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Test de l'AX 50 USB de Terratec - L'Axon du MIDI

Piloter un synthé ou contrôler un grand orchestre avec sa guitare : telles sont les vœux que nous proposent d’exaucer des machines telles que l’Axon AX50B de Terratec, que nous testons aujourd’hui.

Pilo­ter un synthé ou contrô­ler un grand orchestre avec sa guitare : telles sont les vœux que nous proposent d’exau­cer des machines telles que l’Axon AX50B de Terra­tec, que nous testons aujour­d’hui.
AX50

Pour commen­cer, il convient de rappe­ler briè­ve­ment ce que permet un conver­tis­seur audio-midi. Le prin­cipe est simple : conver­tir le signal audio de chacune de vos cordes en données midi. Cette opéra­tion est faite par la machine, qui se doit de détec­ter la hauteur des notes jouées sur la guitare, la vélo­cité du jeu, la posi­tion des doigts sur le manche, etc. Une fois cette conver­sion effec­tuée, vous pouvez donc pilo­ter synthés, boites à rythmes, hard­ware ou soft­ware, bref, tout ce qui se contrôle en midi. Quelques heures d’ex­pé­ri­men­ta­tion en pers­pec­tive !

Les marques se propo­sant de rele­ver le chal­lenge de la conver­sion audio/midi doivent toute­fois surmon­ter 2 diffi­cul­tés tech­niques :

  1. L’in­ter­pré­ta­tion correcte du jeu du guita­riste, et notam­ment à des tech­niques parti­cu­lières telles que Bend ou Hammer.
  2. Une vitesse de conver­sion mini­mi­sant au maxi­mum la latence. C’est-à-dire le temps entre le moment où le guita­riste joue une note, et où celle-ci est trans­mise à un appa­reil midi

Il y a quelques années, l’Axon AX100 avait fait sensa­tion dans ce milieu très restreint en propo­sant une tech­no­lo­gie d’avant-garde, la ‘Tran­sient Early Recog­ni­tion’ faisant appel aux réseaux neuro­naux et permet­tant une détec­tion de la note d’une vitesse inéga­lée. Pour plus de détails sur cette tech­no­lo­gie, et sur le modèle AX100, n’hé­si­tez pas à vous repor­ter sur ce test de mars 2005.

L’AX100 possé­dait à l’époque 2 faiblesses. Tout d’abord sa rela­tive complexité de program­ma­tion, accen­tuée par une inter­face consti­tuée en tout et pour tout d’un minus­cule écran LCD et de quelques potards et switchs. Ensuite, son prix clai­re­ment prohi­bi­tif l’ayant contraint à rester un objet de désir loin­tain pour de nombreux guita­ristes.

L’Axon AX50B pour­rait être quali­fié comme le ‘petit frère musclé’ de l’AX100, et corrige juste­ment ces 2 reproches en combi­nant conver­sion hard­ware et contrôle soft­ware via l’USB, comme nous le verrons par la suite.


En détail

D’un format plus compact et d’un design plus actuel, l’AX50 fait l’éco­no­mie de quelques fonc­tion­na­li­tés présentes sur l’AX100.
AX50

Tout d’abord, l’AX50 n’est plus équipé d’une banque sonore interne comme son ancêtre. Ces sons n’étaient pas des plus trans­cen­dants, mais étaient de qualité suffi­sante pour faire de l’AX100 une solu­tion ‘tout-en-un ’ inté­res­sante. Désor­mais, sur l’AX50, cette banque devient virtuelle, la machine étant four­nie avec une biblio­thèque de samples suppor­tant le format Géné­ral Midi et gérée via une version dédiée de Kontakt 2. Les possi­bi­li­tés sont bien plus grandes qu’avec la banque inté­grée origi­nale, Kontakt permet­tant d’ajou­ter quelques effets, et d’avoir une certaine souplesse dans l’édi­tion des sons.

Au chapitre des dispa­ri­tions, on signale égale­ment les connec­teurs de pédale de sustain, de foots­witch et des 2 pédales d’ex­pres­sion présentes sur l’AX100. Regret­table pour certaines utili­sa­tions, mais aisé­ment remplaçables par certains contrô­leurs midis comme le Behrin­ger FCB 1010 ou le ROLAND FC-300.

