Editorial du 30 septembre 2017 : commentaires

Cela fait un petit moment déjà que l’écoblanchiment, appelé aussi greenwashing, est à la mode dans la plupart des industries, et notamment la grande distribution, qui ne voudraient surtout pas se fâcher avec leurs consommateurs pour une bête histoire de planète. La méthode est simple : elle consiste dans un premier temps à mettre tout ce qu’on vendait en barquettes plastiques transparentes dans des barquettes plastiques imitation kraft, à faire des designs moches pour montrer que l’on n’est absolument plus dans l’image, puis à accompagner le tout d’un simililabel bioéthiquoresponsodurable qu’on mettra bien en évidence sur le paquet pour justifier la hausse de prix : si à la fin, votre paquet de café ressemble à un tract de l'Unicef ou de la WWF, c'est gagné… Pour que tout cela soit crédible, il conviendra enfin de faire une petite opération environnementale largement relayée par une grosse campagne de communication. C’est ainsi que Leclerc nous invite tous à son « Nettoyons la nature » depuis… 20 ans (Ah bon ? Vraiment si longtemps ?) et que Carrefour promeut aujourd’hui les semences paysannes, allant jusqu’à initier une pétition pour faire évoluer la loi sur ce sujet.

Évidemment, personne n’est dupe, d’autant que ces supermarchés n’ont pas perdu par ailleurs les bonnes habitudes qui sont les leurs depuis des décennies. Mais malgré toute l’hypocrise de la démarche, Leclerc a vraiment financé le nettoyage de la nature, et Carrefour commercialise vraiment des produits issus de semences paysannes, preuve que le paradis peut sans doute être pavé de mauvaises intentions, preuve aussi qu’à l’heure où les idéologies pédalent un tantinet dans la semoule, il se pourrait bien qu’on pèse bientôt plus sur la société avec sa carte de crédit qu’avec son bulletin de vote.

Toujours en retard sur les technologies comme sur le marketing utilisés par les industries voisines, le petit monde de l’audio et de la musique n’en est pas encore là, et personne ne songe pour l’heure à souligner le bilan carbone d’une guitare électrique américaine ou d’un synthétiseur japonais pour vanter les mérites d'une fabrication locale. Aussi en profitera-t-on pour faire un peu de tourisme virtuel, en allant chez les New Yorkais d’Electro-Harmonix pour voir ce que vaut leur delay/looper Canyon, en nous rendant à Woodinville pour écouter les enceintes XR624 de Mackie et en finissant notre périple par Stockholm, où nous attend le Nord Stage 3 de Clavia.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam