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Test écrit

Test des Xboard 49 et Xboard 25 de E-MU - The keys are all right !

Award Qualité/Prix 2005
2005
Qualité/Prix
Award

Suite au succès du Proteus-X, E-MU lance un autre pavé dans la mare du home studio en proposant 2 claviers de contrôle USB de 25 ou 49 touches, sensibles à la vélocité ET à l'aftertouch, le tout pour 129 ou 149 €. Du jamais vu ! Audiofanzine se devait donc d'aller checker cela de très près !

 

 

Après un petit coup de mou au tour­nant du millé­naire, E-MU, repris en main par Crea­tive (et profi­tant par là même de la puis­sance de frappe du créa­teur de la Sound­Blas­ter), renaît de ses cendres en attaquant d’une façon ultra agres­sive le marché du home studio grand public, aujour­d’hui en pleine expan­sion.

 

Mais atten­tion, grand public ne veut pas dire ici tota­le­ment bidon ! Car riche d’une expé­rience de plus de 2 décen­nies de recherches et d’in­no­va­tions dans le monde de l’au­dio et du sampling, la marque se targue de propo­ser des produits de qualité ne trahis­sant pas la renom­mée acquise dans les grandes années de l’Emu­la­tor, du Morpheus ou de l’Or­bit.

 

Mais rompant tota­le­ment avec une poli­tique de prix élitiste qui avait en grande partie causé son déclin à la fin des années 90, elle revient avec des solu­tions bon marché, essen­tiel­le­ment dédiées aux stations de travail infor­ma­tique.

 

Ainsi, le Proteus-X, qui avait annoncé la couleur l’an­née dernière en propo­sant un expan­deur virtuel (VSTi ou Stand Alone) à moins de 150 euros, conçu autour de la carte son PCI 0404 24bit/96kHz et dispo­sant de plus de 2 Go de données audio (dont l’in­té­gra­lité des banques du Proteus 2000), est-il suivi aujour­d’hui par un autre gamme de produits à sensa­tion : les claviers de contrôle USB X-Board, dispo­nibles pour l’ins­tant en 25 et 49 touches.

 

E-MU Xboard 25
E-MU Xboard 49

 

Le concept

L’idée d’E-MU est claire, et rela­ti­ve­ment peu origi­nale : en offrir plus pour beau­coup moins. Jusque là pas d’af­fo­le­ment, on connaît le refrain ! Mais en se penchant d’un peu plus près sur les spéci­fi­ca­tions de notre nouveau joujou, on s’aperçoit que, oh stupeur, l’ef­fet d’an­nonce possède bel et bien un sérieux répon­dant.

 

E-MU Xboard 49

Car en plus d’être dyna­mique (un mini­mum syndi­cal !) et muni de 16 potars rota­tifs desti­nés aux contrôles logi­ciels en temps réel (cela commence à deve­nir inté­res­sant…), le clavier est sensible à l’af­ter­touch (là, j’en crois pas mes doigts !), dispose de nombreuses fonc­tions d’édi­tions que nous détaille­rons plus loin, et se voit livré avec un éditeur dédié (X-Board Control) ainsi que des versions Lite du Proteux-X et de Live 4, le célèbre séquen­ceur d’Able­ton !

 

De quoi retar­der un peu notre départ en vacances pour se ruer sans plus tarder sur ce pauvre carton qui ne nous a rien fait, à part conte­nir l’objet du délit.

 

C’est beau, et faci­le…

 

Tout d’abord, on constate avec plai­sir que le X-Board 49 (c’est le modèle que nous avons testé, le 25 repre­nant exac­te­ment les mêmes spéci­fi­ca­tions avec 24 notes en moins) a de la gueule : coque robuste, belle fini­tion gris métal­lisé, potars élégants mais costauds, dotés d’une marque blanche de repé­rage de posi­tion très visible, touches soignées et parfai­te­ment alignées dans les 2 axes du clavier (non, ne rigo­lez pas… c’est loin d’être toujours le cas !), molettes de pitch bend et de modu­la­tion vigou­reuses et agréables à manier, leds bleus du meilleur effet…

 

LED bleues pour le clavier E-MU Xboard 49

Tout inspire ici confiance et respect, et dès la première rencontre, on sait que l’on pourra passer de longues nuits à cares­ser les touches ou à faire frémir les potars sans qu’au­cune ombra­geuse dispute tech­nique ne vienne gâcher notre plai­sir visuel : E-MU a tout peau­finé dans les moindres détails, jusqu’au joli câble USB trans­pa­rent qui permet de relier notre clavier à l’or­di­na­teur. C’est ce que nous allons faire sans plus tarder !

