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sonible Studio Bundle
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Test du Studio Bundle de Sonible

Autre pack d'effets et multi-effets de la marque sonible

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Test écrit
19 réactions
Le tombeur de Fabzotope ?
9/10
Award Innovation 2024
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Vous ne jurez que par Fabfilter et Izotope ? Serait-ce que vous seriez passé à côté de Sonible qui, produit après produit, semble repousser les limites du plug-in intelligent ? Fort heureusement, l’heure est à la session de rattrapage avec le Studio Bundle….

En quelques années, Sonible s’est taillé une solide répu­ta­tion sur le marché du trai­te­ment logi­ciel, au point de donner des leçons d’in­tel­li­gence à Izotope comme des leçons d’er­go­no­mie à Fabfil­ter. À l’oc­ca­sion de la sortie de smart:EQ 4, il conve­nait donc de faire un point sur le Studio Bundle de l’édi­teur dont nous avons déjà testé plusieurs produits. On ne revien­dra pas ici sur le cas des nova­teurs proxi­mity:EQ+ (qui permet de déré­ver­bé­rer un signal depuis son spectre) ou d’en­tropy:EQ+ (qui permet de jouer sur les tran­si­toires de façon spec­trale), ni sur celui de smart:reverb (une réverbe s’adap­tant à la source) ou de smart:limit (le limi­teur le plus abouti du marché actuel­le­ment ?) pour nous foca­li­ser sur ceux dont nous n’avons jamais parlés, à commen­cer par les outils de mesures et visua­li­sa­tion true:balance et true:level qui peuvent être ache­tés à un prix très démo­cra­tique isolé­ment ou en bundle.

Sonible creuse son true…

Ces derniers sont des émana­tions des autres plug-ins de l’édi­teur puisqu’ils reprennent les fonc­tions de visua­li­sa­tion de ces derniers (en l’oc­cu­rence smart:limit et smart:eq) en suivant deux para­digmes : l’ana­lyse spec­trale pour true:balance et celle de la dyna­mique pour true:level. Commençons par ce dernier…

levelSans surprise, true:level est pensé pour que vous puis­siez vous assu­rer que le niveau d’un morceau comme sa dyna­mique se conforment aux nombreuses normes de diffu­sions qui existent désor­mais sur le marché, suivant que vous cibliez le monde de l’au­dio­vi­suel, de l’in­dus­trie du disque ou celui des plate­formes de strea­ming.

genreDans la partie supé­rieure du plug-in, on commen­cera donc par choi­sir un profil cible parmi les nombreux qui sont précon­fi­gu­rés (on peut toute­fois en créer de supplé­men­taires), puis par préci­ser un genre musi­cal parmi les 24 propo­sés, ou opter pour le mode Speech, réservé à la voix parlée, ou par le plus géné­rique profil Univer­sal…

La chose faite, le logi­ciel vous affiche alors diffé­rentes valeurs : niveau LUFS, dyna­mique en dB, plage de dyna­mique LU et enfin valeur du pic maxi­mal, égale­ment en dB. Comme tout visua­li­seur qui se respecte en somme, sauf qu’en vis-à-vis de chacune de ces valeurs, on trouve une petite réglette sur lequel un trait repré­sente le niveau mesuré tandis qu’une zone verte précise le niveau opti­mum en fonc­tion de la cible choi­sie.

levelsfixMieux que cela, on trouve sous ces indi­ca­tions un large visua­li­seur où sont repré­sen­tés le niveau LUFS en ordon­née et la dyna­mique en abscisse, les valeurs idéales étant là encore indiquées en vert. À l’in­ter­sec­tion des deux plages de valeurs se trouve donc la zone idéale que vous devez viser avec la croix qui repré­sente l’état actuel de votre signal. Et si la chose n’était pas assez expli­cite, true:level vous donne même quelques consignes du type « loud­ness seems too low » ou « dyna­mics seems too high / reduce dyna­mic by 0.4 dB ». À vous de faire ensuite les ajus­te­ments qui conviennent sur votre signal pour qu’il rentre dans ces clous, soit en jouant sur le volume, soit en utili­sant un compres­seur, un expan­deur ou un limi­teur.

