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Test du Spider Valve 112 de Line 6 - L'araignée à tubes

Line 6 a révolutionné le monde de la modélisation en sortant son POD en 1998, permettant d’obtenir des sons d’amplis satisfaisants sans casser les oreilles de ses voisins. Bien décidé à révolutionner aussi le monde de l’amplification guitare, la marque s’associe avec BOGNER pour nous sortir un ampli à lampes au goût de haricot.

Line 6 a révo­lu­tionné le monde de la modé­li­sa­tion en sortant son POD en 1998, permet­tant d’ob­te­nir des sons d’am­plis satis­fai­sants sans casser les oreilles de ses voisins. Bien décidé à révo­lu­tion­ner aussi le monde de l’am­pli­fi­ca­tion guitare, la marque s’as­so­cie avec BOGNER pour nous sortir un ampli à lampes au goût de hari­cot.
Spider Valve

Le Line6 Spider Valve 112 est le format Combo (avec un Haut-Parleur Celes­tion Vintage 30) de la série. Il existe une version avec 2 Haut-parleurs (Spider Valve 212) et une version tête d’am­pli 100 Watts (Spider Valve HD100). Déjà un bon point pour Line 6, ils n’ont pas lésiné sur la gamelle présente dans leur produit, beau­coup de guita­ristes chérissent le Celes­tion Vintage 30.

La partie ampli­fi­ca­tion est consti­tuée de deux lampes 6L6 appai­rées, la partie préam­pli de deux lampes 12AX7. Le tout délivre une puis­sance 40 W en classe AB. N’ou­blions pas que c’est Rein­hold Bogner en personne qui s’est occupé du circuit d’am­pli­fi­ca­tion du Spider Valve, respect !

Les modé­li­sa­tions regroupent un panel impres­sion­nant d’am­plis clas­siques et pres­ti­gieux : Fender Twin Reverb et Bass­man, Hiwatt Custom 100, Marshall JTM45 et Plexi 50, VOX AC-30, Mesa Boogie Dual Recti­fier… Soit 12 modé­li­sa­tions diffé­rentes avec une réponse d’éga­li­seur adap­tées à l’ori­gi­nal.

L’am­pli possède aussi 7 effets inté­grés (3 peuvent être couplés) : un Tape Echo, un Sweep Echo, un Delay (avec la touche Tap-Delay), un Chorus/Flan­ger, un Phaser, un Tremolo et enfin une Reverb. Un accor­deur est aussi présent en face avant, il s’avère très pratique et fait très bien son travail.

L’uti­li­sa­teur peut sauve­gar­der 36 presets et utili­ser les 300 concoc­tés par des artistes en tout genre.

Face avant

Spider Valve

Pas de fiori­tures sur la façade : on retrouve un sélec­teur de modé­li­sa­tion avec deux posi­tions pour chaque son. Une posi­tion où la LED est oran­gée (‘Amber’ d’après Line6) et une autre où cette dernière est bleue. Elles permettent de passer à des modé­li­sa­tions situées dans la même gamme. Après utili­sa­tion, le son est moins chargé en gain sur la posi­tion Amber, la posi­tion Blue amène plus de Médiums et de grain.

Pour le reste, les potards habi­tuels sont de la partie : niveau de gain, égali­seur et volume du canal avec 4 boutons de sélec­tion (de A à D). A noter que la réponse de l’éga­li­seur change suivant la modé­li­sa­tion.

Les potards d’ef­fets sont très inté­res­sants dans la mesure où un seul bouton contrôle 3 effets : un tiers de course est dédié à chaque effet et plus on tourne, plus l’ef­fet est rapide (pour les Chorus/Flan­ger, Phaser et Tremolo) ou plus présent par rapport au son ‘Dry’ (Delay, Tape Echo, Sweep Echo). Un bouton TAP permet de caler le tempo pour le Delay et sert aussi à enclen­cher l’ac­cor­deur inté­gré (s’il est pressé plus long­temps).

Le niveau de la Reverb a la chance d’avoir son propre poten­tio­mètre et un petit écran (assez moche d’ailleurs) permet d’ac­cé­der aux presets et autres mémoires utili­sa­teur. L’am­pli possède un bouton de Master géné­ral et un autre pour la Présence.

Juste à droite on retrouve les deux switchs de Power et Standby présents sur tout bon ampli à lampes avec la petite lampe bleue du plus bel effet qui s’illu­mine lorsque la bête est sous tension.

Face arrière

L’am­pli est assez fourni en entrées/sorties de toute sorte : connexion pour un péda­lier de type FBV (pour chan­ger de canal, pédale d’ex­pres­sion), Direct Out qui procure le son ‘POD’ pour se bran­cher à la console, une entrée et une sortie Preamp qui peuvent servir de boucle d’ef­fet et deux sorties Spea­ker pour y bran­cher un haut-parleur en 4 Ohms ou deux en 8 Ohms. Pour finir, un petit switch très utile permet aussi de ‘lif­ter’ la terre pour éviter les boucles de masse.

Des sons, des sons !

J’ai effec­tué un grand tour des sons propo­sés par le Spider Valve, j’ai même essayé de jouer en répète avec… C’est alors que m’est venue une idée géniale : pourquoi ne pas enre­gis­trer tous les sons d’ori­gine du Spider Valve ? (Ndlr : quel génie ce MaZar!)

Voici le proto­cole utilisé :

  • Une Gibson Les Paul Custom de 1978 avec un Seymour Duncan SH4 en Bridge
  • Le Line6 Spider Valve
  • Deux micros : Royer R121 et Senn­hei­ser e609
  • Un Préam­pli micro : Chand­ler Limi­ted TG2
  • Un autre préam­pli micro pour la sortie POD Direct Out : Chand­ler Limi­ted LTD1
  • Conver­tis­seurs : Digi­de­sign 192 I/O.
  • Séquen­ceur : Digi­de­sign Protools 6.9.3 Cs4

Tous les samples ont été filtrés à 50 Hz, mais je n’ai appliqué aucun trai­te­ment de compres­sion ou d’éga­li­sa­tion à la prise. Les sons clairs ont été joués avec le micro manche de la Gibson pour plus de rondeur, les sons plus ‘bour­rins’ ont été joués sur le SH4 en cheva­let pour plus de préci­sion et d’en­voi de bûchettes.

Spider Valve

Clean Amber (MicsDirect Out) : c’est le son clair de base de l’am­pli. Il est assez plat et sans grand carac­tère, limite plas­tique.

Clean Blue (MicsDirect Out) : c’est un peu mieux qu’en mode Amber car on gagne un peu de grain mais l’at­taque est encore trop plas­tique à mon goût.

Twang Amber (MicsDirect Out) : voilà un son déjà plus inté­res­sant : chargé en harmo­niques avec une attaque franche qui claque.

Twang Blue (MicsDirect Out) : on gagne des médiums avec cette posi­tion compa­rée à Amber. L’at­taque est toujours bien claquante.

Blues Amber (MicsDirect Out) : on arrive dans les sons plus gras, mais sans tomber dans la bouillie sonore.

Blues Blue (MicsDirect Out) : la préci­sion devient limite ici, mais on obtient un son assez “Fuzz” si on pousse le gain d’en­trée.

Crunch Amber (MicsDirect Out) : le son est plus creusé dans cette posi­tion que j’aime parti­cu­liè­re­ment

Crunch Blue (MicsDirect Out) : comme sur le Twang en posi­tion Blue, les médiums et le grain sont plus présents.

Metal Amber (MicsDirect Out) : le son Metal, assez amusant et précis, même s’il m’a rappelé le GT6 d’un pote Métal­leux…

Metal Blue (MicsDirect Out) : on obtient plus de corps avec cette posi­tion (encore des médiums).

Insane Amber (MicsDirect Out) : line 6 est assez fier de ses sons de bour­rins qui s’avèrent être assez effi­caces dans leur style mais qui, d’après moi, manquent de préci­sion. Je n’avais pas d’Iba­nez ni de Jack­son (ni de banda­nas !) au studio pour tester la bête dans des condi­tions idéales.

Insane Blue (MicsDirect Out) : Wow, le niveau de gain est énorme ! Chose étrange, le son n’est pas incon­trô­lable et la préci­sion (même si ce n’est pas la fête) est encore potable.

Debrie­fing

Arrière

On remarque très vite l’in­té­rêt de l’am­pli­fi­ca­tion à lampes compa­rée à la sortie Direct Out : plus de dyna­mique, un son moins plas­tique et plus rond. Par contre, sur certains sons Métal, je préfère limite le sortie Direct Out. Mais ce n’est qu’une ques­tion de goût après tout…

Premier point néga­tif : le coffrage de l’am­pli vibrait lorsque j’ef­fec­tuais des palm-mute ! La grille des lampes faisait aussi des siennes (ce qui est moins grave) mais pour le coffrage, c’est un peu plus ennuyeux sachant que je n’ai pas joué à un niveau de cheval. J’ai du sérieu­se­ment bais­ser les basses pour éviter que ce phéno­mène ne se produise sur les sons Metal et Insane.

Les sons d’ori­gine étaient très char­gés en aigus, à la limite de l’ex­ploi­table parfois, j’ai essayé de ne pas trop chan­ger le son origi­nal tout en faisant en sorte qu’il soit écou­table. L’éga­li­seur est très éner­vant à régler : lorsque vous rappe­lez un son, vous n’avez aucune idée de la valeur appliquée. ‘Tiens je vais mettre plus d’ai­gus’: vous tour­nez le potard et là vous êtes perdu, inca­pable de savoir où vous étiez avant de vouloir modi­fier. Ce petit détail me déran­geait déjà sur les POD mais en même temps, je ne pense pas qu’ils sont prêts à inclure des potards moto­ri­sés sur leurs amplis chez Line 6 ! Il en va de même pour le gain… Atten­dez-vous donc à des surprises lorsque vous chan­gez de son !

