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Sujet Projet de sensibilisation aux conséquences du téléchargement illégal

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Sujet de la discussion Projet de sensibilisation aux conséquences du téléchargement illégal
Bonjour,

Je ne suis pas sûr de poster au bon endroit, mais bon je me lance !

Dans la vraie vie, je suis prof entre autres de droit. Mon public a entre 16 et 22 ans et est, comment dire, gros consommateur de mp3 et autres fichiers pas toujours obtenus de façon légale.

Je pense faire cette année une action de sensibilisation pour le respect du droit de la propriété intellectuelle. Pour cela, peut être faire intervenir un avocat spécialiste.

Mais surtout, je voudrais pouvoir leur faire rencontrer des gens du métier : je pense aux artistes qui galèrent pour gagner leur vie, les petites structures de prod indépendantes...

Donc, le but de mon propos : je recherche des personnes avec qui je pourrais organiser un échange avec mes élèves : une personne qui bosse dans une boîte de prod, un artiste ou n'importe qui qui pourrait m'aider à leur faire prendre conscience des dégâts du téléchargement.

Idéalement, mes élèves étant localisés en Poitou-Charentes, je recherche ce genre de contact à proximité. Maintenant, soyons fous, s'il faut monter à Paris, je peux monter un projet plus conséquent avec visite Sénat, Cour de cassation,... pour justifier le trajet.

Voilà, si quelqu'un peut m'aider à monter ce projet, ça serait super. Si l'intervention d'un avocat est formatrice (il ne représentera pas l'autorité coercitive), l'exemple des vraies victimes de ce phénomène de société me semble tellement plus efficace !

Merci de m'avoir lu !
Jeff
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61
 
Citation de ephebe :
(en plus Spleen, un remix Yoko Ono en licence libre, hum... faudra que tu m'expliques, parce qu'elle n'a pas la réputation d'être du genre commode la veuve

Citation de Mesyc :
 Lol oui c'est tout le problème de la licence libre, ca manque franchement de respect du droit d'auteur (et la je parle de la paternité d'une oeuvre, pas de son exploitation commerciale !)

Elle vient juste de lancer un concours de remix sous licence 3.0 by Nc donc oui c'est legale et j'en
prepare d'autre

https://www.numerama.com/magazine/14234-yoko-ono-met-a-profit-les-creative-commons.html

Citation de Ephebe :
 Bref, pour en revenir au sujet, je crains malheureusement que tant qu'on trouvera des artistes pour défendre le principe de la musique gratuite (et ça a été le cas dans tous les autres fils où l'on a évoqué le problème) il sera impossible de sensibiliser qui que ce soit. Le premier "Robin des Bois" venu (ou prétendu tel) sera toujours plus populaire que le Shérif de Nottingham, surtout auprès des plus jeunes

Ne pas confondre musique libre et gratuite ....


[ Dernière édition du message le 19/10/2009 à 16:21:05 ]

62
Salut à tous, et merci de vos contributions, même si on a un peu disgressé...
Citation de Lylo :
C'est Yoggi qui doit être content de lire tout ça.
D'ailleurs il n'est pas venu s'exprimer de nouveau depuis le lancement de son sujet.  


Oui, enfin content ou triste je ne sais pas...

Je ne voulais pas, même si c'était le risque, lancer un nouveau débat sur le téléchargement. Quoi qu'il en soit, je suis les échanges depuis, en décousu, car j'ai pas mal de boulot en ce moment.

Ce que je constate, c'est que visiblement plus beaucoup de  personnes n'y croient. Je suis peut être trop déconnecté de tout ce business depuis que j'ai laissé mes guitares et synthés pour me consacrer au piano classique et au violoncelle. Alors sur la qualité de ce qui sort en ce moment, je n'en sais rien.

Le but de tout ça, c'était d'essayer de trouver des contacts de personnes qui subissent les conséquences de tout ça, qui pensent qu'il y a un espoir de changer les choses parce que moi, les élèves me prennent pour un vieux naze visiblement (c'est vrai, j'ai le double ). Si personne ne se manifeste dans ce sens, alors tant pis, effectivement c'est une cause perdue.

Enfin, au moins, j'aurais essayé. Ils n'auront que le volet répressif, je suis prof de droit, au moins c'est mon boulot au sens le plus strict.

Bon, je pense qu'on peut fermer ce sujet.
Jeff

[ Dernière édition du message le 19/10/2009 à 19:38:36 ]

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Bon par rapport à ta demande initial Yoggi, il y a eut des infos précieuses d'échangés (ca te fournit pas un mec pour intervenir mais c'est aussi dut à te demande fermé : Je veux un Anti téléchargement, qui est anti car il est en train de bouffer son job)

Je veux bien intervenir et expliquer comment historiquement on a donner du pouvoir à des gens qui aujourd'hui exploite les artistes et leurs oeuvres et contribue 100000000 de fois plus à la condition difficile des artistes. Quand le gateau était gros, les artistes avaient dejà que les miettes. Maintenant qu'il n'y a plus qu'un biscuit à partager...
64
voila, faut aussi montrer l'autre coté de la pièce, ceux pour qui le  téléchargement est une donne intéressante, ceux qui pensent que les droits d'auteur ont besoin de passer en révision, et ne pas oublier d'évoquer l'attitude de ceux qui crient au loup vis a vis de la musique et des artistes. Bref, montrer que le problème n'est pas si simple.
65
Citation :
ceux qui pensent que les droits d'auteur ont besoin de passer en révision

Il faudrait déjà expliquer que le téléchargement illégal pose problème non seulement aux auteurs (celui qui a écrit ou composé) mais aussi aux producteurs (celui qui a payé l'enregistrement - ce qui n'est pas à la portée de tous les artistes sauf fortunés)

Quand, dans les faits, les droits de reproduction ne sont plus payés aux auteurs, soit, il reste les droits d'exécution publique (donc le live, la radio etc) Mais si les copies de l'enregistrement ne sont plus rémunérées c'est la possibilité pour les artistes d'enregistrer (et de promouvoir - encore plus cher) dans de bonnes conditions qui disparaît.

Quelque chose qui échappe souvent au public mais aussi curieusement à beaucoup de musiciens, quand on parle de pourcentage de royalties, c'est que le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé. Si l'artiste paie 50% de sa prod et de sa promo, aucun problème à ce qu'il touche 50 des recettes (hors droits d'auteurs qu'il touche de toutes façons) S'il n'a rien payé, c'est un peu facile après coup (alors qu'il a pleuré pour trouver un financement) de faire passer les labels et producteurs pour des escrocs et des voleurs.


Ex-producteur retraité de la musique en 2016


66
Citation :
Quelque chose qui échappe souvent au public mais aussi curieusement à beaucoup de musiciens, quand on parle de pourcentage de royalties, c'est que le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé.

Oui enfin t'as l'air beau avec ton enregistrement si l'auteur t'empêche de le diffuser....
Faut pas inverser les rôles, non plus, c'est pas l'artiste qui est au service du producteur, ou alors ça devient une bonne raison pour faire sauter tout ça (et pour que le droit d'auteur ne s'applique pas a ces cas la!)

[ Dernière édition du message le 21/10/2009 à 14:00:10 ]

67
Oui je crois que c'est là qu'est le problème : Par ce que l'investissement financier est réalisé par un tiers, l'artiste doit toucher une petite partie du prix de vente (on parle d'une moyenne de 7% par album sur le prix de vente en gros HT soit dans les 0,70 € sur un prix de vente magasin à 15 € facile !) alors que le boulot est quand même bien fournis par l'artiste, pas par le capital !

Pour les droits d'exécution publique et les droits de reproduction, en générale, il y a aussi un autre mec qui se sert (l'éditeur, 50% des DRM et 1/3 des DEP !) sans compter que là, on fait comme si celui qui enregistre le disque et qui joue sur scène est le même gars que celui qui à écrit l'oeuvre...


Citation :
le propriétaire d'un enregistrement c'est celui qui l'a payé.

C'est là que c'est un vrai problème, puisque en fait, celui qui paye l'enregistrement le fait sous conditions qu'on lui cède les droits qui sont normalement consenti à l'auteur d'une oeuvre ou à son interprétation (sauf la partie qui ne peux être céder, celle qui permet de revendiquer la paternité de l'oeuvre). Lors de la signature d'un contrat, c'est bel et bien la cession de droit qui est en cause, c'est un transfert de propriété intellectuelle. L'artiste reste le seul à revendiquer que c'est son oeuvre mais n'a plus le droit d'en faire quoi que ce soit puisque le contrat avec le label donne au label "les plein pouvoirs" sur le commerce de cette oeuvre (contre les 7% dont je parle plus haut !). Sans compter sur le fait que le contrat induit de fait une relation désavantageuse pour l'artiste qui n'est plus maitre de sa carrière pendant toute la durée de l'exclusivité consentie (en général, cette exclusivité s'accompagne d'un article qui stipule que le label peut te laisser tomber après le premier disque si tu as fait un bide, sans rien de devoir de plus que les royalties sur les ventes mais si tu vends un max, tu est obligé de rester sur ce même label !)

Il est évident que les contrats entres labels, éditeurs et artistes sont moralement malhonnête (il suffit d'aller chercher les contrats type sur internet pour le constater) mais que le système est tellement verrouillé, que si tu veux avoir une chance de faire ton trou dans ce secteur, il faut accepter ces conditions dégueulasse !

[ Dernière édition du message le 21/10/2009 à 14:20:08 ]

68
Citation :
Faut pas inverser les rôles, non plus, c'est pas l'artiste qui est au service du producteur,

C'est pas le producteur qui est au service de l'artiste non plus. Le producteur c'est un investisseur, un joueur, quelqu'un qui fait le pari qu'il a misé sur le bon cheval.

Sinon il existe d'autres types de contrat. Des contrats à 50% pour l'artiste. Mais pas sur les ventes, sur les bénéfices, nuance. Tu préfères ça, 50%? Sauf que souvent 50% des bénéfices ça voudra dire 0,00 € parce que la majorité des productions sont déficitaires. Ce sont les gagnants qui bouchent les pertes des perdants.

Mais faire comprendre à un artiste au moment de signer qu'il y a 7 chances sur 10 que sa prod soit déficitaire... ils se voyaient déjà tous en haut de l'affiche...

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


69
Citation :
Le producteur c'est un investisseur, un joueur, quelqu'un qui fait le pari qu'il a misé sur le bon cheval.

C'est en soi une bonne raison de faire basculer le marché tiens ! Cela dit, 50 % des bénéfices semble plus honnête car si on est déficitaire sur le premier album, c'est plus rarement le cas du 2eme. De plus, pendant qu'on est dans l'explication du fonctionnement des labels, il faut garder à l'esprit que la quasi totalité des indés signent des artistes qui seront déficitaire (mettons pour 5000 CD :cout de prod + promo = 20 000 contre seulement 20 000 € de recette lié à la vente de CD environ 2000 à 10euros HT )

Le distributeur va garder dans les 40 % soit 8000.

Il reste donc au label 12 000 euros. L'artiste va toucher 7% de 10eHT x 2000 (enfin moins selon un petit calcul Base Biem) soit environ 1400 €

Il reste donc au label 10 600 €

Etc

Sauf que l'investissement de base est souvent réalisé à grand coup de subvention ( de la part de la Sacem, de la ville, du département, de la region,... et la liste est longue). Donc le mec du label pose 5000 euros sur la table, les reste c'est de la subvention ! Le label vient donc de se faire dans les 5000 de bénéfice net, sur un album déficitaire :-) Elle est pas belle la vie...
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Elle est belle la vie... dans ton monde à toi. Parce que par ici les subventions ça ne se trouve pas comme ça. Le risque du producteur il est à 100% ou presque. Il y en a un tout petit peu pour le classique ou le jazz mais en Pop-Rock c'est pratiquement impossible. Éventuellement un peu d'aide à la promo ou à l'export mais il faut déjà avoir fait ses preuves.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016