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Vers l’infini et au-delà !
9/10
Award Valeur sûre 2019
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Le Quantum est un synthé hors normes disponible au compte-gouttes depuis sa première présentation mi-2017. Nous avons pu emprunter un exemplaire et tester le nouvel OS 2.0 beta… Nous a-t-il atomisés ?

Test du Quantum de Waldorf : Vers l’infini et au-delà !

Présenté pour la première fois lors de la Musik­messe 2017 à Red Led et Los Teignos par Rolf Wöhr­mann, le Quan­tum est un synthé hybride sans compro­mis, dans la droite lignée des somp­tueux Wave et Q+. C’est fin 2018 qu’il a commencé à combler de joie ses heureux proprié­taires, à dose homéo­pa­thique, compte tenu de la rareté de la machine en boutique. C’est à l’un d’entre eux, l’ami Clari­net­te66, fan de beaux synthés, de drones et de saucisses cata­lanes, que l’on doit ce test. Il a en effet genti­ment accepté de se sépa­rer de son exem­plaire flam­bant neuf, le lais­sant partir à 1 000 kilo­mètres de ses bases pendant plusieurs semaines. Un grand merci à lui ! Plusieurs semaines, ce n’était pas de trop pour décou­vrir les multiples synthèses et les vastes terri­toires sonores de la machine. Avant de passer en distor­sion, il reste une énigme que seuls les lauréats du match pain au choco­lat contre choco­la­tine pour­ront résoudre : doit-on pronon­cer Qwan­teum comme chez Donald, Kantoum comme chez Emma­nuel ou Canne­tom comme chez Clari­net­te66 ?

Objet du désir

Quantum_2tof 001.JPGLe Quan­tum est clas­sieux, aussi beau que bien construit : coque en acier, flancs en alu usiné avec insert boisé, sous-face pliée oblique… une barre hori­zon­tale en alu atta­chée à l’ar­rière de la base des flancs permet de main­te­nir la façade avec un angle idéal (mais fixe). La machine mesure 1 006 × 410 × 131 mm et pèse 17,8 kg. Les commandes, logique­ment arran­gées par section (LFO, oscil­la­teurs, mixeur, filtres analo­giques, filtre numé­rique, enve­loppes, effets), tombent sous la main : 79 poten­tio­mètres ou enco­deurs soli­de­ment ancrés avec capu­chons en alu (certains équi­pés de pous­soir), 38 boutons rétroé­clai­rés, un grand écran couleur tactile à contraste élevé, un clavier 5 octaves Fatar TP/8SK haut de gamme, sensible à la vélo­cité et à la pres­sion. À sa gauche, deux molettes en alu, sous les deux boutons de trans­po­si­tion (+/– 2 octaves) et les quatre boutons de jeu (accords, mono, Latch, arpèges).

Cette ergo­no­mie est excep­tion­nelle sur tous les plans : édition directe, choix des modules à éditer, édition contex­tuelle, navi­ga­tion limpide dans les diffé­rentes pages, excel­lente réac­ti­vité de l’écran (sélec­tion, tirer-dépla­cer), indi­ca­tion de la valeur stockée / éditée du para­mètre en cours d’édi­tion, graphismes dyna­miques aussi beaux que péda­go­giques (on voit en temps réel les ondes vibrer, les grains s’égre­ner, les samples se dérou­ler, les enve­loppes enve­lop­per ; sans oublier les vues 3D des tables d’ondes, les sché­mas de routage des modules sonores ou les profils de filtrage super­po­sés des VCF). Pour faci­li­ter l’édi­tion, les poten­tio­mètres disposent de diodes arc-en-ciel dont la couleur est para­mé­trable par section ; elles changent de couleur lors de l’as­si­gna­tion en live des sources et desti­na­tions de modu­la­tion ; on ne peut plus intui­tif !

La connec­tique, vissée ou sertie avec préci­sion sur le panneau arrière, est très complète : sortie casque (jack 6,35) avec son petit poten­tio­mètre de volume, une paire de sorties audio stéréo prin­ci­pales (jacks 6,35 TS), une paire de sorties audio stéréo directes (non assi­gnées au compres­seur et au volume finaux), une paire d’en­trées audio stéréo (jacks 6,35 TS pour échan­tillon­ner un signal externe ou le trai­ter via le moteur granu­laire, les filtres ou les effets), deux prises pour pédales (main­tien et conti­nue assi­gnable), un duo USB vers ordi­na­teur (MIDI unique­ment) / USB vers hôte (contrô­leur), un connec­teur pour carte SD (programmes, samples, oscil­la­teurs, tables d’ondes, tables MIDI, OS) à insé­rer tête-bêche, un trio MIDI DIN In/Out/Thru et une borne IEC avec inter­rup­teur pour cordon secteur (alimen­ta­tion interne, merci !). Tout cela est très pro, mises à part les sorties audio asymé­triques (comme sur le Schmidt !).

Terri­toires inter­pla­né­taires

Il faut 15 secondes pour que le Quan­tum soit opéra­tion­nel. La machine offre une capa­cité de 10 000 programmes compre­nant un ou deux canaux sonores, dont plusieurs centaines préchar­gées en usine. On peut les sélec­tion­ner par nom de banque, auteur et/ou 4 attri­buts au choix : ces para­mètres sont enre­gis­trables au moment de la sauve­garde des sons. Pour un rappel direct, par exemple en situa­tion live, on peut orga­ni­ser ses programmes en favo­ris (6 onglets de 20 sons). Une fonc­tion permet, au char­ge­ment, d’ini­tia­li­ser un programme complet ou l’une des deux couches sonores. Par contre, il n’y a pas de fonc­tions Compare ou Panel… en revanche, on peut rechar­ger la valeur stockée ou initiale de n’im­porte quel para­mètre, mais ce n’est pas pareil.

Quantum_2tof 012.JPGLes poten­tio­mètres peuvent répondre dans les modes saut/seuil/rela­tif. La préci­sion est diabo­lique, avec un lissage parfait des para­mètres conti­nus. Nous verrons que dans les menus, ces para­mètres s’ajustent avec trois niveaux de réso­lu­tion : unité, centième, dix-millième (à peu de choses près). Toutes les commandes en façade trans­mettent des CC MIDI (idéal pour l’au­to­ma­tion) et sont immé­dia­te­ment assi­gnables à une source de modu­la­tion en deux temps trois mouve­ments, nous y revien­drons. Dans les menus, chaque para­mètre est assi­gnable à un CC MIDI ou une source de modu­la­tion ; il suffit pour cela d’ap­puyer sur le nom du para­mètre, ce qui ouvre une boite de dialogue permet­tant l’as­si­gna­tion.

