Pour ou contre l'intermittence ?
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Anonyme
Je trouve plutôt que c'est un raccourci un peu facile.
Vivement la fin pure et simple de ce régime, et qu'on n'en parle plus.
Je ne vois pas pourquoi les artistes (et pseudo-artistes) ont droit à un régime privilégié.
Qu'on m'explique clairement pourquoi...
[ Dernière édition du message le 10/03/2014 à 20:58:00 ]
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "une pétition pour la suppression du medef" qui a été fusionnée dans ce sujet le 13/03/14 ]
Setup
D'un point de vue administratif, un intermittent du spectacle est professionnel du spectacle, c'est un fait incontestable
C’est plus à ça que je faisais allusion tout à l’heure.
[ Dernière édition du message le 13/03/2014 à 15:41:46 ]
[ Ce message faisait initialement partie de la discussion "une pétition pour la suppression du medef" qui a été fusionnée dans ce sujet le 13/03/14 ]
blackle
On s'étonnera ensuite que le nombre d'intermittents ait bondi en quelques décennies, par effet d'aubaine bien entendu.
C'est tellement cool, tellement hype, tellement classe d'être intermittent.
Dans quelle branche ?
Peu importe, l'important c'est dêtre intermittent...
Je tiens tout de même à en rassurer quelques-uns le cas échéant ; être ou de devenir intermittent du spectacle n'est bien entendu pas une fin en soi.. l’important c'est d’exercer et d'évoluer dans un milieu pro.. et en France pour tous les techniciens professionnels (hormis les régisseurs en fixe, et les prestataires) œuvrant pour les spectacles vivants, le seul régime, parfois improprement appelé statut, qui prévaut est l'intermittence. Et pour les musiciens, les circassiens, les marionnettistes, les comédiens etc.. c'est exactement la même chose.
Setup
Pareil je ne vois comment une création de spectacle peut être faite sans ce régime d’intermittence. Je ne sais pas si Bout’chou va revenir ici après tout ce chantier, mais ça serait bien qu’elle nous explique comment fonctionne sa compagnie, qui est intermittent et qui ne l’est pas. Et comment ce régime d’indemnisation influe dans un processus de création artistique. Je pense que cela pourrait être intéressant. En tous cas moi ça m’intéresserais vraiment.
wildcopper
On peut faire bien des critiques sur ce régime, mais celle de privilégier ses bénéficiaires est la plus minable, et aussi la plus politique puisqu'on peut s'en servir facilement pour gagner le cœur de la foule en colère réclamant justice en ces temps de crise.
L'une des critiques de ceux qui sont les plus documentés sur le régime est qu’à salaire égal, un intermittent est plus rémunéré qu’un salarié du régime générale. Or, ces annexes ont été conçues et amendées avec un certain pragmatisme: des coefficients supérieurs ont été choisis dans ce secteur parce que les rémunérations y sont inférieures. D’ailleurs, cette différence se retrouve également entre l'annexe 8 et 10: les artistes ont un coefficient encore supérieur aux techniciens... pour compenser le fait qu'ils soient moins bien payés et indemnisés que les techniciens.
Au total, les intermittents sont légèrement moins bien indemnisés que la moyenne des chômeurs: ils représentent 3.5% des chômeurs mais seulement 3.4% du montant des allocations. Preuve que les intermittents sont loin de se gaver.
Si les intermittents étaient demain au régime général, ils auraient certes une allocation moins importante... mais ils seraient beaucoup plus nombreux! En effet il suffit de 610 heures sur 28 mois pour être indemnisé au régime général, contre 507 sur 10 mois ou 10 mois 1/2 pour les annexes 8 et 10. On aurait ainsi une population d'artistes et de techniciens plus nombreuse et encore plus précaire. Les annexes 8 et 10 permettent au contraire de réduire le nombre de bénéficiaires, et de mieux les rémunérer. Oui, ces annexes réduisent bien le nombre de bénéficiaires: plus de la moitié des cachets versés ne sont associés à aucun droit au chômage, faute d'heures!
À mon humble avis, les problèmes de ce régime sont liés à ses effets de seuils et à son "exclusivité".
