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Test de la Gibson Les Paul '70s Tribute 2013 - Une guitare qui vaut de l’or ?

Il y a des modèles de guitares qui résonnent dans la tête de l’apprenti musicien en quête de gloire, de reconnaissance et de fortune comme le Saint Graal. La série des Gibson Les Paul en fait partie depuis ses origines.

Depuis les années 50 avec la Les Paul Junior puis plus tard dans les années 80s avec la Les Paul Studio, Gibson n’a pas cessé de nous montrer qu’il était possible de fabriquer des instru­ments d’étude de très bonne qualité à des prix très attrac­tifs. Afin de ne pas faillir à cette tradi­tion, Gibson rema­nie son cata­logue en mettant cette année sur le marché une nouvelle décli­nai­son de son modèle que l’on ne présente plus : la fameuse Les Paul.

Le modèle que nous propo­sons aujour­d’hui en test est celui de la Gibson Les Paul '70s Tribute. L’ins­tru­ment est entiè­re­ment “MADE IN USA” et affiche un prix public moyen en boutique de 1000 ou 1200€, suivant que l’on choi­sisse un jeu de méca­niques tradi­tion­nel et le système d’ac­cor­dage auto­ma­tique moderne et perfec­tionné très discret, sur lequel nous revien­drons ulté­rieu­re­ment en détail, qui répond au doux nom de Min-Etune.

Gibson propose ce modèle en trois fini­tions Gold Top (Dark back), Vintage Sunburst, Ebony, Wine Red avec ou sans l’ac­cor­deur inté­gré. La fini­tion de l’ins­tru­ment que nous vous propo­sons aujour­d’hui en test est la version « Gold Top Dark Back ».

Un savoir-faire à la hauteur de la légende ? Voyons cela…

Gibson Les Paul '70s Tribute 2013

Je remarque d’em­blée que cette Les Paul 70s est rela­ti­ve­ment légère. L’ins­tru­ment est bien équi­li­bré. L’épais­seur du corps est plus mince de quelques milli­mètres qu’une Les Paul Stan­dard. Du point de vue du timbre, cela se traduira par une sensible réduc­tion de l’am­pli­tude des fréquences basses du spectre. Le corps de la guitare est en deux parties : la table d’har­mo­nie et le corps même de l’ins­tru­ment. Ce dernier, en acajou, est consti­tué de 5 parties qui sont collées. D’un point de vue esthé­tique, un corps en plusieurs parties, ce n’est pas beau à voir mais d’un autre côté, c’est la partie du corps qui est cachée derrière le musi­cien… La table, sculp­tée en érable est rappor­tée et la teinte du vernis, de type nitro­cel­lu­lose, est « Gold Top ». Ce dernier jouera un rôle déter­mi­nant dans la respi­ra­tion de l’ins­tru­ment et surtout dans sa réso­nance ; les fréquences n’étant pas prison­nières de l’épais­seur de la laque.

L’ins­tru­ment n’a pas de pick­guard mais la surface n’étant pas tendre, la guitare ne marquera pas faci­le­ment. Du point de vue des fini­tions, je suis un petit peu mitigé. En effet, la jonc­tion entre le manche et le corps n’est pas très propre. On remarque un excès de pein­ture qui s’est traduit par une petite bour­sou­flure sur plusieurs centi­mètres. De la même façon, il y a un petit défaut dans la table d’har­mo­nie juste au-dessus du cheva­let qui se traduit par une légère bosse. Il semble qu’elle ait été un petit peu trop rabo­tée en profon­deur, donnant malgré tout à notre instru­ment une petite touche d’ori­gi­na­lité. Je repro­che­rai égale­ment la qualité des plas­tiques utili­sés autour des micros et de la fiche jack de type « Swit­ch­craft » qui fait un petit peu trop « bon marché ». Ce n’est pas grave en soi mais pour un prix supé­rieur à 1000 euros, je ne m’at­ten­dais pas à voir de tels éclats dans l’émail.

