S by Solar est la sous-marque de Solar Guitars, toutes deux fondées par Ola Englund. Nous avons mis la main sur la TB4.61, une Telecaster revisitée à la sauce métal, que nous vous proposons de découvrir dans ce test.

Design, fabrication et finitions de la TB4.61
C’est exactement ce qui caractérise le modèle TB4.61. Au déballage, on découvre une réinterprétation moderne de la Telecaster. La TB4.61C arbore un corps en peuplier recouvert d’un vernis noir mat qui adore les traces de doigts (il existe aussi une version TB4.61W blanche). Le manche en érable est vissé, avec un profil en « D » plutôt moderne, dans la veine de ce que l’on retrouve chez une certaine marque japonaise bien connue pour ses manches « autoroutes ». La fiche technique annonce une touche en Black Techwood au radius de 14 pouces, équipée de 24 frettes en nickel et d’un diapason de 25,5 pouces. Le sillet est en PPS.
Fabriquée en Chine, la TB4.61 est affichée à 249 euros. À ce prix, les finitions sont tout à fait correctes. Le modèle que j’ai eu entre les mains présentait toutefois quelques ratés au niveau du vernis, notamment sur la pointe de la tête. C’est un défaut qu’on retrouve parfois sur des guitares aux lignes aussi acérées. J’ai également rencontré un souci plutôt original : la prise jack avait tendance à éjecter d’elle-même le câble (j’en ai essayé plusieurs, essentiellement des prises Neutrik). Avec un jack coudé, pourtant bien adapté à cette guitare, il suffisait d’une légère rotation pour qu’il sorte tout seul. J’ai d’abord cru à une « feature » un peu farfelue, mais il s’agissait en réalité d’un défaut assez gênant (je vous laisse imaginer l’effet en plein jeu, volume un peu poussé…). Il est évidemment difficile de dire s’il s’agit d’un cas isolé ou d’un problème plus répandu sur la série. Enfin, la tenue de l’accordage ne m’a pas vraiment convaincu : même après avoir stabilisé les cordes, la guitare avait tendance à se désaccorder légèrement assez rapidement, ce que les fortes chaleurs n’ont sans doute pas aidé.
Confort de jeu et ergonomie en conditions réelles
J’ai d’ailleurs été agréablement surpris par la pose des frettes, très propre pour une guitare sous la barre des 300 euros : aucune frette coupante sur les bords, ce qui n’est pas une constante dans cette gamme de prix.
En revanche, en position debout, l’équilibre général m’a un peu moins convaincu. La guitare a tendance à piquer légèrement du nez. Rien de dramatique, mais cela mérite d’être mentionné. Heureusement, le problème peut être atténué avec une sangle qui accroche un peu au vêtement.
Dans l’ensemble, pour un tarif autour de 250 euros, l’ergonomie est très satisfaisante pour cette TB4.61.
Comportement sonore de la TB4.61 en clean, crunch et lead
Soyons réalistes : lorsqu’on achète une guitare mate, noire, pointue, avec une tête renversée, on ne cherche probablement pas la polyvalence. Et cette TB4.61 ne s’en cache pas : elle n’a rien d’un instrument passe-partout, et on s’en doute avant même de la brancher. Je vous propose donc de commencer par l’écouter là où on ne l’attend pas : sur un son clair (canal clean de la Victory V30).

- 1 – Clean00:25
- 2 – Clean 200:19
La première chose qui frappe, c’est que ce canal clair… ne le reste pas vraiment. Même avec un gain réglé à 3, la TB4.61 parvient à faire légèrement saturer les lampes. Du fait, entre autres, de la position chevalet, il est difficile également de parler de chaleur : le micro ne déborde pas de basses et produit un timbre assez clair et incisif. Il pourra sans doute convenir à des textures ambiantes dans certains contextes de métal moderne, mais il fera tache dans un big band de jazz, vous l’aurez deviné.
Passons ensuite au canal crunch :

- 3 – Crunch Riff00:22
- 4 – Crunch Lead00:59
Dans cette configuration, l’identité sonore de la guitare se précise. Le caractère brillant (trop ?) du micro domine. Certains parleraient sans doute d’un rendu un peu froid, et ce ne serait pas faux. Mais son niveau de sortie, plutôt élevé, s’adapte bien aux sons saturés. Et ce bas du spectre peu envahissant peut même devenir un atout dans des riffs modernes, où la définition prime parfois sur la rondeur.
Sur le canal lead, maintenant :

- 5 – High Gain Riff00:27
- 6 – High Gain Lead00:36
Comme évoqué précédemment, pour du riff, ce caractère un peu froid prend tout son sens : les basses ne bavent jamais, les palm mutes claquent efficacement. En solo, en revanche, la guitare manque de personnalité, et le micro ne se montre pas très réactif lorsqu’on joue avec le potentiomètre de volume pour moduler le gain. On est clairement dans une philosophie du « tout à fond ».
Caractéristiques techniques
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Corps : peuplier avec finition noir mat (existe aussi en blanc)
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Manche : érable vissé, profil en D
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Touche : Black Tech Wood, radius 14”
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Frettes : 24 frettes en nickel
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Diapason : 25,5”
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Sillet : en PPS
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Micro : 1 humbucker passif “Custom High Output Ceramic” (position chevalet)
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Contrôles : 1 seul potentiomètre de volume (pas de split)
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Mécaniques : estampillées S by Solar
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Poids : environ 3,3 kg (selon exemplaire)
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Fabrication : Chine
FAQ
Cette guitare est-elle adaptée aux débutants ?
Oui, si vous cherchez une guitare dédiée au métal sans vous ruiner, mais elle manque de polyvalence pour explorer d’autres styles.
Peut-on upgrader le micro ?
Absolument. Le micro étant standard en taille, on peut envisager un remplacement pour élargir la palette sonore.
Est-elle confortable à jouer ?
Assise, oui, grâce à de bons chanfreins. Debout, elle pique un peu du nez, mais une sangle antidérapante peut corriger cela.
Y a-t-il des défauts de fabrication ?
L’exemplaire testé présentait une prise jack capricieuse et un vernis fragile sur la tête. Des défauts mineurs, mais à surveiller.
Peut-elle convenir pour du rock ou du blues ?
Ce n’est clairement pas sa vocation. Le son est sec, incisif, et manque de rondeur pour ces styles.