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Le guide de la notation musicale - Comment lire une partition ?

Ce dossier a pour objectif d'aborder en douceur les bases de la notation musicale, lesquelles pourront se montrer utiles pour déchiffrer une partition par exemple, mais aussi pour faire un dépôt d'oeuvre...

Le guide de la notation musicale : Comment lire une partition ?
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Défi­ni­tion de base de la musique

La musique et sa notationLa musique est l’art d’or­ga­ni­ser les sons pour leur faire expri­mer un message, une impres­sion, un état d’âme, une atmo­sphère, une émotion, des senti­ments… C’est une commu­ni­ca­tion qui émane du compo­si­teur, de l’in­ter­prète et qui est reçue par l’au­di­teur.

La musique est essen­tiel­le­ment trans­mise par le son. Toutes les carac­té­ris­tiques du son peuvent donc être exploi­tées pour enri­chir la commu­ni­ca­tion musi­cale.

Le son est une vibra­tion de l’air perçue par l’oreille. Lorsque le pianiste enfonce une touche de son instru­ment, il provoque par son mouve­ment un choc entre un petit marteau et une corde métal­lique. Cette corde vibre et résonne dans le piano. En vibrant, elle entraîne l’air qui se trouve autour d’elle et cette vibra­tion de l’air se propage dans toute la pièce. Lorsqu’elle atteint votre oreille, elle provoque la sensa­tion sonore que vous connais­sez.

La propa­ga­tion du son est simi­laire aux ondu­la­tions que vous voyez à la surface d’une eau calme lorsque vous y jetez une pierre.

Les carac­té­ris­tiques d’un son

Onde d'un son grave
Son grave
Onde d'un son aigu
Son aigu

Hauteur

Une vibra­tion sonore possède diverses carac­té­ris­tiques que nous perce­vons. La première carac­té­ris­tique est la hauteur du son. Il s’agit en termes physiques du nombre de vibra­tions effec­tuées par l’air en une seconde. Au plus il y en a, au plus le son vous paraît aigu. Sché­ma­tique­ment, on peut compa­rer un son grave et un son aigu de la manière ci-contre.

 

Ampli­tude

La seconde carac­té­ris­tique est l’ampli­tude ou la force du son. Un son vous paraît d’au­tant plus fort que la vibra­tion est grande. En voici une illus­tra­tion :

Onde d'un son faible
Onde d'un son plus fort
Son faible
Son fort

Durée

Une troi­sième carac­té­ris­tique du son est sa durée. Pendant combien de temps l’air vibre-t-il ? Cette durée se mesure en secondes.

Timbre 1 : sinusoïde
Timbre 1
Timbre 2 : triangle
Timbre 2

Timbre

Enfin, le timbre du son vous permet de distin­guer le type d’ins­tru­ment qui joue. Vous pouvez faci­le­ment distin­guer une mélo­die jouée par un piano d’une mélo­die jouée par une flûte. Même si la mélo­die est la même, vous recon­nais­sez direc­te­ment le piano ou la flûte. Physique­ment, cette diffé­rence provient de la forme de la vibra­tion. Voici par exemple deux sons qui ont la même hauteur et la même force mais qui se distinguent par le timbre, c’est-à-dire la forme de la vibra­tion.


La nota­tion musi­cale

Comme la musique est un son, la manière la plus évidente pour la trans­mettre est de l’écou­ter. C’est en effet la manière la plus satis­fai­sante de commu­niquer la musique.

La commu­ni­ca­tion la plus directe implique­rait la présence simul­ta­née de l’in­ter­prète et de l’au­di­teur, comme lors d’un concert. L’at­mo­sphère d’un concert ne peut en effet pas être compa­rée à l’écoute d’un disque ou d’une émis­sion radio. Il y a dans ce cas quelque chose de plus que simple­ment le son.

Les moyens tech­niques dont on dispose actuel­le­ment permettent de capter les sons et de les stocker sous diverses formes comme les disques, les cassettes et les disques compacts. L’avan­tage est de pouvoir repro­duire la musique à volonté, de la distri­buer et de la commu­niquer à grande échelle. Ces tech­niques trans­mettent le résul­tat sonore final de l’exé­cu­tion d’un morceau de musique.

Lorsque vous dési­rez trans­mettre une oeuvre à quelqu’un pour qu’il en perçoive le message musi­cal et puisse en appré­cier la beauté, une cassette ou un disque fera l’af­faire. Si vous dési­rez lui commu­niquer le contenu de l’oeuvre afin qu’il puisse la jouer lui-même, le support sonore seul n’est pas très pratique et devient insuf­fi­sant dans la plupart des cas. S’il est possible pour une personne bien entraî­née d’écou­ter une mélo­die et de la rejouer ensuite de mémoire, cette apti­tude n’est pas géné­rale et reste limi­tée à des cas rela­ti­ve­ment simples. Il devient très diffi­cile d’ef­fec­tuer cela dès que l’oeuvre se complique un peu et lorsqu’on en arrive à un concerto pour piano et orchestre d’une heure, cela devient quasi­ment impos­sible.

La nota­tion musi­cale offre une solu­tion plus pratique pour trans­mettre la musique à quelqu’un pour qu’il puisse lui-même la jouer. Son but est de pouvoir repré­sen­ter le contenu d’une oeuvre musi­cale sous une forme écrite. De cette manière, vous pouvez commu­niquer de manière précise tout ce qui se passe pendant l’exé­cu­tion d’un morceau.

Ce langage d’écri­ture musi­cale a évolué tout au long de l’his­toire jusqu’à nos jours. Le système moderne tel qu’il existe actuel­le­ment est large­ment reconnu sur le plan inter­na­tio­nal et forme un langage univer­sel compris par la majo­rité des musi­ciens du monde entier. Un réper­toire immense est dispo­nible sous cette forme dans les librai­ries musi­cales. L’ap­pren­tis­sage de ce langage vous ouvre donc la commu­ni­ca­tion avec la majo­rité des oeuvres écrites main­te­nant et dans le passé. Il vous permet égale­ment d’écrire votre musique de manière à la faire jouer par d’autres. Ce cours de musique va vous guider et vous faire décou­vrir les points essen­tiels de ce langage d’écri­ture musi­cale.

Le terme parti­tion défi­nit une ou plusieurs pages sur lesquelles la musique est écrite.

 

La portée

PortéePar conven­tion, on écrit la musique sur un support consti­tué de 5 lignes hori­zon­tales. C’est la portée. Les lignes sont tracées à distances égales l’une de l’autre. La distance exacte n’est pas fixée et peut varier d’une parti­tion à l’autre. Elle doit être d’une taille adap­tée à la lisi­bi­lité de la parti­tion. En voici un exemple ci-contre.

Lignes de la portéeLes lignes de la portée sont numé­ro­tées de 1 à 5 à partir de la ligne du bas.

 

Interlignes de la portéeL’es­pace qui est situé entre 2 lignes est appelé un inter­ligne. Les quatre inter­lignes sont égale­ment numé­ro­tés de bas en haut :

 

Notes de musiqueChaque son est écrit sur la portée sous forme d’une note. Une note est un symbole arrondi que l’on place soit sur une ligne soit dans un inter­ligne :

 

Notes graves, notes aiguësLa note peut être pleine (colo­riée en noir) ou vide, comme dans l’exemple ci-dessus. Chaque carac­té­ris­tique du son est inscrite sur la portée. La hauteur du son (aigu ou grave) est repré­sen­tée par la posi­tion verti­cale de la note sur la portée. Une note plus aiguë sera écrite plus haut sur la portée qu’une note grave :

 

Durées des notes de la plus longue à la plus courteLa durée des sons est repré­sen­tée graphique­ment par l’as­pect de la note. Voici les prin­ci­pales formes utili­sées :

La forme graphique de la note s’ap­pelle le rythme ou la valeur ryth­mique de la note. Dans l’exemple ci-dessus, le premier rythme repré­sente une longue durée. La suivante dure deux fois moins long­temps que la première, et ainsi de suite. Nous préci­se­rons cela plus loin avec des exemples. Pour l’ins­tant, ce qui est impor­tant c’est de vous montrer comment chaque carac­té­ris­tique du son est repré­sen­tée sur la portée.