Restent toute­fois les fonda­men­taux : La triplette MIDI (IN, OUT et THRU) qui vous permet­tra d’in­té­grer l’Axon à votre hard­ware MIDI, l’ac­cor­deur, et la sortie ‘gui­tar out’ resti­tuant le son direct de l’ins­tru­ment pour attaquer un ampli guitare par exemple.

S’ajoute à cela la nouveauté : La connexion USB, qui permet de relier l’AX50 à votre ordi­na­teur. Bran­chons donc !

USB editor

Editor

L’ins­tal­la­tion du pilote et de l’édi­teur de l’AX50 se fait de manière parfai­te­ment stan­dard et sans accroc. De même pour la banque de sons. Bonne idée de la part de Terra­tec : sont égale­ment instal­lés 4 ports midi virtuels qui pour­ront par exemple servir à contrô­ler 4 plug-ins diffé­rents en simul­tané !

La prin­ci­pale nouveauté est donc la possi­bi­lité de se passer (sans regrets) de l’édi­tion ‘vin­ta­ge’ de l’AX100 pour passer à l’ère de l’écran / souris.

L’édi­teur contient 4 prin­ci­paux écrans. Le premier est dédié aux para­mètres globaux de l’Axon, dont voici les prin­ci­paux :

  • Le type d’ins­tru­ment utilisé : guitare bien sûr, mais aussi basse, violon ou contre­basse, avec le capteur hexa­pho­nique adapté à chaque instru­ment.
  • Le canal midi sur lequel émet­tra l’Axon
  • L’ac­cor­dage de l’ins­tru­ment, person­na­lisé, ou à l’aide des nombreux presets propo­sés
  • Le réglage de la sensi­bi­lité du capteur de chaque corde. Couplé aux réglages de déclen­che­ment et de main­tien de la note (Note Off Limit et Trig­ger Level), il vous permet­tra d’adap­ter les réac­tions de l’Axon à votre jeu. Cela permet entre autres d’évi­ter les déclen­che­ments intem­pes­tifs sur des ‘ghost notes’ non souhai­tées. Eh oui, il va falloir bosser la propreté du jeu !
  • L’au­to­tune, qui vous permet de vous affran­chir des notes justes ! En effet, il arrive que l’on doive jouer en accord avec, par exemple, un vieux piano pas forcé­ment juste. Dans ce cas, en accor­dant la corde le La sur le La du piano, et après une pres­sion sur auto­tune, l’Axon adapte auto­ma­tique­ment son accor­dage interne.
  • Le réglage de pitch­bend vous permet­tra d’uti­li­ser la tech­nique du Bend pour envoyer un contrôle midi de type ‘pitch­bend’, géné­ra­le­ment attri­bué à la molette de pitch sur les claviers.

Il est possible de mémo­ri­ser l’in­té­gra­lité de ces para­mètres et de les attri­buer sur l’une des huit ‘gui­ta­res’ (comprendre ‘mémoi­res’) propo­sée par l’Axon.

Panneau de contrôle

Axon MIDI les guitares de mon pays
(laï laï laï laï, lalaï)

Condi­tion sine qua non, pour ce faire, votre instru­ment devra être muni d’un micro hexa­pho­nique, chargé de capter sépa­ré­ment les vibra­tions de chaque corde afin qu’elles soient conver­ties en données midi. Certaines guitares possèdent un tel capteur inté­gré (Stra­to­cas­ter Roland Ready, Certaines Godin, Ibanez ou encore Brian Moore), mais pour les autres, l’adjonc­tion d’un capteur externe est obli­ga­toire. Là encore, le choix est restreint : le plus utilisé reste le Roland GK3 (ou GK3B pour basse). Axon propose son propre capteur dédié à la basse, l’AIX 103. Ces capteurs se posent direc­te­ment et faci­le­ment sur la guitare, mais pas forcé­ment de manière esthé­tique. L’autre solu­tion est de faire poser un cheva­let Graph­tech Ghost, qui remplit le rôle de capteur Hexa­pho­nique en plus de celui de micro Piezo. De même, un câble bien spéci­fique 13 broches est néces­saire pour relier le capteur au conver­tis­seur. Il est géné­ra­le­ment non fourni (en tout cas pas avec l’axon). Atten­tion aussi aux faux amis : bien que fonc­tion­nant sur un prin­cipe simi­laire de capta­tion hexa­pho­nique, les Variax de Line6 et le Fender VG ne possèdent pas de sorties en 13 broches et il est donc impos­sible de les connec­ter à un tel conver­tis­seur.

