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Bon, puisqu'on en cause, quelques conseils perso pour faire un bon mixage.

Attention : ce sont mes conseils issus de de mes lectures et surtout de mon expérience. Ils n'ont évidemment pas vocation à être des règles ni à être universels (certains marcheront mieux pour certains et moins pour d'autres, etc).

1- avoir terminé le morceau.
C'est tout con, mais quand on fait tout soi-même, on a souvent tendance à mixer au fur et à mesure qu'on compose. Mais le vrai mix doit se faire sur le morceau terminé. Quand on passe au mix, on ne touche plus au contenu des pistes (sauf pour enlever quelque chose qui s'avère inutile ou nuisible)

2- partir d'une mise à plat
Même si on a mixé au fur et à mesure, refaire une mise à plat, avec un gain-staging auparavant.
Cela permet aussi et surtout de...

3- faire une analyse du morceau et en avoir une vision
Un truc a pris de l'importance dans le mix pendant la création / composition. Est-ce cependant cet élément qu'on veut mettre en avant ? Ou un autre ? Ou une alternance ?
Quel est le money-maker du morceau ? (money-maker = le truc qui défonce et qui fait que les gens ont envie de réécouter le morceau)
Bref, éviter de prendre la route sans savoir où on va. Sachant que cette direction ne sera pas forcément celle envisagée avant ou même pendant la création du morceau.

4- choisir un ordre de mixage et s'y tenir au maximum
Le vieux conseil est de commencer par les sections rythmiques, puis les éléments harmoniques et de terminer par les voix (s'il y en a) ou l'instrument principal, mais on peut faire l'inverse, certains estimant qu'il peut être difficile, surtout avec peu d'expérience, de faire rentrer une voix dans un mix déjà bien abouti, ils vont préférer commencer par la voix lead pour mixer ensuite l'accompagnement autour.
Quel que soit votre choix, essayez de vous y tenir et de limiter les allers-retours entre les différentes pistes / stems

5- travailler avec des bus
C'est à ma connaissance assez personnel, mais j'aime bien multiplier les bus : un pour la batterie (+ éventuellement les autres éléments percussifs), un pour les basses, un ou plusieurs pour les instruments harmoniques, un autre pour les instruments solistes, un pour les coeurs ou l'ensemble des voix selon le contexte. Sans compter les envois d'auxiliaires (réverbes...)
Cela permet facilement de gérer des équilibres globaux au fur et à mesure que le mix avance, de muter ou mettre en solo tel ou tel groupe d'instruments, d'ajouter des traitements à un ensemble d'instruments (par exemple, une compression qui "tape" un peu plus ou adoucit les drums, un équal qui creuse un espace pour autre chose dans les instruments harmoniques...

6- travailler vite
Pour rester concentré sur le résultat sans se perdre dans des détails.

7- écouter la musique plutôt que le son
Une basse peut baver un peu tout en donnant un super groove alors qu'on perdrait celui-ci en la rendant plus tenue.
Se rappeler que le but n'est pas de passer pour un super producteur, mais pour quelqu'un qui fait de la bonne musique.
Corolaire : accepter que ça ne soit pas parfait.

8- faire des pauses
Tout le monde le dit. C'est pas pour rien.

9- ne pas hésiter à jeter
On en a chié pour faire 5 prises de guitares pour avoir le Wall of Sound. On a parfois soigneusement édité, aligné les phases, etc. Plein de boulot, donc. Mais on se rend compte que finalement, ça sonne mieux ou ça a plus de caractère avec une seule des pistes. Ne pas hésiter à jeter les autres.
J'ai eu le cas récemment : un putain de travail pour faire un super son de nappe avec en plus une harmonie chiadée. Mais impossible de bien la faire sortir dans le mix. ça brouillait juste l'ensemble qui gagnait considérablement en clarté en virant la piste.

10- Ne pas revenir X fois sur son mix
On peut être tenté de laisser reposer son mix terminé plusieurs jours, puis d'y revenir avec des oreilles fraîches. C'est une bonne démarche. Sauf que si on laisse encore reposer et qu'on revient dessus, il y aura encore des choses à changer. Et encore et encore. Parce qu'il n'existe pas UN bon mix, mais plein et que selon l'humeur ou la façon dont on va écouter le morceau, le charley qui semblait trop fort un jour nous semblera éteint la fois suivante.

11- ne pas chercher l'équilibre
Un bon mix n'est pas un mix équilibré, mais un mix qui sonne. La recherche d'équilibre peut vite conduire à la platitude alors qu'avoir des trucs qui grattent un peu dans le mix, ça donne du caractère.

12- mixer à volume constant
Changer en permanence le volume de sa carte son ou de ses moniteurs est le plus sur moyen de ne plus savoir où on habite.
En ce qui me concerne, sur mon contrôleur de monitoring, j'ai une marque pour le volume de mix et une marque pour le volume de mastering (basé sur le K-system).
Chez moi, les changements de volume sont ponctuels et uniquement pour écouter. Je remets le volume au niveau initial pour reprendre le mix.
Au passage, ne pas bosser à trop fort volume : fatigue auditive, changement des réponses en fréquences. Pas à trop bas volume non plus.
Moi je bosse au volume correspondant à une écoute confortable de la musique.

Will
Surtout pour les points 5, 6 et 12 !

Le point 4 est intéressant (il m'arrive même parfois de commencer effectivement par les voix) mais il est aussi tributaire du genre musical. Enfin perso je ne mixe pas dans le même ordre un combo rock bien rempli et une chanson intimiste.

Et je dois encore améliorer mon point 10, le piège facile !

Will Zégal : Merci pour ce partage, me suis rajouté tes notes dans les miennes

Point 13 - mixer avec ses oreilles et pas avec ses yeux. On peu vite avoir leregard accroché par la representation graphique des pistes par exemple et inconsciemment ca peu influer sur notre perception