 

La mesure

3 mesuresUn aspect impor­tant de la nota­tion musi­cale est la séquence exacte des notes dans le temps. Quand est-ce que le musi­cien va jouer telle et telle note ? Lorsque plusieurs musi­ciens jouent ensemble, ils doivent pouvoir commen­cer et conti­nuer à jouer tout en restant synchro­ni­sés l’un avec l’autre.

Dans ce but, la portée est divi­sée en plusieurs régions appe­lées mesures. Elles sont sépa­rées l’une de l’autre par une barre verti­cale sur toute la hauteur de la portée. Ces barres verti­cales sont appe­lées barres de mesure. Voici par exemple une portée compor­tant 3 mesures :

De cette manière, la durée totale d’un morceau de musique est divi­sée en durées plus petites. Une oeuvre musi­cale est donc consti­tuée d’un certain nombre de mesures qui se jouent l’une après l’autre. Chaque mesure peut compor­ter des notes avec des valeurs ryth­miques.

2 mesures d'un violonLe timbre du son est évidem­ment fonc­tion de l’ins­tru­ment qui joue les notes. Chaque instru­ment possède un timbre qui lui est propre. C’est sa couleur sonore. Il est courant d’in­diquer le nom de l’ins­tru­ment devant la première mesure de la portée.

Lorsque plusieurs instru­ments jouent en même temps, une portée est attri­buée à chaque instru­ment. Les notes jouées par un instru­ment sont placées dans la portée de cet instru­ment. Les portées sont alors dessi­nées l’une en dessous de l’autre. Pour indiquer que ces portées doivent être jouées en même temps, on les relie toutes par une barre verti­cale à gauche de la portée, et à chaque barre de mesure lorsque les instru­ments concer­nés font partie d’un même groupe (comme par exemple plusieurs trom­pettes). Voici un exemple de 3 portées que l’on joue simul­ta­né­ment :

3 instruments

Cet exemple comporte 3 mesures. Lorsqu’un morceau comporte par exemple 250 mesures, il sera impos­sible de les placer l’une à côté de l’autre (il faudrait une parti­tion de 100 mètres de large !). Lorsque vous écri­vez une lettre et que vous arri­vez au bord droit de la feuille, vous conti­nuez à écrire plus bas, en repar­tant du bord gauche de la feuille. Lorsque vous avez rempli la feuille, vous conti­nuez simple­ment sur une autre page. C’est exac­te­ment le même prin­cipe pour écrire la musique. Voici un exemple d’une parti­tion qui comporte 7 mesures jouées par 2 instru­ments diffé­rents :

7 mesures de deux instruments

Cet exemple néces­site deux remarques. La première est que lorsque les portées sont reliées (et donc jouées en même temps), les barres de mesure des portées sont placées à la même distance hori­zon­tale. Il arrive que l’on relie ces barres de mesure ensemble :

3 mesures de deux instruments

La deuxième remarque est que la largeur des mesures peut varier. Elle dépend du contenu de chaque mesure. On adapte la largeur de la mesure pour que le contenu y soit disposé de manière lisible.

La dernière carac­té­ris­tique du son est l’am­pli­tude ou sa force. En appuyant plus ou moins fort sur les touches, un pianiste produit des notes de diffé­rentes ampli­tudes. Cet aspect du jeu est indiqué sur la parti­tion à l’aide de symboles que l’on place au-dessus ou en dessous de la portée. En voici 3 exemples :

Exemples d'amplitudes sur une partition

Le premier symbole (P) indique que les notes doivent être jouées douce­ment à partir de là. Le second symbole (>) repré­sente un accent, qui veut dire que la note doit être jouée plus fort, mais unique­ment celle-là. Le troi­sième (F) indique qu’il faut jouer fort à partir de là. Nous revien­drons plus loin sur la signi­fi­ca­tion exacte des symboles que l’on peut placer dans une parti­tion.

