Voici donc l’autre appareil que nous testons dans la série des APC nouvelle mouture d’Akai, après l'APC40 MKII.
Pour rappel, le sigle « APC » signifie « Ableton Performance Controller ». S’il fait évidemment ouvertement référence à « MPC », le sigle phare de la marque, il signifie avant tout que l’appareil ainsi désigné servira à piloter le séquenceur « Ableton Live », en l’occurrence à partir de la version 9.1.3.
L’APC40 MKII ne nous ayant, il faut bien le dire, pas emballé outre mesure, voyons si le petit clavier ici présent, vendu moins de 130 euros, saura trouver meilleure grâce à nos yeux que son collègue.
Déballage
Tout comme ses deux consœurs APC Mini et APC40 mkII, le Key 25 est livré avec, dans sa boîte, un tout petit mode d’emploi, un câble USB ainsi qu’une carte récapitulant la marche à suivre pour télécharger le bundle logiciel, qui se compose ici d’Ableton Live Lite 9, des synthés Hybrid 3 et Twist 2.0 et de banques de sons de chez Toolroom. Le boîtier lui-même mesure 31 cm de large, 19,5 cm de profondeur et 4,5 cm de haut, potards compris.
Toute la partie supérieure gauche de la face avant est occupée par la traditionnelle matrice de clips 8×5 des APCs, à laquelle s’ajoutent des poussoirs en colonne à sa droite, et en ligne en dessous. La partie supérieure droite de la face avant est quant à elle occupée par un groupe de huit potards à butée, surplombant un groupe de six boutons regroupant les fonctions de transport (« play/pause » et « rec »), de changement d’octave, de « sustain », ainsi que la touche « shift » pour activer des fonctions alternatives.
Et tout ceci surplombe un clavier de 25 mini-touches de 8,5 cm de long, sensibles à la vélocité, mais pas à l’aftertouch. À noter toutefois que celles-ci se laissent très agréablement jouer. Comme pour les autres machines de la gamme, l’ensemble inspire plutôt confiance, sans plus.
Matriçage
Comme je le faisais déjà savoir dans le test de la MKII, le format 8×5 ne m’a jamais vraiment plu sur les APC. Ici toutefois, la présence du clavier destine l’appareil à être plus un outil de composition nomade que de lancement frénétique de clips. Les lignes manquantes pour faire une belle matrice 8×8 ne sont donc pas aussi handicapantes ici que sur la MKII. Les pads sont multicolores, mais, par contre — et comme sur la Mini — ils ne reprennent pas les couleurs des clips de Live, et se contentent de proposer le code-couleur habituel : orange pour un clip présent, vert pour un clip en lecture et rouge pour un clip en enregistrement. On regrette toujours l’absence de fonctions plus poussées de contrôle des clips (copie et suppression notamment), ou de step-séquenceur. La présence du clavier rend toutefois l’absence de mode de jeu sur les pads bien moins gênante que sur les autres APC.
Nous retrouvons comme pour les autres appareils de la gamme les boutons de lancement de scènes sur la droite ainsi que celui d’arrêt général des clips. Tout comme pour la Mini, ces boutons peuvent également servir à définir, via la touche « shift », la fonction des boutons du bas. À savoir que ces derniers peuvent, au choix, servir à stopper le clip sur la piste concernée, mettre celle-ci en solo, l’armer pour l’enregistrement, la muter ou la sélectionner.
Dans cette même ligne du bas, les quatre boutons de droite peuvent à leur tour, toujours via la touche « shift », définir le rôle qui sera affecté aux potards de droite, à savoir le contrôle des niveaux, des panoramiques, des sends ou des paramètres d’un plug-in. Il est à noter que, tout comme pour la Mini, la sélection dudit plug-in ne peut se faire via le contrôleur et nécessitera l’emploi de la souris. Les quatre boutons de gauche, quant à eux, vont servir à se déplacer dans la matrice. Tout comme pour la Mini, on ne peut malheureusement pas se déplacer directement d’écran en écran, mais une fois de plus, c’est un peu moins gênant sur un contrôleur destiné plus à la compo peinarde qu’au lancement de clips. Comme sur la Mini, cette architecture « en cascade » des fonctions affectées aux boutons s’avère, malgré une apparente complexité, assez intuitive dans les faits.
Contrôlage
Les petits potentiomètres répondent bien et sont agréables à utiliser malgré leur petite taille. Mais du fait qu’ils ne sont pas « sans fin », il faudra se méfier des sauts de valeur si l’on n’a pas enclenché la fonction « rejoindre » dans les préférences MIDI de Live.
En ce qui concerne les boutons situés sous les potards, on notera particulièrement la présence de la touche « sustain ». Ayant découvert la chose sur le petit clavier X-Key de CME dernièrement, je dirais que si cela représente une nouvelle tendance dans le design des petits claviers maîtres USB, j’applaudirais des deux mains en ce qui me concerne. On a également le plaisir de trouver des touches de transport. Mais on aurait toutefois aimé y trouver une touche d’enregistrement de session. Le Key 25 ne prend aucunement en charge les fonctions avancées de Live 9, rendant inexplicable sa non-compatibilité avec des versions antérieures de Live. Enfin, on regrette, pour le Key 25 comme pour son confrère, l’absence de mode « user » qui aurait permis d’alterner aisément entre les fonctions par défauts des contrôleurs et des affectations personnelles.
Rien à dire de particulier sur le bundle logiciel, si ce n’est que les synthés virtuels Hybrid 3 et Twist 2.0 sont réellement d’excellente facture et que le clavier de l’appareil permettra d’en profiter immédiatement, à l’inverse des autres APC — ce qui rend l’absence de mode de jeu encore plus prégnante sur ces contrôleurs-là.
Enfin, et comme pour le reste de la gamme, rien n’est prévu pour accéder aux paramètres MIDI, ce qui aurait permis d’augmenter la polyvalence de l’appareil.
Conclusion
Comme je le disais en introduction, c’est peu dire que je n’étais pas convaincu par cette nouvelle série d’APC. L’absence de fonctions poussées de manipulation de clips, de step-séquenceur, mais surtout de mode « user » me semble assez incompréhensible sur des appareils destinés au contrôle d’Ableton Live sortant en 2014. Si l’on retrouve ces défauts sur le Key 25 (129€), ils sont compensés par la présence du clavier. Celui-ci, malgré sa petite taille et l’absence d’aftertouch, est plutôt agréable à jouer, et la touche « sustain » est plutôt astucieuse. La présence du clavier rend par ailleurs l’appareil plus polyvalent que les autres produits de la gamme. On dispose ainsi d’une vraie petite unité de composition nomade, autorisant à la fois le jeu, le mixage et le contrôle de plugs. La présence des excellents synthés Hybrid 3 et Twist 2.0 fait d’ailleurs ici plus sens que sur l’APC40 MKII dépourvue de mode de jeu.