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Tutoriel - Test Sonic Foundry Sound Forge 6.0

Sound Forge est un éditeur sonore puissant qui permet une multitude de traitements audio, dans le but de créer la matière première d'un morceau ou bien de traiter des sons existants. Ce tutoriel va vous permettre de bien débuter mais aussi d'innover en termes de création sonore.



Les deux prin­ci­pales fonc­tions du logi­ciel sont les trai­te­ments et les effets. Bien sûr, il est égale­ment possible de finir la chaîne de la créa­tion d’un CD audio grâce à ses outils (gravure, expor­ta­tion en MP3…).

On peut passer des heures à trafiquer le son sans se lasser (je le dis en connais­sance de cause !) avec cet éditeur, telle­ment il est complet. Enfin, sachez que les effets utili­sables ne sont pas limi­tés à ceux four­nis avec le logi­ciel puisqu’il est possible d’ajou­ter aux fonc­tion­na­li­tés des [def]plug-in[/def]s [def]DirectX[/def], petits programmes satel­lites qui se greffent au logi­ciel pour lui appor­ter de nouvelles fonc­tion­na­li­tés.

Cas concrets

Les cas concrets présen­tés ci-dessous sont décrits pour Sound Forge. Notez cepen­dant que certains de ceux-ci sont valables pour la plupart des éditeurs sonores dignes de ce nom (lorsque les fonc­tions utili­sées sont clas­siques). Plutôt que d’ex­pliquer en détail chaque fonc­tion, j’ai préféré donner des cas type qui mettent en jeu l’uti­li­sa­tion de ces fonc­tions. Ainsi, vous appren­drez à utili­ser les fonc­tions du logi­ciel tout en (re)décou­vrant les utili­sa­tions de base d’un éditeur sonore.

Je vous propose trois cas concrets. Tout d’abord, le cas inti­tulé «  Pour un enre­gis­tre­ment réussi  », qui explique les étapes d’un enre­gis­tre­ment de base. Vous y appren­drez égale­ment les pièges à éviter. Bien sûr, cette partie décrit les étapes propres à l’édi­teur sonore et vous devrez égale­ment, à côté, vous soucier de la chaîne d’am­pli­fi­ca­tion (exemple : le préam­pli de votre guitare, un compres­seur éven­tuel, etc). Le second cas, " Suppri­mer le bruit de fond d’un enre­gis­tre­ment «, vous permet d’amé­lio­rer le son que vous venez d’en­re­gis­trer, en utili­sant les prin­cipes de base du  » nettoyage «  d’un signal. Enfin, » Créer un son à partir de rien – Ou comment passer pour un bidouilleur averti  » est certai­ne­ment le cas concret le plus origi­nal et le plus éton­nant. Il est plutôt orienté musique élec­tro­nique et expé­ri­men­tale.

Les deux premiers cas s’adressent surtout aux débu­tants et permettent une prise en main du logi­ciel. Le troi­sième, un peu plus long, s’adresse aux amateurs ou aux débu­tants prêts à inves­tir un peu de temps dans la compré­hen­sion de Sound Forge et de la créa­tion sonore en géné­ral.

Pour un enre­gis­tre­ment réussi


L’en­re­gis­tre­ment du son est utile à la plupart d’entre nous, c’est pourquoi j’ai jugé adéquat de le trai­ter en premier. Contrai­re­ment aux idées reçues, un enre­gis­tre­ment réussi n’est pas forcé­ment aussi évident à faire qu’on pour­rait le croire. Tout d’abord, il faut choi­sir l’en­trée que l’on veut utili­ser. Selon les cartes son, on dispose d’une ou plusieurs entrées, numé­riques ou analo­giques, au niveau ligne ou micro. En cliquant sur «  Tools > Prefe­rences  », Onglet «  Wave  », on peut choi­sir l’en­trée à enre­gis­trer.

Choix de l'entrée dans Sound Forge

Une fois l’en­trée choi­sie, l’en­re­gis­tre­ment peut commen­cer. Pour cela, appuyez sur le bouton enre­gis­tre­ment : Bouton Record.

