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réactions à la news Commentaires sur la news : L'IA Générative : quel impact sur les créateur·ice·s d'ici 2028 ?

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Sujet de la discussion Commentaires sur la news : L'IA Générative : quel impact sur les créateur·ice·s d'ici 2028 ?
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L'IA générative pourrait entraîner une perte de 22 milliards d'euros de revenus pour les créateur·ice·s dans la musique et l'audiovisuel d'ici 2028.


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Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'une news pour ce produit. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !
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26
L'IA a plus d'avenir comme produit de substituions à nos politiques et pseudo "élites" que dans la création musicale
27
Si les IA étaient vraiment intelligentes, elles travailleraient à notre place pour récupérer le pognon pour qu'on puisse avoir du temps et de l'argent pour se dédier à 100% à la musique

[ Dernière édition du message le 05/12/2024 à 20:49:51 ]

28
Franchement je ne comprends pas la nonchalance de la plupart des gens concernant l'IA.

Si il est possible de remplacer par un simple clic des heures de travail humain, d'après vous que va-t-il se passer ? Il est évident que des gens qui auparavant étaient payés pour accomplir une certaine tâche vont être remplacés. Par par d'autres gens, mais par un simple code dont l'utilisation sera rémunérée (et viendra alimenter le compte en banque de ceux qui l'ont conçu ou de ceux qui le financent, câd une toute petite minorité de gens).

Et il est évident que ceux qui vont bénéficier de ce report de ressources financières ne sont pas monsieur et madame toutlemonde, mais bien ceux qui développent l'IA, possèdent le code et ont passé ces dernières années à exploiter le travail humain sans le rémunérer pour alimenter leur créature. Lorsque les milliards d'euros dont il est question dans l'étude en tête de ce sujet vont être transférés à des morceaux générés par IA, il est évident que ce ne sont pas des dizaines de milliers de musiciens qui vont en bénéficier, mais bien quelques dizaines de CEO de grands groupes et les actionnaires de ces entreprises.

Enfin, si vous croyez que l'IA va vous permettre de vous concentrer sur des tâches créatives, comme n'importe quelle technologie qui remplace le travail humain, elle va avoir des conséquences diverses qui ne vont pas de ce sens à mon humble avis :
- Comme n'importe quelle technologie qui remplace les compétences humaines, mais à un degré considérablement plus élevé, elle va prolétariser les utilisateurs, câd rendre l'acquisition de certains savoir faire complètement inutiles. La conséquence principale, c'est que les musiciens vont simplement ne plus avoir besoin d'apprendre l'harmonie, le contrepoint, l'orchestration et autres compétences compliquées (qui pourront être prises en charge par l'IA), et que par conséquent on trouvera de moins en moins de musiciens compétents dans ces domaines ou ayant le moindre goût pour ces raffinements, puisqu'ils seront de moins en moins nécessaires. Si on rétorque (comme d'habitude) que les boites à rythme n'ont pas tué les batteurs, je pense qu'on se trompe : les boites à rythme ont rendu la soupe maintream indigente qu'on entend à la radio dominante, ont complètement transformé les attentes des auditeurs (plus aucun problème pour qu'un morceau qui ne présente aucune variation instrumentale du début à la fin soit un tube) et le métier de musicien de session est devenu une rareté. Enfin, pour quiconque est musicien de scène aujourd'hui et tente d'en vivre, il suffit de constater à quel point les contraintes économiques sont devenues pesantes (alors même que, d'après les chiffres officiels, la musique n'a JAMAIS rapporté autant d'argent dans l'histoire) : difficile de faire tourner un trio, et beaucoup de groupes qui tournent sont des duos ou même des solos. Tout ceci est devenu possible car il est maintenant possible de remplacer de nombreux instruments sur scène avec un ordi et un clavier. En attendant ma commande dans une pizzeria récemment, je matais le concert d'Abba qui était diffusé sur leur télé : j'hallucinais qu'un groupe disco comme Abba puisse se produire en concert avec une section de cuivre, une section de cordes, deux batteries, etc. etc. etc. Sans même parler des arrangements et de la complexité harmonique et rythmique de cette musique, alors qu'on parle de musique destinée à faire danser les gens en discothèque. On est quand même loin de ça aujourd'hui, même avec les groupes/artistes qui tournent internationalement.
- Les bénéfices tirés de cette rationalisation des coûts ne vont pas bénéficier à un nombre plus restreint de musiciens. Ils vont bénéficier aux propriétaires des algorithmes utilisés. Des algorithmes conçus en exploitant une immense quantité de travail humain, exploitation qui n'a jamais donné lieu à la moindre rétribution. Pour caricaturer, plutôt que d'employer Hans Zimmer sur son film, pourquoi ne pas alimenter une IA avec l'oeuvre complète de Zimmer et générer de la musique "inspirée par", sans qu'à aucun moment un musicien (compositeur, musicien d'orchestre, etc.) ne soit impliqué et sans que l'artiste qui a inspiré ces oeuvres ne soit payé. Au final, tout un ecosystème de l'économie de la musique va être court-circuité (compositeur, assistants, musiciens de session, techniciens-son, studios d'enregistrement... etc.), au profit unique des concepteurs de l'IA dont le réalisateur ou le producteur du film paye l'abonnement. Il suffira d'un ingé-son avec quelques vagues connaissances musicales pour insérer tout ça à l'image, et économiser des centaines de milliers d'euros pour un résultat assez similaire (quand on entend la musique de film aujourd'hui, on se dit que le remplacement par l'IA ne va souvent pas changer grand chose - mais au moins, des gens sont payés pour faire toute cette merde)...
- Enfin, vu la force de frappe économique de cette nouvelle technologie, et les intérêts capitalistiques pour celle-ci, il est évident que la musique générée par l'IA va devenir la nouvelle norme. Comme certains le remarquent ici, ça fait déjà longtemps que la musique mainstream n'est pas si éloignée d'une musique qui aurait pu être générée par une IA (avant même que l'IA n'existe). Dans son excellent livre "Hits" (cf. https://www.editionsladecouverte.fr/hits_-9782707191045), Seabrook montre bien à quel point un gars comme Max Martin a profondément transformé l'industrie du disque dans les années 90, en adoptant des process industriels rigoureux autorisés par la MAO, qui devenaient reproductibles et permettaient aussi de cloner "ce qui marche" (avec le développement du big data, qui vient un peu après avec le streaming). Avec l'IA, et tout ce qui est accessible grâce au streaming (on peut maintenant non seulement collecter des informations très précises sur ce qui se vend, mais aussi sur le contenu musical proprement dit, afin de le reproduire facilement), on passe à un autre niveau considérablement plus performant (donc considérablement plus mauvais en termes de qualité). De la même manière que des formes musicales comme celles représentées par Nakamura ou Gazo sont aujourd'hui dominantes et écrasent toutes les autres, en termes de revenus comme donc d'investissements (plus aucun label ne prend le moindre musicien en contrat d'artiste aujourd'hui si il s'exprime dans autre chose que les "musiques urbaines"), l'IA va renforcer encore la domination de "ce qui marche" (puisque sa reproduction à l'infini sera encore plus facile), et écraser encore plus les productions minoritaires. Je ne juge même pas Nakamura et Gazo, mais en écologie comme dans l'art, la monoculture et la disparition de la diversité n'est jamais une bonne chose.