Gibson Les Paul '70s Tribute 2013

Le manche est en acajou. Son diapa­son est de 24.75" soit 628mm. Sa join­ture, comme il est d’or­di­naire chez Gibson, est de type collé, avec tenon et mortaise. La touche rappor­tée est en palis­sandre. Le profil du manche est de type 70s très fin et son sillet en corian (un poly­mère acry­lique). Il est d’un confort absolu, sa fini­tion est propre et soignée, sa touche est très douce et ses repères sont en nacre et de type trapèze. Les frettes, au nombre de 22, sont de type « médium jumbo ». Le vernis au dos est très fin et il n’est pas glis­sant. On voit et on sent bien les fibres du bois dans la paume de la main. On parcourt l’ins­tru­ment de bas en haut du manche sans aucun effort, c’est un véri­table régal. On accède jusqu’à la 16e case sans problème. Le réglage du truss rod se fait par le haut du manche, une petite plaque en plas­tique noir affu­blée de la lettre « T » pour Tribute (hommage) venant cacher sa vis. La guitare est montée avec un jeu de cordes de tirants 010/046. Le cheva­let « Tune-O-Matic » et le cordier de type « Stop­bar » sont en zamak, un alliage à base de zinc. Ils sont tous les deux de bonne facture et tout l’ac­cas­tillage est chromé.

La guitare est livrée dans une housse « Gibson Premium Gig bag ». Même si ce n’est qu’une housse, la guitare est quand même bien proté­gée mais je préco­nise un flight case digne de ce nom si vous êtes amenés à la trans­por­ter souvent. Les têtes de manches des Gibson sont leur talon d’Achille, il faudra en prendre rigou­reu­se­ment soin !

La guitare du futur !

Gibson Les Paul '70s Tribute 2013

La guitare mise à notre dispo­si­tion est équi­pée de l’ac­cor­deur auto­ma­tique Min-Etune. C’est un accor­deur extrê­me­ment perfec­tionné qui est direc­te­ment inté­gré aux méca­niques de l’ins­tru­ment. De concep­tion compacte, cet accor­deur est loca­lisé au dos de la tête dans un petit boîtier qui est placé dans l’es­pace situé entre les 6 méca­niques. Discret et léger, il ne déséqui­libre pas le centre de gravité de l’ins­tru­ment. Il fonc­tionne sur une pile qui est inté­grée et que l’on pourra rechar­ger grâce à un char­geur qui est fourni dans l’étui de la guitare. Le niveau de charge de sa batte­rie est indiqué par un voyant lumi­neux de type LED.

Le Min-Etune possède 3 banques d’ac­cor­dages répar­ties en trois couleurs. Les banques de couleur rouge et vert contiennent 6+6 (soit 12) accor­dages diffé­rents. On retrou­vera les accor­dages stan­dard en Mi, Mib, mais aussi de nombreux « open tuning » de mi, ré, sol, accor­dage en quartes, etc. Vous pour­rez égale­ment mémo­ri­ser 6 accor­dages person­na­li­sables de votre choix dans la banque bleue.

Le mode opéra­toire du Min-Etune est rela­ti­ve­ment simple. Une pres­sion sur le bouton « ON » permet d’ac­ti­ver l’ac­cor­deur. Deux pres­sions sur le bouton MENU nous permettent de choi­sir la banque d’ac­cor­dages dispo­nibles. Une fois la banque de couleur choi­sie, on se déplace à droite ou à gauche afin d’ac­cé­der au type d’ac­cor­dage recher­ché. Une fois que vous aurez choisi votre « preset » d’ac­cor­dage, il suffira d’égre­ner les cordes et (comme par magie) les méca­niques se mettent toutes seules en mouve­ment. Si une corde n’est pas correc­te­ment accor­dée, son nom s’af­fiche en rouge. Il suffit alors de pincer la corde qui doit être accor­dée et son nom s’af­fiche en vert. Une fois l’ac­cor­dage correc­te­ment effec­tué, les noms de toutes les cordes clignotent deux fois en vert et l’ac­cor­deur se met hors tension. Un indi­ca­teur nous permet de voir le niveau de la batte­rie.

La pêche au gros… son !