 

 

Plug…

Notons tout d’abord qu’ E-MU ayant pensé à tous ceux qui rêvent d’al­ler plaquer quelques accords au sommet de l’Hi­ma­laya, l’X-Board peut se conten­ter sans problème (il n’a subi aucun décro­chage pendant les tests) de l’ali­men­ta­tion élec­trique four­nie par la connexion USB de l’or­di­na­teur. Alors, me deman­de­rez-vous, pourquoi cette prise DC 6V noncha­lam­ment couchée sur le panneau arrière du clavier, juste à côté de la prise jack prévue pour raccor­der une foots­witch ou une pédale de sustain ? Un simple coup d’œil sur la gauche permet de trou­ver la réponse : une prise MIDI Out ! C’est pas bien vu, ça !?

 

Connectique complète sur l'E-MU Xboard 49

En effet, non seule­ment on pourra utili­ser notre clavier comme inter­face MIDI pour pilo­ter en externe des appa­reils à cette norme avec notre séquen­ceur, le driver implé­men­tant une option «  X-Board  » sur les sorties MIDI logi­cielles, mais on pourra aussi s’en servir en Stand Alone, sans ordi­na­teur, pour pilo­ter n’im­porte quel expan­deur MIDI : un must ! Mais il faudra alors prévoir une alimen­ta­tion externe de 6V qui n’est pas four­nie dans notre pack, ou encore (déci­dé­ment, ils ont tout prévu !) 3 piles AA.

 

Après que l’on a raccordé le clavier, celui-ci est immé­dia­te­ment reconnu par l’OS de notre système, et il ne reste plus qu’à exécu­ter l’uti­li­taire d’ins­tal­la­tion lui corres­pon­dant qui propose (encore un petit détail qui fait plai­sir) une inter­face en français. Préci­sons ici que le X-board possède des drivers pour Mac (10.2) et PC (Windows 2000 SP4 ou XP SP1), mais que le Proteus-X LE et la version ici four­nie de Live 4 ne fonc­tionnent que sous Windows, le logi­ciel de contrôle du X-Board tour­nant quant à lui sur les 2 plate­formes.

…n’Play

Une fois les drivers déglu­tis par le disque dur, il ne reste plus qu’à booter notre soft préféré, ouvrir un bon VSTi et jeter fréné­tique­ment nos dix doigts sur les grosses dents noires et blanches qui semblent vouloir nous dévo­rer. Et c’est là que l’on est enfin tota­le­ment rassuré ! Car jusqu’ici, même si vous vous êtes laissé tenter par le miel distillé dans les quelques para­graphes ci-dessus, vous n’étiez, à juste titre, pas complè­te­ment à l’aise, vous atten­dant, sans trop savoir d’où il vien­drait, le retour de bâton qu’un tel pané­gy­rique ne manque­rait pas de susci­ter…

 

Le clavier de l'E-MU Xboard 49 : étonnamment agréable vu le prix de la bête...

Eh bien, la vrai surprise est encore à venir : ça joue grave ! Le clavier « lesté » (pas de contre­poids ici, mais un réglage des ressorts qui offre une résis­tance digne d’un clavier lesté et non pas un toucher de type 'orgue’.) répond bien, ferme mais souple, offrant un jeu fluide et équi­li­bré, grâce à des touches bien conçues : très carrées pour les blanches et un peu plus arron­dies pour les noires. On retrouve en outre une nervo­sité géné­ra­le­ment réser­vée à des modèles beau­coup plus chers.

 

Le contrôle de l’af­ter­touch est égale­ment très effi­cace, offrant un bon compro­mis de déclen­che­ment, néces­si­tant une bonne pres­sion, mais pas de s’af­fa­ler de tout son poids sur le bestiau. Les molettes sont excel­lentes, le pitch bend est d’une mania­bi­lité impec­cable et la modu­la­tion permet un contrôle précis et vrai­ment linéaire.

 

En bref, un vrai coup de foudre, tant au niveau du toucher que des perfor­mances, sans parler du prix! Mais enfin, une fois l’ex­ci­ta­tion du premier rendez-vous retom­bée, prenons le temps de scru­ter un peu plus avant les sous-sols de cette belle machine.

Les contrôles

L’ X-Board permet de stocker dans sa mémoire interne jusqu’à 16 patches de confi­gu­ra­tion. Une matrice de 4 boutons sur la partie supé­rieure gauche du clavier permet d’ac­cé­der à l’édi­tion des patches.

Simple et efficace, l'édition sur l'E-MU Xboard 49.

