Sujet Comment entrez-vous en phase de création?
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Anonyme
La liste ambient étant assez calme pour le moment, je vous propose un petit post de réflexion/partage de nos pratiques autour de la phase de création / inspiration.
Qu'est-ce qui stimule votre créativité, comment devenez vous inspiré, qu'est-ce qui vous fait passer de l'écran blanc à l'idée de génie?
Je me lance.
Pour ma part, je suis plus intéressé par la création de sons que de mélodies. Ces dernières sont pour moi juste un moyen de faire vivre le son (de l'actualiser) et de le "conserver". Je me mets aux commandes de mon synthé (alesis ion ou sh-32) et je me laisse aller à une sculpture d'un son, soit un fx, soit un pad complexe. A l'écoute, en laissant les doigts traîner sur le clavier, à la fois je le paufine et mes doigts l'illustrent dans une "mélodie". Ensuite, des liens se créent et des autres idées arrivent d'elles-mêmes, certaines allant dans le sens d'un agencement de différents sons. En restructurant ces idées, en y mettant de l'ordre, je crée d'autres sons, tout en laissant l'esprit rêvasser à une possible structure du morceau à venir. Pour la suite, il me "suffit" de faire dialoguer les sons et les notes entre eux.
Autre piste de travail: parfois, quand je regarde un film (et que j'écoute sa BO) ou que j'écoute de la musique, deux ou trois notes resortent de mon écoute. Leur agencement m'intrigue. L'inspiration vient très vite après selon le même déroulement que celui exposé plus haut.
Enfin, le soir, peu avant l'endormissement, ou alors, en journée, lorsque ma tête peut être vide (en faisant des activités automatiques comme "conduireune bagnole" ou "marcher dans la rue" ), je me mets à créer des sons mentalement. Soit je les entend dans l'environnement direct et mon esprit s'en empare (comme s'il faisait du sampling) et en fait des séquences ou des sculptures sonores complexes, soit je les entend "en moi-même" et je les modifie, soit je me vois carrément devant une interface de type synthé, en train de sculpter un son et d'entendre ce que cela donne. Difficile à expliquer, mais très souvent, cette rêverie me donne des idées très intéressantes que j'essaie de reproduire "en vrai". Ca marche plutôt bien, même si ça peut devenir obsédant. Ces sons, créés en tête, peuvent alors se déplier en une suite mélodique ou atonale et si je laisse tout cela tourner, ça devient une vraie symphonie d'une beauté irréelle. Parfois, je retrouve ce processus créatif carrément dans mes rèves, et je me réveille alors avec la mémoire d'un son fantastique entendu, une idée obsédante et souvent révolutionnaire (pour moi) à concrétiser.
Euh, j'ai l'impression d'avoir été un peu confus, là...
Bon, à votre tour!
A bientôt
Xa
Anonyme
Là je viens de bosser un morceau et mon idée c'était de faire un morceau techstep (drum'n'bass avec des elements tek) mais autour d'un sorte de teebee fm dissonnant (obtenue avec le super synth freeware Adonis -> a tester !). La deuxième idée c'était d'integrer les critiques qu'on m'a fait récement (morceau trop long, mixage trop cracra trop de disto etc...) enfin la troisième idée c'était d'inclure des elements darkstep dans tout ca (branche de la dnb encore plus dur que le techstep kick gabber, son métallique, sample de film d'horreur etc...)
Perso je crois qu'un bon morceau c'est tjr plus ou moins ces trois type d'idée :
- une ambiance donc un ensemble de son précis que l'on cherche ou que l'on trouve par hasard mais qui organise le morceau (genre avec un pad trance supersaw je vais pas faire un morceau de gabber quoi)
- un travail de remise en cause personnel (maximiser la ou on est bon et combler les lacunes)
- un mélange de style ou autre mais un élément d'originalité donc à l'inverse du premier critère faire ce qui ne se fait pas (encore !)
c'est l'équilibre de tout ça à mon avis qui donne un bon morceau (enfin si vous avez d'autre critère pourquoi pas je prétend pas à l'exhaustivité !)
dimension
Cependant,maîtriser et faire évoluer la technique je trouve ça primordial...
Technique et idées(originales) vont de paire...imagine un aphex twin sans technique,ou alors les membre du wu-tang-clan sans rza...y a du talent mais aucun moyen pour le mettre en avant!!!
Anonyme
C'est marrant que vous parliez de peinture, parce que je trouve que les 2 disciplines sont tres proches:
- le peintre melange ses couleurs pour en obtenir de nouvelles,
- le musicien melange ses sons pour en creer de nouveaux,
Mais apres, il ne suffit pas de mettre de jolis couleurs sur une toile pour en faire un tableau de maitre, il faut quelque chose qui "lient" les couleurs, un fil conducteur: une histoire.
Alors voila, perso je mets du temps a faire un morceau parce qu'il faut que le son me plaise, mais qu'il m'evoque quelques choses de plus. En fait je compose mes morceaux comme des films, agrementé de samples plus ou moins adequats. Et la l'idée peut donc venir de plusieurs endroits mais en general elle vient en ecoutant les banques de samples ou alors un son (synthé ou samples) va me creer une image mentale tellement forte qu'a partir de la, mon travail n'est plus qu'un travail de recherche de son et mise en place. Mais quand j'en suis a ce stade, je suis comme un petit fou avant que l'image ne devienne floue.