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 07:05:54 ]

29
Citation :
L'être humain pourra se concentrer sur la créativité et créer de nouvelle choses avec son cerveau sans utiliser d'IA

Certes, chez lui, pour lui, bien sûr. Mais dans un contexte économique c'est une fable ou un déni.
Citation :
IA générative et pas d'IA créative :c'est bien ca, la génération à foison de copies plus ou moins éloignées de ce qui existe déjà, on est dans la génération mais pas dans la création.

C'est la suite, ça existe déjà en labo et ça va nous faire tout drôle.

La musique n'est qu'un hobby pour moi, mon boulot est dans le graphisme, plus précisément dans la création de motifs textiles et de tapis.
Je nous prédit (les créateurs de ces graphismes) un avenir étrange et peu enthousiasmant de "mise en œuvre technique de créations issues d'IA" aux mains de commerciaux et de clients qui donnerons 2 ou 3 prompts à une appli sur leur iPhone en réunion, et dans 90% des cas le résultat leur suffira largement sans avoir à passer par un bureau de créa qui leur semblera vite onéreux et chronophage.
On voit déjà les évolutions dans Photoshop ou Illustrator, ce ne sont que les prémices et on sait que ça ne va que s'améliorer à vitesse exponentielle.
On le sait mais on n'arrive pas à appréhender la vitesse et la qualité de cette évolution. (car oui, ne nous voilons pas la face non plus là dessus, l'IA sait générer des choses absolument formidables !)
Un très bon ami à moi est chercheur de haut niveau dans ce domaine, et même eux (les chercheurs) sont surpris voir dépassés par la vitesse d'évolution de l'IA, de ce qu'ils ont contribué à créer en fait.
Ayant accès à des versions universitaires de recherches non accessibles encore au public, il me dit chaque semaine qu'on ne s'imagine pas ce qu'il nous attends...
Sans oublier une donnée importante: nous on est là à se poser ces questions (importantes), mais les nouvelles générations qui arrivent ou vont arriver, elles elles vont naître avec l'IA, ce sera normal, elle ne se poserons pas la question de la légitimité de cette technologie. Ok, certains se poserons la question, sans doute. Mais il seront minoritaires.
Il est trop tard, on y coupera plus, on est déjà dedans. Il faut le prendre comme un outil d'un nouveau genre ou regarder le train partir sans nous.
Personnellement ça me rends triste, pour pas dire inquiet.

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 10:26:22 ]

30
Je partage ton ressenti Gouji. Et je m'interroge aussi sur la perte progressive de nos compétences et la paresse intellectuelle que peuvent générer ces outils. Je suis d'une génération où on se déplaçait sans gps, où les numéros de téléphone de mes copains étaient stockés dans mon cerveau et pas dans un smartphone, où les recette de cuisine se faisant sans regarder un reel ou Marmiton etc.. Bien sûr je suis le premier à profiter de tous ces outils mais en me demandant régulièrement : si il y avait une coupure mondiale d'électricité, qu'est ce que je saurais vraiment faire par moi-même ? Quelles sont mes compétences ? (Heureusement la liste n'est pas vide)

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 10:55:01 ]

31
Citation de gouji :
nous on est là à se poser ces questions (importantes), mais les nouvelles générations qui arrivent ou vont arriver, elles elles vont naître avec l'IA, ce sera normal, elle ne se poserons pas la question de la légitimité de cette technologie. Ok, certains se poserons la question, sans doute. Mais il seront minoritaires.

Y a pas de génération pour être un crétin... ça m'empêchait pas de réfléchir à 20 ans...
32
Citation de laurent BERGMAN :
Ce n’est que la partie visible de l’iceberg.
Sans compter ce qui va en découler: baisse drastique des ventes de plugin et de hardware synthés et traitements confondus.
Plus de R&D non plus.


Je ne pense pas, je crois que ce sont les amateurs qui achètent le très gros du matériel "accessible", du plug-in à 50 balles au gros clavier ou la belle guitare à 3000, etc (pas les tables de mix à 50K et plus, Ok). La passion ne va pas disparaitre, ce marché non plus.
33
Citation de gouji :
Citation :
L'être humain pourra se concentrer sur la créativité et créer de nouvelle choses avec son cerveau sans utiliser d'IA

Certes, chez lui, pour lui, bien sûr. Mais dans un contexte économique c'est une fable ou un déni.
Citation :
IA générative et pas d'IA créative :c'est bien ca, la génération à foison de copies plus ou moins éloignées de ce qui existe déjà, on est dans la génération mais pas dans la création.

C'est la suite, ça existe déjà en labo et ça va nous faire tout drôle.

La musique n'est qu'un hobby pour moi, mon boulot est dans le graphisme, plus précisément dans la création de motifs textiles et de tapis.
Je nous prédit (les créateurs de ces graphismes) un avenir étrange et peu enthousiasmant de "mise en œuvre technique de créations issues d'IA" aux mains de commerciaux et de clients qui donnerons 2 ou 3 prompts à une appli sur leur iPhone en réunion, et dans 90% des cas le résultat leur suffira largement sans avoir à passer par un bureau de créa qui leur semblera vite onéreux et chronophage.
On voit déjà les évolutions dans Photoshop ou Illustrator, ce ne sont que les prémices et on sait que ça ne va que s'améliorer à vitesse exponentielle.
On le sait mais on n'arrive pas à appréhender la vitesse et la qualité de cette évolution. (car oui, ne nous voilons pas la face non plus là dessus, l'IA sait générer des choses absolument formidables !)
Un très bon ami à moi est chercheur de haut niveau dans ce domaine, et même eux (les chercheurs) sont surpris voir dépassés par la vitesse d'évolution de l'IA, de ce qu'ils ont contribué à créer en fait.
Ayant accès à des versions universitaires de recherches non accessibles encore au public, il me dit chaque semaine qu'on ne s'imagine pas ce qu'il nous attends...
Sans oublier une donnée importante: nous on est là à se poser ces questions (importantes), mais les nouvelles générations qui arrivent ou vont arriver, elles elles vont naître avec l'IA, ce sera normal, elle ne se poserons pas la question de la légitimité de cette technologie. Ok, certains se poserons la question, sans doute. Mais il seront minoritaires.
Il est trop tard, on y coupera plus, on est déjà dedans. Il faut le prendre comme un outil d'un nouveau genre ou regarder le train partir sans nous.
Personnellement ça me rends triste, pour pas dire inquiet.



Gouji et Calagan, je partage vos opinions, je suis malheureusement un des ces "artisans musicaux" qui produit pour l'audiovisuel et je n'envisage pas les années futures sereinement. Je me dis que dans la chute à venir, il y a peut-être qques années à gagner en me positionnant comme "intermédiaire" (le fameux metteur en oeuvre technique de Gouji) grâce à mon expérience et à mes connaissances techniques qui pourraient permettre de "finaliser" des générations IA. Mais pour ce qui est de la création musicale pure qui me permet de vivre depuis plus de 15 ans, je suis dubitatif. Je vois mal de jeunes créa en agence ou des real ne pas utiliser l'IA pour "maquetter" voire pré-produire leurs bandes-son. Manquerait plus qu'ils réclament les droits dessus, la cerise sur le Kloug.

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 12:06:07 ]

34
Citation de gouji :
Il faut le prendre comme un outil d'un nouveau genre ou regarder le train partir sans nous.
Personnellement ça me rends triste, pour pas dire inquiet.

Je m'étais fait la même réflexion à l'arrivée des réseaux sociaux, j'ai choisi de regarder partir le train plutôt que de l'emprunter, aucuns regrets à ce jour ! (même si j'ai l'impression de passer pour un alien parfois)
Pour continuer sur cette comparaison, depuis l'arrivée de ces saloperies de poche, on a presque plus le choix d'en posséder un, pour peu que l'on souhaite avoir un justificatif sncf, utiliser son compte ticket restau, etc... les smartphones ont ainsi été rendus indispensables. Et les cerveaux dispensables.
Je n'ai aucune envie que des algorithmes de vol et de copie devienne la norme... Et cela me rend inquiet également.

It don't mean a thing if it ain't got a swing !

35
Salut
Je partage les points de vue de Calagan, Gouji, Scalp, ect..., donc je ne vais pas m'étaler sur le sujet, ils ont dit l'essentiel.
Juste une anecdote: Je reviens en France après 25 ans passés dans le Pacifique Sud, ou j'avais monté une petite structure (studio et label). Sentant le vent venir, j'ai fortement réduit la voilure. J'ai fini par revenir vivre en métropole cette année, et le premier boulot qui m'a été confié, c'est de reprendre et finaliser une "oeuvre" pour une jeune chanteuse. Le truc entre les guillemets a été pondu par une IA, texte, musique, voix, et avec 4 versions... De la daube quasi identique à ce que débite les radios et Spotify. Ourobouros, le serpent qui se mord la queue.
Je lis beaucoup de SF. Quand j'étais gamin, la SF nous promettait des robots qui se chargeaient des taches ingrates pour qu'on puisse s'épanouir, se cultiver, créer, explorer. Puis j'ai découvert Philip K.Dick et William Gibson. Le monde vers lequel on nous envoie ressemble à un mix de leurs univers, dans ce qu'ils ont de plus inquiétant.


...non, rien....

36
D ' une manière ou d ' une autre , la musique , va être autant touché , que le milieu du marketing ou de la programmation . L ' histoire de la musique , des chants grégoriens a Taylors Swift , ce n ' ai qu ' un jeu de données parmi d ' autre . je suis d 'ailleurs étonné qu " Ableton , comme Steinberg , ne propose encore rien dans ce sens . il est vrai que les STAN , n'ont pas besoin d ' un GPU pour fonctionner .
Bref , le débat va être intéressant à suivre de ce côté de la frontière
37
Je suis très inquiet également.

Par curiosité, j'ai essayé Chat GPT, sur des sujets que je maîtrisais (musique), où dont j'avais une certaine connaissance (littérature, histoire, diverses choses "techniques") : j'en tire un curieux mélange de fascination ("ah oui, ok..."), de... peur, et d'envie de rire, car ça reste perfectible aujourd'hui : impossible semble-t-il d'étayer une argumentation en littérature par des citations du texte étudié (la base...), propos à la teneur très creuse et d'une tiédeur écœurante (mais cependant bien structurés !).
Là où je l'ai bien planté, c'est en lui demandant une analyse harmonique complète d'un morceau de Genesis de la grande époque. Il m'a sorti n'importe quoi, ce qui m'a rassuré et m'a arraché un rire moqueur (ce qui signifie par ailleurs que personne sur Internet n'a jamais procédé à une telle analyse).

« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.

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38
Sérieusement les gens ...

On vient de découvrir la vis et on comprend qu'elle pourra remplacer avantageusement le clou dans certaines applications.
Pendant que le reste du monde :
- Apprend à utiliser les différentes sortes de vis et en est déjà à en imaginer de nouvelles. Quels sont les types de vis les plus appropriées à chaque cas et les cas où le clou reste plus avantageux
- Apprend à utiliser un tournevis, les différents modèles, les cas particuliers nécessitant des tournevis particulier. Comment ne pas abîmer les têtes des vis voir même est déjà en train d'imaginer la visseuse électrique.
L'Europe, la vieille Europe, à tout le moins l'Europe latine, s’acharne marteau en main à montrer que souvent la vis se cloue plus mal qu'un clou et que donc c'est de la merde et que ça va pas marcher et que c'est de la blague et que [tout ce que vous voulez de négatif] ... :facepalm:
Ce va mal se terminer tout ça ....:|

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 20:33:11 ]

39
Bref, c'est le progrès, tentons de nous adapter ou disparaissons.
Et ne nous posons surtout pas trop de questions....

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

40
:non:
Citation de Ny Batteri :
Bref, c'est le progrès, tentons de nous adapter ou disparaissons.
Et ne nous posons surtout pas trop de questions....

Au contraire il faut se poser des questions et rester lucide.
L'utilisation efficiente de tout outils, surtout de ce genre, nécessite au contraire une gestion pointue des risques, gestion des risques qui commence par une identification lucide de ceux-ci (c'est d'ailleurs un partie de mon job actuel).

Le problème est nous sommes dans le déni total.
Les gens ne font pas "halluciner" l'IA pour apprendre à tirer mieux parti mais pour tenter à tout prix de résister au changement.
Pendant que l'on dépense toute notre énergie à tenter de démonter le concept, le reste du monde lui dépense la sienne pour en tirer le meilleur profit (en ce y compris l'identification et l'analyse des risques liés)
Travaillant dans un groupe international au sein d'équipes décentralisées, je constate cette immense fracture entre les deux approches (même en Afrique que l'on regarde trop souvent avec condescendance, je vois des gens débordants de créativité positive).
Notre attitude puérile ne peux que nous conduire au désastre et cette fois ci nous n'aurons plus ni la force des colonies, ni la force militaire, ni le "cousin" américain, ni le voisin russe, ni nos réserves qui vont être dévoré par l'inflation, pour nous sortir de la fange dans laquelle on s'en plongé bien imprudemment.

Je ne veux pas être alarmiste mais, ayant la chance de vivre au quotidien les différentes réalités, l'attitude que je vois en général en France/Belgique (francophone)/Italie me laisse extrêmement inquiet pour l'avenir.

Wake up !

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 21:26:11 ]

41
Je comprends ce que tu dis, ces techologies sont là et on ne peut en faire abstraction. Et il serait dommage que l'Europe rate ce train comme elle en a déjà beaucoup raté. Et en même temps, en tant que conjoint d'enseignant, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour les jeunes qui grandissent avec tout ça sans forcément avoir le recul nécessaire. Quand on voit la place que ChatGPT a pris en 2 ans, renforcer la réflexion et l'esprit critique, d'analyse et de synthèse est devenu plus que jamais nécessaire. Mais combien foncent là dedans tête baissée, partisans du moindre effort, sans rien en retirer personnellement ?

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

42
Et pour revenir au sujet qui nous intéresse, à savoir la musique, pour l'instant j'ai l'impression que tout ce que je vois émerger va dans le sens d'une déshumanisation, d'une perte de savoir-faire et d'un appauvrissement créatif et financier général. Ce n'est pas vraiment comme cela que je vois le progrès et je préfère largement consacrer mon argent et mon attention aux "petits artisans".

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 21:41:38 ]

43
EDIT :
Citation :
On vient de découvrir la vis et on comprend qu'elle pourra remplacer avantageusement le clou dans certaines applications.


Tu envisages l'IA comme une inovation technique, d'où l'analogie vis/clou.
Sauf qu'à mon avis, il s'agit d'une rupture beaucoup plus profonde : anthropologique, osons le mot...
Jusqu'ici, l'informatique nous servait effectivement de béquille technique : automatisation de tâches fastidieuses, calculs difficiles. Cela permettait de nous affranchir de contraintes réelles plus ou moins lourdes (avec utilisation de modèles, de simulations...), de gagner du temps (hop, un clic et c'est fait...), et de démocratiser l'accès à des technologies auparavant inaccessibles (prenez votre dernière session, et faites mentalement le calcul de l'équivalent en hardware d'époque pour pouvoir avoir le même résultat...).
L'aspect créatif (composition, dessin, plan, texte, paramétrage technique...) revenait pleinement à l'humain.

Là, on a une rupture fondamentale... Au point d'avoir des doutes sur l'authenticité des créations obtenues ! On ne sait plus si "de l'art ou du cochon", pour jouer avec les mots, et en plus, vu les habitudes de consommation culturelle prises depuis des années, et la place que l'IA est en train de prendre déjà aujourd'hui, il y a fort à parier que la majorité du grand public se fichera bien de savoir si la création est authentiquement humaine ou pas...

Citation :
en tirer le meilleur profit


Dans un environnement "technique" oui d'accord, ça peut être une étape supplémentaire de progrès. Par exemple, dans le domaine de l'audio, un mixage "intelligent" me semble tout-à-fait envisageable (pardon pour les ingés-son...). On gagne du temps, on tâtonne moins, ok.
Ce qui me préoccupe, c'est l'artistique/créatif pur, la première étape du processus, l'idée qui germe au tout début... Bref, ce qui restait jusqu'ici l'apanage de l'humain.

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[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 21:46:06 ]

44
Citation de Ny Batteri :
renforcer la réflexion et l'esprit critique, d'analyse et de synthèse est devenu plus que jamais nécessaire. Mais combien foncent là dedans tête baissée, partisans du moindre effort, sans rien en retirer personnellement ?

A 300% d'accord avec toi :bravo:
Cela fait parti, vu de chez moi, de la gestion des risques inhérent à cette technologie. Utiliser une technologie sans en étudier les risques de manière approfondie (et je ne dis pas ça que "pour défendre ma chapelle") est aussi suicidaire que de faire l'autruche et de fermer la porte aveuglément à la technologie.
Mais c'est d'ailleurs ce que tous es autres font : ils cherchent les meilleurs use case et déjà aussi les manière les plus optimisées pour utiliser l'IA mais en // aussi ils analyses les nouveaux risques (ou l'impact sur les "anciens" risques) engendrés par cette même technologie et imaginent déjà comment mitigué au mieux ceux-ci. Mais je parle bien de mitigation réfléchie, pas d'évitement aveugle en repoussant la technologie.
45
Pour moi le problème est que, l'être humain moyen étant ce qu'il est :
-10% des gens vont réellement s'approprier intelligemment ces nouveaux outils (comme tu le suggères)
-20% vont se braquer ou se sentir dépassés et n'en faire aucun usage
Les autres vont les utiliser "bêtement " sans en retirer d'autre bénéfice que l'effort évité et/ou l'argent économisé (je dis ces chiffres complètement au doigt mouillé).
A l'échelle de la société, ça donne tout de même un bon paquet de flemme, de médiocrité et de "moutonnerie". Comprends donc qu'on puisse questionner la notion de progrès....

La vraie virtuosité, ce n'est pas plein de notes dans tous les sens, mais plein de sens dans toutes les notes

46
Citation de Zuma Otto Rivers :
EDIT :
Citation :
On vient de découvrir la vis et on comprend qu'elle pourra remplacer avantageusement le clou dans certaines applications.


Tu envisages l'IA comme une inovation technique, d'où l'analogie vis/clou.
Sauf qu'à mon avis, il s'agit d'une rupture beaucoup plus profonde : anthropologique, osons le mot...
Jusqu'ici, l'informatique nous servait effectivement de béquille technique : automatisation de tâches fastidieuses, calculs difficiles. Cela permettait de nous affranchir de contraintes réelles plus ou moins lourdes (avec utilisation de modèles, de simulations...), de gagner du temps (hop, un clic et c'est fait...), et de démocratiser l'accès à des technologies auparavant inaccessibles (prenez votre dernière session, et faites mentalement le calcul de l'équivalent en hardware d'époque pour pouvoir avoir le même résultat...).
L'aspect créatif (composition, dessin, plan, texte, paramétrage technique...) revenait pleinement à l'humain.

Là, on a une rupture fondamentale... Au point d'avoir des doutes sur l'authenticité des créations obtenues ! On ne sait plus si "de l'art ou du cochon", pour jouer avec les mots, et en plus, vu les habitudes de consommation culturelle prises depuis des années, et la place que l'IA est en train de prendre déjà aujourd'hui, il y a fort à parier que la majorité du grand public se fichera bien de savoir si la création est authentiquement humaine ou pas...

Citation :
en tirer le meilleur profit


Dans un environnement "technique" oui d'accord, ça peut être une étape supplémentaire de progrès. Par exemple, dans le domaine de l'audio, un mixage "intelligent" me semble tout-à-fait envisageable (pardon pour les ingés-son...). On gagne du temps, on tâtonne moins, ok.
Ce qui me préoccupe, c'est l'artistique/créatif pur, la première étape du processus, l'idée qui germe au tout début... Bref, ce qui restait jusqu'ici l'apanage de l'humain.

L'hospitalisation me laissant un peu sur les nerf j'hésite à poster ceci mais il s'agit de ma pensée profonde qui je peux comprendre peut heurter. Je met donc sous spoiler.
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
47
Citation de Ny Batteri :
Pour moi le problème est que, l'être humain moyen étant ce qu'il est :
-10% des gens vont réellement s'approprier intelligemment ces nouveaux outils (comme tu le suggères)
-20% vont se braquer ou se sentir dépassés et n'en faire aucun usage
Les autres vont les utiliser "bêtement " sans en retirer d'autre bénéfice que l'effort évité et/ou l'argent économisé (je dis ces chiffres complètement au doigt mouillé).
A l'échelle de la société, ça donne tout de même un bon paquet de flemme, de médiocrité et de "moutonnerie". Comprends donc qu'on puisse questionner la notion de progrès....
Ah mais je ne dis pas non plus qu'il ne faille pas questionner la notion de progrès ... mais là on est plus sur des considérations philosophiques. La philo c'est bien, c'est très important (et je pense sincèrement), mais ça ne fait pas bouillir la marmite. Philosophons donc, c'est très important, mais en attendant ne laissons pas s'éteindre le feu sous la marmite : on peut très bien faire les deux en même temps, se ruiner n'aidera pas à mieux philosopher.
Pour en revenir au sujet, oui je pense également que cela va accentuer, si c'est encore possible, la paresse d'esprit (et donc libérer encore plus capacité à absorber de la pub pour faire un // avec ce qu'avait dit le PDG de TF1 il y a quelques temps), oui cela va accélérer le nivellement pas le bas, oui cela va accélérer l'adoption de big brother (souviens toi de la fin du livre), mais je pense aussi que si je me suicide professionnellement et même socialement vue l'adoption autour de moi en rejetant purement et simplement l'IA parce que je sais que sociologiquement c'est le mal absolu du moment c'est comme si je me jetais sous le train en pleine nuit : moi je serais mort, mais le train ne sera pas arrêté, il ne sera pas retardé, en fait pour le train, ça ne changera rien du tout.
Perso ma réaction est d'encore écouter, regarder et soutenir plus d'artistes "artisanaux" et passionné .. dans un sens l'instant que nous vivons est une excellente opportunité d'encore séparer plus finement l'art artistique du "produit commercial", afin de mieux soutenir l'un en évitant encore plus l'autre :)

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 22:35:33 ]

48
x
Hors sujet :
Citation :
L'hospitalisation me laissant un peu sur les nerf j'hésite à poster ceci mais il s'agit de ma pensée profonde qui je peux comprendre peut heurter. Je met donc sous spoiler.

Aucun problème. :clin:


EDIT :
Citation :
Perso ma réaction est d'encore écouter, regarder et soutenir plus d'artistes "artisanaux" et passionné .. dans un sens l'instant que nous vivons est une excellente opportunité d'encore séparer plus finement l'art artistique du "produit commercial", afin de mieux soutenir l'un en évitant encore plus l'autre :)

Effectivement...

« Il n'y a pas de théorie : il suffit d'entendre. Le plaisir est la règle. » Claude Debussy.

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[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 22:43:07 ]

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La musique vaut déjà plus rien, ça ne fera qu'enfoncer le clou. Les passionnés resteront à la faire à la main sans IA, et ils le feront uniquement par passion car y'aura pas d'argent à faire.
Il y aura une minorité qui ne voudra pas de l'IA en faisant travailler de vrais gens, mais ce sera une minorité.
50
Citation de Paul-Max Debusch :
:non:
Citation de Ny Batteri :
Bref, c'est le progrès, tentons de nous adapter ou disparaissons.
Et ne nous posons surtout pas trop de questions....

Au contraire il faut se poser des questions et rester lucide.
L'utilisation efficiente de tout outils, surtout de ce genre, nécessite au contraire une gestion pointue des risques, gestion des risques qui commence par une identification lucide de ceux-ci (c'est d'ailleurs un partie de mon job actuel).

Le problème est nous sommes dans le déni total.
Les gens ne font pas "halluciner" l'IA pour apprendre à tirer mieux parti mais pour tenter à tout prix de résister au changement.
Pendant que l'on dépense toute notre énergie à tenter de démonter le concept, le reste du monde lui dépense la sienne pour en tirer le meilleur profit (en ce y compris l'identification et l'analyse des risques liés)
Travaillant dans un groupe international au sein d'équipes décentralisées, je constate cette immense fracture entre les deux approches (même en Afrique que l'on regarde trop souvent avec condescendance, je vois des gens débordants de créativité positive).
Notre attitude puérile ne peux que nous conduire au désastre et cette fois ci nous n'aurons plus ni la force des colonies, ni la force militaire, ni le "cousin" américain, ni le voisin russe, ni nos réserves qui vont être dévoré par l'inflation, pour nous sortir de la fange dans laquelle on s'en plongé bien imprudemment.

Je ne veux pas être alarmiste mais, ayant la chance de vivre au quotidien les différentes réalités, l'attitude que je vois en général en France/Belgique (francophone)/Italie me laisse extrêmement inquiet pour l'avenir.

Wake up !


Ton point de vue est assez classiquement celui des contempteurs de l'Europe en général, et de la France en particulier, comme étant frileuse et conservatrice.
J'ai de la famille dans plusieurs pays d'Europe, et aussi au Canada (anglophone). Je suis régulièrement en lien avec des américains, des canadiens ou des anglais.
Effectivement, l'économie américaine au sens large (USA/Canada) est beaucoup plus dynamique que la notre. Et le niveau de vie d'une certaine catégorie de cette population est simplement délirant comparé à nos standards européens. Un prof d'université, un chercheur (les CSP+ en gros), gagnent (selon les situation) entre 3 et 10 fois plus que chez nous (avec tout de même un coût de la vie bien supérieur, ne serait-ce que concernant la santé, les études des gamins ou le logement). Et d'ailleurs, soit dit en passant, la plupart de ces CSP+ sont européens, indiens ou chinois : éduqués ailleurs, recrutés aux US...

Or, cette admiration (justifiée selon le point de vue adopté) du dynamisme anglo-saxon me fatigue un peu, quand on analyse le système qui la rend possible. Je ne vais pas rentrer dans les détails, c'est un peu trop compliqué ici, mais il suffit de considérer la dette extérieure colossale des Etats-Unis, son déficit commercial délirant avec le reste du monde (Europe incluse), son budget militaire tout aussi délirant (avec ses actions militaires associées), et enfin le fait que c'est le dollar qui est l'étalon pour toute transaction internationale, et notamment pour les transactions pétrolières (je suggère à tout le monde de lire l'article pétrodollar sur wikipedia, et de tirer tous les fils qui sortent de cette pelote compliquée) - il suffit de considérer tout cela, donc, pour se dire que cette société si riche et si dynamique vit en réalité sur le dos du reste du monde, sans produire ce qu'elle consomme, ni payer le prix de son mode de vie.
L'exemple de la recherche est flagrant : les étudiants les plus brillants sont formés en Europe ou en Chine (avec les investissements et les infrastructures locales) mais recrutés en Amérique. Là aussi, les Etats-Unis abusent du reste du monde, avec l'acceptation incompréhensible de ce reste du monde.

En résumé, les Etats-Unis sont si dynamiques et si créatifs parce qu'ils ont réussi à préserver depuis les années d'après seconde-guerre-mondiale un système complexe de domination économique et militaire (et secondairement culturel) sur le reste du monde. Un système dont l'efficacité est d'autant plus surprenante qu'il est accepté sans discussions par une grosse part de ce reste du monde, sans réflexion ni volonté politique (encore une fois, le cas de la recherche est flagrant et montre la stupidité et la pusillanimité de nos élites politiques. Celui de la taxation des plus riches l'est aussi, puisque les Etats-Unis peuvent taxer leurs évadés fiscaux, mais pas nous. Ils taxent Apple et Amazon 10 fois plus que nous en Europe. Cherchez l'erreur !).

Maintenant, qu'est-ce que cela signifie par rapport au sujet qui nous occupe aujourd'hui ?
La question, c'est pourquoi devrions nous accepter tout ce que nous imposent les États-Unis ? Pourquoi devrions-nous adopter sans aucun encadrement juridique et légal les nouvelles technologies de la même façon que les américains, qu'elles viennent de chez eux ou d'ailleurs (l'IA est développée en Europe aussi, si je ne m'abuse) ?