En mode Edit, certaines touches du clavier sont assi­gnées à l’ap­pel des diffé­rents para­mètres, offrant une ergo­no­mie idéale pour un réglage rapide. Il suffit d’ap­puyer sur le bouton « Edit », puis sur la touche corres­pon­dante au para­mètre à modi­fier, puis à entrer la donnée dési­rée grâce au « Data Slider » ou encore grâce à certaines touches du clavier qui, fonc­tion­nant alors comme un pavé numé­rique, permettent de rentrer direc­te­ment des données d’édi­tion, et d’ap­puyer sur Enter ! Autre­ment dit, chrono en main, avec un peu d’en­traî­ne­ment, on peut accom­plir n’im­porte quelle varia­tion de donnée en moins de 2 secondes ! Une bonne moyenne.

 

Une seconde matrice de 8 boutons donne accès à la trans­po­si­tion du clavier par octave (+ ou – 4), à la sélec­tion des patches, au canal MIDI sur lequel l’X-board enverra ses données, ainsi qu’aux modes « 16 Chan­nel », « Latch », Snap­shot, et « Bypass ». Si les 3 premiers disent clai­re­ment ce qu’ils signi­fient, explo­rons d’un peu plus près les 4 autres un peu moins évidents.

  • Le mode « 16 Chan­nel »

    Comme nous l’avons vu, le X-Board est équipé de 16 potars pouvant être assi­gnés à n’im­porte quel contrôle MIDI d’un séquen­ceur ou d’un plug-in. Le mode « 16 Chan­nel » permet en une seule mani­pu­la­tion d’as­si­gner le même contrô­leur sur chaque canal MIDI via les 16 potars. Ainsi, en assi­gnant le contrô­leur MIDI n°7, qui est le numéro de contrôle du volume, les 16 potars permet­tront d’avoir accès indé­pen­dam­ment au mix des 16 canaux MIDI.
  • Le mode Latch

    Dans ce mode, on peut assi­gner une portion du clavier en double déclen­che­ment. Cela signi­fie que la touche enfon­cée et relâ­chée une première fois n’en­voie qu’un message de note on, et que pour muter le son, il faut la pres­ser et la relâ­cher une seconde fois. Cette fonc­tion est très pratique pour le déclen­che­ment des boucles, évitant de tenir les touches pendant la durée de la boucle. De plus, on peut ici program­mer le mode Latch sur un canal MIDI et jouer sur un autre canal. En quit­tant le mode Latch, toutes les notes tenues sont relâ­chées, permet­tant ainsi un contrôle rapide des séquences.
  • Le Snap­shot

    Il permet de mémo­ri­ser instan­ta­né­ment dans un patch la posi­tion des 16 potars de contrôle, ainsi que celui des molettes et de la pédale. Ainsi, on peut par exemple régler un set de para­mètres dans un patch, faire un snap­shot, chan­ger de patch pour éditer une autre confi­gu­ra­tion, puis reve­nir sur le patch anté­rieur où le snap­shot a été enre­gis­tré pour retrou­ver immé­dia­te­ment les réglages tels qu’ils étaient au moment du snap­shot : une fonc­tion très créa­tive.
  • Le mode Bypass

    Il permet de couper la trans­mis­sion MIDI des 16 potars (pas celui des touches du clavier). Ainsi, on peut dans ce mode faire tous les réglages que l’on souhaite sans que cela affecte aucu­ne­ment les para­mètres dési­gnés. Lorsque le bouton de ce mode est relâ­ché, aucune infor­ma­tion n’est envoyée, mais les potars sont à la bonne posi­tion, prêts à être utili­sés, évitant ainsi des glis­se­ment de valeurs trop impor­tants pouvant causer des effets indé­si­rables, surtout en live. Cette fonc­tion peut être combi­née avec le Snap­Shot : on passe en bypass, on règle, et lorsque tout est prêt, on envoie toutes les infor­ma­tions avec le Snap­Shot, grâce à un seul bouton.

Edition : suite et fin

Parmi les autres para­mètres dispo­nibles sur le X-Board, on note d’abord 8 courbes de vélo­cité, qui permettent d’adap­ter la réponse du clavier aux diffé­rents types de jeux exigés selon les styles musi­caux et les instru­ments émulés. Ainsi, on peut choi­sir parmi tous les modes de compres­sion ou d’ex­pan­sion des valeurs MIDI envoyées.Viennent ensuite plusieurs modes permet­tant d’en­voyer des numé­ros de chan­ge­ment de programme (l’un d’eux permet de navi­guer parmi les diffé­rents programmes d’un synthé tout en jouant sur le clavier), ou des numé­ros de banques LSB ou MSB. On peut égale­ment désac­ti­ver l’af­ter­touch si l’on n’en a pas besoin, pour ne pas gonfler les pistes MIDI de données inutiles.

