réactions à la news Spotify bouscule sa politique de rémunération
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Neo Alchemist
7885
Administrateur·trice du site
Membre depuis 4 ans
Sujet de la discussion Posté le 06/11/2023 à 13:20:00Spotify bouscule sa politique de rémunération
Allez-vous être impacté·e·s par les nouvelles règles de Spotify en matière de rémunération des artistes ?
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Calagan
1081
Modérateur·trice généraliste
Membre depuis 19 ans
51 Posté le 10/11/2023 à 08:25:34
Citation de Snowfall :
Citation de louis d :
elle n'a toujours jamais effectué la moindre année positive depuis sa création, survivant uniquement des investissements générés par son taux d'utilisation qui reste pour l'instant assez massif.
Calagan
1081
Modérateur·trice généraliste
Membre depuis 19 ans
52 Posté le 10/11/2023 à 08:26:42
Citation de Snowfall :
Citation de louis d :
elle n'a toujours jamais effectué la moindre année positive depuis sa création, survivant uniquement des investissements générés par son taux d'utilisation qui reste pour l'instant assez massif.
C'est faux. Spotify a réussi à être rentable ces derniers temps, mais ce qui est vrai c'est que c'est en général un trimestre à lui seul qui rend l'année entière rentable.
https://qz.com/when-will-spotify-leave-its-loss-making-days-behind-1850949746
https://fr.wikipedia.org/wiki/Spotify
Spotify n'a jamais enregistré de balance positive : Ils perdent de l'argent depuis qu'ils existent, mais les propriétaires sont millionnaires et les majors gagnent des milliards de dollars chaque année.
Je ne suis pas expert comptable, mais c'est ce qu'on peut lire partout quand on cherche des informations sur le sujet, c'est ce que confirment les deux liens ci-dessus et n'importe quel article sur le sujet.
Donc la question c'est : quel est le "business model" derrière tout ça ?
Je serais vraiment curieux de lire une analyse sérieuse qui explique la magouille derrière tout ça : parce qu'il ne fait aucune doute que ce business model n'est pas sain et qu'il y a un hic quelque part... Je me dis qu'il doit y avoir un deal avec les majors qui leur permet de contrôler le marché en échange d'un soutien inconditionnel à un modèle non rentable, mais je ne parviens pas à trouver la moindre analyse sérieuse - alors qu'on peut peut lire des analyses démystificatrices de la finance mondiale (par exemple chez l'anthropologue David Graeber).
Par ailleurs, en termes de fonctionnement, Deezer tente depuis des années de mettre en oeuvre un système "user centric" (câd que l'argent de l'abonnement de l'utilisateur va uniquement aux artistes qu'il écoute, et pas dans un pot commun où il va plus alimenter les artistes écoutés en boucles par des gamins de 12 ans que ce que l'utilisateur a écouté). Jusqu'à présent ils n'arrivent pas imposer ce modèle et je me demande bien pourquoi... Ce que je veux dire, c'est que dans la mesure où le système du streaming suppose un deal avec les majors (puisque ceux-ci peuvent décider de ne pas distribuer leur catalogue à telle ou telle plateforme, ce qui équivaut à amputer de 20% la totalité de ce qui est disponible), il me semble évident que les majors ont un immense pouvoir sur la façon dont le système est organisé...
[ Dernière édition du message le 10/11/2023 à 08:27:08 ]
louis d
25
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 14 ans
53 Posté le 13/11/2023 à 09:15:49
Citation de Calagan :
Citation de Snowfall :Citation de louis d :
elle n'a toujours jamais effectué la moindre année positive depuis sa création, survivant uniquement des investissements générés par son taux d'utilisation qui reste pour l'instant assez massif.
C'est faux. Spotify a réussi à être rentable ces derniers temps, mais ce qui est vrai c'est que c'est en général un trimestre à lui seul qui rend l'année entière rentable.
https://qz.com/when-will-spotify-leave-its-loss-making-days-behind-1850949746
https://fr.wikipedia.org/wiki/Spotify
Spotify n'a jamais enregistré de balance positive : Ils perdent de l'argent depuis qu'ils existent, mais les propriétaires sont millionnaires et les majors gagnent des milliards de dollars chaque année.
Je ne suis pas expert comptable, mais c'est ce qu'on peut lire partout quand on cherche des informations sur le sujet, c'est ce que confirment les deux liens ci-dessus et n'importe quel article sur le sujet.
