Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
7 réactions

Test de la Venue DI de L.R. Baggs - D.I. of the tiger !

Pour se faire entendre sur scène, les guitaristes acoustiques ont plusieurs choix : soit placer un micro devant leur guitare, ce qui peut se révéler satisfaisant sur le plan sonore, mais peu pratique, soit s’équiper d’un instrument électro-acoustique, autrement dit d’un instrument acoustique muni d’un transducteur. Le musicien devra alors se munir d’un préampli, d’un accordeur, d’un égaliseur et d’une DI si l’instrument et le système de diffusion ne sont pas équipés en conséquence. C’est ce que nous propose aujourd’hui L.R. Baggs avec la pédale «4-en-1» Venue.

 

Venue DI
Pour « élec­tri­fier » une guitare acous­tique, on doit utili­ser un trans­duc­teur afin de trans­for­mer l’éner­gie acous­tique (les cordes qui vibrent et la caisse qui résonne) en éner­gie élec­trique (signal dans le câble sortant de la guitare). Pour faire ce boulot, il existe plusieurs types de trans­duc­teurs : du piézo au magné­tique en passant par le micro­phone, tous passifs ou actifs. Chacun a un son bien typique, qui plaira ou non, avec ses avan­tages et ses incon­vé­nients : un son plus ou moins natu­rel, élec­trique et une sensi­bi­lité aux larsens plus ou moins grande. Quoi qu’il en soit, certains systèmes passifs peuvent néces­si­ter un préam­pli, dont le rôle sera d’am­pli­fier le signal un peu trop faiblard dans certains cas. Sur scène, il peut-être utile d’uti­li­ser une boite de direct (« D.I. » en anglais, pronon­cez « dit aille » même si vous n’avez pas mal), dont le rôle sera d’adap­ter l’im­pé­dance du signal sortant de l’ins­tru­ment et de le symé­tri­ser afin d’at­taquer direc­te­ment l’en­trée micro d’une console. La sortie se fera en XLR et l’ont pourra tirer des mètres de câbles sans trop de pertes, ce qui est très utile sur scène. Enfin, il pourra être aussi utile d’ef­fec­tuer une correc­tion via un égali­seur externe, car sur certaines guitares, l’éga­li­seur inté­gré peut se révé­ler insuf­fi­sant voir absent.
La Venue propose tout ça à la fois, une DI, un égali­seur, un préam­pli et un accor­deur dans une seule pédale. Serait-ce l’ou­til ultime pour guita­riste acous­tique ? C’est ce que nous allons voir…


Au débal­lage


Venue DI
Après avoir éven­tré le carton, on se retrouve face à grosse pédale, pesant 1 kilo et avec des dimen­sions de 19,6 × 19,05 × 3,81 cm. Le boitier est en métal et paraît très costaud. Les deux foots­witchs « claquent » très bien et sont robustes, tandis que les poten­tio­mètres en plas­tique caou­tchou­teux inspirent confiance et semblent d’une taille idéale. Le poids de l’en­gin asso­cié aux patins situés sous la coque permet à la Venue de bien tenir en place, chose impor­tante en concert. À noter que la pédale est livrée dans une sacoche de trans­port solide et très pratique. Ya pas à dire, c’est du très bon maté­riel et les gars de L.R. Baggs ont eu en plus le bon goût d’uti­li­ser des couleurs classes (bronze et marron). Concer­nant l’ali­men­ta­tion, la Venue pourra être utili­sée avec une pile (9 volts) ou avec un bloc secteur non fourni. Le construc­teur promet une auto­no­mie de 40 heures, de quoi faire quelques concerts donc.
Au niveau de la connec­tique, elle est très simple : on dispose d’une entrée instru­ment haute impé­dance (10 M ohms), d’une sortie ligne en jack asymé­trique 200 ohms et d’une sortie DI 600 ohms avec trans­for­ma­teur sur XLR symé­trique, le niveau sera de 0 dBu. Cette dernière dispose d’un ground lift afin de préve­nir des problèmes de boucle de masse. Vous pour­rez donc attaquer à peu près n’im­porte quoi, ampli de guitare, console, etc., ce qui est un très bon point. On retrouve aussi une boucle d’ef­fets, avec envoi et un retour en jack 6,35 mm (600 ohms en sortie et 80 kohms en entrée), cela vous permet­tra de bran­cher, au hasard, votre pédale de réverbe ou de chorus préfé­rée.
Après avoir fait le tour des connec­teurs, voyons les fonc­tions de la pédale.

