réactions à la news Saison 51 des ‘Compositions Inspirées’
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patrick_g75
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"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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https://patrickg.bandcamp.com/
Panse-bête
Patrick_G75 : Yoru no györetsu
J'ai écouté sans voir le titre en français et je dois dire que c'est le mot même de procession qui m'est venu de suite à l'esprit. Et pour ajouter quelques qualificatifs, une procession sereine et japonisante. J'ai vraiment le sentiment que tu as essayé d'éluder les codes conventionnels de la musique occidentale pour te plonger pleinement dans l'esprit-même auxquels renvoient les codes inspirés par l'image. C'est une vraie réussite pour moi.
[ Dernière édition du message le 09/06/2021 à 13:14:10 ]
patrick_g75
Citation :Patrick_G75 : Yoru no györetsu
J'ai écouté sans voir le titre en français et je dois dire que c'est le mot même de procession qui m'est venu de suite à l'esprit. Et pour ajouter quelques qualificatifs, une procession sereine et japonisante. J'ai vraiment le sentiment que tu as essayé d'éluder les codes conventionnels de la musique occidentale pour te plonger pleinement dans l'esprit-même auxquels renvoient les codes inspirés par l'image. C'est une vraie réussite pour moi.
Merci Panse-bête pour ton appréciation...
De fait, j'ai trouvé dans cette image-là la meilleure occasion pour aller faire un "exercice de style" du côté du Japon.
Un Japon sans doute fantasmé ?
Alors : allo les gammes pentatoniques ! et banque de sons spécialisée (*) !
Plus une polyrythmie obstinée, mais élémentaire, et pas du tout exotique, elle : 6/8 sur 3/4...
(Mais ça, c'est pour le versant "intello"...
Le reste étant commandé par une "émotion" (?) inspirée par l'image : la sérénité d'une procession en l'honneur de la Lune, divinisée, et éclairant généreusement ce paysage de 'forêt sacrée'...
Pour parfaire la couleur locale :
(*) : World Suite de chez UVI
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Celest1
101112
patrick_g75
Patrick_G75 : Yoru no györetsu : Excellente adaptation au style nippon , l'exercice est parfaitement réussi , tu nous offres un très beau voyage , BRAVO !![]()
Alors, Celestin, heureux d'apprendre que je t'y ai embarqué, dans ce voyage !
(Je ne suis pas bien sûr que mon style soit ici du "pur nippon". Sûrement qu'un expert y trouverait à redire...
Mais mon intention n'était pas d'ordre scientifique, n'est-ce pas ?
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Celest1
Mais mon intention n'était pas d'ordre scientifique, n'est-ce pas ?
101112
[ Dernière édition du message le 09/06/2021 à 19:23:27 ]
Stef59
Le titre est ni trop long ni trop court. J'avais parlé de perfection on n'y est presque car le seul reproche c'est qu'elle ne colle pas à l'image pour moi mais tout ça est une histoire de goût ...
Bravo Patrick !
Anonyme
Anonyme
Patrick_G75 : Yoru no györetsu
https://metapop.com/patrick-guillot/tracks/yoru-no-gyretsu-/192417
: Procession nocturne
Très belle composition. Je suis impressionné par la maîtrise des silences. Je vois aussi la capacité de sortir de sa culture musicale pour tendre la main à d’autres façons dont la musique a évolué.
Ce serait la trame d’une composition commune universelle compréhensible par toutes les cultures ?
C’est mon grand rêve qu’une telle œuvre se réalise.
J’apprends aussi en vous écoutant à explorer les tempos lents, voire très lents. ça demande une grande sérénité d’esprit que je ne dois pas avoir encore.
Donc merci pour la leçon et un Bravo sincère.
Très agréable à écouter aussi ( ce n’est pas toujours l’essentiel ), ce qui ne gâche rien.
[ Dernière édition du message le 10/06/2021 à 12:35:43 ]
Yoshed
Ce serait la trame d’une composition commune universelle compréhensible par toutes les cultures ?
C’est mon grand rêve qu’une telle œuvre se réalise.
