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Pédago
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Comment financer sa démo ? Les solutions de financement pour enregistrer un E.P.

En 2007, Radiohead fit un pied de nez mémorable à l’ensemble de l’industrie musicale : leur album sortait alors en téléchargement direct depuis leur propre site plusieurs mois avant qu’il ne soit disponible dans les bacs, et surtout, son prix était librement fixé par l’internaute. Cela n’empêcha aucunement les Anglais de faire un carton et permit même de créer des émules.

Vos préten­tions ne sont peut-être pas aussi élevées, néan­moins, la réali­sa­tion d’une démo de qualité, notam­ment lorsqu’on souhaite enre­gis­trer « live en studio », néces­site de mettre la main au porte-monnaie. Or, lorsque ce dernier est drama­tique­ment vide, la solu­tion la plus simple et la moins risquée consiste à deman­der à son public, exis­tant et/ou poten­tiel, de parti­ci­per au finan­ce­ment.

Le finan­ce­ment parti­ci­pa­tif

Le prin­cipe de base est simple : vous êtes un petit (ou un gros !) groupe qui veut enre­gis­trer une demo, un single, un album, un clip… de bonne qualité, dans un studio correct avec un « ingé son » digne de ce nom. Pour cela, vous avez besoin de fonds, mais vous n’en aurez que lorsque vous aurez vendu votre musique une fois qu’elle sera enre­gis­trée, et nous savons tous à quel point il est diffi­cile de vendre de la musique de nos jours.

Tradi­tion­nel­le­ment, les maisons de disques distri­buaient des « avances » sur les ventes de disques afin que le groupe soit en mesure de faire face aux frais engen­drés par l’en­re­gis­tre­ment. Le finan­ce­ment parti­ci­pa­tif offre grosso modo la même chose, sauf que ce sont les fans qui sortent le cash pour vous aider à réali­ser votre E.P. (ou single, album, clip…). En contre­par­tie, vous serez tenus de leur donner… ce que vous voulez, en fonc­tion du montant déboursé. Par exemple : pour 5 € : un auto-collant, pour 15 € : la démo en télé­char­ge­ment en format non compressé, pour 1000 € : un jaquard à l’ef­fi­gie des musi­ciens tricoté à la main par votre grand-mère… 

La majo­rité des plate­formes ne valident les dons et les contre­par­ties que lorsque le plafond est atteint, ce qui limite les risques de se retrou­ver sur la paille en ayant dû hono­rer ses commandes sans avoir eu assez de fonds pour pouvoir effec­tuer un enre­gis­tre­ment conve­nable. 

Pour conqué­rir la France et l’Eu­rope

Financer son projet musical

Le système génère tant d’ar­gent que les sites de « crowd­fun­ding » pullulent. Ainsi, je ne présen­te­rai ici que les « poids lourds » du secteur, qui ont au mini­mum 3 ans de présence sur le web.

My Major Company : Fondé par Michaël Gold­man (le fils de Jean-Jacques), le site français fonc­tionne à plein tube. La commis­sion s’élève à 10 % de la somme totale.

Ulule : Les Pari­siens s’ap­puient sur leurs statis­tiques mises à jour en temps réel pour affir­mer être le plus grand site euro­péen de crowd­fun­ding. Les frais de fonc­tion­ne­ment vont de 2 à 8 %, en fonc­tion de la somme collec­tée et du type de paie­ment choisi par les inter­nautes.

Kiss Kiss Bank Bank : Le site de crowd­fun­ding publie un taux de réus­site supé­rieur à 66 % pour les projets musi­caux. La plate­forme prélève 8 % des fonds collec­tés, dont 3 % de frais bancaires. 

Les trois sites annoncent des sommes totales collec­tées très proches, autour des 20 millions d’eu­ros chacun, ils sont joignables par télé­phone et dispo­nibles par mail pour vous aider à créer votre projet en ligne. 

Pour conqué­rir le monde

Indie­gogo : Ce géant du finan­ce­ment parti­ci­pa­tif, présent dans plus de 224 pays, propose de verser les deniers récol­tés même si l’objec­tif n’est pas atteint, moyen­nant un prélè­ve­ment de 9 %. Le taux tombe à 4 % en cas de réus­site du projet auquel il faut ajou­ter, dans les deux cas, 3 à 5 % de frais bancaires. Les corres­pon­dances s’ef­fec­tuent exclu­si­ve­ment par mail.

Kicks­tar­ter : La plate­forme a dépassé le milliard de dollars collec­tés grâce à une présence impor­tante sur le marché améri­cain malgré un taux de réus­site se situant autour des 40 % et un système « tout ou rien » du même genre que ceux utili­sés par les « petites » boites françaises précé­dem­ment citées, en récol­tant 5 % des recettes. Pour anglo­philes compé­tents et ambi­tieux. 

Les alter­na­tives

N’ou­bliez pas que d’autres systèmes de finan­ce­ment exis­taient avant l’ap­pa­ri­tion de l’ADSL et que certaines formes de mécé­nat persistent malgré la crise. Pensez notam­ment à contac­ter le service cultu­rel de votre mairie, qui peut parfois mettre un local à votre dispo­si­tion le temps d’un enre­gis­tre­ment ou à certaines banques, qui orga­nisent régu­liè­re­ment des concours pour jeunes musi­ciens sans le sou. 

Enfin, vous pouvez mutua­li­ser vos besoins avec d’autres musi­ciens/groupes pour divi­ser le coût de certains inves­tis­se­ments, en expo­sant votre projet sur Mupiz, l’in­dis­pen­sable réseau social virtuel du musi­cien.


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