Pour résu­mer

Les bases de la nota­tion musi­cale peuvent se résu­mer comme ceci : les notes sont placées sur la portée. L’as­pect graphique et l’en­droit où elles sont placées indiquent la durée et la hauteur du son. Lorsque plusieurs instru­ments jouent ensemble, plusieurs portées sont dessi­nées l’une en dessous de l’autre et reliées par un trait verti­cal sur le côté gauche. Une oeuvre musi­cale est compo­sée d’une succes­sion de mesures jouées l’une après l’autre. Ces mesures sont sépa­rées par des traits verti­caux dans les portées. Les notes jouées par un instru­ment sont placées sur la portée de cet instru­ment. Diffé­rents symboles peuvent être ajou­tés dans la parti­tion pour indiquer comment les notes doivent être jouées.

Les hampes des notes

Nous avons vu dans le dossier précé­dent que les blanches, les noires et toutes les valeurs ryth­miques plus courtes ont une [def]hampe[/def]. Ce trait verti­cal part à droite de la tête de la note et se dirige vers le haut, du moins dans les exemples vus jusqu’ici. Sa longueur n’in­fluence pas la note et est pure­ment une ques­tion de conven­tion, de lisi­bi­lité et d’es­thé­tique de présen­ta­tion graphique.Selon la posi­tion de la [def]tête de la note[/def] sur la portée, la hampe peut être diri­gée vers le bas. Dans ce cas, elle prend sa source sur le côté gauche de la note :

En règle géné­rale, on s’ar­range pour que la hampe dépasse le moins possible de la portée, tout en ayant en moyenne la longueur donnée dans cet exemple. Lorsque la note est placée sur la troi­sième ligne ou plus bas, on dirige la hampe vers le haut. Lorsque la note est placée plus haut que la troi­sième ligne, on dirige la hampe vers le bas :

Ceci n’est pas une règle obli­ga­toire, car cela n’in­fluence pas du tout le jeu de la note. Le même prin­cipe est valable pour les croches. Lorsque l’on dessine des valeurs ryth­miques compor­tant des crochets, ceux-ci changent égale­ment d’orien­ta­tion, tout en restant du côté droit de la hampe. Le(s) crochet(s) se dirige(nt) toujours vers la note. En voici une illus­tra­tion :

Pour des raisons de clarté et de lisi­bi­lité de la parti­tion, on brise parfois cette règle. Nous en verrons des exemples plus loin.

 

Les liga­tures

Afin de rendre la parti­tion plus lisible et facile à déchif­frer, il est très courant de relier plusieurs notes compor­tant un ou plusieurs crochets. Pour illus­trer cela, prenons par exemple la mesure suivante :

Elle comporte 4 temps. Pour faci­li­ter la lecture, nous allons regrou­per les notes par temps. Voici ce que cela donne :

De cette manière, on distingue direc­te­ment les 4 parties de la mesure. On a relié les extré­mi­tés des hampes des notes par un ou plusieurs traits qui remplace(nt) les crochets. Il faut placer le même nombre de traits qu’il y a de crochets. Ces traits de liai­son des hampes s’ap­pellent des [def]liga­ture[/def]s. En règle géné­rale, on reliera les notes par temps. Lorsque plusieurs notes diffé­rentes se trouvent placées à l’in­té­rieur du même temps, le prin­cipe reste le même. Ainsi la mesure suivante :

peut être écrite sous la forme :

On relie d’of­fice toutes les notes par un trait et on ajoute des traits pour les notes qui doivent en compor­ter plus qu’un. Pour chaque note, il faut que le nombre de traits atta­chés à la hampe soit le même que le nombre de crochets qu’elle possède lorsqu’elle n’est pas atta­chée à d’autres notes. L’in­cli­nai­son des traits n’a pas d’im­por­tance. Ceux-ci sont souvent incli­nés en suivant la pente natu­relle des hauteurs de notes. Parfois on les fixe à l’ho­ri­zon­tale. C’est une ques­tion de présen­ta­tion graphique.

