Abbey Road... Un album mythique des Beatles et des studios qui font rêver les musiciens et ingénieurs du son du monde entier. Native instruments joue la carte de la nostalgie en proposant une banque de sons de batterie enregistrée dans le fameux Studio Two d’Abbey Road. Mise au point...
Here comes the drum
Côté batterie, la banque propose deux kits bien évidemment vintages. Le premier kit est une batterie Gretsch « Round badge White Marine Pearl » du début des années 60 avec des fûts de 24, 13 et 16 pouces. Le deuxième kit est signé Ludwig avec un modèle Hollywood datant de 1967 (l’année de Sgt. Pepper’s !) avec des fûts de 22, 12, 13 et 16 pouces. Comme la mode était d’ailleurs à l’époque de recouvrir ses toms et sa caisse claire d’un torchon, des samples appliquant cette technique sont disponibles dans la banque, classe !
Concernant les caisses claires, encore du (vieux) beau monde : une Ludwig Chrome Supra-Phonic 400 de 1966 (l’année de Revolver !), une Ludwig Wooden Jazz Festival de 5 pouces datant de 1966, une Ludwig Mahogany (acajou) 6,5 pouces de 1959 et une Singerland Radio King de 5,5 pouces datant de 1964. Pour les cymbales, on retrouve des Zildjian datant des années 60, histoire de rester cohérent.
Voyons maintenant du côté du matériel d’enregistrement…
Maxwell’s Silver Mixer
La Ludwig a été enregistrée avec une table de mixage EMI TG mkII, une des premières à transistors, qui remplaça la REDD à partir de 1967. Les 8 voies de la console sont ensuite envoyées dans un Studer 8 pistes à bande 1 pouce. Enfin, pour convertir tout ça en numérique, l’équipe a utilisé une interface Prism ADA-8. Largement de quoi épater la galerie, donc.
Pour la Ludwig on a : des AKG D19 pour l’overhead mono, le dessus de la caisse claire et les toms, un Sony C-38 A pour le kick out, des Neuman KM 56 pour les overhead stéréo, le dessous de la caisse claire et le charley, un AKG D20 pour l’intérieur de la grosse caisse et deux U 47 pour la room. Du vintage de haut vol et aucun compromis !
Passons maintenant à l’installation du soft.
She Came in Through the Kontakt Window
Une fois le patch chargé, on retrouve une interface représentant la batterie à la manière d’un EZ Drummer. Le fait de cliquer sur un élément joue un échantillon pour un rapide coup d’oreille et fait apparaitre quelques paramètres : il sera en effet possible de régler la hauteur du sample via le potard « Tune », mais aussi le niveau de l’élément dans les overhead et la room. Au niveau de l’enveloppe, on retrouve les réglages « attack », « hold » et « decay », de quoi modifier l’attaque et la résonance de chaque élément de la batterie : on pourra ainsi rapidement « mater » le son ou au contraire le laisser résonner. Enfin, il sera possible de modifier la drum map via le MIDI Learn ou avec sa petite souris.
Enfin, la page option permettra de régler quelques paramètres comme le Key Range, autrement dit la tessiture, de votre contrôleur MIDI, mais aussi la courbe de vélocité afin que le soft s’adapte à votre contrôleur. Le potentiomètre Vel->Vol permettra de régler le niveau du sample par rapport à sa vélocité et les valeurs « range » limiteront le jeu à certaines valeurs. Un potard « Snare Mic Bleed » règlera la repisse de la grosse caisse et des toms dans le micro situé sous la caisse claire, à l’utilisateur de juger s’il veut garder la garder ou pas. Il sera aussi possible de transposer les notes d’un demi-ton ou d’une octave et d’humaniser le jeu grâce à 5 potards : volume, velocity, time, pitch et EQ. Chaque paramètre sera plus ou moins aléatoire suivant la valeur choisie. Petite finesse agréable : il sera possible de n’affecter l’humanizer qu’aux micros overhead et room pour un rendu plus subtil, intéressant !
Un seul petit regret, aucun fichier MIDI n’est fourni avec la banque de son, ce qui est un peu dommage. On aurait aimé avoir quelques points de départ et quelques exemples de programmation…
Et côté articulations, qu’avons-nous ?
You Never Give Me Your Charley
Pour la grosse caisse, on dispose de deux types de battes, une en feutre et une en caoutchouc. La caisse claire a quant à elle le plus grand nombre d’articulations avec la main droite ou la main gauche frappant au centre ou légèrement désaxé. Une note est attribuée à l’alternance main droite/main gauche afin de pouvoir enchainer rapidement les frappes sans avec le sentiment de déjà entendu. On retrouve évidemment le rimshot (frappe en partie sur le cerclage), le sidestick (un coup de baguette sur le côté de la caisse claire), le flam (les deux mains enchainées très rapidement), le roll (roulement), Wires Off (coup sans le timbre situé sous la caisse claire) et enfin Rim Only (un coup sur le cerclage seulement).
Les toms disposent aussi de la main droite, de la main gauche et de l’alternance. On pourra faire un rimshot et taper uniquement sur le cerclage. Chaque cymbale possède quatre articulations : coup sur la cloche, sur le bord, avec la pointe de la baguette et la possibilité d’étouffer la cymbale avec la main. En bonus, on retrouve le tambourin (secousse et coup), le claquement de main (solo ou en groupe) et le coup de baguette.
La Ludwig possède une articulation supplémentaire pour la caisse claire et les toms, la fameuse Towel, ou le batteur recouvre la peau d’un torchon afin d’obtenir un son plus mat et assez caractéristique.
Pas grand chose à redire devant cette longue liste d’articulations, c’est vraiment très complet.
Sound King
Gretsch :
- early00:14
- early direct00:14
- early overhead00:14
- early room00:14
- early snare 200:14
- early vintage00:14
Ludwig :
- late00:14
- late snare 200:14
- late vintage00:14
- late towel00:14
- late direct00:14
- late overhead00:14
- late room00:14
Cymbales
Montée caisse claire sans randomize
Montée caisse claire avec randomize
Charley
Jeu sur un seul tom avec main gauche et main droite
Dispute chez les Gipsy Kings
And in the end…
Cette bibliothèque de sons de batterie a de quoi réjouir les amoureux d’Abbey Road, voir des 60s en règle générale. Le nombre de kits est certes restreint, mais de qualité, et le matériel utilisé à de quoi faire pâlir la plupart des ingénieurs du son. Les articulations sont nombreuses et permettent de faire vivre la batterie virtuelle comme il se doit. Même si la polyvalence n’est pas forcément de mise avec Abbey Road 60s Drums, il pourrait être intéressant d’entendre ces sons de batterie dans un contexte inattendu, au lecteur de faire marcher son imagination. Reste que pour 99€, en téléchargement ou en DVD, on dispose d’un petit morceau du fameux studio, on aurait tort de s’en priver.
- Un studio mythologique
- Deux kits de batterie légendaires
- Du matériel audio vintage mythique
- Un son, une époque
- Nombre d’articulations
- Prix raisonnable
- Randomize efficace
- Chargement un peu long pour les banques Full
- Polyvalence limitée
- Pas de fichiers MIDI
- On aurait aimé avoir Ringo en guest star !