Bref, c’est assez simple et plutôt perti­nent, plus intui­tif en tout cas que certaines courbes LUFS qu’on nous affiche dans la plupart des outils du même genre et qui, sans être inutiles, ne vous donnent pas pour autant de consignes claires sur ce qu’il convient ou non de faire…

balancetrue:balance est quant à lui encore plus précieux à mon sens car il s’agit comme vous vous en doutez de confor­mer la réponse en fréquences de votre signal à des moyennes corres­pon­dant, là encore, à un genre musi­cal cible. On choi­sit ce dernier et le logi­ciel vous renseigne ainsi sur le niveau opti­mal de chaque bande, les basses, les médiums et les aigus, vous indiquant au besoin si vous devez ou non monter ou bais­ser le niveau de la bande, et de combien il s’agit de le faire.

stereoOn est donc assez proche fonc­tion­nel­le­ment du très pratique mais beau­coup trop cher Tonal Balance Control d’Izo­tope, à ceci près que l’ou­til de Sonible analyse aussi l’image stéréo comme la corré­la­tion du signal et peut donc aussi vous renvoyer des infos sur la compa­ti­bi­lité mono de ce dernier… Bref, c’est très utile, surtout si vous ne pouvez pas vous appuyer sur une écoute ou une acous­tique de qualité pour travailler, sachant que true:balance comme true:level permettent en outre de compa­rer jusqu’à 8 morceaux. Sonible a en outre le bon goût de ne pas être trop gour­mand en vis-à-vis de ses concur­rents puisque chaque plug-in est vendu 70 euros, mais qu’un bundle les réunis­sant est proposé à 100 euros… hors promo. ;-)

Reste main­te­nant à nous inté­res­ser aux trai­te­ments propo­sés par l’édi­teur, et notam­ment ses outils dyna­miques, smart:comp 2 et smart:gate, qui reposent l’un comme l’autre sur des algos « intel­li­gents ». Compre­nez par là que, comme chez Izotope, chaque plug-in dispose d’un mode d’ap­pren­tis­sage durant lequel il « écoute » le signal pour s’adap­ter à ce dernier, ce qui n’em­pêche pas souvent une partie décla­ra­tive en amont. Voyons d’abord ce qu’il en est avec smart:gate.

Gate down on it

smartgateEn première inten­tion, on désigne dans ce dernier la source qu’on cherche à nettoyer (caisse claire, kick, voix, etc.) et après quelques secondes où le plug-in analyse le signal entrant, nous voici prêts à affi­ner les réglages au sein d’une l’in­ter­face extrê­me­ment claire et épurée : le signal entrant est repré­senté en vert et le signal obtenu à l’is­sue du gating en blanc tandis qu’une courbe rouge au sommet de la fenêtre figure l’ac­tion du gate. Deux para­mètres sont mis en avant par le biais de lignes vertes : l’une pour régler le seuil et l’autre pour défi­nir la tolé­rance autour de ce dernier. De fait, on peut obte­nir quelque chose de parfai­te­ment exploi­table en trois clics, ce qui n’em­pêche pas Sonible de propo­ser des réglages plus usuels : temps d’at­taque, main­tien et relâ­che­ment de la courbe de gating, en plus d’un bias qui défi­nit en marge de cette enve­loppe la sensi­bi­lité au volume de la détec­tion. Parmi les choses pratiques, on notera la possi­bi­lité de passer du mode gating au mode ducking, comme d’écou­ter le diffé­ren­tiel entre signal traité ou non traité ou encore de travailler en side chain comme en mid ou en side pour la détec­tion…

Mais smart:gate a plus à offrir encore : au bas de l’in­ter­face, on dispose en effet d’une sorte de Dry/Wet nommé Impact, ainsi que d’une petite fenêtre dépliable pour accé­der au dosage de trois bandes grave, medium et aigu et dont les décou­pages sont redé­fi­nis­sables : plus on monte un slider sur une des bandes, plus le gate est prononcé dans cette zone, de sorte qu’on peut tout à fait inhi­ber une cymbale qui joue­raient en même temps que la caisse claire par exemple.