Pour les exemples sonores de ce test, nous avons mis à contri­bu­tion deux utili­sa­teurs accom­plis de Quan­tum et amou­reux des beaux synthés, qui comptent parmi les premiers proprié­taires de la machine : Tinhu et Astro­lab. On sent immé­dia­te­ment le talent et la maitrise de la bête, bravo ! Tinhu est capable de passer tour à tour de riches textures hybrides à des nappes analo­giques bien grasses, de jolies berceuses pour enfants à des ambiances qui foutent les jetons (punaise, le son Tinhu 013, brrrr…). Astro­lab, qui a réussi à aller cher­cher son Quan­tum en VTT sans tomber dans le lac, a ensuite déve­loppé des banques sous la marque CO5MA. La première, Stra­tos, comprend 32 programmes : nappes planantes évolu­tives, ambiances atmo­sphé­riques, textures envoû­tantes large bande, cuisi­nées aux filtres multiples, aux modu­la­tions et aux effets. Il nous a égale­ment envoyé les premières moutures de deux autres banques en cours de déve­lop­pe­ment, Isola­ted et QX7, utili­sant le nouveau moteur de synthèse à noyaux. Voilà l’homme à embau­cher pour la bande son de Blade Runner 3 ! Pour notre part, nous avons concocté quelques sons clas­siques pour montrer que le Quan­tum s’en sortait plus que bien dans le « registre analo­gique », un poil moins pour les basses mono­diques qui tabassent.

Quan­tum_1audio Tinhu 001
00:0000:45
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00100:45
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00200:41
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00300:36
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00400:59
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00501:03
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00600:29
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00700:44
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00800:35
  • Quan­tum_1audio Tinhu 00900:33
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01000:42
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01100:55
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01200:40
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01300:57
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01401:30
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01501:10
  • Quan­tum_1audio Tinhu 01601:30
Quan­tum_1audio Astro­lab 001 STRA­TOS – AKUA
00:0001:36
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 001 STRA­TOS – AKUA01:36
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 002 STRA­TOS – CHILD­HOOD01:14
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 003 STRA­TOS – DRAGAN01:26
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 004 STRA­TOS – GYGER01:03
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 005 STRA­TOS – MOROCO02:01
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 006 STRA­TOS – NAKEDO01:35
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 007 STRA­TOS – SOYL II01:14
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 008 STRA­TOS – VINTO01:14
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 009 STRA­TOS – VLOA­TING01:06
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 010 STRA­TOS – ZONA­TOR01:03
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 011 ISOLA­TED – VI01:24
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 012 ISOLA­TED – VIII01:35
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 013 ISOLA­TED – X01:26
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 014 ISOLA­TED – XI01:09
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 015 ISOLA­TED – XII02:21
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 016 QX7 – II01:09
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 017 QX7 – III00:58
  • Quan­tum_1audio Astro­lab 018 QX7 – VI00:38
Quan­tum_1audio Clas­sic 01 PPG Choir
00:0000:57
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 01 PPG Choir00:57
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 02 Bass & Strings00:22
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 03 Bass & Poly00:42
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 04 Bass & Phase01:04
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 05 Sync Bass00:21
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 06 Captain Paddock01:05
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 07 Pad & Reso­na­tor01:10
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 08 Arp & Solo01:19
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 09 Glory Days00:23
  • Quan­tum_1audio Clas­sic 10 Brass Layer00:20

Géné­ra­tions multiples

Quantum_2tof 017.JPGLe Quan­tum est un synthé hybride bitim­bral poly­pho­nique 8 voix. Dans chaque programme, les deux canaux peuvent être joués seuls, sépa­rés ou empi­lés. Pour chaque canal, on peut régler le volume, le pano­ra­mique, la vélo­cité sur le volume, le gain de l’en­trée audio, le routage de l’en­trée audio (vers la sortie prin­ci­pale, vers la sortie auxi­liaire, ou encore vers les VCF, le DF ou les effets du canal de son choix), le mode unis­son (nombre de voix, désac­cor­dage, pano­ra­mique, délai) et la sortie audio de desti­na­tion (prin­ci­pale, auxi­liaire ou les deux). En façade, on ne peut éditer qu’une couche à la fois, la bascule se faisant direc­te­ment à l’écran. En mode séparé, on défi­nit le nombre de voix et la tessi­ture de chaque canal (on peut donc créer des chevau­che­ments de sons) ; en mode empilé, la poly­pho­nie tombe logique­ment à quatre voix.

Pour chaque voix, on trouve 3 géné­ra­teurs numé­riques, 2 filtres analo­giques (VCF), 1 module de filtrage numé­rique (DF), 1 géné­ra­teur de modu­la­tions complexes, 6 enve­loppes, 6 LFO et 5 multief­fets indé­pen­dants. L’OS offi­ciel actuel (1.3) peut produire quatre types de moteurs de synthèse indé­pen­dants pour chaque géné­ra­teur (et pour chaque couche sonore en mode bitim­bral) : tables d’ondes, formes d’ondes, parti­cules et réso­na­teurs ; l’OS 2.0.0.4 beta en ajoute un cinquième : la synthèse à noyaux. On sélec­tionne le type de moteur avec des boutons dédiés (une combi­nai­son de deux boutons pour le dernier) ; le rétroé­clai­rage des boutons, les diodes et la repré­sen­ta­tion graphique des géné­ra­teurs dans les menus changent alors de couleur en fonc­tion du moteur choisi (tout cela est re-para­mé­trable, nous l’avons dit).

Chaque géné­ra­teur dispose d’une section de commandes directes, le reste se faisant dans les menus en sélec­tion­nant le module à éditer au-dessus de l’écran. On peut direc­te­ment régler la fréquence (par demi-ton, par 0,2 centième de demi-ton ou par 0,02 centième) ; via le menu, on peut aussi régler le suivi de clavier sur le pitch (bipo­laire), le volume (là encore trois niveaux de préci­sion : normale, fine ou super­fine), le pano­ra­mique, la desti­na­tion de l’os­cil­la­teur (VCF, DF, VCA, balance discrète VCF/DF par paliers de 5%), le volume des modu­la­tions en anneau (1 × 2 et 2 × 3), la quan­tité de pitch bend et la varia­tion de pitch. Ce dernier para­mètre permet de simu­ler les varia­tions aléa­toires des oscil­la­teurs analo­giques. Les autres para­mètres (acces­sibles en direct ou via les menus) dépendent du moteur de synthèse, nous allons y reve­nir en détail pour chaque moteur. Au plan global, on peut choi­sir un tempé­ra­ment parmi une longue liste de presets ou program­mer jusqu’à 8 tempé­ra­ments utili­sa­teurs, sympa pour les adeptes des gammes micro­to­nales.