Ensuite la technique est tres utile, puisqu' elle permet de realiser l'idée avant qu'elle s'echappe et que ce qu'on a créé ne nous lasse. Qui n'a jamais ecouté un pattern en boucle pendant des heures pour trouver ce qui lui fallait de plus, de moins, comment l'utiliser... et au final, t'en es ecoeuré
Jaswolf
1) Je dois être inspiré. Sinon, je ne fais rien de bien et je perd mon temps sur mes instruments.
D'où vient l'inspiration me direz vous. Je pense que chacun à sa réponse. Perso, c'est souvent une émotion forte (amour,colère,tristesse,joie,...) qui va m'ouvrir l'esprit et me permettre de focaliser/cristaliser cette émotion dans un morceau de musique.
Je suis autodidacte(clavier,guitare), je n'ai jamais pris de cours de quoi que ce soit et j'ai développé un sens de l'improvisation plus important qu'un sens de composition "plannifié" et "réfléchi". Donc mes morceaux se construisent par essais et erreurs. Par superposition de couches instrumentales qui naissent dans mon esprit en "temps réel". Je ne sais pas vraiment imaginer à l'avance ce que je souhaite obtenir, je me laisse guider par l'instinct/une muse/un être supérieur (rayer les mentions inutiles ) et par le Son.
Je met un point d'honneur à créer, dans la mesure du possible, mes propres sonorités. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de les personnaliser et de sentir qu'elles m'appartiennent. Ceux sont elles qui vont être la base de l'émotion que je souhaite "sculpter" (j'aime bien cette comparaison à un sculpteur qui commence souvent à oeuvrer sur une matière brute pour la raffiner jusqu'à obtenir un élément fini et unique...)
Dans ce cas, le morceau va se transformer tout au long de sa composition...
2) Je dois avoir une contrainte, une deadline.
J'adopte une méthode complétement différente de celle décrite ci dessus.
Je dois me faire violence. Parce que dans ce cas, le temps m'est compté et je n'ai pas le luxe d'attendre une quelconque inspiration. Bien qu'elle puisse montrer le bout de son nez également. Et là, c'est un régal
J'aime de plus en plus participer à des challenges (genre ceux organisés par Biboulon autour du MS20) dans lesquels il y a des contraintes techniques et ou artistiques. Cela m'oblige à plannifier les choses et à me concentrer sur le résultat final. Dans ce cas, l'approche est plus "réfléchie".
Je cherche une idée précise qui va orienter le morceau et j'essaie de m'y tenir le plus possible.
Je terminerais par: quelque soit la manière adoptée pour créer quelque chose, l'essentiel est que cela reste un plaisir. Et si en plus, on peut faire plaisir aux autres en partageant nos créations, c'est du pur bonheur
Jaswolf, un utopique de la musique.
Anonyme
Citation : imagine un aphex twin sans technique
Moi, je me demande si ses morceaux (surtout ceux très glitch) ne sont pas surtout dû au hasard... Style, un patch de reactor qui crunche semi-aléatoirement des lignes de percu semi-statiques préprogrammées. Il ne faut pas oublier qu'il travaille très très vite (quelques heures maxi pour un morceau) et que ses morceaux ne sont que très rarement "finis" au sens de achevé et finition (il le dit lui-même). Il n'y a rien à faire: "travailler très vite" et "créer-séquencer-arranger 2000 beats" ne vont guère bien ensemble...
Citation : Ensuite la technique est tres utile, puisqu' elle permet de realiser l'idée avant qu'elle s'échappe et que ce qu'on a créé ne nous lasse
Oui, elle est même fondamentale. Mais elle doit pouvoir également se laisser oublier pour ne pas mettre des bâtons dans les roues du processus créatif, de l'inspiration, qui s'accomode mal de ce qui est de la logique, de la raison, de la technologie. Puis, elle doit pouvoir revenir à la charge, et mettre en forme les "pulsions sonores".
Citation : Mais après, il ne suffit pas de mettre de jolis couleurs sur une toile pour en faire un tableau de maitre, il faut quelque chose qui "lient" les couleurs, un fil conducteur: une histoire.
Ben ça fait justement partie du processus de création d'une peinture...
Citation : il faut que le son me plaise, mais qu'il m'evoque quelques choses de plus. En fait je compose mes morceaux comme des films, agrementé de samples plus ou moins adequats. Et la l'idée peut donc venir de plusieurs endroits mais en general elle vient en ecoutant les banques de samples ou alors un son (synthé ou samples) va me creer une image mentale
Pour moi, le critère de "plaire" n'est pas si important. Je ne range pas les sons en "plaisants" et "déplaisants", mais plutôt en "interpellants". Les bons sons, dans ma manière de faire, sont des sons non pas tant des sons que je cherche, mais plutôt qui viennent me chercher, dans le sens où je perçois "derrière" eux un quelque chose qui cherche à être "déplié". Pff, tout ça est difficile à expliquer... Plus qu'une image mentale, le son "intéressant" me procure une impression quasi-océanique, visuelle, c'est sûr, mais, aussi un quelque chose qui va au-delà du visuel.