L'universalité de la musique, cela existe déjà dans le sens où les émotions disons les plus "basiques" sont transmissibles d'un système musical à un autre. C'est en tout cas ce que démontre l'étude du psychologue Samuel Mehr (https://science.sciencemag.org/content/366/6468/eaax0868/tab-pdf). Mais il ne faut pas occulter que les données culturelles ont un impact certain sur les émotions qui interviennent notamment dans la subjectivité et les subtilités d'une œuvre musicale. L'universalité en musique est de ce fait relative, et aspirer à une œuvre commune compréhensible par toutes les cultures ne parait envisageable qu'en omettant toute subjectivité. Or, ce faisant, on s'éloigne de facto de ce qui est susceptible de faire émerger l'émotion, à savoir la connexion à l'expérience subjective...
Yoshed (Soundcloud - Facebook - Website - Bandcamp)
Anonyme
"La plus grande joie qu'un homme puisse connaître, c'est vaincre ses ennemis, les chasser devant lui, monter leurs chevaux, leur ravir ce qu'ils possèdent, voir en larmes les êtres qui leur sont chers, presser dans ses bras leurs femmes et leurs filles" (Gengis Khan)
Depuis nos 70 ans et plus de "paix" sur l'hexagone, occidental et bien pensant, cette profession de foi parait choquante. Mais pour quelqu'un qui a été élevé dans cette culture, qu'en est-il ? Pour les Vikings, le plus grand honneur était parait-il de mourir l'arme à la main en criant le nom d'Odin. Ridicule ! Les nobles égyptiens n'hésitaient pas à se marier avec leur mère/père, leur sœur/frère, leur fils/fille. Intolérable n'est-ce pas ?
Je trouve dangereux de penser qu'un universel culturel (ou musical) puisse être envisagé, ou prôné. Nous avons tellement tendance à être ethnocentré, (sans parler d'anthropocentrés quand nous prêtons nos sentiments, souffrances et croyances à d'autres espèces). C'est la porte ouverte à tous les totalitarismes, sous couvert d'entente entre les peuples. Il me parait préférable de reconnaitre l'autre dans sa différence, quitte à ne pas forcement le comprendre, mais au moins en l'acceptant.
(Et là, je crois que je viens de faire un bel "homme de paille", non ?)
Yoshed
Voilà !
"La plus grande joie qu'un homme puisse connaître, c'est vaincre ses ennemis, les chasser devant lui, monter leurs chevaux, leur ravir ce qu'ils possèdent, voir en larmes les êtres qui leur sont chers, presser dans ses bras leurs femmes et leurs filles" (Gengis Khan)
Depuis nos 70 ans et plus de "paix" sur l'hexagone, occidental et bien pensant, cette profession de foi parait choquante. Mais pour quelqu'un qui a été élevé dans cette culture, qu'en est-il ? Pour les Vikings, le plus grand honneur était parait-il de mourir l'arme à la main en criant le nom d'Odin. Ridicule ! Les nobles égyptiens n'hésitaient pas à se marier avec leur mère/père, leur sœur/frère, leur fils/fille. Intolérable n'est-ce pas ?
Je trouve dangereux de penser qu'un universel culturel (ou musical) puisse être envisagé, ou prôné. Nous avons tellement tendance à être ethnocentré, (sans parler d'anthropocentrés quand nous prêtons nos sentiments, souffrances et croyances à d'autres espèces). C'est la porte ouverte à tous les totalitarismes, sous couvert d'entente entre les peuples. Il me parait préférable de reconnaitre l'autre dans sa différence, quitte à ne pas forcement le comprendre, mais au moins en l'acceptant.
(Et là, je crois que je viens de faire un bel "homme de paille", non ?)
Je te rejoins mais pour ne pas s'égarer dans l'étude de l'universalité de la musique, il convient de ne pas confondre universalisme et universalité. On peut tout à fait rechercher ce qui peut être commun à des êtres différents sans pour autant vouloir gommer ces différences. Et il semblerait à ce titre que la musique soit justement un magnifique sujet d'étude (Voir pour exemple les travaux de Thomas Fritz avec la population Mafa).