À table !

Entrons main­te­nant dans le vif du sujet. Waldorf n’en est pas à son premier synthé à tables d’ondes, c’est même la spécia­lité maison depuis trente ans (premier Micro­wave, déjà un hybride !), dans la conti­nuité de PPG. Le prin­cipe global est d’en­chaî­ner des formes d’ondes plus ou moins proches, de manière plus ou moins lisse, puis de modu­ler la posi­tion de lecture dans la table ainsi créée pour créer des évolu­tions spec­trales plus ou moins rapides. Quand on joue des notes diffé­rentes, la vitesse de lecture est constante (sauf si on le décide autre­ment). Sur le Quan­tum, on peut direc­te­ment modi­fier la trans­po­si­tion du spectre sonore, le niveau de bruit, le début de lecture dans la table, la satu­ra­tion et la modu­la­tion cyclique de lecture.

Waldorf Quantum : Quantum_3display 002Pour éditer en détail via le menu, on commence par sélec­tion­ner sa table d’onde (84 tables four­nies de 64 à quasi 400 ondes, 16 tables en preset, une quan­tité indé­fi­nie de tables program­mables par l’uti­li­sa­teur), la posi­tion initiale de lecture dans la table, la phase initiale, le contenu spec­tral (trans­po­si­tion du contenu harmo­nique), la brillance, le suivi de clavier sur le contenu spec­tral, le mode de dépla­ce­ment cyclique dans la table (cycle par voix, cycle global, synchro au tempo, coup unique, ping pong par voix, ping pong global), la qualité (clean, dur ou sale, pour simu­ler l’alia­sing des anciens synthés de la marque et des ancêtres PPG), le type d’in­ter­po­la­tion entre les ondes (avec ou sans fondu), le lissage de balayage (lisse ou granu­leux), la satu­ra­tion appor­tée à la table (drive, gain) et la vitesse de dépla­ce­ment cyclique en lecture de la table (posi­tive ou néga­tive). L’écran repré­sente en 3D le spectre de la table d’onde, dans laquelle on peut se bala­der en chan­geant la posi­tion de lecture de départ. Bluf­fant !

Une boite à outils est prévue pour ceux qui veulent aller plus loin, c’est-à-dire créer puis expor­ter leurs propres tables d’ondes : on peut taper des mots avec un clavier virtuel, le Quan­tum en fait l’ana­lyse et la trans­for­ma­tion en table d’onde dès qu’on appuie sur Return ; avec un peu d’exer­cice en jouant sur les phonèmes (à conson­nance anglaise assez neutre), les répé­ti­tions et les courbes d’en­ve­loppe de modu­la­tion, on arrive à des trucs sympas. On peut aussi deman­der au Quan­tum d’ana­ly­ser un fichier audio importé dans sa mémoire flash et d’en faire une table d’onde. Autre possi­bi­lité, créer une table de huit ondes à cycle court à partir d’un extrait audio WAV ou AIFF, avec un maxi­mum de 1 024 samples. Enfin, le Quan­tum peut conver­tir un fichier WAV ou AIFF en table d’onde à période constante (entre 64 et 4 096 samples, la plupart des synthés usuels fonc­tion­nant en 2 024 samples). On peut bien évidem­ment char­ger ou sauve­gar­der une table d’onde à partir de la mémoire interne ou de la carte SD. Merci au construc­teur d’avoir permis tout cela direc­te­ment depuis le Quan­tum, qui déci­dé­ment se passe fort bien d’un éditeur externe.

En grande forme

Quantum_2tof 018.JPGEn passant à ce moteur de synthèse, on se dit que ça va être cool, quelques formes d’ondes basiques et hop c’est joué ! C’est mal connaître les cerveaux bouillon­nants des ingé­nieurs de chez Waldorf. En fait, ce moteur est capable d’em­pi­ler jusqu’à 8 formes d’ondes clonées. On peut direc­te­ment défi­nir le pitch, le nombre d’ondes clonées, leur désac­cor­dage (pour des sons énormes de type Super­saw), la forme d’onde de base (dent de scie, sinus, triangle, impul­sion variable, bruit rose ou bruit blanc), le contenu harmo­nique (Wrap) et la quan­tité de synchro avec un oscil­la­teur maître virtuel (bien vu, cela évite de manger un autre géné­ra­teur sonore !).

Le rôle du para­mètre Wrap dépend de l’onde sélec­tion­née : avec l’onde dent de scie, on passe progres­si­ve­ment d’une double dent de scie à une simple dent de scie, puis à une onde carrée ; avec l’onde sinus, on passe d’une rampe en pente douce à un sinus, puis à une dent de scie adou­cie ; avec l’onde triangle, on passe d’une rampe à un triangle, puis à une dent de scie ; avec l’im­pul­sion, on règle la largeur d’im­pul­sion de quasi 0 à quasi 100% ; enfin avec les deux bruits, on passe d’un bruit filtré à un bruit non filtré, puis à un bruit pitché.

Très péda­go­gique, l’écran central affiche l’onde obte­nue en temps réel, au fur et à mesure qu’on la sculpte. Il reste encore quelques para­mètres acces­sibles via le menu et les 7 enco­deurs cein­tu­rant l’écran : largeur stéréo des clones, désac­cor­dage par demi-ton de 4 paires de clones (1–5, 2–6, 3–7, 4–8) et phase de l’os­cil­la­teur (oscil­la­tion libre ou début de phase forcé à chaque note). Un bouton Preset permet de nommer, sauve­gar­der ou char­ger des oscil­la­teurs en mémoire, tout comme précé­dem­ment avec les tables d’ondes. Typique­ment le moteur de prédi­lec­tion pour se rappro­cher des sono­ri­tés produites par les synthés analo­giques, mais pas que…

Parti­cules fines

Le troi­sième moteur du Quan­tum travaille à partir d’échan­tillons, multié­chan­tillons ou flux audio. Il peut fonc­tion­ner en lecture de samples clas­sique, en synthèse granu­laire ou en synthèse granu­laire live (trai­te­ment direct d’un signal externe). Ainsi, les échan­tillons proviennent de la mémoire interne, de la carte SD, des enre­gis­tre­ments faits à partir du Quan­tum ou de l’en­trée audio. Au cœur même du moteur de synthèse, on peut éditer les samples comme dans l’édi­teur du mode Global (voir enca­dré) ; on peut aussi les monter en multi­samples, pour les utili­ser ensuite tels quels en lecture ou via le mode granu­laire. Au menu : choix du sample, pitch, tessi­ture, fenêtre de vélo­cité. Les samples ayant à la fois la même tessi­ture et la même vélo­cité ne sont pas joués simul­ta­né­ment, mais en alter­nance suivant diffé­rentes règles : Round Robin, Robin inversé, ping pong, aléa­toi­re… excellent ! Voilà qui fait du Quan­tum un sérieux lecteur de multié­chan­tillons.