Bref, on est face à un outil à la fois simple et extrê­me­ment complet, capable évidem­ment de faire un joli ménage sur une piste pleine de repisse comme c’est souvent le cas sur les enre­gis­tre­ments de batte­rie :

NoGATE
00:0000:09
  • NoGATE00:09
  • GATE00:09

Mais il surprend au-delà de cet usage par ce qu’il est capable de réali­ser en termes d’iso­la­tion. Même sur un mix de batte­rie complet, smart:gate parvient en effet à distin­guer un kick d’une caisse claire, ne se repo­sant pas comme tous ses concur­rents sur les seuls volumes et tran­si­toires. Loin de se canton­ner à la chasse à la repisse, il pour­rait donc s’avé­rer extrê­me­ment pratique pour réali­ser des isola­tions à partir du mix stéréo d’une batte­rie :

FULL­DRUMS
00:0000:15
  • FULL­DRUMS00:15
  • KICK00:15
  • SNARE00:15
  • HAT00:15

C’est bien sûr moins convainquant sur la char­ley que le logi­ciel ne parvient pas à sépa­rer de la caisse claire, mais sur cette dernière comme sur le kick, ça marche très bien sans avoir besoin de trifouiller des réglages trois heures et fera dans tous les cas la blague s’il s’agit de gater en amont d’un trig­ger par exemple, ou de rajou­ter une réverbe sur la seule caisse claire. Voyons ce qu’il en est main­te­nant de smart:comp2

Dîner de comp

Comme son copain le gate, smart:comp vous demande d’in­diquer sur quel type de signal vous comp­tez l’em­ployer, sachant qu’il peut s’agir d’un instru­ment isolé, d’un groupe tel qu’un bus de batte­rie ou encore d’un mix en entier, auquel cas plusieurs styles musi­caux vous sont propo­sés. La chose faite, il s’agit ensuite de faire mouli­ner le plug-in quelques secondes pour qu’il s’adapte au contexte. On se retrouve ensuite avec une inter­face qui marie tradi­tion et moder­nité dans le sillage de ce que Fabfil­ter avait initié avec Pro-C en son temps. Le visua­li­seur vous permet de voir en gris le signal origi­nal, en blanc le signal en sortie tandis qu’une courbe rouge au sommet figure l’ac­tion du compres­seur.

smartcomp2Côté para­mètres, on retrouve une ligne blanche pour fixer le ratio, une ligne verte pour fixer le seuil ainsi que la tradi­tion­nelle courbe de compres­sion affec­tée par ces deux para­mètres et dont il est possible de défi­nir le coude (hard ou soft). En vis-à-vis de tout cela, vous pouvez égale­ment para­mé­trer l’at­taque et le relâ­che­ment du trai­te­ment au moyen de courbes, en sachant que ce dernier est synchro­ni­sable au tempo. Évidem­ment, on dispose de la possi­bi­lité de travailler en stéréo habi­tuelle ou en mid/side, que ce soit en dual mono ou en liant les canaux, ainsi que de la possi­bi­lité de pilo­ter le compres­seur par une entrée side­chain avec un petit EQ bien pratique pour le filtrage de cette entrée laté­rale.

En somme, que du clas­sique ou presque puisque le gros plus de ce smart:comp2 tient dans le bas de l’in­ter­face où nous attend de quoi régler la compres­sion spec­trale. Kézako ? Si j’ai bien compris la litté­ra­ture de Sonible à ce sujet, disons qu’il s’agit d’une compres­sion multi­bande haute réso­lu­tion comme on peut la trou­ver dans Gulfoss par exemple, desti­née à obte­nir un son extrê­me­ment natu­rel et à ne pas exacer­ber les défauts de la prise (là encore, on devine que des profiles réali­sés en Machine Lear­ning ont été réali­sés pour chaque instru­ment), ce qui permet du coup de jouer aussi sur l’équi­libre spec­tral du son, soit en intro­dui­sant de la distor­sion, soit en allant vers des choses plus ou moins sombres ou brillantes. Là où ça devient inté­res­sant, c’est que cette compres­sion spec­trale très natu­relle peut être utilisé à la place, pas du tout ou en complé­ment du compres­seur clas­sique. De fait, on se retrouve ainsi avec un compres­seur qui, sans jamais jouer la carte de l’ému­la­tion, s’avère plutôt poly­va­lent car capable de trai­te­ments extrê­me­ment discrets comme de choses beau­coup plus colo­rées… Voyez ce que ça donne sur ces extraits :

jazz­voix
00:0000:30
  • jazz­voix00:30
  • Jazz­Voix­Comp00:30
  • popvoix00:15
  • PopVoix­Comp00:16
  • guitars­trum­ming00:21
  • GuitarS­trum­ming­COMP­clean00:22
  • GuitarS­trum­ming­COMP­dir­ty­bright00:22
  • guitar­pi­cking00:22
  • Guitar­Pi­cking­Big­Comp00:22

Une des choses que j’ai parti­cu­liè­re­ment appré­ciées, c’est que l’algo opte toujours en première inten­tion pour des ratios légers (1:1,6 à 1:2), et comme l’in­ter­face lie graphique­ment la notion de seuil et de ratio, on se garde soi-même de trop compres­ser, ce qui en devient presque péda­go­gique vu que c’est l’er­reur de pas mal de débu­tants d’y aller un peu comme des bour­rins avec ces deux para­mètres. On le voit par ailleurs avec la guitare en strum­ming, le jeu sur la satu­ra­tion ou sur la brillance permet vrai­ment d’ap­por­ter du carac­tère à une prise, même si, person­nel­le­ment, c’est moins ce côté « carac­tère » que la trans­pa­rence que j’ai appré­cié dans smart:comp 2. Compre­nez par là que pour faire du pillo­nage façon 1176 All Button, le mieux est encore de se servir de ce dernier… Bref, un compres­seur inté­res­sant et plein de subti­li­tés même s’il est un peu éclipsé par une nouveauté qu’on n’at­ten­dait pas, et qui est d’au­tant plus une surprise qu’il s’agit d’un trai­te­ment qui ne déclenche géné­ra­le­ment pas les passions : le dées­seur.

Déess pour simples mortels

Entre les excel­lents algos du Weiss Dees­ser et l’ex­cel­lente ergo­no­mie du Pro-DS de Fabfil­ter, on pensait qu’il ne se passe­rait plus grand-chose de bien inté­res­sant sur ce micro­mar­ché avant des lustres et c’était sans comp­ter l’ar­ri­vée de smart:dess qui rend grâce aux algo­rithmes mis au point par Sonible. De fait, le premier résul­tat obtenu après analyse de la source est déjà souvent très convain­cant, même s’il est évidem­ment possible de twea­ker pour affi­ner tout cela…

smartdeessMais la brillante idée de Sonible tient dans le fait d’avoir inté­gré à son dées­seur un module de trai­te­ment des plosives (les p, b et t, soit toutes les consonnes qui sont formées par une compres­sion d’air bruta­le­ment relâ­chée par les lèvres, ce qui n’est pas sans poser de problèmes avec les micros sensibles). Pourquoi brillant ? Parce c’est typique­ment ce genre de problème qu’on va régler à l’edi­ting au prix de fasti­dieuses éditions, en amont du mixage, ou alors en passant par un Izotope RX. Et que dispo­ser d’un outil effi­cient pour se débar­ras­ser et des sifflantes ET des plosives promet un gain de temps non négli­geable, d’au­tant qu’on peut faire fonc­tion­ner les algos de suppres­sion en pleine bande ou en les canton­nant aux fréquences problé­ma­tiques. En tout cas, le résul­tat de base est bien souvent probant et comme on peut même confi­gu­rer le plug-in pour qu’il lance auto­ma­tique­ment sa phase de détec­tion, on se retrouve dans bien des cas à ne même plus avoir un clic à faire… 

