réactions à la news Arturia lance le bundle V Collection 7 et l’Analog Lab 4

Baptiste Le Goff d'Arturia m'avait demandé d'être consultant pour le Synthi V. Mon rôle principal aurait dû être de tester le logiciel avec sévérité pour qu'il soit le plus proche possible de l'original. J'ai fourni beaucoup de documentation, répondu aux questions du développeur et même prêté un Synthi AKS.
La condition de ma collaboration était qu'il fallait que tout soit fait dans les règles de l'art par rapport à Robin Wood de EMS, avec qui je suis en bons termes. Baptiste m'a dit qu'un accord était en cours avec Robin quand on a parlé la première fois. Quand j'ai apporté le Synthi en leurs locaux à Grenoble, il m'a affirmé que tout était ok avec Robin. C'était un mensonge. Quelques semaines après, Arturia déposait le nom et le logo SYNTHI derrière le dos de Robin, après qu'il leur a dit qu'il n'était pas protégé. Bien entendu sans l'en informer donc en espérant qu'il ne le remarque pas. Quelqu'un l'a vu et a informé Robin, qui a été très déçu et dégoûté d'une telle attitude. Je vous épargne le détail des tractations mais ça s'est conclu avec une espèce d'accord à l'amiable car Robin est âgé et n'a pas l'énergie pour se lancer dans une procédure longue et coûteuse. De plus s'il l'avait fait Arturia aurait quand même sorti son logiciel, éventuellement en en modifiant légèrement le nom, et Robin n'aurait pas perçu de royalties.
C'est le choix de Robin et je le respecte. Il a été mis devant le fait accompli et Arturia a profité de sa naïveté.
Il n'était pas possible pour moi de continuer à coopérer avec des menteurs et des voleurs (oui, même si c'est "légal", ils ont volé à Robin sa marque phare, qui est toute sa vie depuis 1970), j'ai mis un terme à notre collaboration et récupéré le Synthi que j'avais prêté sans demander aucune rémunération pour le travail déjà effectué. Je n'ai donc pas testé le logiciel mais plusieurs choses essentielles pour reproduire "la vraie expérience" du Synthi que j'ai suggérées ont été rejetées d'office, sans même être essayées. J'ai trouvé ça bizarre : d'une part ils me demandaient d'être super exigeant et impitoyable, mais d'autre part la plupart de ce que je disais n'était pas pris en compte, soi-disant car c'était trop difficile à mettre en oeuvre techniquement. Quand l'affaire de la communication mensongère quant à la soi-disant collaboration avec Mutable Instruments pour le MicroFreak a éclaté, ça a fait tilt : en fait je pense qu'Arturia avait surtout envie d'utiliser ma bonne réputation quant au matériel EMS (pour ceux qui ne me connaissent pas, c'est mon métier, je suis spécialisé dans les Synthis et autre matos EMS, que je répare, modifie, entretiens... J'ai travaillé sur une soixantaine de Synthis A, AKS et VCS3) pour faire du name dropping, qui est une de leurs spécialités, afin de valider leur logiciel, plutôt que de vraiment tenir compte de mon avis de spécialiste.