Quantum_3display 004En mode granu­laire, les samples, multi­samples ou flux audio sont décou­pés en flux de grains. À partir du panneau avant, on peut éditer le nombre de flux de grains (1 à 8), la largeur de pitch (désac­cor­dage des flux), le point de départ de lecture du sample, la longueur des grains (jusqu’à 250 ms) et la vitesse d’os­cil­la­tion dans la lecture des grains (lecture en avant avec des valeurs posi­tives, en arrière avec des valeurs néga­tives).

Via le menu, toujours en mode granu­laire, on accède à d’autres para­mètre : facteur aléa­toire sur le point de départ de lecture, temps de gate des grains (ou densité), agita­tion des grains (action aléa­toire sur la longueur et la densité des grains), mode de lecture (continu, coup unique, ping pong, global – tout cela modi­fiable en temps réel sans avoir à redé­clen­cher le son), attaque d’en­ve­loppe, déclin d’en­ve­loppe, largeur stéréo. On peut aussi jouer sur le pitch des grains : disper­sion par rapport au pitch central, mode de disper­sion (diffé­rentes règles dont certaines aléa­toires ou fixées par demi-ton…). Là aussi, le Quan­tum intègre quelques presets servant de base de travail. L’écran se révèle une nouvelle fois didac­tique dans l’af­fi­chage des grains, de leur édition en temps réel et de leur lecture, ce qui rend cette synthèse moins abstraite. Voilà au final un moteur de synthèse très réussi, complé­men­taire aux autres et peu courant sur un synthé maté­riel.

Réso­na­teurs exci­tés

Waldorf Quantum : Quantum_3display 005Quatrième moteur, le réso­na­teur est l’as­so­cia­tion d’une exci­ta­tion (bruit court, sample ou multi­sample) qui passe dans une banque de filtres passe-bande, modé­li­sant le corps de réso­nance. En façade, on peut direc­te­ment régler le nombre de répé­ti­tions de l’ex­ci­ta­tion, l’es­pa­ce­ment des partiels, le timbre (filtrage ou accen­tua­tion des partiels), la nature de l’ex­ci­ta­tion (d’une impul­sion pour simu­ler une frappe, à un bruit court pour simu­ler un souffle) et la réso­nance des partiels (leur durée). L’écran affiche en temps réel le spectre obtenu sous forme de série d’har­mo­niques. 

Via le menu (donc les 7 enco­deurs situés autour de l’écran), on peut, en plus des para­mètres directs, varier la quan­tité de partiels accen­tués (passer d’un son plutôt boisé à un son plutôt métal­lique), adou­cir le signal (modi­fier le rapport entre les harmo­niques bas et hauts), contrô­ler l’en­ve­loppe de l’ex­ci­ta­tion (AD), régler l’ac­cé­lé­ra­tion des répé­ti­tions (pour simu­ler par exemple une bille qui rebon­dit de plus en plus vite avant de s’im­mo­bi­li­ser), défi­nir la balance de filtrage des partiels, filtrer les hautes fréquences (entre l’ex­ci­ta­tion et la banque de filtres, pour calmer le premier au cas il s’ex­cite trop dans les aigus), élar­gir la stéréo ou encore boos­ter la fonda­men­tale. On peut sélec­tion­ner un modèle de réso­na­teur, avec là encore possi­bi­lité de char­ger, éditer, nommer et sauve­gar­der des presets (13 préchar­gés pour ne pas partir de zéro, merci).

Tout comme dans le moteur à parti­cules, on peut aussi éditer les samples et les monter en multi­samples, pour les utili­ser ensuite comme signal d’ex­ci­ta­tion. La seule diffé­rence ici est qu’il n’y a qu’un mode Round Robin pour les samples ayant la même tessi­ture et la même fenêtre de vélo­cité. Les sons obte­nus sont très variés : percus­sions bois ou métal frap­pées, tubes souf­flés, ruis­sel­le­ments… Ce moteur est extrê­me­ment inté­res­sant quand on utilise ses propres samples pour l’ex­ci­ta­tion, que l’on joue sur les carac­té­ris­tiques de la caisse de réso­nance et que l’on ajoute un délai ping pong et une longue réverbe. À explo­rer sans rete­nue !

Noyaux sans pépin

Comme si cela ne suffi­sait pas, la version 2 de l’OS apporte un cinquième moteur de synthèse, là encore origi­nal et balaise, où il est davan­tage ques­tion de noyaux que de pépins… Préci­sons que nous avons testé une version 2.0.0.4 Beta, donc ce qui est décrit ci-après est suscep­tible d’évo­luer. Le moteur s’en­gage en appuyant simul­ta­né­ment sur les touches Wave­table et Wave­form.

Quantum_2tof 021.JPGIl utilise de 1 à 6 noyaux (mini-oscil­la­teurs) combi­nables et inter­mo­du­lables dans l’au­dio. On a deux niveaux d’édi­tion : Template, pour ceux qui veulent touiller du bout des doigts, utili­sant unique­ment les 5 poten­tio­mètres contex­tuels situés dans la section oscil­la­teur ; Edit, pour ceux qui veulent rentrer dans un niveau subato­mique (nous y allons juste après…). Quand on choi­sit un gaba­rit (parmi une liste de 14 préchar­gés), le rôle assi­gné aux 5 poten­tio­mètres contex­tuels est immé­dia­te­ment précisé à l’écran ; on peut alors se conten­ter de modi­fier ces para­mètres sans entrer dans le détail, puis sauve­gar­der nos propres gaba­rits.

Ceux qui n’ont peur de rien vont alors pouvoir lire ce qui suit… En entrant dans le mode Edit, on accède à l’ar­ran­ge­ment des noyaux (algo­rithme), à l’as­si­gna­tion des 5 poten­tio­mètres (jusqu’à 6 para­mètres simul­ta­nés par poten­tio­mètre — façon macro — avec pour chacun, choix du para­mètre et quan­tité de modu­la­tion bipo­laire), puis aux para­mètres indi­vi­duels des noyaux. Les noyaux sont ainsi combi­nables en algo­rithmes de 1 à 6 noyaux. Là, on fait ce qu’on veut ou presque : pour chaque noyau, on précise s’il est actif et s’il est assi­gné à la sortie audio (dans ce cas, un bouton Solo permet d’iso­ler le noyau pour écou­ter instan­ta­né­ment sa contri­bu­tion au son) ; on choi­sit ensuite par quel(s) autre(s) noyau(x) il est modulé dans l’au­dio (1 à 3 modu­la­teurs par noyau), puis le type de modu­la­tion : Phase FM (modu­la­tion de phase type DX7), FM linéaire, Ring Mod, AM ou modu­la­tion de lecture de table d’onde (le cas échéant). En Phase ou en AM, on peut défi­nir un niveau de feed­back pour chaque noyau. L’écran affiche sous nos yeux émer­veillés l’al­go­rithme en direct, un peu comme sur un DX1, mais avec toutes les subti­li­tés des triples modu­la­tions, de leur type, des routages multiples entre noyaux, de l’ac­ti­va­tion des noyaux et de leur assi­gna­tion à la sortie audio. Le type qui a pondu cette partie du programme du Quan­tum est un génie !

