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Pédago
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Le haut-parleur électrodynamique à ruban - Les différents principes de fonctionnement des haut-parleurs - 4e partie

Dans l’article précédent, nous nous étions arrêtés à l’évocation des chambres de compression et des pavillons. Toujours dans la série des haut-parleurs électrodynamiques, nous nous intéressons ici à une technologie dont le brevet fut déposé dès les années 20 et utilisée plutôt pour les micros. Les qualités en tant que haut-parleur restèrent médiocres jusque dans les années 50, où les améliorations allaient permettre la réalisation d’enceintes pouvant être commercialisées.

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Le haut-parleur élec­tro­dy­na­mique à ruban

HP à ruban
Vue sché­ma­tique d’un haut-parleur à ruban

Le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment est ici le même qu’avec le haut-parleur conique ; le champ magné­tique d’un fil conduc­teur, dans lequel passe le signal sortant de l’am­pli, inter­agit avec celui d’un aimant. Par contre, le fil n’est pas bobiné sur un cylindre dans le prolon­ge­ment de la membrane. Le diaphragme lui-même est le conduc­teur du signal, il prend la forme d’un rectangle main­tenu sur 2 de ses côtés.

Le circuit élec­trique est tracé dessus, en essayant de le répar­tir pour que la force magné­tique soit la plus uniforme possible. Cette combi­nai­son de la bobine et du diaphragme en une seule pièce allège l’équi­page mobile, et devrait permettre, en théo­rie, d’évi­ter le problème du frac­tion­ne­ment de la membrane : le fil conduc­teur est réparti sur toute sa surface, exerçant une force motrice plus homo­gène qu’une bobine qui vient pous­ser un cône sur son extré­mité.

apogee acoustics synergy
HP plan, large bande, à ruban Apogee Synergy

La légè­reté du ruban, souvent fabriqué avec de l’alu­mi­nium, lui permet de se dépla­cer rapi­de­ment. Sa réponse tran­si­toire est bonne et sa bande passante monte souvent bien au-dessus de 20 kHz. Cepen­dant sa taille petite et son poids réduit font qu’il encaisse mal la chaleur, ce qui limite d’au­tant sa puis­sance admis­sible. Ces haut-parleurs sont plutôt desti­nés pour le haut médium et l’aigu, même si avec les progrès, certains modèles sont large bande. Enfin, l’im­pé­dance du ruban est très basse, obli­geant le montage d’un trans­for­ma­teur élec­trique supplé­men­taire — source poten­tielle de dégra­da­tion du signal — pour que l’am­pli puisse travailler sans problèmes.

La largeur du diaphragme se doit d’être réduite, sinon l’en­tre­fer serait trop large pour assu­rer un champ magné­tique suffi­sant. Il est déjà plus large que pour les haut-parleurs à bobine mobile, ce qui oblige à avoir des aimants plus gros ou plus puis­sants pour main­te­nir un champ magné­tique équi­valent. Les aimants étant chers, les haut-parleurs à ruban le sont aussi. En contre­par­tie, l’étroi­tesse du ruban permet une direc­ti­vité peu marquée dans le plan hori­zon­tal.

En plus de l’en­tre­fer large, un autre point peut compro­mettre le rende­ment : le ruban présente faci­le­ment des fuites acous­tiques. N’étant main­te­nue que sur deux côtés (les deux autres devant être libres pour qu’il puisse se mouvoir), l’onde arrière est suscep­tible de venir court-circui­ter l’avant si on ne l’amor­tit pas correc­te­ment.

Ascendacoustics Sierra 2 hp avec tweeter uban
Enceinte avec un twee­ter à ruban et un HP conique Ascen­da­cous­tics Sierra 2

En conclu­sion, malgré sa fragi­lité et son coût élevé, le haut-parleur à ruban à su séduire une large commu­nauté d’ama­teurs de haute-fidé­lité, par ses quali­tés en termes de réponse en fréquences, de direc­ti­vité et de respect des tran­si­toires. Pour une utili­sa­tion dans des condi­tions diffi­ciles ou néces­si­tant un gros rende­ment, on lui préfère géné­ra­le­ment le haut-parleur à bobine mobile.

Dans le prochain article, nous nous inté­res­se­rons, pour finir avec cette famille, à des modèles moins fréquents de haut-parleurs élec­tro­dy­na­miques. Il sera temps ensuite de passer aux autres types de trans­duc­teurs.

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