Editorial du 15 juin 2019 : commentaires
- 43 réponses
- 14 participants
- 1 182 vues
- 11 followers
Los Teignos
Ce qu’il y a de bien avec l’avenir, c’est qu’il n’hésite jamais à se recycler. La preuve avec Bandcamp qui, après avoir joué un rôle important dans la dématérialisation de la musique, est sur le point d’ouvrir son premier magasin physique à Oakland en Californie. Là-bas, les visiteurs pourront acheter 99 albums au format vinyle et peut-être même bientôt des cassettes, ce qui est bien sûr un bon coup de com’ plus qu’une vraie stratégie commerciale, mais n’en révèle pas moins l’attachement des hommes aux bons vieux objets depuis qu’un homo habilis s’est mis en tête de tailler un caillou avec un autre caillou, et qu’un autre homo habilis s’est dit qu’avec le son que ça rendait, il y aurait de quoi inventer la musique. Évidemment, tout le monde était à l'époque loin de se douter que l'Homo Newtonus en ferait des disques et que l'Homo Capitalistus en ferait une industrie menacée par l'Homo Piratus. Mais c'est une autre histoire...
Quelques millions d’années plus tard, on en restera donc sur Audiofanzine à l’âge de l’outil, avec le test du synthétiseur Quantum de Waldorf et les recettes de RED BEATS pour faire des cymbales synthétiques avec Massive. Et parce qu’à l’approche de la fête de la musique, un certain nombre d’entre vous manque sans doute encore de matos pour célébrer dignement l’événement, j’en profite pour annoncer qu’Audiofanzine, en partenariat avec Audio-Technica et Audient, vous propose un concours permettant de gagner une interface audio et un casque chaque jour pendant dix jours.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Myckaël Marcovic
Ah Je pensais que c'était la voix qui avait ouvert la voie à la musique
Même si ça paraît évident, de même que les percussions lithophoniques ou xylophoniques, malheureusement, ça reste du domaine des suppositions en l'absence de tout support écrit, et encore moins audible. Voilà pourquoi la flûte taillée dans un os reste le seul vestige probant.
Il y a, bien sûr, ces lithophones préhistoriques https://www.youtube.com/watch?v=fRamnKf6OEY, ou godemichets, selon la vision qu'on en a. Mais les suppositions d'Erik Gonthier me laissent perplexe.
ripger
Citation :
Ah Je pensais que c'était la voix qui avait ouvert la voie à la musique
Même si ça paraît évident, de même que les percussions lithophoniques ou xylophoniques, malheureusement, ça reste du domaine des suppositions en l'absence de tout support écrit, et encore moins audible. Voilà pourquoi la flûte taillée dans un os reste le seul vestige probant.
Il y a, bien sûr, ces lithophones préhistoriques https://www.youtube.com/watch?v=fRamnKf6OEY, ou godemichets, selon la vision qu'on en a. Mais les suppositions d'Erik Gonthier me laissent perplexe.
N’empêche qu'en Franche-comté, il y a une grotte qui s'appelle la grotte de la "glacière"
Et on sait avec certitude que les hommes pré-historiques l'utilisaient comme frigo à mi hauteur et comme congélateur tout en bas du gouffre (en fait)
Donc ils avaient déjà inventé la cuisine équipée
Musella
Citation de Musella :L'homo Ludicatus, concernant le jeu, aurait pû ouvrir ses frontières au DOM-TOM !
On fait aussi de la musique autrement qu'en tapant sur des bambous et des peaux tendues...
Où as tu vu dans le règlement que les résidents des DOM-TOM étaient exclus de ce concours ?
ICI :
4-2 Validité de la participation
Toute participation au Jeu sera considérée comme non valide si :
le Participant ne réside pas dans l’un des pays acceptés (France, Belgique et Suisse),
le Participant a déjà un autre compte membre inscrit au jeu,
une information d’identité et d’adresse ou de qualité fournie par le Participant se révèle inexacte.
L’Organisateur se réserve le droit d’éliminer du tirage au sort tout bulletin de participation qui ne respecterait pas le règlement.
Et c'est facile à vérifier, il ne propose que 3 pays !
