Editorial du 14 juillet 2018 : commentaires

Chers Georges, Maximilien, Camille, Jean-Paul et les autres,

Il en a coulé de l’eau sous les ponts de la Seine depuis les événements de juillet ; 229 ans de flotte très exactement sur lesquels Paris a continué de voguer sans couler, emmenant toute sa petite France avec lui. J’aurais bien de la peine à vous résumer plus de deux siècles d’histoire où le génie et la splendeur n’ont jamais cessé de côtoyer la bêtise et l’horreur, vous dire toutes les maladies que l’on guérit désormais, l’école gratuite pour tous les enfants de la République, mais aussi la planète abîmée et la violence qui, au-delà même des guerres, a changé d’échelle : le Tiers Etat est devenu Tiers Monde et la monarchie politique comme le clergé financier qui se sont mis en place après vous ne sont pas si différents, au fond, des ordres que vous avez destitués. Ce soir nous célèbrerons le 228e anniversaire de la Fête de la Fédération et le ciel de la France entière crépitera de fusées colorées en cet honneur, des millions de deniers qui ne serviront pas à nourrir les affamés mais qui s’évanouiront à chaque minute d’une petite demie-heure dans la tiédeur du soir. Il y aura le discours du monarque élu et demain, tout le peuple sera derrière la vingtaine de champions qui nous représentent à un incroyable jeu de ballon. Panem et circenses pour oublier la brutalité du monde… Heureusement, pour redonner du sens à tout cela, il y a l’art aussi, et la musique en particulier. C’est qu’il s’en est passé des choses depuis Mozart et Rouget de Lisle !

Désormais on fait de la musique en branchant des guitares à électricité dans des pédales (voyez cet Acoustic Pocket Amp de Palmer), ou encore en utilisant des ordinateurs, des machines capables des plus incroyables prouesses : enregistrer des sons via une boîte qu’on appelle ‘interface audio’ (voyez cette Onyx Producer de Mackie), et transformer la voix (voyez ce VocalSynth 2 d’Izotope) ou agencer toute la musique enregistrée (voyez ce Waveform 9 de Tracktion) grâce à des outils qu’on appelle logiciels.

Mais je me doute que vous n’entendez rien à ce que je vous raconte, d’autant que je ne suis même pas sûr que cette lettre vous arrivera là où vous vous trouvez. Ce que je sais toutefois, c’est que la liberté que j’ai de vous écrire, de dire des choses ou de les chanter, je vous les dois en grande partie, à vous et à tant d’autres enfants de la Patrie qui ont lutté pour que leurs enfants soient plus libres, plus égaux et plus fraternels. C’est de cela qu’il s’agit de se souvenir ce soir, avec un seul mot au coeur : merci.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine. (dans le cas où vous pourriez vous abonner)
Los Teignos
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