de règles pour ça, certaines chansons sont excellentes et pourtant vides de texte, d'autres n'aurait même aucune valeur musicale sans celui-ci. Tout dépend des styles également, si je fais de la "chanson" il est évident que le texte doit être bien écrit et mis en avant, mais si je fais autre chose ce n'est pas forcément le cas. Parfois même on peut utiliser la voix en pronoçan des mots incohérents, des phrases absurdes et les répéter, ça marche bien chez radiohead par exemple (où il y a aussi de très beaux textes), dans les 3/4 des groupes rock voire métal anglosaxons le texte n'a pas de grande valeur musicale et poétique en dehors de la mélodie et parfois d'un message très simple.

Moi j'aime beaucoup les textes bien écrit avec du sens, mais je fais parti de ces musiciens qui n'écoutent pas tellement les paroles. Quand j'écoute un morceau j'écoute la relation entre tous les instruments, mais pas le contenu du texte (je vous dit pas comment je m'emmerde à écouter du Bénabar à la radio tellement il ne se passe rien dans la musique, même la mélodie du chant est plate...).
Celà vient peut-être d'une certaine éducation musicale, je n'ai pas grandi en écoutant Ferré, Vian, Brassens ou Gainsbourg, plutôt Led Zeppelin, les Beatles et Oasis. C'est une autre conception de la musique.


Mais tout ceci nous éloigne un peu du sujet d'origine... quoique

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr