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réactions à la news Commentaires sur la news : L'IA Générative : quel impact sur les créateur·ice·s d'ici 2028 ?

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Sujet de la discussion Commentaires sur la news : L'IA Générative : quel impact sur les créateur·ice·s d'ici 2028 ?
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L'IA générative pourrait entraîner une perte de 22 milliards d'euros de revenus pour les créateur·ice·s dans la musique et l'audiovisuel d'ici 2028.


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Ce que je voulais dire par rapport à "génère moi un truc cool pour me faire du pognon" c'est que c'était déjà comme ça avant l'IA: on demandait à quelqu'un de pondre quelque chose uniquement pour faire ou pour aider à faire du chiffre, c'est à dire sans intérêt artistique. Ce concept de "musiques" produit ou fonctionnelles n'a pas attendu l'IA pour exister.
Sachant que l'objectif de ces production est purement financier, je ne trouve rien de choquant, ni d'imprévu, à ce que pour leur fabrication les outils les plus performants (financièrement) soient utilisés. C'est dommage pour les intermédiaires qui en vivaient mais il y a régulièrement des myriades d'autres secteurs qui sont régulièrement rendus obsolètes par les progrès technologique, c'est naturel, normal. C'est tout à fait similaire à la quasi disparition des imprimeurs de registres comptable depuis l'invention du tableur.
Pour la musique artistique c'est bien entendu différent et je ne pense pas que l'IA soit une plus grande menace qu'à l'époque les boîte à rythme l'on été pour les batteurs : d'abord un hype et puis une cohabitation pacifique d'où tout le monde sort vainqueur puisque l'environnement artistique à gagné en richesse.

[ Dernière édition du message le 05/12/2024 à 20:14:47 ]

22
Pas de panique , il ne faut pas spéculer sur l'IA comme Laurent Alexandre pour vendre ses bouquins, l'IA est et restera un outil supplémentaire comme l'arrivée de l'électricité, de l'électronique, des synthés et de l'informatique.
> vous aurez un outil de plus qui vous détournera une fois de plus de la musique :) il faudra donc faire des efforts supplémentaires pour se restreindre dans les outils afin de retourner dans la musique, sous peine de se perdre encore plus :)
N'oublions pas la base du fonctionnement de toute IA, machine learning et reseau de neurones : l'apprentissage de data existante pour générer des copies partielles avec 'intelligence', on parle d'IA générative et pas d'IA créative :c'est bien ca, la génération à foison de copies plus ou moins éloignées de ce qui existe déjà, on est dans la génération mais pas dans la création.

L'IA générative répond à des problématique de production de contenu rapide à base de copier coller de l'existant, c'est bleuffant car on doit approvoiser ce nouveau copier/coller vendu comme intelligent. L'être humain pourra se concentrer sur la créativité et créer de nouvelle choses avec son cerveau sans utiliser d'IA

[ Dernière édition du message le 05/12/2024 à 20:45:08 ]

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Ceux qui écoutent NRJ et autres radio de grands chemins ne verront pas trop de différence à priori.
24
faut prendre des actions dans l'IA pour faire du business ,ça aura toujours un gout de déjà vu , l'imagination ,la créativité est ailleurs
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26
L'IA a plus d'avenir comme produit de substituions à nos politiques et pseudo "élites" que dans la création musicale
27
Si les IA étaient vraiment intelligentes, elles travailleraient à notre place pour récupérer le pognon pour qu'on puisse avoir du temps et de l'argent pour se dédier à 100% à la musique

[ Dernière édition du message le 05/12/2024 à 20:49:51 ]

28
Franchement je ne comprends pas la nonchalance de la plupart des gens concernant l'IA.

Si il est possible de remplacer par un simple clic des heures de travail humain, d'après vous que va-t-il se passer ? Il est évident que des gens qui auparavant étaient payés pour accomplir une certaine tâche vont être remplacés. Par par d'autres gens, mais par un simple code dont l'utilisation sera rémunérée (et viendra alimenter le compte en banque de ceux qui l'ont conçu ou de ceux qui le financent, câd une toute petite minorité de gens).

Et il est évident que ceux qui vont bénéficier de ce report de ressources financières ne sont pas monsieur et madame toutlemonde, mais bien ceux qui développent l'IA, possèdent le code et ont passé ces dernières années à exploiter le travail humain sans le rémunérer pour alimenter leur créature. Lorsque les milliards d'euros dont il est question dans l'étude en tête de ce sujet vont être transférés à des morceaux générés par IA, il est évident que ce ne sont pas des dizaines de milliers de musiciens qui vont en bénéficier, mais bien quelques dizaines de CEO de grands groupes et les actionnaires de ces entreprises.

Enfin, si vous croyez que l'IA va vous permettre de vous concentrer sur des tâches créatives, comme n'importe quelle technologie qui remplace le travail humain, elle va avoir des conséquences diverses qui ne vont pas de ce sens à mon humble avis :
- Comme n'importe quelle technologie qui remplace les compétences humaines, mais à un degré considérablement plus élevé, elle va prolétariser les utilisateurs, câd rendre l'acquisition de certains savoir faire complètement inutiles. La conséquence principale, c'est que les musiciens vont simplement ne plus avoir besoin d'apprendre l'harmonie, le contrepoint, l'orchestration et autres compétences compliquées (qui pourront être prises en charge par l'IA), et que par conséquent on trouvera de moins en moins de musiciens compétents dans ces domaines ou ayant le moindre goût pour ces raffinements, puisqu'ils seront de moins en moins nécessaires. Si on rétorque (comme d'habitude) que les boites à rythme n'ont pas tué les batteurs, je pense qu'on se trompe : les boites à rythme ont rendu la soupe maintream indigente qu'on entend à la radio dominante, ont complètement transformé les attentes des auditeurs (plus aucun problème pour qu'un morceau qui ne présente aucune variation instrumentale du début à la fin soit un tube) et le métier de musicien de session est devenu une rareté. Enfin, pour quiconque est musicien de scène aujourd'hui et tente d'en vivre, il suffit de constater à quel point les contraintes économiques sont devenues pesantes (alors même que, d'après les chiffres officiels, la musique n'a JAMAIS rapporté autant d'argent dans l'histoire) : difficile de faire tourner un trio, et beaucoup de groupes qui tournent sont des duos ou même des solos. Tout ceci est devenu possible car il est maintenant possible de remplacer de nombreux instruments sur scène avec un ordi et un clavier. En attendant ma commande dans une pizzeria récemment, je matais le concert d'Abba qui était diffusé sur leur télé : j'hallucinais qu'un groupe disco comme Abba puisse se produire en concert avec une section de cuivre, une section de cordes, deux batteries, etc. etc. etc. Sans même parler des arrangements et de la complexité harmonique et rythmique de cette musique, alors qu'on parle de musique destinée à faire danser les gens en discothèque. On est quand même loin de ça aujourd'hui, même avec les groupes/artistes qui tournent internationalement.
- Les bénéfices tirés de cette rationalisation des coûts ne vont pas bénéficier à un nombre plus restreint de musiciens. Ils vont bénéficier aux propriétaires des algorithmes utilisés. Des algorithmes conçus en exploitant une immense quantité de travail humain, exploitation qui n'a jamais donné lieu à la moindre rétribution. Pour caricaturer, plutôt que d'employer Hans Zimmer sur son film, pourquoi ne pas alimenter une IA avec l'oeuvre complète de Zimmer et générer de la musique "inspirée par", sans qu'à aucun moment un musicien (compositeur, musicien d'orchestre, etc.) ne soit impliqué et sans que l'artiste qui a inspiré ces oeuvres ne soit payé. Au final, tout un ecosystème de l'économie de la musique va être court-circuité (compositeur, assistants, musiciens de session, techniciens-son, studios d'enregistrement... etc.), au profit unique des concepteurs de l'IA dont le réalisateur ou le producteur du film paye l'abonnement. Il suffira d'un ingé-son avec quelques vagues connaissances musicales pour insérer tout ça à l'image, et économiser des centaines de milliers d'euros pour un résultat assez similaire (quand on entend la musique de film aujourd'hui, on se dit que le remplacement par l'IA ne va souvent pas changer grand chose - mais au moins, des gens sont payés pour faire toute cette merde)...
- Enfin, vu la force de frappe économique de cette nouvelle technologie, et les intérêts capitalistiques pour celle-ci, il est évident que la musique générée par l'IA va devenir la nouvelle norme. Comme certains le remarquent ici, ça fait déjà longtemps que la musique mainstream n'est pas si éloignée d'une musique qui aurait pu être générée par une IA (avant même que l'IA n'existe). Dans son excellent livre "Hits" (cf. https://www.editionsladecouverte.fr/hits_-9782707191045), Seabrook montre bien à quel point un gars comme Max Martin a profondément transformé l'industrie du disque dans les années 90, en adoptant des process industriels rigoureux autorisés par la MAO, qui devenaient reproductibles et permettaient aussi de cloner "ce qui marche" (avec le développement du big data, qui vient un peu après avec le streaming). Avec l'IA, et tout ce qui est accessible grâce au streaming (on peut maintenant non seulement collecter des informations très précises sur ce qui se vend, mais aussi sur le contenu musical proprement dit, afin de le reproduire facilement), on passe à un autre niveau considérablement plus performant (donc considérablement plus mauvais en termes de qualité). De la même manière que des formes musicales comme celles représentées par Nakamura ou Gazo sont aujourd'hui dominantes et écrasent toutes les autres, en termes de revenus comme donc d'investissements (plus aucun label ne prend le moindre musicien en contrat d'artiste aujourd'hui si il s'exprime dans autre chose que les "musiques urbaines"), l'IA va renforcer encore la domination de "ce qui marche" (puisque sa reproduction à l'infini sera encore plus facile), et écraser encore plus les productions minoritaires. Je ne juge même pas Nakamura et Gazo, mais en écologie comme dans l'art, la monoculture et la disparition de la diversité n'est jamais une bonne chose.

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 07:05:54 ]

29
Citation :
L'être humain pourra se concentrer sur la créativité et créer de nouvelle choses avec son cerveau sans utiliser d'IA

Certes, chez lui, pour lui, bien sûr. Mais dans un contexte économique c'est une fable ou un déni.
Citation :
IA générative et pas d'IA créative :c'est bien ca, la génération à foison de copies plus ou moins éloignées de ce qui existe déjà, on est dans la génération mais pas dans la création.

C'est la suite, ça existe déjà en labo et ça va nous faire tout drôle.

La musique n'est qu'un hobby pour moi, mon boulot est dans le graphisme, plus précisément dans la création de motifs textiles et de tapis.
Je nous prédit (les créateurs de ces graphismes) un avenir étrange et peu enthousiasmant de "mise en œuvre technique de créations issues d'IA" aux mains de commerciaux et de clients qui donnerons 2 ou 3 prompts à une appli sur leur iPhone en réunion, et dans 90% des cas le résultat leur suffira largement sans avoir à passer par un bureau de créa qui leur semblera vite onéreux et chronophage.
On voit déjà les évolutions dans Photoshop ou Illustrator, ce ne sont que les prémices et on sait que ça ne va que s'améliorer à vitesse exponentielle.
On le sait mais on n'arrive pas à appréhender la vitesse et la qualité de cette évolution. (car oui, ne nous voilons pas la face non plus là dessus, l'IA sait générer des choses absolument formidables !)
Un très bon ami à moi est chercheur de haut niveau dans ce domaine, et même eux (les chercheurs) sont surpris voir dépassés par la vitesse d'évolution de l'IA, de ce qu'ils ont contribué à créer en fait.
Ayant accès à des versions universitaires de recherches non accessibles encore au public, il me dit chaque semaine qu'on ne s'imagine pas ce qu'il nous attends...
Sans oublier une donnée importante: nous on est là à se poser ces questions (importantes), mais les nouvelles générations qui arrivent ou vont arriver, elles elles vont naître avec l'IA, ce sera normal, elle ne se poserons pas la question de la légitimité de cette technologie. Ok, certains se poserons la question, sans doute. Mais il seront minoritaires.
Il est trop tard, on y coupera plus, on est déjà dedans. Il faut le prendre comme un outil d'un nouveau genre ou regarder le train partir sans nous.
Personnellement ça me rends triste, pour pas dire inquiet.

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 10:26:22 ]

30
Je partage ton ressenti Gouji. Et je m'interroge aussi sur la perte progressive de nos compétences et la paresse intellectuelle que peuvent générer ces outils. Je suis d'une génération où on se déplaçait sans gps, où les numéros de téléphone de mes copains étaient stockés dans mon cerveau et pas dans un smartphone, où les recette de cuisine se faisant sans regarder un reel ou Marmiton etc.. Bien sûr je suis le premier à profiter de tous ces outils mais en me demandant régulièrement : si il y avait une coupure mondiale d'électricité, qu'est ce que je saurais vraiment faire par moi-même ? Quelles sont mes compétences ? (Heureusement la liste n'est pas vide)

[ Dernière édition du message le 06/12/2024 à 10:55:01 ]