Pas une année ne passe sans une nouvelle version de Cubase et c’est fort logiquement que nous arrive la v15 du logiciel phare de Steinberg. Une phare susceptible d’éclairer notre nuit ?
Si certaines mises à jour se distinguent par la refonte de tel ou tel grand pan de l’interface ou de telle ou telle fonctionnalité essentielle, il semble bien qu’avec cette quinzième mouture, aucun travail d’envergure n’ait été entrepris sur les grandes fondations du soft (console, piano roll, arrangement) pour se concentrer sur certains outils secondaires. Cela n’empêche pas l’éditeur de nous proposer une nouvelle version du Hub, l’écran accueillant l’utlisateur au démarrage du programme. On dispose ainsi d’un espace réorganisé pour plus de clarté, mais surtout d’une fonction intéressante : la possibilité d’avoir une préécoute audio d’un projet sans l’ouvrir. Et c’est une excellente idée qui fera gagner beaucoup de temps au quotidien, surtout si vous êtes du genre à accumuler les bouts de morceaux et à les affubler de noms ésotériques ou à ne pas les nommer du tout : savoir ce qui se cache derrière Projet127, ou derrière NewIdeaCool12 ne nécessiste ainsi plus qu’on ouvre le projet pour le savoir… Notez le toutefois : s’il est possible d’automatiser la génération de préécoute en sortie de projet, Steinberg n’a pas pensé à nous pondre une moulinette pour faire la chose rétroactivement sur tous nos anciens projets sans qu’on ait à les ouvrir un à un… À bon entendeur !
Passons toutefois sur ce détail pour nous intéresser aux autres nouveautés mises en avant par Steinberg, nombre d’entre elles l’aide à la composition.
Melody maker…

Bref, cette nouveauté en ravira plus d’un même si elle ne servira pas à tout le monde, que cela ne se prête pas à leur genre musical de prédilection, qu’ils n’en éprouvent pas le besoin ou qu’ils disposent déjà d’un outil plus complet comme l’excellent Scaler par exemple…
Un coup de dés…

Ce dernier, au-delà de vous servir pour faire des sons au hasard, s’avèrera très précieux pour donner un côté un peu plus imprévisible, et donc plus humain ou plus analogique, à certains instruments ou parties MIDI. Imaginez qu’on peut ainsi faire finement varier la position du médiator sur le bloc cordes d’un Modobass par exemple, ou encore qu’on peut faire subtilement varier le pitch ou le filtre d’un synthé pour simuler l’instabilité des vieux coucous analogiques…
Voyez d’ailleurs ce que ça donne sur cet exemple où je module légèrement la fréquence de coupure d’un filtre et sa résonnance sur un patch du Writing Room Synths :

- sansmodulateurs00:16
- avecmodulateurs00:16
Ce sont donc là des outils extrêmement intéressant et qui, parce qu’ils peuvent être combinés, agrandissent sensiblement le terrain de jeu de Cubase comme des plug-ins que vous êtes susceptible d’utiliser…
L’effet, rien que l’effet


Du déjà-vu…

L’instrument se veut extrêmement simple et fait immanquablement penser à ce qui sort chez Native depuis quelques temps déjà, à savoir un lecteur de samples flanqué d’un arpégiateur et d’une petite section d’effets avec quelques réglages pour tweaker un peu tout cela…
On aurait tort de râler à l’arrivée d’un nouveau venu, mais on regrettera tout de même son côté très convenu faisant double-emploi avec un Retrologue autrement plus puissant, et la trop grande rusticité de l’instrument : on aurait bien aimer disposer d’une architecture à double lecteur comme chez Native ou UVI par exemple et, soyons fou, de quelques fonctions granulaires peut-être pour rendre la chose un peu plus intéressante. Bref, là encore, même si l’ajout est le bienvenu, il n’est pas certain que ceux qui affectionnent ce genre de sons ou d’outils ne soient pas déjà (mieux) pourvus en la matière…
…à l’inédit…

Et par rapport à un V-Synth ? Disons que sans être vraiment aussi convaincant, la solution de Steinberg jouit d’une parfaite intégration du Cubase : depuis le piano roll, on trace les notes et saisit les textes, et ça chante ! Même si l’on voudrait plus de timbres de voix et toujours plus de réalisme, avouons que c’est un outil très intéressant et fun qui ravira ceux qui chantent trop mal pour se risquer devant un micro… Voilà en tout cas qui est original !

Et pour quelques fonctions de plus
On ne s’attardera pas longtemps sur la possibilité de démixage par STEM, non qu’elle ne soit pas intéressante ni bien réalisée, mais qu’elle soit en tout point semblable à ce que l’on voit chez la concurrence, parce qu’elle est très probablement basée sur les mêmes algos Open Source : loin des prouesses d’un Spectralayers Pro, il faudra donc se contenter ici d’un démixage en quatre STEM : batterie, basse, voix et le reste, ce qui est tout de même fort intéressant, que ce soit pour faire du sampling ou du remix.

Pratique aussi est le nouveau système d’automation, Cubase mémorisant les paramètres que vous touchez sur un instrument ou un effet pour vous afficher ensuite ces derniers : de la sorte, il devient extrêmement rapide de créer plusieurs pistes d’automation sans avoir à jongler avec les menus et faire des allers retours entre la fenêtre d’arrangement et l’interface du plug-in…
Enfin, parmi une foule de petites choses, on évoquera quelques nouveautés notables comme le mixdown rapide ou, tenez-vous bien, la possibilité de passer en plein écran sous Mac : ce n’est pas faute de l’avoir réclamé dans chaque test depuis une dizaine d’années !
