Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Projet de sensibilisation aux conséquences du téléchargement illégal

  • 252 réponses
  • 30 participants
  • 27 806 vues
  • 33 followers
Sujet de la discussion Projet de sensibilisation aux conséquences du téléchargement illégal
Bonjour,

Je ne suis pas sûr de poster au bon endroit, mais bon je me lance !

Dans la vraie vie, je suis prof entre autres de droit. Mon public a entre 16 et 22 ans et est, comment dire, gros consommateur de mp3 et autres fichiers pas toujours obtenus de façon légale.

Je pense faire cette année une action de sensibilisation pour le respect du droit de la propriété intellectuelle. Pour cela, peut être faire intervenir un avocat spécialiste.

Mais surtout, je voudrais pouvoir leur faire rencontrer des gens du métier : je pense aux artistes qui galèrent pour gagner leur vie, les petites structures de prod indépendantes...

Donc, le but de mon propos : je recherche des personnes avec qui je pourrais organiser un échange avec mes élèves : une personne qui bosse dans une boîte de prod, un artiste ou n'importe qui qui pourrait m'aider à leur faire prendre conscience des dégâts du téléchargement.

Idéalement, mes élèves étant localisés en Poitou-Charentes, je recherche ce genre de contact à proximité. Maintenant, soyons fous, s'il faut monter à Paris, je peux monter un projet plus conséquent avec visite Sénat, Cour de cassation,... pour justifier le trajet.

Voilà, si quelqu'un peut m'aider à monter ce projet, ça serait super. Si l'intervention d'un avocat est formatrice (il ne représentera pas l'autorité coercitive), l'exemple des vraies victimes de ce phénomène de société me semble tellement plus efficace !

Merci de m'avoir lu !
Jeff
Afficher le sujet de la discussion
91
Nous vivons dans une société ou 50% de l'activité n'est pas directement rémunérée par les utilisateurs/consommateurs.

Quand je consulte mon medecin, je ne le paye pas, pour autant,  il fait travailler ces méninges. Quand je met mes gamins à l'école, je ne débourse pas un sou, pour autant l'instituteur produit un travail intellectuel. Cela fonctionne car nous avons mis en oeuvre un système d'imposition/taxation et de redistribution qui permet au consommateurs de consommer des produits/services souvent immatériels et difficilement tarifables et permet a ceux qui produise le service (souvent intellectuel) de percevoir une rémunération. 
Dans le domaine de la culture, cela existe aussi, la plupart des arts sont subventionnés (pas assez mais tout de même).  Dans un domaine plus proche du notre, la musique classique, la plupart des musiciens vivent sans vendre le moindre disque/droits sacem. 

Il s'avère que la technique d'enregistrement audio et finalement la vente de disque (materielle) a permit pendant longtemps aux artistes populaires de pouvoir vivre sans recours au mécénat, aux subventions et autre circuit de redistribution collectifs. Cette privatisation de l'activité ne fournit plus aujourd'hui (internet/libre circulation des oeuvres etc...) les ressources suffisantes aux artistes. Il faut accepter l'idée d'un financement plus collectif pour les sauver. 




Trop de morceaux de musique finissent trop longtemps après la fin. [Igor Stravinsky]

92
Mesyc >

Ok, le fait qu'un artiste doive être rétribué pour pouvoir vivre de son art n'est qu'un compromis, c'est peut-être pas le meilleur qui soit, j'en sais rien, mais quelle autre alternative ?
Tout fonctionne selon ce principe.
D'autre part, je ne vois pas bien où est la frontière entre biens matériels et intellectuels, du moment que ceux qui les produisent doivent pouvoir vivre de leur travail (oublions les intermédiaires qui se graissent parfois copieusement au passage).