Quantum_3display 009L’écran tactile permet, au moyen d’on­glets, de passer instan­ta­né­ment d’un noyau à l’autre pour éditer les 4 pages de para­mètres prévues, elles aussi acces­sibles par des onglets : forme d’onde, modu­la­tion, enve­loppe et niveau. Dans la page de forme d’onde, on choi­sit le type d’onde : sinus, rampe, dent de scie, carré, bruit blanc, bruit rose, réso­na­teur, table d’onde. On peut choi­sir le point de lecture initial dans une table d’onde, la phase dans une forme d’onde, le niveau (volume et/ou modu­la­tion suivant utili­sa­tion du noyau dans l’al­go­rithme), le mode de pitch (ratio constant, permet­tant d’ob­te­nir des harmo­niques ou des partiels, fréquence fixe). Dans la page de modu­la­tion, on défi­nit quels noyaux (1 à 3, au choix) modulent le noyau en cours. Dans la page d’en­ve­loppe, on règle l’en­ve­loppe de niveau (volume et/ou modu­la­tion) du noyau, de type AD1D2 avec suivi de clavier. Enfin, la page de niveau permet de contrô­ler le niveau, la réponse en vélo­cité, le suivi de clavier (on peut éditer à l’écran tactile les 2 points de coupure et les 2 courbes extrêmes) et le pano­ra­mique. Toujours là ? Bravo !

Tiens, mais alors, au fait, voyons-voyons, si nous pouvons fabriquer des algo­rithmes de 6 opéra­teurs FM à ondes sinus (parmi tant d’autres choses plus inté­res­santes), cela ne nous emmè­ne­rait-il pas en terrain connu ? Bingo, le Quan­tum peut direc­te­ment impor­ter des banques de 32 programmes de DX7 via Sysex, non pas pour cloner le fameux synthé de Yamaha, mais pour partir de sons déjà construits et voir ce qu’on peut en faire. Et en plus, ça marche bien, la qualité de conver­sion est bonne, le souffle en moins. Le plus impres­sion­nant dans l’his­toire, c’est qu’un seul géné­ra­teur sonore (un oscil­la­teur) se suffit à lui-même pour géné­rer les 6 opéra­teurs, leur suivi de clavier et leurs enve­loppes de niveau ; les autres modules du Quan­tum ne sont pas utili­sés (mais peuvent l’être bien évidem­ment). La poly­pho­nie reste toute­fois de 8 voix, on se prend alors à rêver à un mode para­pho­nique entre géné­ra­teurs sonores, qui irait puiser ses ressources addi­tion­nelles dans l’un ou les deux autres géné­ra­teurs, pour sortir 16 ou 24 voix, et ce quel que soit le moteur d’ailleurs !

Filtres analo­giques

Chaque voix dispose de deux VCF et d’un module de filtrage numé­rique très élaboré DF, placés en série (ordre VCF-DF ou DF-VCF) ou en paral­lèle. Rappe­lons que l’on peut doser la balance de chaque oscil­la­teur et de la modu­la­tion en anneau entre les VCF et le DF (par pas de 5%, genre VCF 85% / DF 15%). Les VCF sont des filtres passe-bas capables de fonc­tion­ner suivant 6 types de réponse : 2 pôles, 2 pôles saturé, 2 pôles sale, 4 pôles, 4 pôles saturé ou 4 pôles sale. Les modes saturé et sale sont obte­nus par un étage de satu­ra­tion en sortie du DAC avant filtrage, alors que les modes clas­siques utilisent un limi­teur de signal. Dommage que ce réglage soit commun aux deux filtres, on aurait aimé pouvoir combi­ner diffé­rentes pentes ou types de satu­ra­tion.

Quantum_3display 006On peut arran­ger les deux VCF suivant huit modes : Single (un seul filtre), Boost (deux filtres à fréquences déca­lées, réso­nance commune), Twin Peaks (distance constante entre les deux fréquences de coupure, réso­nance), Esca­ping (comme précé­dem­ment, sauf que l’ordre des deux fréquences de coupure est inversé), Oppo­si­tion (comme précé­dem­ment, sauf que l’écart des deux fréquences est réglé en oppo­si­tion), Endless (un dérivé du précé­dent), Inde­pendent (réglages sépa­rés des deux fréquences et des deux réso­nances), Linked (comme précé­dem­ment, sauf que la première fréquence contrôle aussi la deuxième). Les VCF sont mono, mais il existe un réglage à trois valeurs permet­tant de créer un pseudo-effet stéréo en sortie. On aurait préféré un vrai mode stéréo, où chaque filtre est dédié à son canal, comme sur le Prophet-X. Pour utili­ser les oscil­la­teurs en pure stéréo, il faut contour­ner les filtres (routage direct vers le VCA).

Chaque filtre, quel que soit le type, peut entrer en auto-oscil­la­tion, dès que sa réso­nance dépasse un certain seuil. Il se met alors à produire une onde sinus maitri­sée, qui peut siffler si on pousse le réglage. Tous les réglages conti­nus proposent, ici encore, trois modes de réso­lu­tion : normal, fin et super­fin, garan­tis­sant une énorme préci­sion (nous ne le redi­rons plus). En façade, on peut direc­te­ment régler les fréquences de coupure, les réso­nances, le mode et le type. Il n’y a aucun, mais alors vrai­ment aucun effet de pas sur les fréquences de coupure ; on a essayé en auto-oscil­la­tion pure en coupant tout le reste, rien, nada, c’est lisse comme une anguille bien mouillée ; en allant trèèèèèès lente­ment avec les poten­tio­mètres, on visua­lise une réso­lu­tion numé­rique de l’ordre du millième. Pour chaque filtre, on peut régler le suivi de clavier sur la fréquence, le volume et le pano­ra­mique via les menus. L’écran affiche de manière très fluide les courbes de réponse des filtres en temps réel ; il permet égale­ment de visua­li­ser le routage des diffé­rents compo­sants sonores, oscil­la­teurs, filtres, ampli, effets… très didac­tique ! 

