réactions à la news Compos Inspirées saison n°82
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LaGuibole
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MUSIC_MAKER_001
KALAK : The Intimate Ocean
https://soundcloud.com/didier-le-bail-75451732/the-intimate-ocean
Shalako
Aeterna
Doctor Sticko: La Journée des Oubliés
https://soundcloud.com/viventlesmusiques/la-journee-des-oublies
Etonnant opus pour rêve à achever. Comme on achève les heures et les jours à parcourir les pontons sans jamais découvrir ce qu'il y a, un peu plus loin sous les airs d'un band embrumé, enfumé, comme tous ces souvenirs et nos histoires assomantes et vraies. Une étrange beauté pour une section jazz indicible
Aeterna
Patrick_G : like bugs in front of waves
https://patrickg.bandcamp.com/track/like-bugs-in-front-of-waves
C'est étrange ou peut être pas tant que ça, la proximité a noter entre La journée des Oubliées et Like bugs in front of waves. Non par la forme, la structure mais par sonorité absolue, une résonance arrivée au bout des pontons. Ce qui est évoqué, raconté, c'est un même film déroulé sous une étrange tristesse dont on ne sortira jamais. un air répété dont on se souvient encore alors que la journée s'achève sur nos plages
patrick_g75
https://soundcloud.com/didier-le-bail-75451732/the-intimate-ocean
...une musique plus ensoleillée que l'image, dégageant une forme de bien-être comme celui qui nous accompagne quand on va au marché pendant l'été, le panier sous le bras. On pourrait lancer comme sujet d'analyse la manière dont on utilise la répétition en composition. C'est fou combien chacun à sa façon de faire. Ici, elle roule sans souci et jamais on ne se pose la question de l'usure du motif : une vraie réussite, musicale et lumineuse dans sa simplicité.
Comme je suis très flemmard ce matin, et que Shalako vient de parfaitement formuler, dans le fond comme dans la forme, ce que je pouvais avoir à dire du morceau de Kalak, ni une ni deux : je copie je colle !
C'est vrai que c'est terriblement... balnéaire !
Terriblement, c'est-à-dire : délicieusement.
Je mesure alors les écarts qui se font jour entre nos réceptions respectives de l'image. (Pour ceux qui décident de s'appuyer sur quelques choses dans l'image telle qu'elle est.)
Bien entendu, ce sont ces écarts qui rendent l'exercice intéressant. Je l'ai déjà radoté : une musique ne peut pas "coller" à une image - comme, par exemple, une traduction peut, éventuellement coller à la version originale. Si tel était le cas, nous aurions tous à faire la même musique inspirée d'une même image. Pas marrant...
Donc, Kalak nous donne à voir une plage ensoleillée, où, effectivement il fait bon être - là où j'ai vu un paysage sinistre, à proprement parler sinistre : annonçant des événements funestes.
Cela ne m'empêche en rien de goûter, de déguster, toutes les sensations procurées par cet Intimate Ocean.
Je suis partant pour une analyse des différentes façons dont la notion de la répétition est active dans la musique - dans toute l'histoire de la musique !
Bon, on pourrait commencer, modestement, par ce qu'il en est dans nos pratiques personnelles...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 31/10/2024 à 12:30:56 ]
MUSIC_MAKER_001
Musicalement parlant, The Intimate Ocean s'apparente à une ritournelle, autrement dit à un "air à couplets répétés"...
patrick_g75
Merci à Shalako et Patrick pour leur feedback.
Musicalement parlant, The Intimate Ocean s'apparente à une ritournelle, autrement dit à un "air à couplets répétés"...
Un des synonymes attribués à "ritournelle" est "rengaine". Ce qui n'est pas très positif ?
J'ai bien vu aussi la définition que tu donnes ici : "air à couplets répétés". Ce qui, sans autre explication, est un peu court.
La notion de couplet s'applique aux paroles d'une chanson, non ? Différentes paroles sur la même musique.
Le refrain désignant alors le retour des mêmes paroles sur une même musique. On connait ça.
Est-ce à dire une chanson sans refrain ? Ou bien, où il n'y aurait plus que les refrains ? Ou bien seulement les couplets ?
Comme ton morceau ne comprend pas de paroles, et que ta présentation est, ouf !, plutôt versatile que rengaine (), alors, moi, j'apparente plutôt The Intimate Ocean à un thème et variation. Concept admirablement accueillant aux expériences musicales les plus diverses.
Il existe aussi - pour "ritournelle" - une définition plus technique : "Phrase musicale jouée à la fin de chaque couplet."
Mais, elle ne s'applique pas ici.
...
Ah, la cloche a sonné... L'école est finie !
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http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 31/10/2024 à 15:28:01 ]
patrick_g75
Citation :Patrick_G : like bugs in front of waves
https://patrickg.bandcamp.com/track/like-bugs-in-front-of-waves
C'est étrange ou peut être pas tant que ça, la proximité a noter entre La journée des Oubliées et Like bugs in front of waves. Non par la forme, la structure mais par sonorité absolue, une résonance arrivée au bout des pontons. Ce qui est évoqué, raconté, c'est un même film déroulé sous une étrange tristesse dont on ne sortira jamais. un air répété dont on se souvient encore alors que la journée s'achève sur nos plages
Merci Aeterna, pour tes vues pénétrantes, qui vont au-delà des apparences immédiates.
En dehors même de cette appariement que tu fais sur ces deux morceaux, sans doute touches-tu à ce qui fait que, Doc Sticko et moi, nous nous retrouvions si souvent à co-élaborer...
(Il y aurait tout un travail à faire sur la façon dont les collaborations se font ici.
Je dis ça pour les chercheurs en quête de sujet de thèse...
Pour ce qui me concerne en tout cas, ces potentielles collaborations musicales sont ce qui me retient le plus sur ce forum, juste après le rapport à l'imagerie.)
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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Aeterna
KALAK : The Intimate Ocean
https://soundcloud.com/didier-le-bail-75451732/the-intimate-ocean
Oui J'imagine assez bien The Intimage Ocean sous la forme d'une ritournelle et comme une image inversée, opposée à La journée des Oubliées du Doctor Sticko et Like bugs in front of wave de Patrick_G. Voilà qui est fort intéressant. L'image détient son histoire, celle du photographe, celle du publique et ici, celle du passeur, concepteur, musicien, peintre, ou écrivain ou tout autre. Ce ne sont pas des filtres passe vie, nécessaires à la compréhension des choses mais un amplificateur de mémoire en références à tout ce qui a été la musique, vos musiques. Nos histoires sont mises à nue. Finalement, elles n'ont rien d'autres a démontrer, le reste est accessoire.
patrick_g75
Merci Shalako, pour ton écoute sympathisante.
...
Il y a en effet du design sonore, en plus de quelques variations sur 3 notes, 3 et demi....
Je ferais un petit topo technique, sans doute, plus tard...
Je sais que certains d'entre nous font volontiers un petit topo technique sur les morceaux qu'ils publient. Ce que je trouve tout à fait légitime.
Cependant, de mon côté, ce n'est pas dans ma pratique.
Cela tient surtout au fait que... je ne suis pas du tout un "technicien". En tous les cas, pas dans le sens habituel ici, du côté "ingénierie du son".
Bien sûr, il me plaît, parfois, de dire deux ou trois mots de la nature de mon inspiration. Elle se trouve d'ailleurs souvent marquée dans le titre, comme ici :
like bugs in front of waves.
Ce titre, c'est pour marquer assez nettement une confrontation entre des êtres (humains), que je vois ici 'comme' s'ils étaient des insectes, et... les vagues ?
Mais les vagues ne sont ici qu'une figuration, anecdotique, de la nature, la Nature à majuscule : celle qui est proprement in-humaine.
C'est-à-dire, ce qui était déjà, avant l'apparition de l'humanité, et qui restera encore, quand celle-ci aura disparue.
*
Pour moi, le titre fait partie de l'œuvre. Mais j'accepte évidemment les conceptions différentes. Ici, l'usage de l'anglais me permettait d'utiliser l'expression 'bug', dont on connaît l'origine.
Et j'aime bien aussi le double sens de waves, les vagues, donc, mais aussi : les ondes, sonores, et, par extension, la musique.
Et, comme je crois (c'est une croyance !) que c'est par la musique, aussi civilisée soit-elle, que nous maintenons, nous les humains, notre relation à la Nature...
*
Je me suis égaré, sans retenue, dans le bavardage idéologique. Reprenons le chemin du studio.
En fait, ce détour, poétique, était nécessaire pour aborder le côté technique - le second étant insignifiant en l'absence du premier.
Les insectes / les vagues : une opposition. Il fallait donc un 'son' qui soit un double son.
1) Pour les insectes, un motif rudimentaire de quatre notes : do si ré do. Ce que l'on appelle une "broderrie". Avec, parfois, pour faire le petit écart qui permet de respirer, un mi.
Ces quatre notes en valeurs égales. Là, c'est le choix du tempo qui devient primordial. Ce qui fait que ça "sonne". Alors, parfois, on voit que ce qui "sonne" à 50 ne "sonne" pas à 45. Je n'apprends rien à personne, ici.
Et puis, pour exposer toutes sortes de variations possibles de cet motif en broderie : seulement deux "instruments" : les pizzicati du violoncelle (banque Ircam UVI), et des "percussions de synthés" (toujours merci UVI) prises à un M SUBSEQUENT 37.
2) Pour les vagues : là aussi seulement deux instruments : le même violoncelle, mais à l'archet, non vibrato, et puis un autre "son de synthé" : pris à un BEHRINGER DeepMind 12. (toujours la même banque de sons)
Le figures musicales, pratiquement arythmiques, elles, tournant sur les mêmes notes : si, do, ré, et un peu mi.
Je passe sur les petits trafics classiques dans tous les mixages : réverb, filtrage, et re réverb, etc.
Juste à signaler, là, dans le registre 'sound design' à proprement parler : une piste 'insecte' à l'envers, très en arrière fond, pour obtenir des "chuchotements" incessants, et qui propose comme un état intermédiaire entre les insectes jacassant et les vagues déroulant...
Il n'y a pas de contrebasse, mais juste, parfois, des transpositions à l'octave inférieure (de la partie de violoncelle).
Voilà. Je ne suis pas sûr que ça serve ici à qui que ce soit, ce petit déballage.
Mais, pour moi, c'est, comme je me dis : "descendre de vélo pour se regarder pédaler".
C'est pas tant pour 'mieux' pédaler plus tard. C'est pour me souvenir de comment j'ai fait, si je pense que je dois refaire.
C'est que, spontanément, j'oublie ce que je viens de faire à une vitesse fulgurante...
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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