Tu dis : La façon d'y arriver (vivre de son art) peut être immorale.
Je vois pas à quoi tu fais allusion.
noidea

[ Dernière édition du message le 22/10/2009 à 11:45:40 ]

93
SampleHunter >

"Il faut accepter l'idée d'un financement plus collectif pour les sauver. "

En temps de crise, quels sont les premiers secteurs où l'état taille dans les subsides ?
Et sérieusement, tu vois les petits musiciens de ton quartier vivant de subsides ?
Pourquoi pas, ok, mais en pratique...
94
Citation :
Quand je consulte mon medecin, je ne le paye pas, pour autant,  il fait travailler ces méninges.
Bien sure que tu le paye, tu le dis même plus loin dans le même paragraphe...

Pour ce qui est des revenus généré par la musique, ca reste des sommes vraiment énormes (aller vérifier votre dernière répartition SACEM !)

Citation :
D'autre part, je ne vois pas bien où est la frontière entre biens matériels et intellectuels,

un bien peut être "intellectuel" et matériel, je veux juste dire que l'art ne doit peut être pas systématiquement être assimilé à une marchandise quelconque, puisque ses enjeux sont bien supérieur à la simple création de profit (liberté d'expression par exemple...).

Citation :
(oublions les intermédiaires qui se graissent parfois copieusement au passage).


Non justement ne les oublions pas, on va mettre en place un système (genre taxe collective...) qui ne va pas rendre les artistes plus riches, mais va surtout permettre à ces intermédiaires de rester en place et de faire du gras sur le dos des artistes ! C'est là que ce système me révolte ! Plutôt que de constater que franchement, un éditeur est moins primordial aujourd'hui qu'il y a 100 ans, que donc sa rétribution pourrait peut être diminuer un peu, on va faire payer tout le monde, pour que les éditeurs conservent leur profit ! C'est très franchement douteux...

Sur une somme fixe générée par un artiste sur un an, l'ensemble des ces "partenaires" (les fameux "ayant droits") vivent bien mieux que les artistes. C'est un phénomène pyramidale : Un artiste ne pourra pas gagner plus que ce qu'il est capable de faire sur une année , mais les intermédiaires eux multiplie la source de leur pourcentage reversé. Un éditeur prend 1/3 des DEP, mais pas sur 2 artistes, sur peut etre 20, voir 2000 !!! Si les intermédiaires percevaient un pourcentage en rapport avec la réailté du temps passé sur un artiste/projet ce serait différent mais là...

95
Citation de Mesyc :
on va mettre en place un système (genre taxe collective...) qui ne va pas rendre les artistes plus riches

Non, on va mettre en place un système qui va rendre encore plus riches les déjà riches (artistes comme intermédiaires) et quelques chanceux et rendre plus pauvres tous les autres. Genre un système par répartition décalqué sur les systèmes d'audience médias et bonjour les dégâts au delà du top 50

Citation de Mesyc :
C'est là que ce système me révolte ! Plutôt que de constater que franchement, un éditeur est moins primordial aujourd'hui qu'il y a 100 ans, que donc sa rétribution pourrait peut être diminuer un peu, on va faire payer tout le monde, pour que les éditeurs conservent leur profit ! C'est très franchement douteux...

Là on est partiellement d'accord. Il aurait fallu tout remettre à plat dans le contexte de l'époque, redéfinir les rôles, droits, devoirs et obligations de chacun. Mais il est un peu tard pour discuter alors qu'on en est au sauve qui peut et chacun pour soi!