 

Plusieurs voix ryth­miques

Nous avons vu que dans une mesure en 4/4, le total de la durée des notes et des silences doit toujours donner l’équi­valent de 4 noires. Il arrive que l’on écrive plusieurs mélo­dies sur la même portée, ce qui va légè­re­ment modi­fier cette règle. Prenons l’exemple de deux flûtes dans un orchestre. Elles jouent par exemple les mélo­dies suivantes :

Pour diverses raisons, on regroupe parfois deux portées en une. C’est souvent le cas pour les instru­ments d’or­chestre, lorsque les deux parties ne sont pas trop denses. Dans chaque mesure, les deux mélo­dies comportent chacune 4 temps. On parle égale­ment d’une voix ryth­mique complète. Si nous écri­vons ces deux voix sur une seule portée, nous obte­nons :

En effec­tuant le compte, nous trou­vons pour chaque mesure une durée totale de 8 temps. Néan­moins, la manière dont les temps sont dispo­sés indique assez clai­re­ment qu’il s’agit de deux mélo­dies de 4 temps qui doivent être jouées ensemble. Ceci est encore plus évident si l’on compare avec les deux portées sépa­rées. Remarquez que pour mieux distin­guer l’ap­par­te­nance des notes aux deux [def]voix ryth­mique[/def]s, on oriente les hampes de la voix supé­rieure vers le haut et celles de la voix infé­rieure vers le bas.

Les notes qui commencent en même temps restent alignées l’une à l’autre, même lorsqu’elles sont sur la même portée. Dans l’exemple, il s’agit de deux instru­ments diffé­rents. Au piano ou à l’orgue, il arrive que la même main joue deux mélo­dies à la fois, ce qui produit le même genre de nota­tion. Dans des morceaux plus complexes, il arrive que l’on retrouve trois (et parfois plus) voix ryth­miques sur la même portée. En voici un exemple :

Une voix joue 2 blanches, une autre joue 4 noires pendant que la troi­sième joue les 8 croches supé­rieures. On retrouve toujours un multiple de la durée totale de la mesure. Deux voix ryth­miques en 4/4 donnent un total de 8 noires. Trois voix ryth­miques compor­te­ront l’équi­valent de 12 noires, etc. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ces voix ryth­miques multiples sont jouées en même temps, elles n’al­longent donc pas la mesure, qui garde une durée totale de 4 noires. La dispo­si­tion des voix ryth­miques le montre souvent clai­re­ment, car les temps sont alignés l’un avec l’autre, comme s’ils étaient placés dans des portées diffé­rentes.

 

Les accords

Lorsque plusieurs notes sont jouées ensemble, ces notes forment ce qu’on appelle un accord. Les notes peuvent être jouées par des instru­ments diffé­rents ou par le même instru­ment, comme le piano, la guitare ou l’orgue. Les accords enri­chissent la musique et permettent d’ex­pri­mer des impres­sions et des atmo­sphères diverses. Ils ampli­fient les mélo­dies et accom­pagnent les ryth­miques en leur donnant de nouvelles couleurs sonores.

Lorsque les notes d’un accord sont jouées avec la même valeur ryth­mique, on regroupe ces notes en les atta­chant sur la même hampe. Voici par exemple deux accords de 3 notes d’une durée d’une noire :

Aspects de la notation musicale

La durée totale de l’ac­cord est d’une noire, car les 3 notes sont jouées en même temps. Avec Pizzi­cato, ouvrez le fichier Ex015.piz situé dans le dossier Exemples. Il contient des exemples d’ac­cords avec diverses valeurs ryth­miques :

Aspects de la notation musicale

Ecou­tez le résul­tat. Dans cet exemple, toutes les notes appar­te­nant à un accord commencent et se terminent en même temps. En ce qui concerne les rondes (deuxième mesure), comme elles ne comportent pas de hampes, on les super­pose sans les atta­cher pour former l’ac­cord (prin­cipe valable égale­ment pour la maxime, note de 8 temps).