Donc la question c'est : quel est le "business model" derrière tout ça ?
Je serais vraiment curieux de lire une analyse sérieuse qui explique la magouille derrière tout ça : parce qu'il ne fait aucune doute que ce business model n'est pas sain et qu'il y a un hic quelque part... Je me dis qu'il doit y avoir un deal avec les majors qui leur permet de contrôler le marché en échange d'un soutien inconditionnel à un modèle non rentable, mais je ne parviens pas à trouver la moindre analyse sérieuse - alors qu'on peut peut lire des analyses démystificatrices de la finance mondiale (par exemple chez l'anthropologue David Graeber).
Par ailleurs, en termes de fonctionnement, Deezer tente depuis des années de mettre en oeuvre un système "user centric" (câd que l'argent de l'abonnement de l'utilisateur va uniquement aux artistes qu'il écoute, et pas dans un pot commun où il va plus alimenter les artistes écoutés en boucles par des gamins de 12 ans que ce que l'utilisateur a écouté). Jusqu'à présent ils n'arrivent pas imposer ce modèle et je me demande bien pourquoi... Ce que je veux dire, c'est que dans la mesure où le système du streaming suppose un deal avec les majors (puisque ceux-ci peuvent décider de ne pas distribuer leur catalogue à telle ou telle plateforme, ce qui équivaut à amputer de 20% la totalité de ce qui est disponible), il me semble évident que les majors ont un immense pouvoir sur la façon dont le système est organisé...
Merci pour le rappel sur la rentabilité de spotify, j'avais même pas la force d'argumenter quand quelqu'un te contredit un fait pourtant vérifiable en un google hahaha
Je ne suis pas spécialiste du sujet, mais le business model dont tu parles est le même que pour Facebook ou Amazon à leur début : tu créés un service qui perd de l'argent pendant de longues années, mais dont la valeur réside dans le taux d'utilisation de plus en plus grandissant. Là où il y a des utilisateurs, il y a possibilité de faire du fric. Il y a un docu très intéressant là dessus sur Amazon où tu te rends compte de la dérive de ce système : Amazon se permet de vendre à perte avec des tarifs et des conditions de livraisons qu'une vraie librairie ne pourra jamais approcher, pendant que Bezos qui est un grand spécialiste du genre lève des fonds à tour de bras en montrant que son service est de plus en plus utilisé, et pendant ce temps là le but est de faire crever les petits commerces pour créer un monopole.
Pour le user centric il faudrait que tous les acteurs du milieu signent les accords, quand ça avait été proposé les labels (les majors notamment mais pas que) avaient fait faire des études de marché et estimé que c'était moins intéressant économiquement. Les plateformes n'ont aucun poids dans les négociations, notamment face aux majors.
C.Lawde
760
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 17 ans
54 Posté le 16/11/2023 à 23:12:03
Il faudrait analyser à qui est dû cet argent perdu. Il faut en effet différencier le CA du bénéfice net avant impôts… le CA c’est tout ce qu’une société quelconque aura gagné sur son exercice fiscal. À ces gains, il faut enlever tous les frais (assurances, gestion, coût informatique, etc) et surtout les salaires sans oublier les loyers. Pour ces derniers, si les bâtiments appartiennent au propriétaire c’est déjà un sacré bonus. En ce qui concerne les salaires, il ne faut pas oublier que le coût des patrons en fait partie. Enfin, il reste les dettes. Rappelez-vous l’adage : les banques ne prêtent qu’aux riches. Il s’avère que faire un prêt va créer des liquidités comme des intérêts (qui sont déductibles des impôts ; encore un coup gagnant) et surtout ils sont généralement garantis par la fortune personnelle des administrateurs. Parfois, c’est même un coup de génie, car ce sont des prêts notionnels (c’est à dire que le patron a prêté à sa propre société et récupère donc des intérêts qu’il a lui même négocié. Génial.).
Bref, la société est en négatif, certes, mais elle doit beaucoup d’argent (et donc d’intérêt) à ses propriétaires. Donc, quand on lit qu’une société perd de l’argent, il faut lire entre les lignes.
Bref, la société est en négatif, certes, mais elle doit beaucoup d’argent (et donc d’intérêt) à ses propriétaires. Donc, quand on lit qu’une société perd de l’argent, il faut lire entre les lignes.
– […] j'ai toujours pensé que nous devions avancer vers l'avenir.
– Oui, monseigneur. Difficile d'aller dans l'autre sens.
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