Par contre tu sembles présupposer que ces intermédiaires (producteurs, éditeurs, managers, labels, ...) sont des parasites qui gagnent toujours au détriment de l'artiste. Or j'en connais pas mal qui perdent de l'argent, beaucoup pour certains, et qui continuent, par jeu parfois, par passion le plus souvent. Et qui sont nécessaires à beaucoup d'artistes, quoi qu'on en dise.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


96
Non c'est pas tous des voyous, mais les artistes ont de moins en moins besoin d'eux quand même... Faire un album chez soi est aujourd'hui accessible à tous, tant en terme d'investissement que d'accès à la connaissance... J
e fais pas mal d'album chez moi. Si l'un de ces albums est produit par un label, il coute dans les 8000 euros, si il est fait par et pour l'artiste, moins de 2000 euros... C'est triste mais le fait qu'un type décide à un moment de faire plus de profit que le reste de l'équipe (le label par exemple) ,sous couvert de son investissement, fait grimper en flèche les tarifs.
Un label, un qui est vraiment pour le développement artistique de quelqu'un (et pas de son dvp financier) devrait commencer par posséder son propre studio non, histoire d'avoir une liberté totale pour l'artiste ? Mais ces labels là sont très rares. Non aujourd'hui un label n'est supposée s'intéresser que au commerce de l'œuvre... "C'est pas mal tu as pas un truc Mid-tempo ? Tu veux pas essayer de chanter en Français, c'est plus rentable..."

[ Dernière édition du message le 22/10/2009 à 13:08:30 ]

97
@ Mesyc

Tu noircis un peu trop les labels et tu blanchis un peu trop les artistes. Pose cette question aux artistes qui veulent enregistrer un album : "tu veux juste faire un album ou tu veux faire de l'argent?" Tu seras sans doute surpris des réponses. Voir le fil https://fr.audiofanzine.com/autoproduction-business/forums/t.203687,je-vous-propose-de-me-transformer-en-star-qui-fait-de-la-musique-pour-de-l-argent.html

Il n'y a pas d'un côté des artistes purs et durs et de l'autre des matérialistes purs et durs. La vérité est souvent entre les deux. Demain je vois un ingé (qui a son propre studio et son propre label) qui va bosser pour le 4ème jour pour un artiste, sans demander un cent. Sans même être certain que le projet va se faire. Juste parce que ça le botte. Si ça se fait et qu'il demande quelques points sur la prod en échange ce sera juste normal, non?

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


98
Epebe >

T'oublies peut-être les quelques gros requins qui détenaient 80% du marché et ont bétonné à tours de bras autour d'eux pendant des années pour conforter leur monopole.

Au passage, je me suis toujours demandé ce qui à l'époque avait justifié que les CD coûtent deux, voire trois fois plus chers que les 33 tours. Du jour au lendemain, la musique avait triplé de prix. Nouvelle technologie, nouveaux appétits au bénéfice ?

Bref, l'appétit de quelques gros voraces, je crois pas que ce soit de la légende...

wink

 

99
Citation :
T'oublies peut-être les quelques gros requins qui détenaient 80% du marché et ont bétonné à tours de bras autour d'eux pendant des années pour conforter leur monopole.

Oh que non! D'ailleurs ils sont toujours là et le futur nouveau modèle économique de la musique sera étudié et conçu par et pour eux, je ne me fais aucune illusion à ce sujet.

Après, à moins d'une révolution planétaire (et pas seulement dans le domaine de la musique), il n'y a pas 36 solutions : soit on rentre dans le système, soit on se fait bouffer, soit on se fait tout tout petit pour passer inaperçu.

Désolé si je plombe l'ambiance pour moi c'est juste du réalisme

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


100
Avec la technologie on va de plus en plus vers une simplification et une amélioration en qualité de la production pour l'amateur : home studio, carte son, numérique etc etc, donc va vers une prod de qualité à bas coût.
Les moyens de communications permettent de travailler à distance sans réunir un groupe pour un travail de compo...etc etc 
L'avenir est peut être aux amateurs/hobbies qui vont inonder le marché avec de la musique gratuite de qualité.
Alors à ce moment comment pourrait il avoir un marché aussi important que dans les années précédentes.

Les majors ont perdu définitivement le monopole du support de diffusion, perdre de plus en plus le monopole de la production, reste le marketing mais deviendrait caduque si l'offre de qualité gratuite est trop importante...

[ Dernière édition du message le 22/10/2009 à 14:42:58 ]