Premier exemple d'effet de seuil, celui du seuil des 507h, qui est extrêmement précarisant (506h ou moins = rien). De mémoire, 10% des intermittents sortent des annexes 8 et 10 chaque année. C'est énorme.
Deuxième exemple d'effet de seuil, celui de la méthode de recherche des heures, qui est extrêmement compliquée du fait que la période de recherche ne recouvre pas la période d'indemnisation, qu'elle varie en fonction des jours travaillés et qu'elle commence à la fin du dernier contrat et non la fin de l'indemnisation... personne n'y comprend rien. Et celui qui y comprend quelque chose s'aperçoit que parfois, il vaut mieux arrêter de travailler en fin de période d'indemnisation afin de bénéficier d'une meilleure indemnisation! C'est ridicule.
Quand au problème d'exclusivité, tous les artistes le connaissent bien: la plupart du temps, donner des cours ou animer un atelier ne rentre pas dans le cadre des annexes, et peut aboutir encore une fois à ce que travailler conduise à perdre de l'argent -- sans compter les incertitudes sur le renouvellement en cas de gros travail au régime général.
Je trouve que résoudre ce troisième point devrait être une priorité, afin de pouvoir exercer son travail d'artiste (ou de technicien) tout en pouvant sereinement exercer une activité pseudo-artistique (ou même pas artistique du tout) à côté. Cela permettrait peut-être d'être moins "captif" de ce régime et pouvoir plus facilement refuser des conditions de travail indécentes (exemple pas plus tard qu'aujourd'hui, une agence de pub qui propose de payer la comédienne avec une paire de chaussure de la marque! ).
Car s'il y a des profiteurs de ce régime, il faudrait peut-être regarder du côté de certains employeurs (employeurs de permittents bien sûr, mais pas que). Et le régime sera maintenu -- car il le sera -- au moins autant à cause des intérêts de certains grands groupes audiovisuels que de la pression de la rue...
Dernière chose, on ne peut pas remplacer un statut de salarié (comme l’intermittence) par un statut de profession indépendante (sauf dans des cas très précis bien sûr). Ceux qui le prétendent ici ne connaissent pas grand chose à la réglementation...
Mes deux centimes pour le débat, désolé pour le mur de mots. Je sors...
Anonyme
par contre la gestion de ce débat par les modos c'est n'importe quoi, si je peux me permettre : on ne s'y retrouve plus entre les fusions/séparations de fil, les posts effacés... Enfin ça ne doit pas être simple à gérer non plus...
phoenix (was acapela)
Pour ce qui est de la modération, ça a été simple, si si !
1/ séparation entre le sujet initial (la pétition anti-MEDEF) et le début du débat, commençant par "gnnaaaa, c'est naze l'intermittence (pour schématiser) et qu'on retrouve ici, post #1. C'est la SEULE séparation qui a eu lieu. Et aucune fusion
2/ les posts effacés : only du off-topic (notamment de quelques uns qui tentaient de revenir à la pétition du Medef, mais comme entre temps j'avais scindé en 2 topics, les posts n'avaient plus de raison d'être), des insultes et des vidéos qui ont plutôt leur place dans le Pub et les réponses attenantes.
Si on a du mal à s'y retrouver c'est plutôt à cause du gros débit de speed qui a eu lieu.
Claro ?
[ Dernière édition du message le 14/03/2014 à 23:22:25 ]
Anonyme
Citation :
Dernière chose, on ne peut pas remplacer un statut de salarié (comme l’intermittence) par un statut de profession indépendante (sauf dans des cas très précis bien sûr). Ceux qui le prétendent ici ne connaissent pas grand chose à la réglementation...
heu, si, je l'ai fait pour moi tout du moins. Ou alors on ne parle pas de la même chose.
Bout'chou
Après je comprends pas trop la question de l’influence du régime d'indemnisation dans un processus de création. Tu veux dire comment ça se passe quand on est intermittent ? C'est ça ?