Autour de moi, je vois de nombreuses personnes adopter l'IA pour leur travail créatif, et sans doute l'IA va-t-il apporter des choses positives (j'en doute fortement cela dit : le rapport coût/bénéfice me semble globalement très défavorable). Je constate aussi que parmi les start-ups dominantes dans le domaines, plusieurs d'entre elles sont françaises (notamment Mistral AI), et a fortiori européennes.
Je ne crois donc pas qu'il y ait plus de frilosité en France comparé aux pays anglo-saxons, en tout cas au niveau sociétal. Il y a certes un gros problème d'investissement dans notre pays, puisque contrairement aux US notre gouvernement préfère offire des centaines de milliards chaque année aux actionnaires de Leroy Merlin et LVMH (qui sont des industries débiles qui n'apportent pas grand chose) plutôt que de favoriser les investissements dans les nouvelles technologies, la transition écologique ou les infrastructures, mais globalement la société française est plutôt ouverte, dynamique et pleine de projets concernant tout un tas de nouvelles technologies.
Pas moins, en tout cas, que la société américaine (dont les membres ne vivent d'ailleurs pas tous en Californie ou à New York).

Tout cela dit, cela n'empêche pas de s'interroger sur les conséquences de ces technologies, et sur notre futur en tant qu'espèce.
Les Etats-unis sont considérés comme le cousin qui a réussi. Le fait que nous tentions sans cesse de reproduire leur réussite (sans comprendre qu'ils occupent une position historique et géographique différente) me semble complètement contre-productif. Et même un signe de notre incapacité à rivaliser en tant que système alternatif. D'autant que tout indique que leur modèle est inapplicable au reste du monde (le monde explose en 2 mois si le monde entier consomme et pollue comme les américains), et produit par ailleurs au sein même de leur société des effets très inquiétants : le taux de mortalité infantile au USA (en 2021) est équivalent à celui de l'Ukraine, et même supérieur à celui de la Bulgarie et de la Russie. Le nombre de morts violentes ou liées à des surdoses de drogue ou de médicament est délirant. Le taux d'incarcération est délirant. Pour quiconque a fréquenté les rues américaines, le nombre de clodos handicapés (qui boitent, n'ont pas de dents, à qui il manque un bras...) est délirant. Et si on analyse les résultats de la dernière élection américaine, on constate que le pays n'est pas en bonne santé, qu'il est profondément clivé, à la limite de la guerre civile, et qu'une part importante de la population souffre de multiples maux sociaux et psychologiques (sans parler du niveau intellectuel).

L'IA telle qu'elle est développée aux Etats-unis est à l'image de leur société. A l'image aussi de la façon dont le changement climatique est géré au niveau économique mondial. Les acteurs économiques, américains ou autres, se foutent complètement des conséquences de leurs investissements dans l'IA, de la même manière que les citoyens américains se foutent complètement des conséquences de leur mode de vie. Tant qu'il y a des opportunités pour gagner de l'argent, le reste du monde peut disparaître, ça n'est pas un problème.
Si les agents économiques peuvent devenir millionnaire en pillant la créativité musicale mondiale, en épuisant cette créativité et en tuant ses producteurs, ils le feront, parce que lorsque la source de leur richesse sera épuisée ils seront déjà millionnaires.

Qu'y a-t-il de si compliqué ou choquant à légiférer sur l'IA ? À demander des compensations aux entreprises qui exploitent notre travail (musiciens, journalistes, écrivains, artistes plasticiens, chercheurs... etc.) sans nous demander notre avis et sans nous rémunérer, alors que notre situation économique en tant qu'artiste est déjà abimée par le streaming, la crise économique, la raréfaction des aides publiques, le désintérêt des jeunes scotchés à leurs écrans etc. etc. ?
Pourquoi, alors que les plus grand intellectuels et scientifiques de notre temps (dont la plupart sont américains et engagés dans l'IA) demandent expressement aux États d'encadrer cette technologie (par exemple : https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/lia-pourrait-poser-un-risque-dextinction-pour-lhumanite-affirment-350-experts-1947735), voit-on sans arrêt revenir sur les réseaux sociaux, les forums, les éditos et les articles sur le sujet cette même complainte à propos de notre supposé conservatisme, de notre caractère supposément arriéré quand on s'inquiète des conséquence de celle-ci ?
Pourquoi faut-il toujours se confronter à ces arguments qu'absolument personne en dehors de ceux qui profitent du système ne devrait avancer ?
Pourquoi, en réalité, trouve-t-on toujours autant de gens qui défendent les intérêts d'une extrême minorité de la population mondiale ?
Il faudrait vraiment que je demande à Chat GPT, parce que ça reste complètement incompréhensible.

Franchement, je n'arrive pas à comprendre cette nonchalance face à l'IA (que par ailleurs je constate aussi dans les forums anglo-saxons, par exemple VI-Control, dont la plupart des membres sont pourtant des professionnels de la musique à l'image), comme je n'arrive pas à comprendre la nonchalance face au changement climatique ou à tout un tas d'autres problèmes politiques.
L'unique raison que je trouve, c'est que la domination américaine produit aussi une soumission acceptée et même valorisée, et que du moment que cette domination est parée des atours de la réussite, alors tout ce qui vient des Etats-unis est légitime et même souhaitable.