Atten­tion cepen­dant, il vous faut vous assu­rer qu’il n’y aie pas de satu­ra­tion numé­rique. Si vous voulez enre­gis­trer un instru­ment que vous allez jouer en direct, commen­cez par jouer sans enre­gis­trer tout en regar­dant le niveau du son sur les indi­ca­teurs :

Indicateurs de niveau saturant


Il ne doit jamais dépas­ser 0 dB. En effet, cela se tradui­rait par une distor­sion numé­rique très désa­gréable sur l’en­re­gis­tre­ment. De plus, une telle satu­ra­tion est diffi­ci­le­ment répa­rable. Si vous avez dépassé 0 dB lors des essais avant enre­gis­tre­ment, il vous faudra bais­ser la sensi­bi­lité de l’en­trée pour vous situer lors des moments les plus forts du morceau entre –6 et 0 dB. Même si à présent vous ne dépas­sez pas 0 dB, l’in­di­ca­teur «  Clip  » reste présent pour vous signa­ler qu’une satu­ra­tion a eu lieu. Pour le réini­tia­li­ser, un clic sur «  Reset  » ou sur les vu-mètre suffira. Notez au passage qu’en haut des vu-mètre se trouvent des petits nombres indiquant le niveau maxi­mal du signal reçu depuis le début du préen­re­gis­tre­ment. Le bouton «  reset  » réini­tia­lise égale­ment ces valeurs.

Une fois que vous êtes certain que le niveau 0 dB ne sera pas atteint, vous pouvez lancer l’en­re­gis­tre­ment en cliquant sur le bouton «  record  ». Celui-ci se trans­forme en bouton stop et l’en­re­gis­tre­ment commence. A la fin de l’en­re­gis­tre­ment, cliquez sur ce dernier puis sur «  Close  » et l’onde enre­gis­trée appa­raît.

Suppri­mer le bruit de fond d’un enre­gis­tre­ment

Avant tout, atten­tion : il ne faut pas espé­rer pouvoir suppri­mer le bruit de fond, dit «  ther­mique  » (le souffle qui sort des enceintes lorsque le volume est élevé et que personne ne joue). En effet, il s’agit d’un bruit blanc, c’est à dire qu’il couvre toutes les fréquences du spectre. Impos­sible, donc, de l’éli­mi­ner complè­te­ment d’un signal sans suppri­mer le signal utile ! Voilà pourquoi il est si impor­tant d’avoir un enre­gis­tre­ment d’ori­gine de très bonne qualité et avec un rapport signal / bruit le plus grand possible.

Cela dit, ne déses­pé­rons pas, car quelques amélio­ra­tions restent possibles quant à la suppres­sion de certains bruits para­sites. Par exemple, vous avez enre­gis­tré votre solo de chant, mais à l’écoute, vous enten­dez le bruit de reprise du souffle et d’autres petits bruits de bouche que vous voudriez suppri­mer. Pour cela, rien de plus simple, il suffit d’uti­li­ser un noise gate (porte de bruit) qui est en fait un inter­rup­teur qui se ferme – et laisse donc passer le signal – seule­ment quand celui-ci dépasse un certain seuil. Pour appliquer le noise gate, allez dans «  Effects > Noise gate  ». Pour déci­der des réglages du noise gate, commen­cez par régler le seuil (Thre­shold level) très bas, puis, tant que vous enten­dez les para­sites dans le son, augmen­tez progres­si­ve­ment le niveau. Pour la voix, une attaque d’en­vi­ron 10 ms et un relâ­che­ment de 200 ms devraient conve­nir.

 

Créer un son à partir de rien

« Créer un son à partir de rien – Ou comment passer pour un bidouilleur averti » est un tuto­riel qui se veut origi­nal. Vous avez bien lu ! Le but de ce tuto­riel est bien de créer une petite boucle mélo­dique à partir de «  rien  ». Le prin­cipe utilisé n’est pas vrai­ment nouveau, puisqu’il se rapproche de celui des synthé­ti­seurs analo­giques. Cette démons­tra­tion permet donc de se fami­lia­ri­ser avec Sound Forge de manière plutôt ludique. Bien sûr, lorsque vous déci­de­rez de créer vos propres sons, votre démarche sera peut-être bien diffé­rente. Toujours est-il que vous aurez les bases suffi­santes pour vous adon­ner à ce hobby bien parti­cu­lier. Pour illus­trer plus concrè­te­ment cet exemple, des fichiers .mp3 sont dispo­nibles sur le site, corres­pon­dant à chaque étape de la créa­tion du son, signa­lés par la suite par (x.mp3) avec X l’étape de la construc­tion du son.

Voici donc la « recette » qui permet de vrai­ment forger un son à partir du néant (ou presque)

Prise de son… du bruit de fond

La première étape consiste à enre­gis­trer le bruit de fond de la carte son en mono. Je sens déjà de l’éton­ne­ment, du scep­ti­cisme pour certains. Et pour­tant, le résul­tat final sera réel­le­ment impres­sion­nant. Si votre carte son est pure­ment numé­rique, pas de chance, vous n’au­rez aucun bruit de fond à enre­gis­trer. Une autre solu­tion consiste alors à prendre un quel­conque échan­tillon sonore déjà exis­tant. (0.mp3)

Créer une onde de base

Décou­pez un morceau de cet échan­tillon sonore. Pour cela, sélec­tion­nez-en une petite portion à l’aide de la souris, puis, en gardant la souris au dessus de cette portion, cliquez sur le bouton droit et choi­sis­sez «  Zoom selec­tion  ». Main­te­nant que vous avez zoomé sur la partie qui vous inté­resse, il vous est possible de ne sélec­tion­ner qu’un petit échan­tillon d’en­vi­ron 100–150 samples.