Formeur numé­rique

Quantum_3display 007Passons main­te­nant à la section DF, placée en série ou en paral­lèle des VCF, comme nous l’avons déjà dit. Elle est capable de produire des effets de Drive, de Bit Crusher ou des filtres numé­riques élabo­rés. En façade, on peut direc­te­ment régler le type d’ef­fet et deux para­mètres suivant le contexte ; le reste se fait à l’écran. Il y a diffé­rents modèles de circuits de Drive : tran­sis­tor, lampe, micro élec­tro­sta­tique, diode et Crunch (un Wave­sha­per à base de FM). On trouve aussi un algo­rithme de gain avec phase inver­sable. Viennent ensuite deux filtres en peigne (posi­tif et néga­tif), dont on peut régler la fréquence et la réinjec­tion. On conti­nue avec le Bit Crusher, qui joue sur la réso­lu­tion et la fréquence d’échan­tillon­nage en temps réel.

Puis c’est le tour d’une série complète de filtres tirés des synthés de la marque, décli­nés en modes passe-bas, passe-bande, passe-haut et réjec­tion, en 2 ou 4 pôles : ceux du Nave (assu­rant ainsi la compa­ti­bi­lité avec cette machine) et ceux du Largo. On trouve aussi les filtres passe-bas 2 et 4 pôles du PPG Wave 3.V (modé­li­sa­tion des PPG Wave). Pour tous les filtres, on peut contrô­ler, depuis la façade, la fréquence de coupure et la réso­nance ; via le menu, on accède à des para­mètres supplé­men­taires (toujours avec une préci­sion diabo­lique — zut, nous l’avons redit !), tels que la confi­gu­ra­tion VCF-DF et le routage des oscil­la­teurs, comme dans le menu VCF, puisque les deux modules de filtrage sont concer­nés. La qualité sonore de ces filtres est excel­lente, limpide, colo­rée et variée ; un excellent complé­ment numé­rique à la section analo­gique, un ensemble qui consti­tue un gros point fort du Quan­tum, déci­dé­ment une machine bien à part.

Paire de quinte

Chacun des deux canaux d’un programme dispose d’une chaine de cinq multief­fets placés en série. Dommage qu’on ne puisse avoir des confi­gu­ra­tions plus pous­sées (série, paral­lèle, combi­nai­sons…). Autre limi­ta­tion, il n’y a qu’une seule instance possible par type d’ef­fet dans les cinq blocs (on ne peut pas avoir deux délais, par exemple). En façade, on peut direc­te­ment éditer deux para­mètres pour les trois premiers effets. Cela aurait été sympa de four­nir des commandes directes pour les cinq effets, il y avait de la place pour ajou­ter quatre pauvres poten­tio­mètres, par exemple en repous­sant ceux du compres­seur et du volume à droite de la section, à la verti­cale !

Quantum_3display 013Voici la liste des algo­rithmes assi­gnables à chacun des cinq blocs d’ef­fets (x2), avec la limi­ta­tion mention­née aupa­ra­vant : phaser (diffé­rents types dont ceux du Nave et du PPG Wave 3.V, de 2 à 16 étages), chorus (2 à 8 étages), flan­ger, délai stéréo (avec synchro au tempo), réverbe (diffé­rentes couleurs), EQ para­mé­trique, Drive (modé­li­sa­tion de tran­sis­tor, lampe, micro élec­tro­sta­tique, diode et Crunch comme dans la section DF, mais cette fois globa­le­ment) et compres­seur (très complet, avec tous les para­mètres souhai­tables pour ce type d’ef­fet, à part la chaine laté­rale). La plupart du temps, on a 10 para­mètres program­mables sous la main, mais seule­ment 4 pour la réverbe ; la plupart de ces para­mètres sont des desti­na­tions de la matrice de modu­la­tion, bravo ! Pour ne pas partir de zéro, on peut char­ger et sauve­gar­der des presets pour chaque type d’ef­fet. Nous avons beau­coup appré­cié le chorus, profond, ample, épais­sis­sant, ainsi que la réverbe, très clean, précise, géné­reuse sur les temps très longs. Le phaser en version PPG est sympa, un peu métal­lique en version Nave, comme le flan­ger ; on aurait aimé des versions façon pédales analo­giques, avec un son plus chaud et moins piquant.

En sortie, on peut router chacun des deux canaux vers les sorties de son choix (globale, directe ou les deux en même temps), avec leurs blocs d’ef­fets indé­pen­dants. Sympa ! Unique­ment sur la sortie prin­ci­pale, on trouve un compres­seur global non mémo­ri­sable, utile pour renfor­cer les basses ou créer une forme de ducking entre deux canaux sépa­rés. Il n’a qu’un seul réglage : un poten­tio­mètre d’ac­tion. Il ne faut pas en abuser toute­fois, car il peut être très étouf­fant ou pompant ; autant utili­ser un compres­seur dans les blocs d’ef­fets sépa­rés pour être plus précis.

Modu­la­tions abys­sales

Quantum_2tof 019.JPGLes synthés Waldorf, du plus ancien au plus récent et du plus petit au plus grand, sont répu­tés pour leurs capa­ci­tés de modu­la­tion. Au sommet de la gamme, le Quan­tum est exem­plaire dans ce domaine. On commence par un petit Glide, dont on peut régler l’ac­ti­va­tion, le temps et le mode de déclen­che­ment (perma­nent ou entre notes liées) en façade. Le temps étant une desti­na­tion de la matrice de modu­la­tion, on peut géné­rer des effets complexes de porta­mento. On pour­suit par les LFO, tous iden­tiques, au nombre de six. En façade, on peut modi­fier la forme d’onde (sinus, carrée, triangle, dent de scie, rampe, S&H), la fréquence (de 4 minutes à 100 Hz, donc dans l’au­dio, avec possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion à l’hor­loge) et la quan­tité d’ac­tion pour le trois premiers LFO. Les autres para­mètres et LFO sont acces­sibles via le menu, avec système d’on­glets pour chaque LFO ; les formes d’onde sont affi­chées graphique­ment en temps réel et on peut les éditer par tirer-dépla­cer (fréquence, Warp). Warp déforme l’onde de manière conti­nue, en fonc­tion de sa forme : compres­sion pour le sinus, morphing sur le triangle, largeur d’im­pul­sion du carré, replie­ment pour les ondes dent de scie / rampe, défor­ma­tion des bords pour le S&H ; puis­sant ! Les LFO disposent aussi d’un fondu d’en­trée, d’un fondu de sortie, d’une possi­bi­lité de synchro­ni­sa­tion entre les cycles de toutes les voix, d’un lissage de forme d’onde, d’un réglage de phase et d’un délai. Un bouton Target permet de défi­nir immé­dia­te­ment les desti­na­tions affec­tées par le LFO en cours.