Voyez en tout cas ce que ça donne sur cet exemple et portez à l’oc­ca­sion votre atten­tion sur la façon dont le P de « party » est atté­nué en même temps que les sifflantes :

deesss­DRY
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  • deesss­DRY00:06
  • deesss­WET00:06

Seul vrai reproche à adres­ser au plug-in : le fait qu’il soit exclu­si­ve­ment dédié au trai­te­ment vocal alors qu’il n’est pas rare qu’on utilise les dées­seurs sur des mixes complets pour calmer des aigus qui se seraient accu­mu­lés entre les cymbales, les voix ou encore les guitares élec­triques et tout ce qui peut géné­rer des fréquences agres­sives dans le haut du spec­tre… Dur en tout cas de ne pas l’adop­ter une fois essayé, tant la détec­tion comme le trai­te­ment sont perfor­mants…

L’EQ et les couleurs

smarteqcloseNous reste à évoquer le dernier arrivé dans le Studio Bundle et qui en est indu­bi­ta­ble­ment la star, ou du moins le plug-in qui a requis le plus de travail par Sonible si l’on en juge par le fait qu’il vient de passer en version 4 : smart:EQ. Il faut dire que l’am­bi­tion du plug-in est sans commune mesure avec ses petits copains puisqu’il s’agit de se rappro­cher ici du fameux Graal du mixage auto­ma­tique…

Là encore, on se retrouve à devoir d’abord dealer avec une phase de détec­tion après avoir déclaré à quel type de signal on s’at­taquait. Se basant sur des courbes de réfé­rences géné­rées par du machine lear­ning et des lois psychoa­cous­tiques, smart:EQ vous génère alors une courbe de correc­tion avec laquelle vous allez pouvoir inter­agir de toutes les manières : en la prononçant, l’in­hi­bant voire en prenant son opposé, mais aussi en la rédui­sant pour qu’elle ne traite pas le bas ou le haut, sachant que vous pouvez en outre ajou­ter vos propres courbes qui servi­ront à une égali­sa­tion normale ou dyna­mique au choix. Bref, disons que c’est comme un EQ qui s’adap­te­rait à son contenu, sauf que smart:EQ va plus loin que ça en pouvant s’adap­ter au contexte et à vos dési­dé­ra­tas.

smarteqgroupEn effet, depuis n’im­porte quelle instance du plug-in, on peut gérer jusqu’à dix autres instances de ce dernier au sein d’une fenêtre qui permet de défi­nir les prio­ri­tés de mixage : en avant plan, au plan médian ou en arrière plan du mix. Dans ce mode, chaque égali­sa­tion opérée par chacune des instances de smart:EQ s’adap­tera aux autres pistes pour respec­ter vos consignes, sachant qu’un para­mètre Adap­tive permet de défi­nir à quel points les autres pistes influencent votre égali­sa­tion. Voilà qui promet.

Voyez ce que cela donne sur ce simple morceau, en compa­rant la mise à plat (seuls les volumes ont été gros­siè­re­ment réglés) et ce qu’en fait smart:EQ après avoir donné la prio­rité à la voix, sachant qu’on a ici 7 instances : une sur le mix de la batte­rie (un EZdrum­mer, déjà mixé donc), une sur la basse, une sur chacune des deux guitares, une sur les violons, une sur les violon­celles et enfin une sur la voix…

TIKKOU­No­lam­NOEQ
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  • TIKKOU­No­lam­NOEQ00:40
  • TIKKOU­No­lam­SMAR­TEQ00:40

On est certes encore loin d’un mix parfait car il faudrait mieux gérer le bas (notam­ment en coupant les réverbes dans ce registre), calmer un peu la caisse claire et assu­rer un peu plus encore l’as­sise de la voix avec un compres­seur, mais avouez que la propo­si­tion de smart:EQ part dans la bonne direc­tion. Nul doute d’ailleurs qu’en sortant la caisse claire ou le kick du reste de la batte­rie, on parvien­drait à quelque chose de plus abouti encore.