Lorsqu’un accord possède une note placée entre deux lignes et une note placée sur une de ces deux lignes, la conven­tion est de placer une des deux notes de l’autre côté de la hampe; ceci améliore la lisi­bi­lité de la parti­tion. Sans cela, les deux notes seraient en partie l’une sur l’autre. Voici quelques exemples où l’on place une ou plusieurs notes de l’autre côté de la hampe :

Aspects de la notation musicale

Lorsque les notes de l’ac­cord sont jouées par des instru­ments diffé­rents, la tendance est plutôt d’écrire les notes sous forme de voix diffé­rentes. Prenons par exemple le cas de la mesure suivante:

Aspects de la notation musicale

Si les 2 notes des accords sont jouées par 2 flûtes, on écrira plutôt la mesure comme ceci :

Aspects de la notation musicale

Dans ce cas, l’ac­cent est mis sur la sépa­ra­tion des deux voix en plaçant les hampes dans des sens oppo­sés. Cela permet aux deux flûtistes qui lisent la même parti­tion de plus faci­le­ment retrou­ver ce que chacun d’eux joue. Du point de vue du jeu des notes, les deux exemples sont stric­te­ment iden­tiques.

 

Les notes et silences poin­tés

Nous avons expliqué que les notes sont écrites à l’aide d’une valeur ryth­mique pour indiquer la durée pendant laquelle il faut les jouer. Les valeurs habi­tuelles sont des multiples de deux l’une de l’autre, comme la ronde et la blanche, la blanche et la noire, etc.

Il est parfois néces­saire d’écrire des notes d’une durée diffé­rente de ces valeurs stan­dard. Comment par exemple écrire une note qui doit durer 3 temps ? Elle est plus courte que la ronde et plus longue que la blanche et il n’y a pas d’autre valeur entre les deux.

Deux moyens s’offrent à nous pour écrire des notes dont la durée ne corres­pond pas à une valeur stan­dard. Le premier est le point et le second la liai­son de tenue de note, qui sera vue au point suivant.

Lorsque vous ajou­tez un point derrière une note, sa durée se multi­plie par un et demi. Elle s’al­longe d’une durée égale à la moitié de sa durée. Voici par exemple une blanche poin­tée :

Aspects de la notation musicale

La blanche vaut 2 noires. En multi­pliant 2 par 1,5 on obtient une durée de 3 noires. La blanche poin­tée vaut 3 noires. Le prin­cipe est valable pour toutes les autres notes. En voici quelques exemples :

Aspects de la notation musicale

La noire poin­tée vaut 1 temps et demi. La croche poin­tée vaut 3/4 de temps. Il suffit d’ajou­ter la moitié à la valeur de base. Pour complé­ter une mesure, il faut bien sûr tenir compte des points pour que la durée totale soit toujours égale à 4 temps (pour une mesure en 4/4).

Fermez l’exemple précé­dent et ouvrez le fichier Ex016.piz. Il comporte 4 mesures avec des exemples de notes poin­tées :

Aspects de la notation musicale

Les batte­ments de la ligne supé­rieure vous permettent de repé­rer les temps. Ecou­tez l’or­di­na­teur jouer et obser­vez que les notes poin­tées sont tenues plus long­temps. Véri­fiez que la somme des temps est égale à 4 temps pour toutes les mesures.

Remarquez que le point est toujours dessiné dans un inter­ligne, même si la note concer­née est sur une ligne. Le point est dessiné à droite de la note. Nous verrons plus loin que l’on peut égale­ment placer un point au-dessus ou en dessous d’une note mais dans ce cas, il a une autre signi­fi­ca­tion.

