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Test de Abbey Road 60s Drums de Native Instruments - L'abbaye à la baguette

Abbey Road... Un album mythique des Beatles et des studios qui font rêver les musiciens et ingénieurs du son du monde entier. Native instruments joue la carte de la nostalgie en proposant une banque de sons de batterie enregistrée dans le fameux Studio Two d’Abbey Road. Mise au point...

Here comes the drum

 

 

Abbey Road 60s Drums
7,31 mètres de hauteur sous plafond, 11,65 mètres de largeur et 18,35 mètres de longueur pour une surface de 198 mètres carrés et une réver­bé­ra­tion natu­relle de 1,2 seconde. De jolies mensu­ra­tions pour un studio de renom qui accueilli des artistes célèbres comme les Beatles (sans blague ?), (toutou) U2, Oasis (c’est bon, c’est bon), Muse ou encore Radio­head. Côté staff tech­nique, on a aussi vu passer du beau monde et c’est le duo Mirek Stiles (Muse, McCart­ney, Dave Stewart) / Peter Cobbin (U2, Amy Wine­house, Air) qui a été choisi pour enre­gis­trer et produire la banque de sons « Abbey Road 60s Drums » pendant que Ralph Salmins (Elvis Costello, Sheryl Crow, Elton John) s’oc­cupe de marte­ler les fûts.

 

Côté batte­rie, la banque propose deux kits bien évidem­ment vintages. Le premier kit est une batte­rie Gretsch « Round badge White Marine Pearl » du début des années 60 avec des fûts de 24, 13 et 16 pouces. Le deuxième kit est signé Ludwig avec un modèle Holly­wood datant de 1967 (l’an­née de Sgt. Pepper’s !) avec des fûts de 22, 12, 13 et 16 pouces. Comme la mode était d’ailleurs à l’époque de recou­vrir ses toms et sa caisse claire d’un torchon, des samples appliquant cette tech­nique sont dispo­nibles dans la banque, classe !

 

Concer­nant les caisses claires, encore du (vieux) beau monde : une Ludwig Chrome Supra-Phonic 400 de 1966 (l’an­née de Revol­ver !), une Ludwig Wooden Jazz Festi­val de 5 pouces datant de 1966, une Ludwig Maho­gany (acajou) 6,5 pouces de 1959 et une Singer­land Radio King de 5,5 pouces datant de 1964. Pour les cymbales, on retrouve des Zildjian datant des années 60, histoire de rester cohé­rent.

 

Voyons main­te­nant du côté du maté­riel d’en­re­gis­tre­ment…

 

Maxwell’s Silver Mixer

 

 

Abbey Road 60s Drums
Évidem­ment, on reste dans la même philo­so­phie vintage du côté de la control room. Ainsi, la Gretsch a été enre­gis­trée dans une table de mixage REDD.17 datant de 1958, avec des amplis à lampes Siemens V72, rien que ça. Afin d’avoir LE son 60’s, les micros overhead et kick out (placé à l’ex­té­rieur de la grosse caisse) ont été enre­gis­trés dans un 4 pistes Studer J34 à bande 1 pouce datant de 1964, le même qui fut utilisé dans les studios Abbey Road à partir de 1965. Un preset n’uti­li­sant que ces deux micros est d’ailleurs dispo­nible, son « vintage » garanti !

 

La Ludwig a été enre­gis­trée avec une table de mixage EMI TG mkII, une des premières à tran­sis­tors, qui remplaça la REDD à partir de 1967. Les 8 voies de la console sont ensuite envoyées dans un Studer 8 pistes à bande 1 pouce. Enfin, pour conver­tir tout ça en numé­rique, l’équipe a utilisé une inter­face Prism ADA-8. Large­ment de quoi épater la gale­rie, donc.

 

 

Abbey Road 60s Drums

Pour les micros, on retrouve aussi du lourd. Pour la Gretsch : des STC 4038 et 4033 pour les overhead et le kick out, deux Neumann KM56 pour le char­ley et le dessous de la caisse claire, un AKG D 20 pour l’in­té­rieur de la grosse caisse, des AKG D19 pour le dessus de la caisse claire et les toms et deux Neumann U 47 placés en retrait pour la room.

 

Pour la Ludwig on a : des AKG D19 pour l’ove­rhead mono, le dessus de la caisse claire et les toms, un Sony C-38 A pour le kick out, des Neuman KM 56 pour les overhead stéréo, le dessous de la caisse claire et le char­ley, un AKG D20 pour l’in­té­rieur de la grosse caisse et deux U 47 pour la room. Du vintage de haut vol et aucun compro­mis !

 

Passons main­te­nant à l’ins­tal­la­tion du soft.