 

Des potards et des switchs


Venue DI
Commençons par les deux switchs. Le premier permet de couper la sortie de la Venue et d’en­clen­cher par la même occa­sion l’ac­cor­deur inté­gré. Ce dernier dispose d’un grand affi­chage lumi­neux indiquant le nom de la note jouée et offre une bonne préci­sion via le rond de LEDs encer­clant l’af­fi­chage à sept segments. Le foots­witch de gauche permet quant à lui d’en­clen­cher le boost, allant jusqu’à +9 dB, et réglable au dos de l’ap­pa­reil via un potard volon­tai­re­ment peu acces­sible. Cela permet­tra de monter le volume lors d’un solo ou de compen­ser lorsque le guita­riste change de style de jeu (passer des doigts au média­tor par exemple). Il est à noter que le boost se situe après le petit vumètre, il convien­dra donc de véri­fier direc­te­ment sur la table de mixage que l’on ne sature pas même avec le boost enclen­ché. Chaque foots­witch dispose d’une LED asso­ciée affi­chant l’état on/off.

La première chose à faire est de bran­cher votre guitare et de régler le gain d’en­trée. Pour cela, vous dispo­sez d’un potard de gain et d’un petit vumètre permet­tant de faire un rapide réglage. Il est conseillé de ne faire cligno­ter que rare­ment la dernière LED rouge sous peine de satu­ra­tion. Le gain du préam­pli va de –12 à +26 dB et l’en­trée instru­ment accepte des niveaux allant de –25 dBv à +1,8 dBv, les instru­ments actifs et passifs sont donc les bien­ve­nus. À noter qu’un switch « bat check » permet­tra de véri­fier le niveau de la pile via le petit vumètre, pratique et bien pensé. Une autre LED confir­mera la mise sous tension de l’ap­pa­reil, qui sera effec­tive dès qu’un jack sera bran­ché sur l’en­trée instru­ment.

 

Venue DI
L’éga­li­seur inté­gré est un 5 bandes dont 2 para­mé­triques. On retrouve un potard « bass » (+/- 12dB à 90 Hz), un « low mid » (+/- 12dB de 100 à 500 Hz), un « hi mid » (+/- 12dB de 500Hz à 2,8 kHz), un « presence » (+/- 12dB à 3kHz) et un « treble » (+/- 12dB à 10 kHz). On a donc un correc­teur complet et adapté à l’ins­tru­ment, rien à redire de ce côté là. En plus de l’éga­li­seur, on trouve un potard notch permet­tant de lutter contre les larsens avec un filtre passe-bande de –21dB allant de 60 à 320 Hz avec une pente de 1/8 d’oc­tave. Cette fonc­tion peut se révé­ler très pratique en live, voir sauver des vies ! Certaines guitares élec­tro-acous­tiques sont en effet assez sensibles aux larsens : rien de tel pour gâcher la fête qu’un public avec les oreilles qui saignent. Ensuite, on retrouve un switch « phase » permet­tant d’in­ver­ser la pola­rité du signal. Sur scène, essayez les deux phases, l’une sonnera mieux et sera moins sensible aux larsens. La guitare est en phase avec la sortie de la Venue quand le switch est en posi­tion « relâ­chée » et en oppo­si­tion quand le bouton est enfoncé. Le réglage dépen­dra de votre posi­tion et de la posi­tion des enceintes. Sachez que la phase change à peu près tous les 1/1,5 mètres. Enfin, le bouton de volume n’af­fec­tera que la sortie asymé­trique en jack 6,35 mm, la sortie XLR restant imper­tur­bable.