Le point peut égale­ment être utilisé juste à droite d’un silence. Il allonge la durée du silence de la moitié de sa valeur. En voici des exemples :

Aspects de la notation musicale

Pour être complet, signa­lons égale­ment que l’on peut ajou­ter plusieurs points à une note ou à un silence. Vous en trou­ve­rez rare­ment plus que 2. Le calcul de la durée se complique un petit peu. Le premier point ajoute la moitié de la durée. Le second point ajoute un quart de la durée. Le troi­sième point ajoute 1/8 de la durée et ainsi de suite par divi­sion par 2. Une noire double­ment poin­tée vaut donc :

1 temps + 1/2 temps + 1/4 temps = 1,75 temps

Ouvrez le fichier Ex017.piz et écou­tez-le, il vous donne des exemples de notes et silences poin­tés ainsi que de notes double­ment poin­tées :

Aspects de la notation musicale

 

Les liai­sons de tenue de note

Il existe un autre moyen pour repré­sen­ter des notes de durée non stan­dard. L’idée est de regrou­per plusieurs valeurs ryth­miques et de les relier pour qu’elles ne forment qu’une seule note. Voici par exemple comment écrire une note qui dure 3 temps :

Aspects de la notation musicale

On écrit une blanche (2 temps) et une noire (1 temps). On les relie ensuite par une liai­son pour indiquer que la durée de la blanche doit être prolon­gée à travers la noire. On obtient donc une note de 3 temps. Cet exemple est équi­valent à une blanche poin­tée, qui vaut elle aussi 3 temps. Les deux nota­tions sont équi­va­lentes.

Cette liai­son est appe­lée liai­son de tenue de note, car elle indique qu’il faut tenir la note plus long­temps. Elle relie toujours deux notes situées à la même hauteur sonore. Nous verrons plus loin un autre type de liai­son qui se dessine de la même manière et qui peut regrou­per plusieurs notes de hauteurs diffé­rentes, mais la signi­fi­ca­tion n’est pas la même.

Le prin­cipe de la liai­son de tenue de note peut être cumulé pour construire des notes de n’im­porte quelle durée. Il suffit de placer une série de notes de même hauteur et de les relier une à une. La durée totale est la somme de toutes les durées. En voici un exemple :

Aspects de la notation musicale

La durée totale est de 2 + 1 + 1/2 + 1/4 = 3,75 temps. Si on n’avait pas dessiné les liai­sons, comme dans la mesure suivante :

Aspects de la notation musicale

 

l’ins­tru­ment devrait jouer les 4 notes, c’est-à-dire démar­rer la blanche, la tenir 2 temps puis l’ar­rê­ter, ensuite démar­rer direc­te­ment la noire, la main­te­nir 1 temps puis l’ar­rê­ter, … L’au­di­teur entend alors 4 fois la même note. En les reliant toutes, la note est démar­rée une seule fois et main­te­nue pendant la durée totale. L’au­di­teur n’en­tend qu’une seule note.

Une utili­sa­tion courante de la liai­son de tenue de note consiste à relier des notes appar­te­nant à des mesures diffé­rentes. Si une note commence par exemple sur le quatrième temps d’une mesure de 4/4 et doit durer 2 temps, il serait impos­sible de l’écrire sans utili­ser la liai­son. Voici comment l’écrire :

Aspects de la notation musicale

Le deuxième Fa est simple­ment main­tenu à travers la barre de mesure. Ouvrez main­te­nant le fichier Ex018.piz et écou­tez le résul­tat. Il illustre l’uti­li­sa­tion des liai­sons de tenue de note à l’in­té­rieur d’une mesure et entre deux mesures :

 

 

 

Aspects de la notation musicale

Un grand merci à Domi­nique Vanden­neu­cker, auteur du logi­ciel Pizzi­cato d’Arpège Musique, pour son auto­ri­sa­tion de publier cet article sur Audio­Fan­zine. Copy­right ARPEGE sprl.
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  • andromeda56 8 posts au compteur
    andromeda56
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 23/02/2013 à 11:02:47
    bien expliqué,pratique
  • Robin2 15 posts au compteur
    Robin2
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 20/09/2015 à 11:10:38
    :D: Excellent article, très pédagogique! J'ai révisé des notions qui dataient...
  • melski44 571 posts au compteur
    melski44
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 18/09/2019 à 16:20:38
    Très bon article pour revoir les bases de la notation musicale !

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