À l’ins­pec­tion de ce qui est fait, on voit bien d’ailleurs comme les diffé­rentes instances travaillent en side­chain les unes avec les autres, avec des courbes plutôt complexes mais qui ne recourent jamais aux coupe-hauts ou coupe-bas. C’est encore là une piste à suivre pour mieux travailler le bas du morceau. Reste un constat indu­bi­table : sans qu’on puisse dire qu’on est rendu après avoir utilisé la fonc­tion auto­ma­tique, on est face à une amélio­ra­tion notable du mix. On pourra ensuite visi­ter chaque instance pour corri­ger telle ou telle courbe, forcer tel trai­te­ment, etc. Bref, on se sent plus guidé dans ce qu’il y a à faire qu’avec un « simple » Pro-Q et force est de consta­ter que les courbes propo­sées par l’EQ de Sonible ne sont jamais aber­rantes comme elles peuvent l’être parfois chez Izoto­pe… 

Rappe­lons-le enfin, le mixage ne réside pas seule­ment dans l’éga­li­sa­tion mais aussi sur quan­ti­tés de choses sur lesquelles smart:eq n’a pas prise : le volume des pistes, leur dyna­mique (et en amont de cela, l’edi­ting), mais aussi leur pan et leur envoi dans un ou plusieurs proces­seurs de réverbe ou de delay… Or, pour l’heure, smart:eq ne commu­nique pas avec smart:comp ou smart:reverb et ne prend pas le pouvoir sur les pan et volumes défi­nis dans la console. De ce fait, nous sommes encore loin d’un mixage auto­ma­tique, au grand dam des fainéants, mais face à un outil qui dégros­sit le travail en s’adap­tant intel­li­gem­ment les outils au contex­te…

smart:future

Car cela ne fait aucun doute : entre la perti­nence des résul­tats propo­sés par les diffé­rents plug-ins du Studio Bundle, les progrès galo­pants de l’IA connec­ti­viste et le fait que Sonible dispose déjà de solides argu­ments en matière de trai­te­ment du spectre et de la dyna­mique en plus d’une excel­lente réverbe, on sent qu’on se rapproche d’une solu­tion globale dans laquelle il suffi­rait de déver­ser ses pistes pour que l’or­di­na­teur commence de les mixer… Il faudrait pour cela que Sonible permette notam­ment de connec­ter sa réverbe à ses EQ au sein d’une inter­face qui permettent de spatia­li­ser graphique­ment les sources. Dès lors, mixer serait moins une affaire de tech­nique que de direc­tion artis­tique, ce qui en effraiera certains mais en ravira d’autre parce que oui, à plus forte raison quand on est un artiste, on n’a pas forcé­ment grand plai­sir à régler un dées­seur ou même un EQ…

Lais­sons toute­fois là ces plans sur la comète pour reve­nir à la réalité de ce Studio Bundle qui s’avère non seule­ment perti­nent à tous les niveaux (il n’y a pas de produit faible dans le lot) et se paye l’au­dace de genti­ment botter les fesses des leaders de marché, le tout pour un prix plutôt attrac­tif, à plus forte raison si vous inves­tis­sez lors des nombreuses périodes de promo­tions. Des défauts ? Si l’on a bien compris qu’il ne s’agit pas ici d’ému­ler telle ou telle vieille gloire des studios des années 60, pas grand-chose… Disons que certains textes sont un peu petits sur les inter­faces cepen­dant que les dalto­niens seront déçus d’ap­prendre qu’on ne peut pas chan­ger les couleurs des inter­faces Strep­sil et qu’au­cun plug n’a fait l’objet d’une loca­li­sa­tion en français. On aime­rait aussi qu’un plug comme smart:eq soit en mesure de récu­pé­rer tout seul comme un grand les noms des pistes dans ses instances, histoire de ne pas avoir à passer par un fasti­dieux renom­mage de toutes ces dernières. En compa­rai­son des bundles concur­rents, sans forcé­ment récla­mer des effets créa­tifs (modu­la­tion, simu d’am­pli, etc.), on pour­rait en outre regret­ter qu’il n’y ait encore rien qui soit dédié au delay ou à la satu­ra­tion. Enfin, l’in­no­va­tion a un prix : il faut accep­ter, comme avec le Spli­tEQ d’Even­tide ou encore le Sooth d’Oak­sound, de se fami­lia­ri­ser avec ces nouveaux outils, de les comprendre pour en tirer le meilleur…