Il ne reste plus qu’à bran­cher la bête !


Joue petite guitare !

 

La Venue a été testée avec une guitare élec­tro-acous­tique Taka­mine EN-10 munie d’un trans­duc­teur piézo. Elle possède un préam­pli, un égali­seur trois bandes et une sortie jack 6,35mm asymé­trique. Cette guitare est de type entrée de gamme chez Taka­mine et a un son piézo assez typique, avec tout ce que cela implique!
Venue DI
Tout d’abord, il a fallu régler le gain en entrée. Pous­ser le potard jusqu’au tiers de sa course suffira en ce qui concerne la Taka­mine, ce qui démontre que la Venue en a dans le ventre et au pire, un boost de 9 dB pourra être enclen­ché pour les instru­ments vrai­ment faiblards. La sortie XLR a été utili­sée pour rentrer direc­te­ment dans la carte son. Une première capture sans utili­ser l’éga­li­seur, puis avec une petite correc­tion. Le 5 bandes s’est révélé doux et musi­cal, et a permis d’éga­li­ser le son faci­le­ment. Il sera possible de pous­ser les réglages sans rendre le son hideux et agres­sif, un bon point. De plus, aucun souffle impor­tant n’a été détecté prove­nant de l’EQ ou du préam­pli. Nous avons pris un malin plai­sir à provoquer un larsen et le filtre Notch s’est révélé effi­cace et à permis d’éli­mi­ner cette maudite fréquence qui tour­nait autour des 155 Hz.

Afin de vous rendre compte, voici la guitare direc­te­ment dans l’en­trée instru­ment de la carte son, la guitare passant dans la Venue sans correc­tion puis la guitare passant dans la Venue avec une correc­tion.

 

00:0000:00
00:0000:00
00:0000:00

 

Sans faire pour autant des miracles, la Venue permet d’ap­por­ter les correc­tions néces­saires sur cette petite Taka­mine d’en­trée de gamme. La pédale respecte l’ins­tru­ment et ne colore pas exces­si­ve­ment le son de la guitare. L.R. Baggs n’en est pas à son coup d’es­sai concer­nant l’am­pli­fi­ca­tion de guitare acous­tique et le prouve avec cette Venue, un outil deve­nant rapi­de­ment néces­saire pour tout guita­riste élec­tro-acous­tique se produi­sant sur scène.

Conclu­sion

Pour moins de 350€, L.R. Baggs propose une pédale 4-en-1 regrou­pant l’es­sen­tiel des besoins d’un guita­riste élec­tro-acous­tique. Cette super DI intègre un bon accor­deur, un égali­seur de qualité, un filtre anti-larsen et un très bon préam­pli. La construc­tion de qualité donne confiance et la qualité sonore est sans faille. Ce petit couteau suisse pourra vite se révé­ler indis­pen­sable sur scène et deve­nir la pierre angu­laire d’un pedal board élec­tro-acous­tique. Le prix peut paraitre un peu exces­sif, mais si l’on addi­tionne les prix d’un DI active, d’un accor­deur et d’un égali­seur (tous de qualité évidem­ment), le choix est vite fait.

 

  • L’es­sen­tiel pour la guitare élec­tro-acous­tique
  • Préam­pli de qualité
  • Égali­seur 5 bandes effi­cace et musi­cal
  • Notch anti-larsen utile
  • Sortie XLR et Jack 6,35 mm
  • Accor­deur lisible et fonc­tion­nel
  • Boost 9 dB
  • Inver­seur de phase
  • Robuste et design
  • Boucle d’ef­fet

 

  • 1 kilo sur la balance
  • Taille rela­ti­ve­ment impo­sante
  • Vumètre en entrée un peu petit
  • 350 € à débour­ser, mais c’est justi­fié

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre