Sujet de la discussionPosté le 11/01/2004 à 19:27:59Glenn Gould - Pianiste et Génie !
Bon ben voilà j'ai envie de discuter du maitre Gould ! Que pensez-vous de ses interpretations ? Dans quel compositeur le preferez-vous ? Que pensez-vous de l'homme, sa vie, sa carrière ? Enfin tout ce qui se rapporte à lui, à sa vie... Allez c parti
Tu as bien raison Je précise quand même que le DVD sortira courant 2006
J'ai bien aimé les interventions des différents fans autour du monde comme cette italienne qui parle avec la statue de Gould, ou bien la russe qui explique comment elle est redevenue 'vivante' grâce à Gould après deux attaques cérébrales. Sinon j'aurai aimé voir un peu plus de documents d'archives inédits car la plupart je les ai deja tous vu dans les différents DVD deja edités et sur la collection VHS de chez Sony. Bref un très bon documentaire de Monsaingeon (à nouveau lui ) a posséder absolument dès sa sortie en DVD pour tous les fans comme moi ;)
Au sujet de l'anecdote de l'aspirateur :
"Je devais avoir probablement 10 ans. Je travaillais une fugue de Mozart, K.394. Cette fugue n'est certes pas un chef d'oeuvre de création contrapuntique, je vous l'accorde, mais je l'appréciais à l'époque. Soudain, la femme de ménage entra dans la pièce et brancha un aspirateur (précisons ici qu'il existait alors une véritable guerre entre la femme de ménage et moi. Certainement n'aimait-elle pas le vilain garnement pourri gâté que j'étais sans aucun doute. Cet aspirateur était probablement la nouvelle arme fraîchement conçue par son esprit de guerrière ménagère - digne d'ailleurs de toute femme de ménage qui se respecte - et qui devait lui donnait la suprématie dans cette guerre hautement psychologique! Elle devait être loin de se douter qu'elle allait ironiquement me rendre un immense service!). Du coup, je n'entendais plus ce que je jouais. Et c'est là qu'un déclic eût lieu. Cet écran sonore me masquant la musique me permit de concevoir intellectuellement la fugue, puis de me représenter tactilement ce qui était écrit sur la partition, sans plus devoir passer par le son, par l'image sonore. Plus besoin n'était de prendre ce détour : j'avais trouvé le raccourci pour aller au coeur des choses : J'étais alors au coeur de la fugue, immergé en elle. Je voyais l'incroyable complexité de ce style d'écriture, l'enchevêtrement en apparence inextricable des voix superposées, et surtout, par conséquent, l'infinité des possibles en matière d'interprétation. Ce fut ma première vraie expérience contrapuntique : j'avais entrevu l'immense univers de la polyphonie, tout un nouveau monde suffisamment vaste pour y consacrer une vie, ou en tout cas la mienne. Ainsi, la porte était ouverte dans mon esprit pour y laisser entrer le Cantor de Saint Thomas, probablement le plus grand maître du contrepoint ayant jamais existé. C'est l'étude de son oeuvre qui m'a fait aimer passionnément la musique, et donner l'envie d'être musicien. Mais rien ne fut aussi décisif que ce Mozart au travers d'un aspirateur!