Vues de loin, les dernières interfaces audio de Mackie peinent à se démarquer de la concurrence. On retrouve un format connu, avec peu ou prou les mêmes fonctionnalités que ses consœurs, mais qu’en est-il à l’usage ? C’est ce que nous allons voir avec la Producer 2•2.
Il faut l’avouer, le déballage de l’Onyx n’est pas des plus palpitants qui soient pour quelqu’un comme votre serviteur qui teste régulièrement des interfaces audio. Non pas que la petite Mackie soit moche et mal finie, bien au contraire, son look passe-partout et sa construction robuste raviront plus d’un home-studiste, c’est plutôt du côté du design fonctionnel que l’Onyx Producer 2•2 rame pour nous surprendre.
Un petit rack, deux entrées combo XLR/Jack TRS, deux potards de gain, deux switchs pour activer les entrées instruments, un commutateur pour activer l’alimentation fantôme de 48 V, un gros potard de volume de sortie et un plus petit pour le volume du casque… Seul le potard de mixage permettant de doser le signal des entrées directes avec celui provenant de votre ordinateur permet de démarquer l’Onyx de certaines concurrentes ayant eu le mauvais goût de ne proposer qu’un simple switch (coucou la Scarlett 2i2 et l’AudioBox iOne !).
À l’arrière, rien de surprenant non plus, même s’il est à noter la présence d’une entrée et d’une sortie MIDI au format DIN 5 broches contrairement à certaines autres (re-coucou la Scarlett 2i2 et l’AudioBox iOne !). Pour le reste, on retrouve des sorties enceintes en Jack 6,35 mm (pas de RCA, ce qui est bien) et une prise USB 2 classique compatible Windows (ASIO) et Mac OS (Core Audio). Le tout est bien évidemment autoalimenté, cela va de soi sur une interface de cette taille.
Et le bundle ?
Dans le bundle, on retrouve la version T7 de Tracktion qui a la bonne idée de ne pas être une version « lite » amputée de certaines fonctions. Cette mouture a certes deux ans, mais elle reste tout à fait fonctionnelle et était vendue à l’époque environ 100 €.
Pour accompagner cela, Mackie nous propose le bundle de plug-ins Daw Essential Collection regroupant 16 traitements vendus habituellement 159 $. Au menu, on retrouve un compresseur, un égaliseur, une réverbe, des délais, un filtre, un limiteur, un gate, un ducker, un flanger, un crusher, un chorus, un phaser, un auto-filter… Pas mal pour commencer !
Benchmark
Avec la mémoire tampon réglée au minimum (32 échantillons), nous avons obtenu une latence de 3,55 ms en entrée et 2,31 ms en sortie (à 96 kHz). C’est classique pour une interface d’entrée de gamme USB, rien à redire là-dessus.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces précédemment testées.
Voici les résultats avec les niveaux ligne, à 96 kHz :
Avec une déviation de ±0,106 dB, l’Onyx fait mieux que la Scarlett 2i2 de Focusrite (±0,127 dB), la M-Track 2X2 de M-Audio (±0,174 dB) ou encore l’AudioBox iOne de Presonus (±0,197 dB). Même si ça ne crève pas le plafond dans l’absolu, c’est un très bon résultat pour le prix.
La distorsion reste quant à elle quasiment tout le temps sous la barre de 0,005 %. C’est un peu mieux que la 2i2 (dans le haut du spectre), beaucoup mieux que l’AudioBox iOne (0,015 %) et un peu moins bien que la M-Track 2X2 (0,003 %). On est donc dans une bonne moyenne, RAS.
Du côté de la préamplification, l’Onyx est dotée de préamplis ayant 55 dB de gain, ce qui est mieux que la Scarlett 2i2 (50 dB), mais moins bien que la M-Track 2X2 (60 dB). Voici les résultats en niveau micro :
Avec le gain réglé sur 34 dB, la déviation augmente légèrement, ±0,162 dB, ce qui reste un peu moins bien que la 2i2 (±0,108 dB), l’iD4 d’Audient (±0,107 dB) et la M-Track 2X2 (±0,139 dB), mais beaucoup mieux que l’Audiobox iOne de PreSonus (±0,847 dB) et l’UR22 de Steinberg (±0,289 dB). C’est donc plutôt bien, d’autant plus que l’on parle ici de centièmes de dB sur l’entière partie du spectre. Des pouillèmes quoi !
La distorsion augmente elle aussi, jusqu’à 0,02 % à 20 kHz, ce qui est un peu moins bien que la 2i2 et la M-Track 2X2 mais mieux que l’UR22 de Steinberg ou l’Audiobox iOne de PreSonus. C’est un résultat tout à fait honorable.
Toujours avec ce même réglage de gain, le rapport signal bruit est de 93,5 dB, ce qui est mieux que la 2i2 (87,5 dB), l’U44 de Zoom et l’Audiobox iOne de PreSonus (83 dB) et on reste dans le même ordre de grandeur que la M-Track 2X2 (93 dB). Comme précédemment, du tout bon pour cette gamme de prix !
Pour résumer les résultats de ces benchmarks, l’Onyx s’en sort très bien dans tous les domaines. C’est peut-être légèrement moins bien que la M-Track 2X2 dans l’ensemble (un peu moins de gain, un peu plus de distorsion), mais rien de vraiment rédhibitoire. Elle fait le job !
Conclusion
Si l’Onyx Producer 2•2 reste très classique, elle ne demeure pas moins une interface audionumérique de qualité, solide et simple à utiliser. Elle se targue même de faire mieux que certaines références du marché sur certains points (préamplis de la 2i2) et propose une alternative convaincante aux allergiques du format desktop ayant les doigts gras (voir le test de la M-Track 2X2). Si votre budget correspond précisément au prix de l’Onyx Producer, vous ne pourrez pas être déçu.