D'un point de vue financier, quand on est en période de création on est tous payés à l'heure, techniciens comme danseurs pour des services de 4 heures. Généralement c'est 2 x 4 heures pour une journée. En tous cas on fait toujours en sorte de pas excéder 10 heures de travail par jours. Encore que ça c'est plus valable pour les danseuses. Par contre on est tous payés en cachet pour les représentations. Pour les danseuses on est toutes payées pareilles. Enfin je veux dire que les montants sont les mêmes. Sauf pour les 2 circassiennes qui elles ont un travaille plus important de préparations et donc du coup elles sont payées un peu plus chère.
Quand on est en résidence en dehors de nos locaux on est défrayé, ça veut dire qu'on a droit à des indemnités kilométriques et des indemnités de frais de repas, et les éventuels frais d’hôtels sont prit en charge par la compagnie elle même. Évidemment faut pas en abuser. Ça arrive aussi que la salle qui nous accueille en création s'occupe de notre hébergement.
Quand on est en tournée, bah la compagnie met à disposition 1 ou 2 minibus pour les danseuses et les techniciens se déplacent toujours en camions. Et là que ça soit les repas ou l'hébergement c'est toujours à la charge des programmateurs ou des organisateurs.
Mais pour le coup tout ça, ça peut être super différent d'une compagnie à une autre. Je veux dire que les compagnie s'organisent un peu comme elle le veulent et surtout comme elle le peuvent.
Voili voilou.
[ Dernière édition du message le 15/03/2014 à 13:08:50 ]
blackle
C'est vraiment un sujet complexe. Je pense qu'on est tous conscients, artistes comme techniciens, que de ce régime indemnitaire doit impérativement évoluer, mais je crois que personne ne sait vraiment par quel bout commencer tellement il est devenu complexe dans sa forme..
la plupart du temps, donner des cours ou animer un atelier ne rentre pas dans le cadre des annexes
Disons que là il faudrait faire très attention aux dérives qui à mon avis ne manqueraient de pointer le bout de leurs nez. Par exemple un musicien qui passerait 80% de son temps à donner des cours et 20 % de son temps restant sur scène ne pourrait plus être considéré comme professionnel du spectacle..
exemple pas plus tard qu'aujourd'hui, une agence de pub qui propose de payer la comédienne avec une paire de chaussure de la marque!
J’espère au moins que tout en les envoyant gentiment sur les roses, elle leur a demandé si quelques coups pieds dans leurs miches avec cette paire de pompes n'étaient pas également inclus dans le cachet.
Mais pour le coup tout ça, ça peut être super différent d'une compagnie à une autre. Je veux dire que les compagnie s'organisent un peu comme elle le veulent et surtout comme elle le peuvent.
Bar' bout, il aurait été bien que tu précises dans ton post que ta compagnie, enfin celle dans laquelle tu évolues le plus souvent, est une compagnie dite conventionnée, avec tout ce que cela comporte/implique.. Pour la faire brève et éviter de tomber dans le hors-sujet total, ces employeurs font partie du haut du panier et ils sont le plus souvent "suivis" directement par le ministère de la culture, et finalement même si sur la totalité des intermittents, peu d'artistes ou de techniciens ont l'opportunité* d’accéder à de telles compagnies pour y travailler, elles constituent évidemment une source non négligeable d'emplois . En effet, ce sont généralement de grosses machines qui embauchent pour de "longues" périodes beaucoup d'intermittents. C'est une des facettes importantes de ce régime d'indemnisation car ces compagnies ont été crées par les artistes eux-mêmes sous l'impulsion des politiques culturelles actuelles et passées et se sont développées en s’appuyant sur l’existence même de l’intermittence.. en gros cela signifie aussi que si ce régime spécifique venait à disparaître, toutes les scènes nationales seraient amenées à fermer boutique..
* opportunité qui est rarement le fruit du hasard, d'ailleurs.
**** Venez découvrir le dernier album de deux filles formidables!! ****
Saddle Creek Records : Orenda Fink Maria Taylor
[ Dernière édition du message le 15/03/2014 à 20:52:12 ]
Bout'chou
[ Dernière édition du message le 16/03/2014 à 20:13:28 ]
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