Yoshed (Soundcloud - Facebook - Website - Bandcamp)
patrick_g75
On peut tout à fait rechercher ce qui peut être commun à des êtres différents sans pour autant vouloir gommer ces différences
Yoshed est un sage.
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Rhingo
Anonyme
...il convient de ne pas confondre universalisme et universalité....
Ouille ! Le genre de piège sémantique qui m'avait valu un 4 à ma première tentative pour le CAPES. "Tentation de l'improvisation collective dans le free-jazz de 1955 à 1965". Que du bonheur. J'avais pondu 5 pages sur les tentatives. Hors sujet.
Thomas Fritz et les Mafa, ça a l'air super intéressant, mais super en anglais d'outre-Atlantique. Il y aurait une version avec moins de coca et plus de bojolpif ?
Anonyme
Je trouve dangereux de penser qu'un universel culturel (ou musical) puisse être envisagé, ou prôné. Nous avons tellement tendance à être ethnocentré, (sans parler d'anthropocentrés quand nous prêtons nos sentiments, souffrances et croyances à d'autres espèces). C'est la porte ouverte à tous les totalitarismes, sous couvert d'entente entre les peuples. Il me parait préférable de reconnaitre l'autre dans sa différence, quitte à ne pas forcement le comprendre, mais au moins en l'acceptant.
Nous ne nous sommes pas compris.
Il ne s’agit pas d’imposer une œuvre uniforme à toutes les cultures ( ce qui serait du totalitarisme ) mais de réussir à réaliser une synthèse fédératrice entre elles. Ce serait un langage apaisant ( dans le sens qui amène la paix ).
Parce que la guerre vient de l’incompréhension de l’autre et de soi-même.
La musique peut dépasser le langage parlé, c’est en ce sens que c’est un outil intéressant.
La subjectivité ? Elle existe mais au delà de l’émotion, il existe un fond commun à l’humanité qui doit s’exprimer pour se révéler. La musique peut le faire, au-delà des mots.
[ Dernière édition du message le 12/06/2021 à 07:21:02 ]
Panse-bête
Anonyme
La musique est avant tout une réalité physique
D’après certains, elle serait un chemin pour atteindre la métaphysique. D’autres parlent de spiritualité. D’autres encore de « vérité » ( mais depuis « la Pravda », je me méfie de ce mot ).
Pour Celibidache ( quel nom difficile à retenir ! ) , elle tendrait à atteindre une vibration universelle ( Celibidache dit « centrale » ).
Ce qui dépasserait d’ailleurs l’humain pour s’adresser à tout ce qui existe.
Les vaches aiment beaucoup la musique, elles produisent plus de lait quand elles en écoutent et les éleveurs à côté de chez moi l’utilisent.
Les plantes aimeraient aussi la musique mais pas le rock and roll, plutôt Mozart ou Debussy.
Peut-être avons nous entre les mains un outil dont nous n’imaginons pas la portée ( si je puis dire
patrick_g75
La musique est avant tout une réalité physique dont on ne peut faire l'expérience qu'à condition d'avoir des oreilles, un cerveau capable de l'analyser, un corps pour la ressentir.
Ton descriptif, Panse-bête, m'a fait me souvenir d'un échange avec un mien ami sur la dite "intelligence artificielle", où il était apparu que toute machinerie de cette espèce se réduit à la structure : "capteur/programme/moteur"...
Ici : oreille/cerveau/corps.
Bien entendu, s'il manque un seul des trois éléments, rien ne fonctionne, et il suffit que l'un d'eux ait un 'problème' en particulier pour que tout le système dysfonctionne.
Mais, laissons de côté les machines dites "intelligentes", et restons-en à la façon dont nous, humains, nous "fonctionnons" dans la musique, devant la musique, avec la musique.
Il me semble aussi, Panse-bête, que rien ne peut être compris (entendu) de la réalité de "l'humain et la musique", qui nous intéresse ici, hors de la considération de cette structure (oreille/cerveau/corps) dans sa totalité : sensation/culture/action.
