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Sujet LAURENT JUILLET, NEILFACTORY ? etc. zêtes demandé pour conseils

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Sujet de la discussion LAURENT JUILLET, NEILFACTORY ? etc. zêtes demandé pour conseils
Voilà j'ai fait un essai avec des soundfonts trouvé sur le net, pour ce qui est des sons je dirais que je trouve ça pas mal mais à la rigueur je m'en tape des sons, en fait j'aimerai savoir si c'est pas trop chargé , clairement comment ça sonne (musicalement)

vous aviez parlé du fond d'orchestre, qu'est ce donc que celà ????

voilà, merci d'écouter l'essai

http://bessinnox.free.fr/ZIC/essai%20symp.mp3




:bravo:
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En fait j'entend surtout une harmonisation, par vraiment une orchestration. Je pense que cela fonctionerait en vrai, avec quelques problèmes d'équilibres. En fait quand tu orchestres il te faut séparer tous les éléments consituant la musique. Mélodie, harmonie, basse, contrechant, etc... Ensuite tu dois essayer de distribuer l'ensemble sur tout le registre de l'orchestre en faisant sortir les éléments importants grâce aux caractéristiques spécifiques des registres d'instruments, aux doublures possibles, à la disposition de l'harmonie ou accompagnement par rapport à la mélodie.

Ce que tu as fais est bien, mais tu serais surpris en vrai. Maintenant cela dépend aussi de ce que tu veux faire.

Je vais voir si je trouve des exemples pour t'expliquer.
3


Voici le troisième mouvement de la troisième symphonie de Johannes Brahms, OP.90 en Fa majeur.

Ecoutes la si tu peux.

Prenons simplement les quatres premières mesures. Le thème est joué aux violoncelles dans un registre très chantant et expressif (corde de la). De tous les instruments présent à ce moment, c'est celui qui est dans son registre le plus brillant, il va donc naturellement prendre le dessus sur les autres.

Ensuite on a l'accompagnement réalisé par les violons 1, 2 et les alti. Ici on a quelque chose de très léger dans un registre plutôt médium/bas qui apporte du mouvement. Remarque que les violoncelles se trouvent à l'intérieur des autres cordes, mais du faut de leur bon registre passent au premier plan.

Ensuite viens le fond réalisé par les deux flutes et les deux bassons. Les flutes dans se registre ne perçent pas, elle sont très discrètres. Elles doublent les batteries réalisées par les violons sur les 2 premiers temps de la mesure. Elles servent de lien à l'harmonie et évitent une impression de sécheresse. Les bassons créent quand à eux un fond dans les basses. La distance entre les flutes et les bassons laisse la place aux violoncelles exprimant le thème.

Enfin les contrebasses ajoutent, grâce au jeu pizzicato, un petit effet de percussion qui assoit la rythmique et la carrure de la musique.

Une dernière chose Brahms à eu le génie de laisser les anacrouses du violoncelle sans accompagnement. Toutes les derniers temps des secondes mesures sont vides d'accompagnement. Seul les violoncelles s'expriment. C'est du très grand art d'orchestre ici. Très grand et pourtant apparemnt si simple.

Je te mets le lien vers l'ensemble de la partition.
Prends un epu de temps pour voir comment Brahms fait évoluer l'ensemble de l'ochestration en fonction du registre et du timbre de la mélodie.

Voilà, en espérant te rendre service. ;)
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Merci beaucoup laurent, je vais charger la pièce dès que je rentre

Citation : Maintenant cela dépend aussi de ce que tu veux faire



c'est à dire ????
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Ha oui et le fond d'orchestre c'est quoi ??
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Je crois saisir la nuance, j'ai trouvé un fichier midi

si ça interesse quelqu'un

http://www.metronimo.com/fr/midi/fichiers/brahms/Symph3-3.mid

la nuance est infime entre orchestration et harmonisation ???
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Citation : Ha oui et le fond d'orchestre c'est quoi ??



Les bois dans l'exemple que je t'ai donné.
9
Allez un autre exemple pour la route tiré de Scherazade de Maestro Korsakov, un des maîtres de l'orchestration. Etudiez le caprice espagnol si vous le pouvez, c'est hallucinant.