La Réunion c'est la France mais "postalement" parlant, c'est l'étranger !
D'ailleurs dans les configurations informatiques comme Windows, Apple et Android, La Réunion, La Guadeloupe et autres, sont différenciées de la France.
C'est comme chez Deezer, j'ai un abonnement mais certaines musiques sont interdites pour La Réunion... va savoir pourquoi ???
Ceci dit, je peux le comprendre vu les frais postaux parfois prohibitifs qui sont proposés pour les DOM-TOM...
C'était une note d'humour pour introduire Homo Ludicatus, jouer sur des bambous et des peaux tendues et par la même occasion, poster la très jolie reprise de Graeme Allwright de P'tite fleur aimée, composée et écrite, par Georges Fourcade et reprise ici sous le titre de P'tite fleur fanée.
Comme j'ai une maison à Perpignan, j'ai mis mon adresse de Perpignan et là, pour le coup, j'ai pu mettre France !
MaiMai
Et pour ceux qui habitent en Alsace, c'est encore considéré comme France, donc toléré dans le jeu...!?
moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...
patrick_g75
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
Musella
Cher Los Teignos, tu as vraiment un talent de haute tenue, pour tirer ainsi des considérations générales si pertinentes, de faits si particuliers - et pour le faire avec une verve si plaisante... mine de rien, quoi !
D'accord avec toi Patrick...
Un samedi matin sans l'Edito et un bon café, c'est triste !!!
Musella
Et pour ceux qui habitent en Alsace, c'est encore considéré comme France, donc toléré dans le jeu...!?
Ah bon, c'est où l'Alsace ?
Je croyais que c'était en Allemagne ou en Lorraine, enfin, un truc du genre, quoi !!!!!!!!
3.......2.......1...... feu !!!!!!!!!
ripger
Citation de MaiMai :
Et pour ceux qui habitent en Alsace, c'est encore considéré comme France, donc toléré dans le jeu...!?
Ah bon, c'est où l'Alsace ?
Je croyais que c'était en Allemagne ou en Lorraine, enfin, un truc du genre, quoi !!!!!!!!
3.......2.......1...... feu !!!!!!!!!
Alors ça, ça mérite d'aller manger en Allemagne comme punition
C'est assez différent de l'Alsace et de la Lorraine
Will Zégal
D'autres en ont une autre lecture, mais ce n'est pas celle qu'on a largement diffusé. Désolé si c'est long. C'est de l'histoire.
L'industrie du disque était une industrie un peu à part, parce que la musique, ça a beau être un produit, ça reste basé sur l'art. Alors les maisons de disques avaient des stratégies adaptées :
- les décideurs étaient des "directeurs artistiques", souvent issus du monde musical, souvent musiciens eux-même (cf Boris Vian chez Polydor)
- un artiste, ça met du temps à pousser. On recrutait un artiste prometteur, mais on n'exigeait pas de lui qu'il soit disque d'or au premier album. On le couvait pendant longtemps en attendant le succès. Les ventes des artistes gros vendeurs finançaient tout ça. Le dernier dinosaure qui ait bénéficié de ce traitement a été (à ma connaissance) Pascal Obispo dont Sony a produit je crois 4 albums sans succès avant qu'il ne cartonne (et ne soit largement rentabilisé) avec le 5ème.
- un artiste, pour le développer, il faut le promouvoir, le soutenir et l'aider à acquérir de l'expérience. Donc, tournées, premières parties... Maintenant, un artiste n'est signé que s'il a déjà une énorme fanbase et a vendu un paquet d'albums en autoproduit (Matmatah : 30 000 albums autoproduits vendus avant d'être signés).
- pour la production d'album, on restait dans des budget raisonnables. On n'avait pas érigé certains ingés son en stars surpayées et les artistes qui réalisaient les merveilleuses pochettes n'étaient pas ou peu connus du grand public.
- les ventes s'appuyaient sur un réseau de spécialistes : les disquaires, des gens qui s'y connaissaient en musique et connaissaient les goûts de leurs clients, savaient leur faire découvrir ce qu'ils risquaient d'aimer, avaient établi une relation de confiance qui faisait qu'on allait chez son disquaire chercher le dernier album de Machin et qu'on repartait avec d'autres disques dont le premier album de Truc.
Ensuite est arrivé une merveille : le CD. Le Grall de la qualité sonore dans une petite galette réputée inusable et même lisible dans un baladeur. Les gens se sont équipés en masse de lecteurs (vendus justement par des boîtes qui étaient déjà des majors du disque, pratique).
Les gens ont donc racheté massivement en CD ce qu'ils avaient déjà acheté en vinyl ou en K7 (parfois les deux). Coûts de production quasi nuls (on reprenait les bandes existantes, on les numérisait et on gravait. Eventuellement, dans le meilleur des cas on refaisait un petit mastering pour pouvoir mettre "digital" sur la jaquette). Coût de promotion nul aussi puisque les fabricants et vendeurs de matériel se chargeaient de promouvoir le CD et que les artistes, eux, avaient déjà été promus.
Et on vendait ça très cher parce que support nouveau = prix élevé. Au début du CD, un même album coûtait au moins 30% plus cher sur CD si ma mémoire est bonne, si ce n'est le double.
L'âge d'or des maisons de disque et le rêve du capitalisme : faire beaucoup d'argent en dépensant le moins possible.
Comme il ne s'agissait plus de faire émerger des artistes (c'était déjà fait), la musique (enfin, le CD) est devenu un produit comme les autres.
On s'est pas emmerdé avec des directeurs artistiques : on les a remplacés par des chefs de produits, souvent des jeunes loups sortis d'écoles de commerce et n'ayant au mieux comme expérience de musique que d'avoir pris quelques cours de guitare et d'avoir eu un groupe avec d'autres élèves à HEC.
Pourquoi s'emmerder avec un réseau de disquaires qui vendent des disques par dizaines quand on peut vendre en supermarché qui vendra par centaines ou milliers ? On lâche les disquaires, on envahit les supermarchés.
Mais un supermarché n'est pas un disquaire : il prend beaucoup moins de références, mais il faut que chacune se vende bien. C'est pas un rayon de supermarché qui va prendre le premier album de Truc totalement inconnu, sauf si ce dernier est promu à grand coups de com comme une lessive ou une saucisse industrielle.
Donc, terminé la production de beaucoup d'artistes. Les majors se recentrent sur les artistes "bankable", qui vont vendre beaucoup. C'est l'époque ou des Nougaro se faisaient virer de leurs maisons de disques : pas assez chiffre.
A la place des disquaires qui vendaient quasi à l'unité des milliers d'artistes, les supermarchés vendaient par dizaines ou centaines une poignée d'artistes. Les autres ? Allez vous faire voir.
Mais pour qu'un artiste vende beaucoup et pour qu'un supermarché accepte de le mettre en rayon, il faut mettre le paquet. Donc, les coûts de production explosent avec des intervenants stars (ingés son, mais aussi photographes pour les jaquettes, graphistes...) et surtout, on investit massivement dans la pub, laquelle représente désormais autant que le coût de production du disque lui-même quand ce n'est pas plus. D'ailleurs, les maisons de disque cherchent à devenir des "marques", croyant qu'on va acheter un artiste Universal parce qu'il est chez Universal.
Sauf que si cibler peu de gros artistes, ça marche à peu près avec le public lambda qui achetait en moyenne un disque par mois, ça ne marche pas avec l'amateur de musique qui en achetait plusieurs et c'était lui qui faisait tourner la boutique. L'amateur ne va pas aller chaque mois au supermarché acheter un Céline Dion, un Whitney Huston, un Johnny Halliday, un ACDC et une compil des années XX.
Et paf, voilà que pendant ce temps le numérique a envahi les foyers, que la circulation et la copie de musique sont devenues hyper faciles. Le public, pas si concon qu'on aime tellement le croire, en a marre qu'on lui refourgue les mêmes vieilles merdes et s'il peut ne pas payer pour ce qui n'est qu'un produit de toutes façons vendu à des millions d'exemplaires dont "l'artiste" roule sur l'or, ben pourquoi payer ?
Et on ne va pas se poser des questions éthiques pour des produits marketés et vendus comme du Coca ou de la lessive et produit par des multinationales riches à milliards dont on sait désormais qu'elles sodomisent "leurs" artistes avec des poignées de gravier.
Et puis, les gens ont vite pris l'habitude de la dématérialisation. Pourquoi s'emmerder à acheter un CD, essayer de le ripper en mp3 quand on ne sait pas faire et en tentant de contourner des DRM et autres dispositifs anti-copie quand on peut simplement le télécharger pour le mettre dans son lecteur ?
Or, comme il n'y a pas d'offre légale de téléchargement, les gens se rabattent sur les offres illégales.
Les études et sondages ont beau montrer que les gens sont prêts à payer, les maisons de disque ne veulent rien savoir : le téléchargement, c'est le diable. Seule la vente de disque physique est une vraie industrie. La licence globale ? Beurk ! C'est du communisme !
Et, par ailleurs, l'amateur dispose à nouveau d'un formidable moyen de découverte de musique pour remplacer celui disparu avec les disquaires. Alors il télécharge.
Alors on crie au vol. Alors les maisons de disque voient leur CA s’effondrer, licencient, demandent une répression sauvage.
Pendant ce temps, une partie de ces même majors vendent aux gens de connexion internet et des baladeurs en leur faisant miroiter l'accès à toute cette culture. Rappelez-vous de Vivendi-Universal qui était à tous les bouts de la chaîne, de la production à la distribution en passant par la diffusion et promotion (groupe Canal +) mais aussi dans les réseaux avec Cegetel dont les marques commerciales les plus connues étaient SFR, 7 Cégétel, AOL France...
On gagne d'une main ce qu'on est sensé perdre de l'autre.
Sauf que :
- le niveau de vente des disques d'alors s'était bien effondré, mais par rapport à quoi ? A la période bénie où les gens ont massivement racheté leur collection en CD. Une fois ceci fait, le niveau de vente était revenu à celui qu'il était avant l'avènement du CD. Crise des ventes ou fin d'une bulle ?
- la seule étude (à ma connaissance) sérieuse (universitaire) sur le téléchargement illégal (faite au Canada) avait montré que c'étaient ceux qui "pirataient" le plus qui achetaient aussi le plus de musique. Et que c'étaient les plus gros acheteurs de disques qui pirataient le plus. Piratage = perte de chiffre ou gain de ventes grâce aux découvertes ?
- les chiffres de "pertes" annoncés par les majors étaient fantaisistes. J'ai entendu le Négrier dire que le disque de je ne sais plus quelle grosse vendeuse avait été téléchargé XX milliers de fois et que ça représentait X millions de perte (chiffre basé sur le prix public de vente, soit bien loin du CA de la maison de disque et à des années lumière de la part de l'artiste). Ouais... A considérer que tous ceux qui ont téléchargé l'album l'auraient acheté, ce qui reste à prouver. Combien d'entre nous ont téléchargé des albums qu'ils n'auraient pas acheté ? Et qu'ils n'ont souvent même pas gardé ? Combien d'entre nous aussi on téléchargé des albums (ou reçu une copie de la part d'un copain) et ont ensuite acheté l'album, ou au moins les autres albums de l'artiste ?
Evidemment que les industriels du disque n'allaient pas dire (surtout vis à vis de leurs actionnaires) "Bon, on a merdé. On a pensé vivre sur la rente du remplacement des discothèques, mais la rente a finit par se tarir. On a arrêté notre rôle de découvreurs / promoteurs d'artistes pour cibler des produits, mais ça ne suffit pas. On a flingué le réseau de revendeurs spécialisés, on n'a pas vu venir la vague du numérique et donc on s'est fait complètement dépasser par l'évolution technologique et des usages"
Donc, on a hurlé "les pirates m'ont tuer ! Repression ! Repression !"
Et comme on tient aussi les médias, désormais, dans la tête des gens, l'unique responsable de crise de l'industrie du disque, c'est le piratage. Point.
[ Dernière édition du message le 18/06/2019 à 11:58:08 ]
dana12
Incrédule sur tout, sceptique sur le reste
- < Liste des sujets
- Charte