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Panse-bête
s'il manque un seul des trois éléments, rien ne fonctionne, et il suffit que l'un d'eux ait un 'problème' en particulier pour que tout le système dysfonctionne
C'est effectivement une comparaison "mécanique" intéressante mais qui, comme tu le fais remarquer, aura bien ses limites dès lors qu'on se penche sur le fonctionnement de l'homme. Une personne atteinte de surdité aura tout simplement un rapport différent à la musique. Mais un rapport qui pourra lui procurer un plaisir et une sensation tout aussi grands. Et qui permet de rappeler que la musique est avant tout vibration : il n'y a pas forcément besoin d'avoir une mélodie pour obtenir une musique et un percussionniste réussira tout autant à nous faire ressentir quelque chose. A partir de là, on pourrait dire que pour un entendant le système dysfonctionne si ses oreilles n'ont pas accès au flux sonore ( au regard de son référentiel d'entendant) mais pour une personne sourde il s'agira tout simplement d'un autre système. Les sourds établissent des liens que nous ne soupçonnons pas entre le langage et le corps. Le langage des signe est un langage du corps. Et on voit ici aussi tout le lien qui existe entre le monde physique, la culture, la perception qu'on a de notre environnement. Je retombe du coup sur mes pattes en disant que l'universalité de la musique ou de certaines musiques est peut-être un abus de langage ( encore ce satané mot).
Celest1
J'aime bien les références cinématographique de Panse-bête dans "Rencontre du 3ème type" il y a notamment Truffaut qui joue les 5 notes sur un Yamaha SY-2 et lors de la rencontre sur un ARP 2600 (je crois..)La musique peu adoucir les mœurs et source de rencontre sauf que je pense aussi à cette référence de Mars Attack (que je recommande fortement avec une approche euhhh différente
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suiteoù la musique devient une arme
Il y a quelque chose de magique dans la musique qui relève presque du divin
101112
[ Dernière édition du message le 12/06/2021 à 17:28:33 ]
Anonyme
Il ne s’agit pas d’imposer une œuvre uniforme à toutes les cultures ( ce qui serait du totalitarisme ) mais de réussir à réaliser une synthèse fédératrice entre elles.
Pour que cela soit une vraie fédération, il faudrait que tous reconnaissent de caractère universel de tous les constituants de cette musique. Mais ce qui me parait universel à moi ne le parait peut-être pas pour l'autre. Il est possible que 100 peuples se reconnaissent dans une œuvre, mais pas le 101ème, ce qui fait perdre l'universalité du truc (il suffi de trouver un corbeau blanc pour démontrer que la phrase "Tous les corbeaux sont noirs" est fausse). Je crois très sincèrement que la musique est plutôt naturelle à notre espèce. Il me semble qu'il n'existe pas de culture sans musique (trouvez-moi le corbeau blanc). J'aurais donc tendance à penser que ce qui est universel dans la musique,... c'est la musique !
Par contre, si ton idée est très belle, pour faire consensus il me semble qu'une musique universelle devrait faire appel aux plus petits dénominateurs communs de toutes les musiques de tous les peuples, ce qui en réduirait bigrement le contenu. Beaucoup de musiques tirent leur richesse de spécificités élaborées, entre autre par les habitudes de jeu. Enlever ces spécificités ne permettra plus aux musiciens de reconnaitre "leur" musique dans le creuset du syncrétisme artistique. Je pense que l'on gagnerait grandement du temps, de la richesse et de la compréhension en dialoguant sur une même émotion, chacun avec sa musique. Quand on mélange toutes les couleurs, en optique on obtient du blanc, en peinture, on a du noir. Au final, il y aurait du gris. Le patchwork c'est quand même plus joyeux.
Deux petits points que je place ici, et qui vont dans le sens de Patrick (je ne suis pas pour la contradiction par principe
1)
Un article lu il y a quelques années sur l'imagerie cérébrale et la perception des consonance ou dissonance. Je ne me souviens plus si c'était dans Science&Vie, Science&Avenir ou LaRecherche, mais vu que je n'en achetais pas d'autres à l'époque, c'est fatalement un des trois. Il en ressortait que, au delà de toute contrainte culturelle, l'octave, la quarte et la quinte étaient bien perçue par le cerveaux humain comme des consonances, et ceci de façon innée, biologique. Cela se gatte à partir de la sixte qui semble malgré tout mieux perçue que la tierce.
2)
Il semblait également que quelque chose ressemblant à une flûte avait été trouvé il y a deux ou trois ans en Dordogne, et datant de plus de 70 000 ans. A cette époque-là, c'est le cousin Neandertal qui faisait l'animation dans les parages, Cro-Magnon attendant patiemment au Moyen-Orient pour ne pas trop se geler la couenne. Ce qui tendrait à faire penser que l'ancêtre des deux espèces, Homo Erectus, avait peut-être déjà le sens de la mélodie ou du rythme.
Malheureusement, je n'en trouve plus trace. Et la fameuse flute de Divje Babe serait elle même sujette à caution. Juste un os rongé par une hyène. Cela nous laisserait uniquement avec la flute de Tuebingen comme plus ancien instrument, vers 43 000 ans avant le présent, et attribuée sans ambiguïté à Sapiens, ce qui ne m'arrange pas pour le présent paragraphe... On n'a pas d'indices sur le chant, mis à part la présence ou l'absence d'os hyoïde, pas plus sur les trompettes en écorce de boulot ou les instruments à base d'autres plantes.
Yoshed
Et le lien entre la musique et le langage parlé est totalement indissociable selon moi pour comprendre ce que l'on ressent. Bref, je ne crois pas à l'universalité en musique s'il s'agit d'évoquer la question des émotions.
Je pense au contraire que la comparaison entre musique et langage est une fausse piste. Pour ne donner qu'un argument (même si j'en ai plusieurs), la musique, contrairement au langage, mobilise plusieurs aires du cerveau qui pour certaines n'ont rien à voir avec la sémantique. Quant à la polysémie éventuelle de la musique, ce n'est pas du fait de l'utilisation d'une structure déjà codifiée mais au contraire du fait de la nouveauté. C'est pour cela que l'on parle de création.
L'universalité en musique quant à la capacité de véhiculer via une structuration spécifique (basiquement, majeur/mineur pour la musique occidentale par exemple) certains types d'émotion a déjà été démontrée (voir études que je mentionnais dans mes posts précédents). Mais reconnaître une émotion véhiculée ne signifie pas pour autant l'éprouver dans une intensité similaire à un autre auditeur.
Je te rejoins totalement lorsque tu parles de pulsation. C'est un élément fondamental de la musique qui pourrait justement avoir trait à l'universel. Les divergences culturelles se retrouvent ensuite à ma connaissance dans ce qui concernent l'harmonie et les mélodies.
Vouloir étudier la musique sous le prisme unique des sciences de la nature, c'est à mon sens risquer de se priver d'un pan entier de compréhension. Les sciences cognitives, si elle peuvent dire quelque chose sur ce qu'induit la musique dans le fonctionnement du cerveau, peinent aujourd'hui à rendre compte de l'expérience subjective de la musique. C'est un peu regarder l'humain sous le prisme de la nature et non de la culture. Il me semble que c'est par trop réducteur, l'humain est plus complexe. Pour le dire autrement, ce n'est pas parce que l'on peut éventuellement décrire comment l'humain perçoit que l'on peut de ce fait mettre de mots sur ce qu'il ressent quand il perçoit. Pas encore en tout cas.
Yoshed (Soundcloud - Facebook - Website - Bandcamp)
[ Dernière édition du message le 12/06/2021 à 18:48:05 ]
patrick_g75
Citation de patrick_g75 :Il ne s’agit pas d’imposer une œuvre uniforme à toutes les cultures ( ce qui serait du totalitarisme ) mais de réussir à réaliser une synthèse fédératrice entre elles.
Ce n'est pas bien grave mais, cette phrase m'est ici attribuée à tort...
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patrick_g75
Citation de Panse-bête :Et le lien entre la musique et le langage parlé est totalement indissociable selon moi pour comprendre ce que l'on ressent. Bref, je ne crois pas à l'universalité en musique s'il s'agit d'évoquer la question des émotions.
Je pense au contraire que la comparaison entre musique et langage est une fausse piste. Pour ne donner qu'un argument (même si j'en ai plusieurs), la musique, contrairement au langage, mobilise plusieurs aires du cerveau qui pour certaines n'ont rien à voir avec la sémantique. Quant à la polysémie éventuelle de la musique, ce n'est pas du fait de l'utilisation d'une structure déjà codifiée mais au contraire du fait de la nouveauté. C'est pour cela que l'on parle de création.
L'universalité en musique quant à la capacité de véhiculer via une structuration spécifique (basiquement, majeur/mineur pour la musique occidentale par exemple) certains types d'émotion a déjà été démontrée (voir études que je mentionnais dans mes posts précédents). Mais reconnaître une émotion véhiculée ne signifie pas pour autant l'éprouver dans une intensité similaire à un autre auditeur.
Je te rejoins totalement lorsque tu parles de pulsation. C'est un élément fondamental de la musique qui pourrait justement avoir trait à l'universel. Les divergences culturelles se retrouvent ensuite à ma connaissance dans ce qui concernent l'harmonie et les mélodies.
Vouloir étudier la musique sous le prisme unique des sciences de la nature, c'est à mon sens risquer de se priver d'un pan entier de compréhension. Les sciences cognitives, si elle peuvent dire quelque chose sur ce qu'induit la musique dans le fonctionnement du cerveau, peinent aujourd'hui à rendre compte de l'expérience subjective de la musique. C'est un peu regarder l'humain sous le prisme de la nature et non de la culture. Il me semble que c'est par trop réducteur, l'humain est plus complexe. Pour le dire autrement, ce n'est pas parce que l'on peut éventuellement décrire comment l'humain perçoit que l'on peut de ce fait mettre de mots sur ce qu'il ressent quand il perçoit. Pas encore en tout cas.
Je cite in extenso, parce que nous entrons ici en zone piégée...
Je pense, comme Yoshed, que le langage humain et la musique (telle qu'elle fonctionne par elle-même, et pour elle-même) appartiennent à deux ordres de réalité distincts, tellement distincts que tout rabattement de l'un sur l'autre est très problématique.
La seule rencontre entre ces deux ordres de réalité, c'est que, quand nous parlons musique, comme ici, nous ne sommes que dans l'ordre de la parole, et pas du tout dans l'ordre de la musique.
Causer de la musique, ce n'est pas faire de la musique, nous sommes d'accord.
Sinon, j'ai l'impression que Panse-bête dit seulement que le lien entre la musique et le langage parlé est totalement indissociable (selon lui) pour comprendre ce que l'on ressent
Il ne s’agit que de comprendre ce que l'on ressent. Et, nous, humains, nous ne pouvons pas comprendre quoi que soit en dehors du recours à notre langage humain. Nous ressentons hors du langage. Mais nous comprenons (éventuellement) ce que nous ressentons par la seule médiation de la parole.
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[ Dernière édition du message le 12/06/2021 à 19:41:37 ]
Anonyme
Citation de jensouniev :Citation de patrick_g75 :Il ne s’agit pas d’imposer une œuvre uniforme à toutes les cultures ( ce qui serait du totalitarisme ) mais de réussir à réaliser une synthèse fédératrice entre elles.
Ce n'est pas bien grave mais, cette phrase m'est ici attribuée à tort...
Si, si. C'est là : https://fr.audiofanzine.com/compos-inspirees/forums/t.742090,commentaires-sur-la-news-saison-51-des-compositions-inspirees,post.10788212.html
Mais comme tu dis, ce n'est pas grave. On cause entre gens bien élevés et j'adore ça. Cette conversation m'est infiniment délectable.
[ Dernière édition du message le 12/06/2021 à 21:18:29 ]
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