Quantum_3display 011Plus fort, le modu­la­teur complexe (Komplex Modu­la­tor dans la langue de Goethe) est une sorte de super LFO à deux formes d’ondes simul­ta­nées, source de modu­la­tion idéale pour les pads et les drones. On peut direc­te­ment régler la fréquence, le mélange des deux courbes, la modu­la­tion des formes d’onde, la quan­tité de modu­la­tion, l’en­ve­loppe de quan­tité de modu­la­tion et l’en­tro­pie (inten­sité de modu­la­tion aléa­toire à chaque cycle) ; l’écran affiche la courbe de modu­la­tion obte­nue. Là aussi, on peut synchro­ni­ser la modu­la­tion à l’hor­loge, synchro­ni­ser les voix, régler la phase, lisser la courbe et ajou­ter un délai. Les courbes de modu­la­tion peuvent être choi­sies parmi des presets (et sauve­gar­dées) ou éditées préci­sé­ment sur 32 pas (à l’en­co­deur ou en tirer-dépla­cer à l’écran) : pour chaque pas, on défi­nit le niveau et la courbe qui le lie au pas suivant (linéaire, saut discret, cosi­nus, dent de scie). Là encore, on accède à la défi­ni­tion des desti­na­tions de modu­la­tion via un bouton Target.

Passons aux enve­loppes, au nombre de six. Les trois premières sont acces­sibles direc­te­ment en façade ; elles sont assi­gnées aux deux VCF et au VCA, mais peuvent modu­ler tout ce qu’on veut ou presque. C’est aussi le cas des trois autres enve­loppes, acces­sibles via les menus. On peut contrô­ler direc­te­ment en façade les para­mètres ADSR, l’in­fluence de la vélo­cité sur l’en­ve­loppe et la quan­tité de modu­la­tion bipo­laire pour les fréquences de coupure des deux VCF et le VCA (mis à part la quan­tité de modu­la­tion pour ce dernier, l’en­ve­loppe étant bran­chée en direct). Les autres para­mètres et enve­loppes sont acces­sibles par le menu, là encore très clair, avec ses six onglets : délai, varia­tion de phase (pour simu­ler un synthé analo­gique), courbe d’at­taque (expo­nen­tiel, RC pour simu­ler un synthé analo­gique, linéaire), courbe de déclin, courbe de relâ­che­ment, bouclage (AD ou ADSR), redé­clen­che­ment (simple, multiple). Là encore, l’écran affiche la courbe d’en­ve­loppe en temps réel, on peut tirer dessus et on voit chaque voix la parcou­rir, ludique et péda­go­gique ! Les temps vont de 0 à 60 secondes, c’est hyper confor­table. Sans oublier le bouton Target qui permet d’as­si­gner les enve­loppes à diffé­rentes desti­na­tions. Parlons-en dès à présent ! 

Quantum_3display 014Voici donc le meilleur pour la fin : la matrice de modu­la­tion. Elle permet de relier 43 sources à 158 desti­na­tions via 40 cordons virtuels. Chaque cordon virtuel offre cinq para­mètres : une source, une desti­na­tion, une quan­tité bipo­laire de modu­la­tion, un contrô­leur de modu­la­tion et une quan­tité d’ac­tion du contrô­leur. L’er­go­no­mie de cette section est très bien réflé­chie. On peut créer des assi­gna­tions de diffé­rentes manières : la première se fait avec les commandes directes en façade : on appuie sur Mod, on choi­sit la desti­na­tion parmi les commandes dont la diode est bleue en tour­nant son poten­tio­mètre, on choi­sit la source parmi les commandes dont la diode passe en jaune, la quan­tité de modu­la­tion est direc­te­ment défi­nie avec le poten­tio­mètre ; l’écran affiche alors tous les para­mètres en jeu, que l’on peut alors éditer. La seconde manière de créer des assi­gna­tions est de passer direc­te­ment par la page de la matrice de modu­la­tion : elle affiche les connec­tions sous forme de liste dérou­lante et les quan­ti­tés de modu­la­tion sous forme de barres rouges / vertes ; on choi­sit le « cordon » à éditer et on accède à tous les para­mètres grâce aux six enco­deurs situés de part et d’autre de l’écran. On peut muter ou suppri­mer un cordon à tous instant. Simplis­sime !

Nous n’al­lons pas ici lister toutes les sources et desti­na­tions dispo­nibles, mais citer les prin­ci­pales. Parmi les sources : les 6 LFO, les 6 enve­loppes, le modu­la­teur complexe, ls diffé­rents contrô­leurs physiques, les CC MIDI 21 à 33, le numéro de note, la vélo­cité, le numéro de voix, le géné­ra­teur aléa­toire, une valeur constante, le pad virtuel sur l’écran (X/Y) et les 4 lignes de modu­la­tion du séquen­ceur. Parmi les desti­na­tions : le pitch global, le pitch de chaque oscil­la­teur, le niveau de chaque oscil­la­teur, les para­mètres de synthèse de chaque table d’onde, les para­mètres de chaque grain, les para­mètres de chaque réso­na­teur, tous les para­mètres des filtres (VCF et DF y compris les niveaux et pano­ra­miques), le volume, le pano­ra­mique, les segments de chaque enve­loppe, la vitesse de chaque LFO, le gain de chaque LFO, les para­mètres du modu­la­teur complexe, le temps de glide, certains para­mètres d’ef­fets (2 à 5 suivant le cas) et certains para­mètres de l’ar­pé­gia­teur / séquen­ceur. Quand on disait abys­sal !

Arpèges et séquences

Chaque couche offre un arpège ou une séquence à pas. Commençons par le premier. On peut l’en­clen­cher direc­te­ment (touche Arp), puis main­te­nir les accords (touche Chord) et même ajou­ter des notes à l’ac­cord en cours de main­tien (touche Latch). Dans ce dernier mode, appuyer sur une note déjà main­te­nue la retire de l’ac­cord. Les para­mètres dispo­nibles sont le tempo, la divi­sion tempo­relle, le swing, le motif (à choi­sir parmi 31 types internes, avec diffé­rentes accen­tua­tions), la durée avant redé­clen­che­ment, le temps de porte de relâ­che­ment, le sens de lecture (haut, bas, haut et bas, haut et bas avec répé­ti­tion, bas et haut, bas et haut avec répé­ti­tion, aléa­toire), l’oc­tave (1 à 4), le tri des notes (désac­tivé, crois­sant ou décrois­sant suivant la hauteur de note, crois­sant ou décrois­sant suivant la vélo­cité, accord), le mode de resti­tu­tion de la vélo­cité jouée… de quoi se concoc­ter un bon paquet de motifs !

Quantum_3display 015Pour ceux qui préfèrent les motifs program­més aux arpèges jouées, le Quan­tum offre un séquen­ceur mono à 32 pas. Pour chaque pas, on défi­nit la note, la longueur, la vélo­cité et quatre lignes de modu­la­tion, assi­gnables comme sources via la matrice de modu­la­tion. La program­ma­tion peut se faire direc­te­ment à l’écran, en dessi­nant le motif à la main et en l’édi­tant ensuite avec préci­sion. On peut acti­ver un pas, le muter (le rendre inac­tif sans l’ef­fa­cer) ou doubler sa longueur (il mange le pas suivant, sans le détruire de la program­ma­tion). Par contre, on ne peut pas lier deux pas ou créer des effets d’Au­to­bend façon TB-303. Pour faci­li­ter la tâche, l’écran peut affi­cher les pas 1–32 (pour une vision globale), 1–16 ou 17–32 (pour une édition précise), malin ! On peut aussi entrer les notes direc­te­ment au clavier, pas par pas, en mode d’en­re­gis­tre­ment. Là encore, le Quan­tum permet de sauve­gar­der et char­ger des presets de séquences. Ah oui, le sens de lecture est modi­fiable : en avant, en arrière, en ping pong, en alterné (comme ping pong mais avec répé­ti­tion des notes extrêmes) et même en coup unique. De même, on peut défi­nir à quel endroit la séquence commence quand on appuie sur une nouvelle note : au début, en cours, à un pas aléa­toire. Les séquences sont direc­te­ment trans­po­sables au clavier. Il est même possible de choi­sir un tempé­ra­ment parmi une longue liste et une note racine, sympa de chan­ger d’échelle en temps réel ! Les autres para­mètres globaux (tempo, divi­sion tempo­relle, swing…) sont communs à ceux de l’ar­pé­gia­teur. Signa­lons que les notes arpé­gées ou séquen­cées sont trans­mises en MIDI / USB, si l’op­tion MIDI Out est acti­vée dans les réglages globaux.

Noble lignée

Nous avons passé un merveilleux moment avec le Quan­tum. C’est un instru­ment excep­tion­nel dans le design, la qualité des maté­riaux et l’in­ter­face utili­sa­teur. Les commandes directes relayées par l’écran tactile graphique hyper réac­tif apportent une expé­rience de jeu et de program­ma­tion sans équi­valent. L’écran n’est pas un gadget, c’est un lieu privi­lé­gié d’édi­tion directe et de péda­go­gie synthé­tique. À ce niveau, la luthe­rie élec­tro­nique reste large­ment devant les solu­tions logi­cielles. En somme, un synthé complexe mais pas compliqué ! Le Quan­tum est égale­ment excep­tion­nel au plan de la puis­sance de synthèse et de l’ori­gi­na­lité, avec cinq moteurs hors norme : tables d’ondes pous­sées à l’ex­trême dans le raffi­ne­ment, formes d’onde à clones multiples, synthèse granu­laire capable d’uti­li­ser des samples utili­sa­teur, réso­na­teurs très évolués et synthèse à noyaux capable de faire inter­agir des géné­ra­teurs en réseau dans le domaine audio. Ces diffé­rentes sources sont mixées en stéréo et injec­tées vers deux VCF et un DF très complé­men­taires, routés en série ou en paral­lèle, avant de passer dans une grosse section d’ef­fets. N’ou­blions pas les modu­la­tions abys­sales, via la matrice surpuis­sante, le modu­la­teur complexe, l’ar­pé­gia­teur ou le séquen­ceur à pas.

De toute cette puis­sance alliée à cette faci­lité de program­ma­tion, on tire des résul­tats sonores origi­naux, très variés, allant parfois jusqu’à chatouiller les textures analo­giques clas­siques, sans pour autant rempla­cer un pur synthé analo, en parti­cu­lier pour les basses ou leads percu­tants ; mais c’est surtout dans les nappes, les atmo­sphères, les ambiances évolu­tives que le Quan­tum excelle. Oyez oyez, illus­tra­teurs à l’image et desi­gners sonores, le Quan­tum génère des timbres inédits. Que peut-on alors lui repro­cher, à part une poly­pho­nie et une multi­tim­bra­lité logique­ment limi­tées par les huit paires de filtres analo­giques ? La section d’ef­fets néces­si­te­rait plus de routages, plus d’ins­tances dispo­nibles et des phasers & flan­gers plus chauds. Avec la possi­bi­lité de lier les pas, le séquen­ceur attein­drait la perfec­tion. De même, des fonc­tions globales Panel et Compare forme­raient deux cerises sur ce beau gâteau. Sur tous ces points, le Quan­tum peut faci­le­ment progres­ser, le construc­teur est déjà en train de prou­ver qu’il est dans une logique d’amé­lio­ra­tion, en fina­li­sant la V2 de l’OS, qui ajoute le moteur de synthèse à noyaux et améliore l’édi­teur audio.

De la même classe que le Wave, parta­geant sa noble lignée, le Quan­tum est un concen­tré d’idées brillantes dans un instru­ment déjà légen­daire, pour le plus grand plai­sir des musi­ciens fortu­nés. Voilà, le moment est déjà venu de le remettre en boite pour qu’il retrouve son heureux proprié­taire sous le soleil cata­lan (merci Stépha­nou !), sans oublier de lui peindre sur le capot un gros Award Audio­fan­zine Valeur Sûre 2019.

Prix moyen : 4 106 €

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9/10
Award Valeur sûre 2019
Points forts
  • Variété sonore exceptionnelle
  • Synthèses multiples originales
  • Puissance d’édition des oscillateurs
  • Sampling, resampling et import de samples
  • Éditeur audio amélioré (OS V2)
  • Filtres analogiques et numériques poussés
  • Nombreux routages oscillateurs / filtres / VCA
  • Enveloppes et LFO rapides
  • Effets nombreux et modulables
  • Arpégiateur et séquenceur à pas
  • Mémoire très généreuse
  • Ergonomie aux petits oignons
  • Résolution et précision des réglages
  • Transmission des CC MIDI
  • Construction très haut de gamme
  • Clavier dynamique de grande qualité
  • Connectique généreuse
  • Alimentation interne
Points faibles
  • Polyphonie et multitimbralité limitées
  • Traitement des samples encore perfectible
  • Routage et instances d’effets limités
  • Pas de liaisons entre les pas du séquenceur
  • Pas de fonctions globales Panel / Compare
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.