Donc un extrait de Scherazade, l"Allegro non troppo" tiré du 1er mouvement, vers 1'23":




Tout d'abord cet magnifiquement orchestré et équilibré du début. L'harmonie de Mi majeur est distribuée entre les cors et les bois, soutenue par une tenue des contrebasses. Remarquez la position des bois Les flûtes et les hautbois sont liés par la note si commune aux deux alors que les clarinettes et les hautbois sont croisés. Les bassons quand à eux donne les bases de cet accord grâce à une quinte qui stabilise l'ensemble. Cela donne cet accord pour les bois, de l'aigu vers le grave:

Mi (fl1)
Si (fl2+hb1)
Sol# (cl1 en la)
Mi (hb2)
Si (cl2 en la)
Si (bn1)
Mi (bn2)

L'octave laissé vide dans ce groupe entre les clarinettes et les bassons n'est pas du tout gênant pour deux raisons. d'abord parce que cela suit la logique des harmoniques naturelles d'un son dont les intervalles se rapprochent plus on va vers l'aigu, ensuite parce que Korsakov comble ce "trou" par les cors croisés. Ces derniers apportent le côté plein de l'accord. Un autre trait de génie est d'avoir conservé le Cor 4 pour doubler les contrebasses ce qui étouffe un peu le timbre des cordes tout en apportant des basses très stabilisante pour l'harmonie. Les timbales trémolo donnent vie à cet accord. Au final on a vraiment un accord très équilibré entre la plénitude des cors et la brillance des bois qui jouent tous dans leur registre aigu.

Mi (fl1)
Si (fl2+hb1)
Sol# (cl1 en la)
Mi (hb2)
Si (cl2 en la)
Sol# (cor1)
Mi (cor3)
Si (cor2)
Si (bn1)
Mi (bn2+timb)
Mi (cor4)
Mi (Cb)

La harpe donne l'attaque de l'harmonie.

Autre chose à remarquer, le relais sur le sol# entre les violoncelles et les altis qui égrainent un arpège de Mi majeur. Le tout dans des positions de changement de cordes qui permet aux instrumentistes un jeu très naturel et rubato.

Ces deux mesures sont vraiment une belle démonstration de la pensée d'un grand orchestrateur qu'il faut, à mon sens, méditer longuement.



Passons ensuite au thème joué, dans les mesures suivantes, à l'unisson par les violons et la première clarinette solo qui vient adoucir le timbre des cordes. Remarquez comment Korsakov en laissant jouer le trille simplement au violons unis alors que la clarinette joue une simple tenue permet au timbre des cordes de prendre le dessus pour marquer cette fin de phrase. C'est du grand art et c'est à la troisième mesure du thème.

Le fond est donné par les bassons et la clarinette 2 par de longue tenues soutenues par la contrebasse.

Les violoncelles quand à eux continuent d'égrainer l'harmonie pour accompagner l'ensemble.

L'équilibre est si parfait que Korsakov à noté la même nuance pour tout le monde, seul le jeu de l'écriture des timbres et des doublures fait en sorte que les différents élément constituant la musique pleine place naturellement.

Les altis viennent doubler les violoncelles à l'octave à partir de la quatrième mesure du thème pour soutenir la réponse donnée à la mesure suivante par les quintes jouées unis par les flûtes et hautbois soutenues et amplifiées par les pizz non divisés des violons non divisés. Ce trait de bois est aussi très bien orchestré. Regardons les flûtes. Le premier temps est joué les deux flûtes, le Si par la flûte 2 et le Fa# par la flûte 1. Sur le deuxième temps seul la flûte 1 joue le Si, ce procédé permet d'avoir un decrescendo naturel tout en guidant l'oreille sur le parcours mélodique de la musique. C'est la même orchestration pour les hautbois. Korsakov à unis ces deux timbres à la fois pour renforcer la flûte et adoucir le côté nasal du hautbois.

Lorsque le thème revient, il change de registre et de couleur. C'est le hautbois qui double les cordes maintenant et le fond à gagné la clarinette 1 en plus. Cela donne un crescendo naturel par rapport à la première fois. On appel couramment cela un crescendo d'orchestre. Par contre la nuance n'a pas changée, c'est toujours piano. Ce crescendo est simplement dû au changement de timbre, de registre et au renforcement de l'harmonie.

Voilà.
Je suis content je révise. :mdr:
10
Voici le score complet pour ceux que cela intéresse.