Tout se joue là d’ailleurs pour savoir si smart:EQ pour­rait par exemple rempla­cer votre habi­tuel égali­seur : bien sûr qu’il le peut car il ne lui manque rien fonc­tion­nel­le­ment sur l’es­sen­tiel et qu’il propose des fonc­tions vrai­ment origi­nales. Mais comme les habi­tudes ont la peau dure et qu’on n’a pas forcé­ment le désir d’ap­prendre à se servir d’un nouvel outil quand on veut juste faire de la musique comme on sait la faire depuis des lustres, cette ques­tion sera vrai­ment affaire de tempé­ra­ment et de temps pour chacun.

Conclu­sion

Avec Oaksound, Sound Theory, Waves­fac­tory ou encore Maste­ring the mix, Sonible est sans conteste l’un des plus enthou­sias­mants éditeurs qu’ait connus le petit monde du logi­ciel audio au cours de ces dernières années, se situant sans problème au niveau d’ex­cel­lence d’Izo­tope, Fabfil­ter, Zynap­tiq, Even­tide ou encore Cele­mony.

Au-delà de trai­te­ments irré­pro­chables et d’une ergo­no­mie aux petits oignons, on sent chez les Autri­chiens une vraie volonté de s’ins­pi­rer de ce qui se fait de mieux chez les concur­rents pour aller toujours plus loin, et d’être créa­tifs avec des outils dont on pensait qu’ils ne pour­raient plus gran­de­ment évoluer. De fait, il n’y a pas de produit qui soit dispen­sable dans ce bundle et même certains qui sont de nouvelles réfé­rences dans leurs domaines respec­tifs, comme le smart:limit, le smart:gate ou le smart:deess.

Est-ce que ça vaut son prix ? À 500 euros, indu­bi­ta­ble­ment, sachant que de nombreux bundles moins consé­quents sont propo­sés par l’édi­teur à des prix infé­rieurs et que les promos concer­nant toute ou partie des produits ne sont pas rares. Est-ce que vous en avez pour autant besoin ? C’est à vous de voir sur ce point, sachant qu’il sera chau­de­ment recom­mandé à chacun de télé­char­ger les versions d’éva­lua­tion pour se faire sa propre idée. Dur en tout cas de ne pas décer­ner le plus pres­ti­gieux des Awards à mon sens, celui de l’in­no­va­tion, à Sonible pour l’en­semble de son œuvre, en atten­dant très impa­tiem­ment la suite…

9/10
Award Innovation 2024
Fabrication (?) : Autriche
Points forts
  • Une ergonomie bien pensée dans l’ensemble
  • Et le son qui va avec
  • Pas de produit faible dans le bundle…
  • …et notamment smart:limit, smart:gate et smart:dess, de nouvelles références dans leurs domaines...
  • Pas mal de fonctions innovantes çà et là…
  • …dont le calibrage intelligent des plugs
  • La démarche très intéressante de smart:eq et ses résultats assez probants
  • Les excellents utilitaires true
  • L’originalité de proximityEQ et entropyEQ
  • Le rapport qualité/prix du bundle
Points faibles
  • Des textes souvent un peu trop petits
  • À quand la communication entre smart:eq, smart:comp et smart:reverb au sein d'une interface intuitive ?
  • On veut l’arsenal complet du mixeur et notamment un delay et une saturation !
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.