 

Xboard Control : le logiciel qui permet d'assigner les contrôles de l'E-MU Xboard 49

 

Notons enfin qu’E-MU nous grati­fie d’un petit soft très pratique, le X-Board Control, qui permet non seule­ment d’ac­cé­der via une inter­face graphique à tous les réglages des patches, mais aussi de sauve­gar­der sur l’or­di­na­teur toutes les confi­gu­ra­tions néces­saires, à l’in­fi­ni…

 

Dommage qu’il ne nous livre pas par la même occa­sion quelques patches d’usine confi­gu­rés pour les prin­ci­paux logi­ciels du marché.

 

Proteus-X LE

Outre Live 4 d’Able­ton, qu’il est inutile de présen­ter ici (Pour les utili­sa­teurs incon­di­tion­nels, signa­lons au passage que la version 5 est sur le feu et devrait être dispo dès la fin juillet sur le site de l’édi­teur), et dont la version Lite possède comme prin­ci­pale restric­tion un nombre de pistes et de scènes limi­tées, E-MU nous propose une version allé­gée de son expan­deur virtuel, le Proteus-X.

 

Interface du logiciel Proteus LE, fourni avec l'E-MU Xboard 49

Comme la version complète, il propose une multi­tim­bra­lité de 16 canaux MIDI, une lecture en 24 bits, 54 filtres diffé­rents dont les fameux Z-Pane E-MU et une section d’ef­fets complète, avec 3 auxi­liaires et 2 inserts. Côté sons, les restric­tions commencent, puisque le LE ne propose qu’ une seule banque bapti­sée Proteus X Compo­ser qui, si elle pèse moins de 50 Mo, n’en contient tout de même pas moins d’un millier de sons couvrant la majo­rité des styles musi­caux.

 

Certes, on est loin du Colos­sus, mais on n’est pas mécon­tent toute­fois de retrou­ver ici la saveur simple et origi­nale des anciennes banques MIDI, à l’époque où les ROM dépas­saient rare­ment 16Mo, et où l’on était obligé de privi­lé­gier une program­ma­tion d’en­fer pour faire rentrer un orchestre complet sur si peu d’oc­tets. Et côté program­ma­tion, E-MU s’y connaît, nous livrant ici un excellent outil pour coucher sur l’écran de subites idées qui nous arri­ve­raient comme ça, tout d’un coup.

 

Le Proteus LE, fourni avec l'E-MU Xboard 49 : un bon ROMpler qui permet de retrouver les grands classiques d'E-MU

Cela dit, on peut complé­ter cette banque avec les diffé­rents CD-ROM de sons édité par E-MU, mais en sachant cepen­dant que le Proteus-X LE ayant pour prin­ci­pale limi­ta­tion de ne pas faire de strea­ming, il sera impos­sible d’uti­li­ser avec la version Lite des patchs trop impor­tants, à moins de possé­der 4 Go de RAM !

 

Dans le rayon limi­ta­tions, notons aussi que le LE ne fonc­tionne qu’en VSTi (pas de version Stand Alone) et qu’il ne permet pas l’im­port de formats étran­gers ou anté­rieurs (Akai, Sound­font, E-MU…). De plus, n’ou­blions pas qu’il est indis­pen­sable pour le faire tour­ner que le X-Board soit connecté à l’or­di­na­teur, le clavier fonc­tion­nant alors comme une sorte de clé.

 

Notons enfin que les 16 contrô­leurs physiques du clavier (les potars) sont assi­gnés direc­te­ment aux prin­ci­paux para­mètres de chaque son (LFO, filtres, enve­loppes, envois dans les effets…), permet­tant d’ac­cé­der ainsi en toute simpli­cité à une édition en profon­deur mais sans aucune prise de tête, et en temps réel.

 

Conclu­sion

Grâce à un clavier perfor­mant, agréable à jouer et sensible à l’af­ter­touch, de nombreuses faci­li­tés d’édi­tion, un bundle logi­ciel inté­res­sant (avec notam­ment une ouver­ture sur le monde des sons E-MU via le Proteus-X LE), le X-Board est un produit de pointe qui, vu son prix, devrait deve­nir un véri­table stan­dard dans le monde des claviers de contrôle. C’est en tout cas un rude chal­lenge pour la concur­rence.

Award Qualité/Prix 2005
2005
Qualité/Prix
Award
  • Excellent rapport qualité/fonctionnalités/prix.
  • Bonne ergonomie.
  • Toucher agréable.
  • L'édition via le logiciel livré.
  • Le bundle logiciel qui n'a rien d'un gadget.
  • Pas grand chose à part le manque de patchs pré-programmés pour les softs les plus usuels…
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