Editorial du 30 novembre 2019 : commentaires
- 113 réponses
- 40 participants
- 4 191 vues
- 41 followers
Los Teignos
Les vendredis sont désormais aussi noirs que les samedis et les dimanches, les gilets n’en finissent plus d’être jaunes, et dans ce monde bas en couleur, il semble que de plus en plus de monde souhaiterait que seules les oeuvres d’artistes blancs comme neige aient le droit de cité. Ici on empêche la diffusion d’un film de Polanski, dans le New York Times on discute du fait de pouvoir exposer ou non Paul Gauguin à Londres, comme s’il ne s’agissait pas de traduire des hommes en justice pour ce qu’ils ont fait, mais des bobines de pellicule, des toiles ou des pages, parce qu’il serait à la fin insupportable de reconnaître la beauté d’une fleur qui aurait poussé sur un tas de fumier. À ce petit jeu de ne garder que la production des artistes irréprochables, autant le dire, on peut sans doute vider bien des musées et des bibliothèques. Et la musique n’y échappera pas non plus car à bien y regarder, surtout avec des yeux de 2019, il y a plus d’un mauvais garçon ou d’une mauvaise fille qui s’est illustré dans cet art comme dans les autres.
Si le fond du débat ne pose pas trop de questions, on aurait toutefois tort d’en vouloir aux filles qui empêchent les diffusions de films car c’est un fait, on n’a jamais rien obtenu comme résultat ou même comme attention autrement qu’en exerçant une certaine pression voire une certaine violence, si regrettables soient-elles : pas sûr que sans le Black Panther, le seul Martin Luther King ait suffi à faire bouger les choses, pas sûr qu’on parlerait encore des gilets jaunes si les défilés se déroulaient sans heurt… Et il en est de même, hélas, pour ces histoires de MeToo où ce n’est pas en demandant poliment justice qu’on l’obtient, à plus forte raison quand on est une femme…
Sûr que la musique demeure toutefois l’un des moyen les plus pacifiques et efficaces pour éclairer les consciences, qu’on la joue sur un Roland JU-06A, un Behringer Poly D ou encore sur une guitare attaquant un pédalier Mooer GE300 avant de rentrer dans un Imperial Mk II Head de Tone King.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
patrick_g75
Sans doute ne la tambouillent-t-ils que pour passer le temps, en prenant leur petit déjeuner ?
Grand bien leur fasse.
Et puis, ils arrivent même, parfois, à nous faire sourire...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
ludovic.71
AFicionado tu peux indiquer tes sources stp ?
patrick_g75
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
ludovic.71
Je sais qu’il a illustré « Voyage au bout de la nuit » mais ça ne fait pas de lui un antisémite quand même.
DrMAB
Mais avant de citer - un peu comme un ado qui inscrit un aphorisme sur son classeur de lycée pour son impact immédiat- il serait bon de savoir ce sous-tendent réellement ces citations :
Pour Friedrich Nietzsche, et son « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort" cf. lien
Et par rapport à l’activisme et l’enfonçage de portes ouvertes en mode bélier (ou mouton… de Panurge ???), cf. Alexis de Tocqueville: ]la tyrannie de la majorité ou « comme l’Homme est petit quand il se rassemble »
[ Dernière édition du message le 30/11/2019 à 15:45:31 ]
Anonyme
Le Nobel de littérature récompensera chaque année le meilleur "Club des 5".
Sheila sera récipiendaire de toutes les récompenses à toutes les Victoire de la Musique.
[ Dernière édition du message le 30/11/2019 à 16:19:35 ]
Gliou
Doc Plus
Avertissement: ce message peut contenir des arachides.
Anonyme
Will Zégal
Je salue le retour de l'édito profond après un léger manque d'inspiration (ou de temps) ces dernières semaines.
Ici, ça caresse un peu la chèvre et le chou, mais finalement, ça en revient à défendre deux points de vue tout aussi défendables.
Le cas est cependant beaucoup plus délicat avec les vivants qu'avec le morts (je parle des artistes, auteurs, etc).
L'artiste mort, il ne reste que son oeuvre. Celle-ci parle et vit d'elle-même et je ne pense pas que tant d'amoureux du Caravage aiment les meurtriers.
Pour l'artiste vivant, c'est un autre problème dont on a déjà parlé concernant Bertrand Cantat et qui reste difficilement soluble. Pour moi, Cantat est un grand artiste, mais je ne me vois pas aller l'applaudir en concert.
La différence de Cantat par rapport à Polanski, Allen, etc, c'est que Cantat a été jugé, condamné et a purgé sa peine. Les autres ne se retrouvent redevables que devant le tribunal médiatique et de l'opinion.
Pour Polanski, il y a eu une double merdage de la justice américaine : à la fois une première condamnation digne de l'époque ne prenant pas la mesure de la gravité des faits et une poursuite indue des poursuites par un procureur visiblement en mal de notoriété et peut-être bien un peu dérangé. Au final, tout le monde en sort meurtri.
- < Liste des sujets
- Charte