Cette guitare relève avant tout du « plug and play ». La prise en main est rapide et effi­cace mais nous tenons à préci­ser que l’ins­tru­ment était assez mal réglé d’usine avec une action trop basse et une into­na­tion qui lais­sait à dési­rer. De petits réglages furent néces­saires afin de pallier ces petits défauts.

Gibson Les Paul '70s Tribute 2013

Les contrôles de la guitare se résument à un bouton de volume et un bouton de tona­lité par micro. Les poten­tio­mètres de volume sont de type linéaire alors que ceux des tona­li­tés ne le sont pas. Les capu­chons de type « Witch Hat » sont des repro­duc­tions authen­tiques des modèles origi­naux des années 70. De concep­tion réso­lu­ment basique, cette Les Paul possède 2 micros à double bobi­nage et un sélec­teur avec 3 posi­tions. Celui-ci permet d’ob­te­nir en posi­tion 1 le micro cheva­let seul, en posi­tion 2 le micro cheva­let et manche et enfin en posi­tion 3 le micro manche seul. Les deux micros répondent au doux nom de « Dirty Fingers » (doigts sales). Ils sont appa­rents : ils n’ont pas de capot. Ils sont direc­te­ment inspi­rés des « Super Hot humbu­ckers » qui furent déve­lop­pés par Gibson au cours des années 70. Ces micros ont des aimants de type céra­mique surbo­bi­nés. Il en découle un très impor­tant niveau de sortie. Je ne remarque pas de prise au feed­back, cela venant sûre­ment d’une protec­tion des bobines avec un paraf­fi­nage adapté aux carac­té­ris­tiques de ces derniers.

Clean Twin
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  • Clean Twin 00:56
  • Crunch JCM800 00:54
  • Sat Super­so­nic 00:16
Gibson Les Paul '70s Tribute

Il n’y a pas de doute, cette guitare est taillée pour le gros son. Les poten­tio­mètres de tona­lité sont très précis et permettent de bien corri­ger le son en fonc­tion du timbre que l’on désire obte­nir. En jouant avec le volume de chaque micro, on obtient en seconde posi­tion des combi­nai­sons timbrales très inté­res­santes. Le son déli­vré par ce kit de micros est énervé, un petit peu baveux mais extrê­me­ment riche aussi bien en clair qu’en saturé. Les leads en over­drive sonnent très « flûtés ». Le son clair est puis­sant, riche et rond. Les crunchs sont très char­gés en harmo­niques mais je trouve néan­moins qu’ils manquent de finesse et de préci­sion dans les attaques. Je comprends main­te­nant enfin l’ap­pel­la­tion des micros de « dirty fingers » ! On a un petit côté un petit peu sale qui contri­bue à donner à cette guitare un carac­tère bien trempé. Son timbre massif et très épais ne donne pas dans la dentelle. Ce kit de micros sonne, pour le blues, très gras, le rock heavy, très énervé et très chargé en distor­sion.

En conclu­sion

Bien qu’elle fasse partie de l’en­trée de gamme de Gibson, cette guitare jouit d’un carac­tère très affirmé pour ne pas dire ruti­lant. Elle sera un excellent trem­plin pour les musi­ciens qui ont un jour envie de possé­der une Les Paul sans avoir à hypo­thé­quer la maison de campagne fami­liale. Elle permet de décou­vrir tout ce qui fait le son d’une Gibson, quitte ensuite à monter en gamme pour éven­tuel­le­ment faire l’ac­qui­si­tion, pour une somme plus impor­tante, d’une Les Paul Stan­dard. L’ac­cor­deur inté­gré est très pratique et relève de la merveille tech­no­lo­gique tant par sa taille que son fonc­tion­ne­ment. Cepen­dant, je ne peux pas m’em­pê­cher de deman­der comment il va traver­ser les affres du temps. Time will tell !

  • Prix pour une Gibson USA
  • Accordeur intégré Min-Etune (très séduisant et tellement pratique pour les open-tunings)
  • La qualité des micros
  • Finition robuste...
  • ...quoiqu’un peu brouillonne par endroits
  • La qualité des plastiques trop « bon marché »
  • Réglage de la guitare d’usine très approximatif

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