Pour connaître la durée de la sélec­tion, il vous faut regar­der en bas à droite du son :

Durée de la sélection



Bouton Trim / CropSi la durée s’af­fiche dans une autre mesure (secondes par exemple), cliquez dessus avec le bouton droit et choi­sis­sez «  samples  ». Puis cliquez sur «  trim/crop  » dans la barre d’ou­tils ou bien faîtes Control + T pour suppri­mer la partie du son qui n’est pas sélec­tion­née. Vous voici donc avec un petit bruit d’en­vi­ron 3 ms.

Découpage du bruit en une période Pério­di­cité d’un son

Que diable allons nous faire de ceci ? D’après notre ami Fourier, un son pério­dique est harmo­nique. Comme c’est ce que l’on recherche, on va le rendre pério­dique ! Pour cela, copiez (Control + C) le son (s’il n’est plus sélec­tionné, faites Control + A pour tout sélec­tion­ner avant de le copier), placez le curseur à la fin de celui-ci (Touche  » Fin " du clavier) puis mitraillez votre clavier de Control + V pour dupliquer autant de fois le bruit.

Boutons "Play" Et là, ô miracle, si vous cliquez sur «  play  », vous obte­nez un son (et non plus un bruit), plutôt mono­tone, certes, mais un son quand même ! (1.mp3). Notez au passage l’uti­li­sa­tion des trois bouton  » play ". Le premier, celui que l’on a utilisé à l’ins­tant, joue une seule fois l’échan­tillon. Le second le joue en boucle. Le troi­sième est un mode spécial qui permet de jouer le son en tenant compte de para­mètres de bouclage propres à l’échan­tillon. Ce mode sera expliqué ulté­rieu­re­ment, dans un cas concret d’uti­li­sa­tion de Sound Forge avec un sampleur.



2.mp3 Musi­ca­lité du son…

Pourquoi le son est-il si laid ? Deux raisons à cela. La première, c’est sa brillance un peu trop forte, due aux discon­ti­nui­tés du signal (nous avons copié le signal plusieurs fois sans nous soucier de l’écart de niveau entre la fin d’un échan­tillon et le début du suivant). La seconde, c’est simple­ment qu’un son pure­ment pério­dique est très rapi­de­ment mono­tone. Fourier réduit sa théo­rie à des sons pure­ment pério­diques car mathé­ma­tique­ment c’est beau­coup plus pratique à mani­pu­ler, mais en fait, le son émanant d’un véri­table instru­ment n’est jamais parfai­te­ment pério­dique. Nous allons donc lui ajou­ter une varia­tion harmo­nique, par exemple grâce à l’ef­fet de flan­ger, qui, sur un son aussi court, ressort autre­ment que sur un son de quelques secondes. Pour ajou­ter cet effet, allez dans «  Effects > Flange / Wah wah  » puis choi­sis­sez par exemple le preset «  Fast Flange  ». Vous obte­nez un son plus «  dense  » (2.mp3).

3.mp3Ajout d’une enve­loppe de volume



Le son étant encore statique, nous allons lui ajou­ter une enve­loppe : pour l’ins­tant, quand nous jouons l’échan­tillon, nous obte­nons un son de même volume du début à la fin. Après trai­te­ment, le son suivra une enve­loppe dite  » ADSR " (pour attack, decay, sustain, release, ce qui se traduit en français par attaque, chute initiale, entre­tien et relâ­che­ment) (3.mp3), enve­loppe simpli­fiée des instru­ments acous­tiques. Pour cela, allez dans «  Effets > Enve­loppe  » puis façon­nez celle qui vous plaît. En cliquant sur «  Preview  », on peut entendre en temps réel l’ef­fet de la courbe sur le son.


4.mp3Conver­sion en stéréo

Etant donné qu’à terme, le but est de créer un son stéréo­pho­nique, nous allons tout de suite conver­tir le son que l’on a créé en stéréo. Pour cela, allez dans  » Process > Chan­nel conver­ter «  puis choi­sis­sez le preset  » Mono to stereo – 100% ". Pour l’ins­tant il ne s’agit que de la reco­pie du son mono sur les deux canaux gauche et droite. Vous n’en­ten­dez donc aucune diffé­rence avec le son mono bien que le son soit stéréo­pho­nique. (4.mp3)

5.mp3Ajout d’un effet

Nous allons ajou­ter un effet du type délai sur le son. Tout d’abord, ajou­tons un silence en fin de son pour être certain que l’ef­fet d’écho ne soit pas coupé (5.mp3).

Pour cela, allez dans «  Process > Insert Silence  » et mettez 5 secondes de silence en fin de fichier. Le délai va enfin pouvoir s’ex­pri­mer ! Pour faire un peu plus origi­nal qu’un simple délai, et pour apprendre au passage comment trai­ter un canal à la fois, je vous propose de mettre un délai de durée diffé­rente sur chaque canal. Plutôt que d’uti­li­ser un délai complexe tout fait (genre «  multi­tap delay  »), déci­dons nous-mêmes des carac­té­ris­tiques du délai pour les canaux droit et gauche, indé­pen­dam­ment. Pour cela, il faut d’abord sélec­tion­ner un canal, en double cliquant sur l’un de ceux-ci.

7.mp3Double cliquez tout en haut de la fenêtre présen­tant le son (la flèche de la souris doit faire appa­raître un petit L pour  » Left « ), ce qui sélec­tion­nera seule­ment le canal gauche de celui-ci. Ajou­tez le délai sur ce canal :  » Effects > Delay / Echo > Simple «  puis choi­sis­sez par exemple 300 ms de  » delay time «  (temps entre deux répé­ti­tions) et 2 secondes de  » decay time «  (temps pendant lequel le délai s’en­tend). Pour que ce dernier para­mètre soit actif, il vous faut cocher la case  » Multiple Delays ".

Nous voilà déjà avec un canal compre­nant un écho (7.mp3).





8.mp3 Réité­rez la procé­dure précé­dente sur le canal droit, avec un délai de 400 ms au lieu de 300 ms, par exemple, ce pour donner un effet stéréo au délai. (8.mp3)






Pitch shifting avec Sound ForgeTrans­po­si­tion du son


Copiez le son dans un nouveau fichier (Control + A, Control + C, Control + E), puis chan­gez son pitch d’une octave en dessous : cliquez sur «  Effects > Pitch > Shift  », puis mettez «  semi­tones  » à –12 (ce qui corres­pond à une baisse de 12 demis tons, soit une octave). La case à cocher «  Preserve Dura­tion  » permet­tra de garder le même rythme au son (par défaut, bais­ser d’une octave ralen­tit le son de deux fois), ce qui n’est pas plus mal étant donné que l’on veut mixer ce nouveau son avec le précé­dent. Et pour éviter de le défor­mer, choi­sis­sez le Mode A17 : «  Drums, unpit­ched  » :


En effet, ce mode permet à Sound Forge de repé­rer les endroits du son où il y a véri­ta­ble­ment du signal (note d’ori­gine, échos) et les silences, et de chan­ger unique­ment la hauteur de ce signal. Du coup, le son n’est pas  » time stret­ché " mais simple­ment dépit­ché (9b.mp3). Ce mode est donc parti­cu­liè­re­ment bien adapté aux boucles de batte­rie dont les sono­ri­tés sont sèches (avec une réverb très courte, par exemple).

Mixons les sons entre eux

Nous allons ensuite mixer le nouveau son (9b.mp3), noté B, avec celui que l’on traite depuis le début (noté A pour pouvoir le diffé­ren­cier du nouvel échan­tillon). Pour créer une amorce d’ar­pège, vous pouvez mixer le son B avec un temps de déca­lage par rapport au son A (cela sera forcé­ment approxi­ma­tif puisque vous déci­dez à main levée où se trouve l’en­droit sur le sample corres­pon­dant à un temps). Après avoir choisi l’en­droit où le son B doit être copié, cliquez pour dépla­cer le curseur à cet endroit puis cliquez sur le bouton droit de la souris et choi­sis­sez «  mix  » dans le menu. Vous pouvez faire de même avec d’autres copies trans­po­sées du son A. Dupliquez plusieurs fois le son ainsi créé (dans les exemples four­nis, 4 et 8 fois)

A présent, rajou­tons des effets type flan­ger / wah wah. Pour faire quelque chose d’ori­gi­nal, vous pouvez par exemple mettre un flan­ger sur le canal gauche et un wah wah sur le droite. Si vous avez bien tout suivi depuis le début, ce n’est plus la peine que je vous explique la démarche pour cette étape. Vous avez tous les éléments pour la réus­sir sans peine ! Norma­li­sez le tout. ( » Process > Norma­lize " à 0 dB). Voici votre son fin prêt !

[mp3=136]Ecou­ter le résul­tat 1[/mp3].
[mp3=137]Ecou­ter le résul­tat 2[/mp3].
Cet article a été publié dans le maga­zine Home Sound Studio.

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