Pour ce qui est de mon inspiration, elle ne vient pas d'émotions, mais de moments où je me mets dans un état vide de pensées, de désir, d'émotions. La fatigue fonctionne bien également. C'est dans ces états que mes mains tournent les bons potards et rencontrent les meilleurs sons.
Je suis également autodidacte en synthèse, mais j'ai fait mes 5 ans de solfège, plus 4 ans de clarinette et 2 de hautbois. J'ai fait aussi 3 ans de peinture aux beaux-arts (ceci explique celà...).
Citation : Je met un point d'honneur à créer, dans la mesure du possible, mes propres sonorités. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de les personnaliser et de sentir qu'elles m'appartiennent. Ceux sont elles qui vont être la base de l'émotion que je souhaite "sculpter" (j'aime bien cette comparaison à un sculpteur qui commence souvent à oeuvrer sur une matière brute pour la raffiner jusqu'à obtenir un élément fini et unique...)
Je suis tout à fait dans cette optique. J'aurais même pu l'écrire. Je suis en train de me dire que la comparaison avec la peinture est très appropriée pour la synthèse additive ou pour l'arrangement d'un morceau, et celle avec la sculpture est très appropriée pour la synthèse soustractive (forcément).
Citation : 2) Je dois avoir une contrainte, une deadline
Là, moi, je perds souvent un peu les pédales . Une deadline m'empêche de "rentrer en relation" avec le son, et je ne parviens dès lors pas à me l'approprier.
Citation : quelque soit la manière adoptée pour créer quelque chose, l'essentiel est que cela reste un plaisir. Et si en plus, on peut faire plaisir aux autres en partageant nos créations, c'est du pur bonheur
Bien dit!!
Citation : Jaswolf, un utopique de la musique
Pléonasme...
A bientôt
Xa
ur-quell
puis generalement il m 'nerve donc je les abandonent puis j en cree d'autre
au bout d un moment le flash vient j en assemble plusieurs et je fait un plus grand mix en repiquant la rytmique de l'une les melodie d'un autre avec le son d un 3eme, des samples qui traine un impro pour acompagner le tout...
je suis donc assez long a créer et comme en plus j'aime faire des morceau assez long (j entents par long plus que les 4 minutes reglementaire de la pop music) ça me prend toujours un certain temps
Negraval
Souvent ca ne dure pas longtemps, mais parfois ca embraye sur un truc qui m'accroche vraiment, alors là j'essaye d'enregistrer un max en live correctement, puis de faire dans la foulée le morceau de base complet.
Ensuite je le reprends et je rajoute des instrus, des sons etc,... bref j'essaye de l'améliorer en bossant dessus x fois.
Souvent ca part quand même aux oubliettes en le re-écoutant si ca me lasse et parfois (mais rarement) ca me plaît vraiment alors là, je le garde et j'essaye de le peaufiner du mieux que je peux .
Voilà, c'est banal , mais c'est ma méthode....enfin si on peut appeler ca une méthode.
Sur ce , salut les zicos et bonne année
Anonyme
genre tu bosses ta boucle surtout si elle est courte, elle tourne, elle tourne...puis à la fin tu la jette parce que t'arrive pas à la supporter tu la trop entendu...c'est souvent du gachis parce que l'auditeur qui lui découvre le truc, ne l'a jamais entendu et peut parfois grave kiffer !
Pour contrer ça, perso j'essaye de bosser plus sur des longues boucles genre 16 mesures et de laisser un peu la technique (harmonie, production) de coté pendant la création. Je fais un mixage rapide, des mélodies un peu au feeling. Après je reviens faire le mixage complet, revoir quelque notes etc...
ur-quell
Jaswolf
Le fameux piège de la boucle, je suis tombé également dedans pour un morceau que j'essayais de mixer correctement. J'ai bossé dessus tous les jours pendant plus d'une semaine jusqu'à en être dégouté...Les sons ne me plaisaient plus du tout. J'ai fini par comprendre et je l'ai laissé refroidir pour y revenir plus tard et m'apercevoir qu'il n'était pas aussi raté que ça...
D'où l'importance de faire des pauses de plusieurs heures/jours. Surtout si vous habitez comme moi en appart et que les murs ne sont qu'une projection holographique laissant passer tous les bruits, vous obligeant à bosser au casque. La fatigue auditive, c'est pas une légende !
Citation : Je suis également autodidacte en synthèse, mais j'ai fait mes 5 ans de solfège, plus 4 ans de clarinette et 2 de hautbois. J'ai fait aussi 3 ans de peinture aux beaux-arts (ceci explique celà...).
Je regrette un peu d'avoir arrêté le solfège (juste 1 an) mais j'avais 8/9 ans à l'époque et beaucoup d'autres choses m'intéressaient plus que de suivre assiduement ces cours (le mercredi après midi)...
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