 

She Came in Through the Kontakt Window

 

Abbey Road 60s Drums
Abbey Road 60’s Drums pèse 6,3 Go (plus de 29 000 samples en 24 bit / 44,1 kHz et compres­sés en loss­less), est compa­tible avec Kontakt 4, mais Kontakt Player est livré pour les malheu­reux ne dispo­sant pas du logi­ciel de Native Instru­ments. L’ins­tal­la­tion se fait sans mal et au bout de quelques minutes la banque est dispo­nible direc­te­ment au sein de Kontakt 4. Pour chacun des deux kits de batte­rie (Early 60s pour la Gretsch et Late 60s pour la Ludwig), Native nous a concocté 3 patchs : un Full (413 Mo d’oc­cu­pa­tion mémoire pour la Early et 560 Mo pour la Late), un Lite (146 et 192 Mo) et un Vintage n’uti­li­sant que deux micros pour un son très 60’s (71 et 186 Mo).

 

Une fois le patch chargé, on retrouve une inter­face repré­sen­tant la batte­rie à la manière d’un EZ Drum­mer. Le fait de cliquer sur un élément joue un échan­tillon pour un rapide coup d’oreille et fait appa­raitre quelques para­mètres : il sera en effet possible de régler la hauteur du sample via le potard « Tune », mais aussi le niveau de l’élé­ment dans les overhead et la room. Au niveau de l’en­ve­loppe, on retrouve les réglages « attack », « hold » et « decay », de quoi modi­fier l’at­taque et la réso­nance de chaque élément de la batte­rie : on pourra ainsi rapi­de­ment « mater » le son ou au contraire le lais­ser réson­ner. Enfin, il sera possible de modi­fier la drum map via le MIDI Learn ou avec sa petite souris.

 

 

Abbey Road 60s Drums
Deux autres pages sont dispo­nibles, dont une « mixer » repré­sen­tant une table de mixage « Old School » ressem­blant à celle utili­sée pour l’en­re­gis­tre­ment. On pourra régler le niveau, la pano­ra­mique, mettre en mute ou solo pour chaque voie et ensuite assi­gner ces dernières à une sortie de Kontakt. Pour les Overhead et Room stéréo, il sera possible d’élar­gir l’image stéréo via un trai­te­ment interne de Kontakt ou au contraire de la rétré­cir jusqu’à arri­ver à un signal mono. Rien à redire sur cette table de mixage, c’est complet et simple d’uti­li­sa­tion. Il sera évidem­ment possible de router chaque voie de la table de mixage vers votre séquen­ceur afin d’uti­li­ser ce dernier pour mixer et rajou­ter des effets.

 

Enfin, la page option permet­tra de régler quelques para­mètres comme le Key Range, autre­ment dit la tessi­ture, de votre contrô­leur MIDI, mais aussi la courbe de vélo­cité afin que le soft s’adapte à votre contrô­leur. Le poten­tio­mètre Vel->Vol permet­tra de régler le niveau du sample par rapport à  sa vélo­cité et les valeurs « range » limi­te­ront le jeu à certaines valeurs. Un potard « Snare Mic Bleed » règlera la repisse de la grosse caisse et des toms dans le micro situé sous la caisse claire, à l’uti­li­sa­teur de juger s’il veut garder la garder ou pas. Il sera aussi possible de trans­po­ser les notes d’un demi-ton ou d’une octave et d’hu­ma­ni­ser le jeu grâce à 5 potards : volume, velo­city, time, pitch et EQ. Chaque para­mètre sera plus ou moins aléa­toire suivant la valeur choi­sie. Petite finesse agréable : il sera possible de n’af­fec­ter l’hu­ma­ni­zer qu’aux micros overhead et room pour un rendu plus subtil, inté­res­sant !

 

Un seul petit regret, aucun fichier MIDI n’est fourni avec la banque de son, ce qui est un peu dommage. On aurait aimé avoir quelques points de départ et quelques exemples de program­ma­tion…

 

Et côté arti­cu­la­tions, qu’avons-nous ?

 

You Never Give Me Your Char­ley

 

 

Abbey Road 60s Drums

Tout d’abord, sachez que la banque présente jusqu’à 30 couches de vélo­cité pour une seule arti­cu­la­tion. De plus, il existe jusqu’à 6 varia­tions pour une seule et même vélo­cité afin d’évi­ter au maxi­mum « l’ef­fet mitraillette ». Ajou­tez à cela toute une série d’ar­ti­cu­la­tions pour chaque élément et vous obtien­drez une batte­rie virtuelle pouvant retrans­crire une bonne partir des nuances de jeu tout en gommant le plus possible le senti­ment d’avoir un batteur-termi­na­tor.

 

Pour la grosse caisse, on dispose de deux types de battes, une en feutre et une en caou­tchouc. La caisse claire a quant à elle le plus grand nombre d’ar­ti­cu­la­tions avec la main droite ou la main gauche frap­pant au centre ou légè­re­ment désaxé. Une note est attri­buée à l’al­ter­nance main droite/main gauche afin de pouvoir enchai­ner rapi­de­ment les frappes sans avec le senti­ment de déjà entendu. On retrouve évidem­ment le rimshot (frappe en partie sur le cerclage), le sides­tick (un coup de baguette sur le côté de la caisse claire), le flam (les deux mains enchai­nées très rapi­de­ment), le roll (roule­ment), Wires Off (coup sans le timbre situé sous la caisse claire) et enfin Rim Only (un coup sur le cerclage seule­ment).

