Le Bandit est un combo à transistors de la marque américaine Peavey. Il a connu plusieurs évolutions au fil des années, il est d’ailleurs toujours intégré au catalogue de la marque. Au NAMM dernier, Peavey a présenté une série de préamplis au format pédale reprenant les circuits de ses amplis les plus iconiques. Le Bandit n’y a pas échappé et c’est la version Teal Stripe produite entre 1988 et 1995 que le fabricant a choisi de rééditer dans un format compact à placer directement sur son Pedalboard.

Présentation du Bandit Supreme Teal Stripe : une réédition fidèle en format pédale
En 1988, le nouveau Bandit présenté par Peavey intégrait pas mal de nouveautés. Sa puissance avait été augmentée à 80 Watts et l’ampli était proposé avec deux haut-parleurs au choix : le Peavey Scorpion ou le tout nouveau Peavey Sheffield. D’autres innovations techniques, plus tard rassemblées sous le nom « TransTube », permettent notamment à l’ampli à transistors de se comporter davantage comme un ampli à lampes. Cette version sortie en 1988 est connue de nos jours sous le pseudonyme « Teal Stripe Bandit » à cause d’une bande horizontale bleue située sous la rangée de potentiomètres. Elle est la préférée des fans du Bandit, raison pour laquelle Peavey l’a choisie pour cette réédition au format pédale.
Pour une grosse dynamique et un fonctionnement très silencieux, la tension de fonctionnement de la pédale est portée à 18 volts en interne. Le Bandit Supreme Teal Stripe Preamp profite en effet d’une alimentation interne bipolaire qui fonctionne à 18 Volts. Comme sur les autres pédales de préampli de la série Legacy PreAmp de Peavey, les différentes fiches sont disposées sur le dessus. On y retrouve les embases Jack IN et OUT ainsi que la fiche d’alimentation en 9 Volts centre négatif. Le signal fourni par la sortie de la pédale peut attaquer un ampli de puissance, l’entrée Return d’un ampli, une table de mixage, l’entrée d’une interface audio, mais aussi l’entrée d’un ampli. Attention cependant, elle ne possède pas de simulation de HP, ce qui est dommage. Après avoir installé le Bandit Supreme Teal Stripe Preamp en fin de chaîne de mon Pedalboard, je commence le test.
Un son de brigand : prise en main et test sonore du préampli Bandit Teal Stripe
Pour ce test, j’ai connecté la sortie de la pédale à l’entrée Return du Peavey Decade Too, lui-même connecté à mon enceinte V112 signée Victory. Dès les premières notes jouées, j’ai été surpris par l’énorme dynamique générée par la pédale. Avec tous les réglages à midi et une guitare équipée de micros humbuckers, on obtient déjà un crunch assez costaud avec un grain assez rugueux. Cependant, en ne variant que très légèrement l’intensité de l’attaque, on obtient une sonorité différente. Le circuit réagit à la moindre sollicitation et à la moindre variation de jeu, c’est très chouette. Malgré un caractère sonore assez affirmé qui rappelle immédiatement celui de l’ampli Bandit 112, le son est suffisamment transparent pour laisser la personnalité de la guitare qu’on utilise s’affirmer. J’ai obtenu des résultats très différents avec mes deux guitares, Fender Telecaster d’un côté et Jackson Scott Ian King V de l’autre. La pédale s’est très bien entendue avec ses consœurs, en l’occurrence une MXR Analog Chorus.

- Telecaster – Edge of Breakup EQ Tweak02:42
- King V – Crunch EQ Tweak02:06
- Telecaster – Edge of Breakup CHORUS00:57
L’égalisation active est très puissante et permet de sculpter le son avec précision. La qualité de fabrication est au rendez-vous, chaque élément est bien à sa place et les potentiomètres exercent une bonne résistance. C’est une bonne chose, le réglage Superstat (gain) étant très sensible. Ce réglage contrôle le taux de saturation du circuit, une simulation de saturation à lampes obtenue grâce à un agencement de Soft Clipping. Comme sur l’ampli original, le son est agréable à écouter, et les sensations de jeu sont au rendez-vous. Bien que la pédale ne reprenne qu’un seul canal de l’ampli, le canal Lead, elle est assez polyvalente, notamment grâce à la longue course du potentiomètre Supersat. On peut passer d’un son edge of breakup à une grosse distorsion sur simple rotation de ce réglage. L’action du switch Shift qui change la fréquence médium est plus évidente quand on utilise une guitare équipée de humbuckers comme on peut l’entendre dans les extraits audio qui accompagnent ce test.

- Telecaster – Gain Midi – SHIFT01:21
- King V – Gain Midi – SHIFT00:49
- Telecaster – Gain Midi – GAIN01:03
- King V – Gain Midi – GAIN00:52
- Telecaster – Max Gain (no switches) – Dynamics01:47
- King V – Max Gain avec switch GAIN00:52
- King V – Max Gain (no switches) – Dynamics01:33
J’augmente la saturation et en profite pour enclencher le switch Gain. Il augmente énormément le niveau d’entrée de la pédale, mais le son reste toujours droit et resserré dans les basses (selon la position du réglage Bottom). Le jeu avec la paume de la main pour étouffer les cordes est bien sec et ne bave pas. Par sa polyvalence, le Bandit Supreme Teal Stripe Preamp excelle dans pas mal de styles, du Blues Rock au Thrash Metal en passant par le Hard Rock. Les résultats peuvent être très différents d’une guitare à l’autre, ce qui est très sympa. Seule une sortie casque manque selon moi à l’appel, elle permettait d’utiliser le préampli comme solution très compacte pour travailler en silence.
FAQ
Quel est le lien entre ce préampli et l’ampli Peavey Bandit 112 ?
La pédale reprend fidèlement le circuit du canal Lead du Bandit Teal Stripe, célèbre version du Bandit produite entre 1988 et 1995.
Est-ce que le Bandit Supreme Teal Stripe Preamp peut être utilisé sans ampli ?
Oui, mais il ne dispose ni de sortie casque ni de simulation de haut-parleur, ce qui limite son usage direct en enregistrement ou au casque.
Est-ce que la pédale est polyvalente ?
Oui. Grâce à son égalisation active et sa large plage de gain, elle peut convenir à des styles allant du Blues au Metal.
D’où provient cette pédale ?
Contrairement à l’ampli original fabriqué aux États-Unis, cette version pédale est produite à Taïwan.
Faut-il une alimentation spéciale ?
Elle fonctionne avec une alimentation standard 9V (centre négatif), mais convertit en interne à 18V pour plus de dynamique.
Caractéristiques techniques
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Format : pédale de préampli mono canal (canal Lead)
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Origine : fabriqué à Taïwan
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Technologie : circuit TransTube
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Boîtier : métal moulé sous pression
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Dimensions : 92 × 122 × 57 mm
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Poids : 400 g
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Contrôles : Super sat (gain), Post (volume), Bottom (bass), Body (middle), Edge (treble)
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Égalisation : active, +/-15 dB, 3 bandes
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Bottom / Edge : filtres shelf
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Body : filtre peak
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Switches : Gain boost, Mid Shift
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Alimentation : 9V DC centre négatif, convertie en 18V interne (bipolaire)
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Connectique : entrées/sorties jack sur le dessus
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Sorties utilisables vers : ampli, return d’ampli, interface audio, table de mixage
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Pas de simulation de HP ni de sortie casque