Vient ensuite l’écran de contrôle du vais­seau spatial, j’ai nommé l’on­glet ‘pre­set’, qui comme son nom l’in­dique permet de para­mé­trer jusqu’au moindre détail les 128 presets dispo­nibles dans la machine. Ceux-ci sont stockés en hard­ware et peuvent être rappe­lés via les boutons dédiés et l’af­fi­cheur de l’axon.

Sans rentrer dans le détail, sachez que tout ou presque est para­mé­trable, et que notre imagi­na­tion de musi­ciens légè­re­ment déran­gés est la seule limite à ce qu’il est possible de faire. Tout l’ar­se­nal midi est présent : choix du canal, trans­po­si­tion, quan­ti­fi­ca­tion, envoi de diffé­rents signaux de control change, gestion des NRPN, etc. Les possi­bi­li­tés sont énormes ! Il vous faudra impé­ra­ti­ve­ment maitri­ser les concepts du midi pour tirer le meilleur de l’Axon.

Il convient de s’at­tar­der sur 2 fonc­tions essen­tielles, l’ac­cor­dage et le ‘split’.

Tout d’abord, l’ac­cor­dage. Même si votre guitare est accor­dée de manière stan­dard, l’AX50 peut trans­po­ser à la volée les notes midi, selon n’im­porte quel accor­dage.

Vient le plus inté­res­sant à mes yeux, le ‘split’ : L’Axon permet d’éta­blir diffé­rentes zones sur la guitare, ce qui permet d’en­voyer des messages midi diffé­rents selon la zone solli­ci­tée. Ces zones (ou ‘split’) sont de 3 sortes :

Editor
  1. Le « string split » ce qui permet par exemple d’af­fec­ter les cordes de Mi et La à un son de basse, et les 4 cordes restantes à un son de lead.
  2. Le fret split : Le manche est séparé en 2 zones. On peut très bien imagi­ner jouer un piano jusqu’à la 7ème frette et un ensemble de cordes ensuite.
  3. Le Pick Split : Toujours sur le même prin­cipe, il est possible de distin­guer 3 zones diffé­rentes entre le cheva­let et manche, acti­vables par la main droite.

Les possi­bi­li­tés de contrôles sont donc très allé­chantes, surtout si l’on consi­dère que ces diffé­rents ‘split’ sont utili­sables en même temps. Migrai­neux s’abs­te­nir !

Viennent ensuite les 2 derniers écrans. Le premier (CC default) permet d’at­tri­buer des numé­ros aux diffé­rents ‘con­trol chan­ge’, dans le cas où votre maté­riel MIDI n’adop­te­rai pas les normes habi­tuelles. Le second (midi mapping), va vous permettre d’or­ga­ni­ser vos diffé­rents presets.

Conclu­sion

L’axon AX50 reprend peu ou prou les mêmes possi­bi­li­tés, déjà très éten­dues de l’AX AX100. L’édi­tion, si elle reste complexe, est bien plus confor­table sur un écran d’or­di­na­teur. Une bonne connais­sance du midi reste tout de même néces­saire pour utili­ser l’AX100 à son maxi­mum. Certes, cette obli­ga­tion de passer par un écran pour para­mé­trer l’AX50 rend diffi­cile tout chan­ge­ment de dernière minute en live. Ceux qui seront soucieux de ce genre de choses doivent plutôt se tour­ner vers l’AX100.

Pour les autres, sachez que la tech­no­lo­gie à la base du tracking de l’axon est toujours aussi perfor­mante que sur l’AX100 et consti­tue encore la réfé­rence dans le domaine. La perte des banques de sons internes et de quelques connexions est avan­ta­geu­se­ment tempé­rée par les possi­bi­li­tés de kontakt2. Enfin, et ça n’est pas le moindre de ses argu­ments, le prix enfin abor­dable le met à la portée d’un plus grand nombre de guita­ristes.

[+] Inter­face bien plus ergo­no­mique sur PC
[+] Possi­bi­li­tés toujours impres­sion­nantes
[+] Tracking rapide
[+] Prix enfin acces­sible

[-] Solides connais­sances midi indis­pen­sables
[-] Moins auto­nome que l’AX100

  • Interface bien plus ergonomique sur PC
  • Possibilités toujours impressionnantes
  • Tracking rapide
  • Prix enfin accessible
  • Solides connaissances midi indispensables
  • Moins autonome que l’AX100

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