 

 

Abbey Road 60s Drums
Le char­ley n’est pas de mise avec pas moins de 17 arti­cu­la­tions ! On a la possi­bi­lité de le fermer complè­te­ment (serré ou pas), de l’ou­vrir de moitié, d’un quart ou de trois quarts, de taper sur le pied du char­ley, et tout cela avec la main gauche ou la main droite. Tout comme la caisse claire, une note alter­nera les deux mains. Pour couron­ner le tout, il sera possible d’as­si­gner un contrô­leur (modw­heel ou foots­witch) à l’ou­ver­ture du char­ley, cool !

 

Les toms disposent aussi de la main droite, de la main gauche et de l’al­ter­nance. On pourra faire un rimshot et taper unique­ment sur le cerclage. Chaque cymbale possède quatre arti­cu­la­tions : coup sur la cloche, sur le bord, avec la pointe de la baguette et la possi­bi­lité d’étouf­fer la cymbale avec la main. En bonus, on retrouve le tambou­rin (secousse et coup), le claque­ment de main (solo ou en groupe) et le coup de baguette.

 

La Ludwig possède une arti­cu­la­tion supplé­men­taire pour la caisse claire et les toms, la fameuse Towel, ou le batteur recouvre la peau d’un torchon afin d’ob­te­nir un son plus mat et assez carac­té­ris­tique.

 

Pas grand chose à redire devant cette longue liste d’ar­ti­cu­la­tions, c’est vrai­ment très complet.

 

 

Sound King

 

Abbey Road 60s Drums
Vu les carac­té­ris­tiques et le maté­riel utilisé pour enre­gis­trer cette banque de sons, on pouvait s’at­tendre à quelque chose de gran­diose et c’est le cas avec des sons alliant carac­tère et réalisme. Il est aisé de gommer l’as­pect robo­tique des program­ma­tions avec les fonc­tions « rando­mize » et les nombreuses arti­cu­la­tions. Les diffé­rentes couches de vélo­cité sont suffi­santes pour un jeu tout en finesse. Les sons sont propres tout en étant vintages et les presets n’uti­li­sant que deux micros sont tout à fait dans l’es­prit de la banque. Car ne nous y trom­pons pas, cette banque de sons est très parti­cu­lière et s’adresse à un certain public de nostal­giques, même si certains n’ont pas connu cette période! Elle ne se veut pas aussi poly­va­lente que certaines de ses concur­rentes, mais le concept est tout autre. Abbey Road 60s Drums offre un son, une couleur, reflet d’une époque dorée que certains vénèrent, mais qui laisse d’autres indif­fé­rents. Bien entendu, rien ne vous empêche de tritu­rer les sons dans tous les sens ou d’uti­li­ser cette banque dans une produc­tion hip-hop afin de sortir du carcan sixties. Mais trêve de bla-bla, voici quelques exemples audio, en plus des sons dispo­nibles sur le site de Native Instru­ments.

Gretsch :

early
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  • early00:14
  • early direct00:14
  • early overhead00:14
  • early room00:14
  • early snare 200:14
  • early vintage00:14


Ludwig :

late
00:0000:14
  • late00:14
  • late snare 200:14
  • late vintage00:14
  • late towel00:14
  • late direct00:14
  • late overhead00:14
  • late room00:14


Cymbales

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Montée caisse claire sans rando­mize

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Montée caisse claire avec rando­mize

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Char­ley

 

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Jeu sur un seul tom avec main gauche et main droite

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Dispute chez les Gipsy Kings

 

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And in the end…

Cette biblio­thèque de sons de batte­rie a de quoi réjouir les amou­reux d’Ab­bey Road, voir des 60s en règle géné­rale. Le nombre de kits est certes restreint, mais de qualité, et le maté­riel utilisé à de quoi faire pâlir la plupart des ingé­nieurs du son. Les arti­cu­la­tions sont nombreuses et permettent de faire vivre la batte­rie virtuelle comme il se doit. Même si la poly­va­lence n’est pas forcé­ment de mise avec Abbey Road 60s Drums, il pour­rait être inté­res­sant d’en­tendre ces sons de batte­rie dans un contexte inat­tendu, au lecteur de faire marcher son imagi­na­tion. Reste que pour 99€, en télé­char­ge­ment ou en DVD, on dispose d’un petit morceau du fameux studio, on aurait tort de s’en priver.

 

 

  • Un studio mytho­lo­gique
  • Deux kits de batte­rie légen­daires
  • Du maté­riel audio vintage mythique
  • Un son, une époque
  • Nombre d’ar­ti­cu­la­tions
  • Prix raison­nable
  • Rando­mize effi­cace

 

  • Char­ge­ment un peu long pour les banques Full
  • Poly­va­lence limi­tée
  • Pas de fichiers MIDI
  • On aurait aimé avoir Ringo en guest star !

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