Point posi­tif : l’am­pli encaisse très bien les pédales de distor­sion externe. J’ai pu essayer des Boos­ter de chez Xotic et une RAT : le Spider Valve n’a pas bron­ché et s’en est même très bien sorti.

Tu me fais d’l’ef­fet!

Voici les samples des effets propo­sés par le Line 6 Spider Valve : j’ai utilisé le son Clean en posi­tion Blue comme base de départ, toujours sur la Gibson Les Paul Custom de 1978 en posi­tion Neck. Deux samples par effets sont propo­sés : un premier avec un effet plutôt modéré et l’autre avec l’ef­fet plus poussé.
Haut-parleur

Premier poten­tio­mètre d’ef­fet :

Chorus/Flan­ger (MicsDirect Out) : deux effets couplés, mais pas spécia­le­ment pour le meilleur…
Chorus/Flan­ger 2 (MicsDirect Out) : lorsqu’on tourne le potard, on obtient un son plus amusant, mais qui tient plus du gadget.

Phaser (MicsDirect Out) : on retrouve le son typique des phasers de chez Line 6, assez sympa­thique
Phaser 2 (MicsDirect Out) : j’aime un peu moins en vitesse rapide, mais le son est toujours plai­sant.

Tremolo (MicsDirect Out) : effet de volume sur le son mais je n’aime pas trop le rendu ici, trop raide.
Tremolo 2 (MicsDirect Out) : la même chose mais en pire, effet ‘Chop­per’ garanti.

Deuxième poten­tio­mètre d’ef­fet :

Delay (MicsDirect Out) : très clas­sique, pas de grain parti­cu­lier. Le son est répété à l’iden­tique. La touche TAP permet de taper soi-même le temps de répé­ti­tion.

Tape Echo (MicsDirect Out) : imite l’ef­fet de répé­ti­tion sur une bande analo­gique. Les répé­ti­tions sont de plus en plus filtrées dans le temps.

Sweep Echo (MicsDirect Out) : assez amusant, il s’agit d’un delay sur lequel est appliqué une modu­la­tion et un filtrage.

Reverb (MicsDirect Out) : aïe aïe, je n’ai pas pu mettre le niveau trop de la Reverb telle­ment elle est enva­his­sante et confuse. À utili­ser avec une extrême modé­ra­tion !

Conclu­sion

Ecran

‘De grands pouvoirs amènent de grandes respon­sa­bi­li­tés’ disait quelqu’un dont je ne me souviens le nom… Ce Spider Valve a de grands pouvoirs, en effet mais comme c’est souvent le cas sur ces amplis à 12 000 modé­li­sa­tions, on est souvent déçu. Certains presets sont à la limite de l’uti­li­sable et font plus office de gadget qu’autre chose. Je n’ai pas spécia­le­ment reconnu le grain des amplis modé­li­sés, pour­tant j’ai joué sur pas mal de modèles origi­naux. Le coffrage vibre sur les presets metal en palm-mute (défaut de fabri­ca­tion ?) et on a des surprises pas très agréables lorsqu’on change de chan­nel : le niveau grimpe très très vite entre deux presets.

Mais ce n’est pas un mauvais ampli pour autant. Pour un prix en maga­sin d’en­vi­ron 650 €, on achète un combo avec une palette de sons énorme, des effets inté­grés et le vendeur vous donnera sûre­ment un jack en cadeau. Certains sons m’ont plus accro­ché que d’autres (Twang et Crunch) mais dans tout le lot à dispo­si­tion, ça fait un peu léger… Pour résu­mer, c’est le genre de produit où l’on a des tonnes de possi­bi­li­tés avec fina­le­ment des besoins bien moindres. Je le conseille aux jeunes guita­ristes qui cherchent un ampli ‘trousse à outil’ pour décou­vrir un maxi­mum de sons diffé­rents, libre à eux d’ache­ter plus tard un maté­riel qui ciblera plus leurs besoins et qui leur procu­rera peut-être un son plus person­nel.

[+] Les sons Twang et Crunch
[+] Les effets inté­grés (sauf le trémolo et la réverbe !)
[+] Des sons de POD avec du grain et de la chaleur

[-] Coffrage qui vibre en palm-mute sur les sons Metal
[-] Sons d’ori­gine trop aigus et parfois blin­dés de basses
[-] La qualité de la réverbe qui laisse à dési­rer

  • Les sons Twang et Crunch
  • Les effets intégrés (sauf le trémolo et la réverbe !)
  • Des sons de POD avec du grain et de la chaleur
  • Coffrage qui vibre en palm-mute sur les sons Metal
  • Sons d’origine trop aigus et parfois blindés de basses
  • La qualité de la réverbe qui laisse à désirer
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