Sujet [LesCopainsDuPub] Musiques electro - la crème de la crème, ce qu'il existe de mieux ici !!

Je continue à répondre à Karl (putain, deux pages de retard).

Citation :

Mais le fait est que dans la techno en particulier, la plupart des clubs ne font confiance qu'à des gens qui ont une "réputation" sur internet ou qui sont passés par leur réseau de copinage. Bref, c'est bien égocentrique et protectionniste.

Je ne connais pas bien le milieu, donc avec toutes prudences, mais je dirais que c'est comme dans tous les domaines musicaux (et sans doute des arts) : pour arriver sur certains créneaux, il faut ou beaucoup de bol (et sans doute de culot), soit une curation. Parce que les programmateurs de clubs en vue ne peuvent juste pas faire eux-même la curation de tout ce qui sort.
Par ailleurs, vieux phénomène de partout en musique : il faut des noms pour faire venir du monde. Fait venir un inconnu, aussi excellent soit-il, dans un club et 2-3000 places et t'auras 30 personnes.
Donc, c'est pas tellement une question de "copinage", mais de réputation quant à la qualité musicale et d'une reconnaissance publique minimum qui garantisse un certain remplissage.
Disons qu'entre une personne recommandée par quelqu'un qui remplit déjà et quelqu'un qui arrive sorti de nulle part avec la gueule enfarinée, le choix sera vite fait.
Certains clubs, festivals, et autre lieux de diffusions peuvent bien avoir de la place dans leur programmation pour les découvertes et coups de coeur, mais les places restent chères.

En musique en général, il y avait une époque où les musiciens faisaient leurs classes : du piano bar, du bal, etc. Avant de pouvoir percer avec leur propre musique. C'était un vrai apprentissage de terrain.
Quelques rares comme Kate Bush ont vu leur apprentissage financé directement par leur maison de disques. Faut dire qu'elle était recommandée par Gilmour. Mais elle s'est quand même tapé des années de pub et petites scènes où elle a appris le métier.

Dans les années 80, on s'est mis à signer n'importe qui. C'est là que des gens sont devenues des vedettes du jour au lendemain (et souvent, ont disparu après un titre, normal puisqu'ils n'avaient pas construit de public). Mais c'est un fonctionnement anormal.

On peut faire illusion sur un titre, mais le métier, ça s'apprend pas dans sa chambre. Même en techno.

Moi je fais du live depuis plus de 30 ans. De façons plus intensive depuis 20 ans. J'ai fait des centaines de concerts, dans des bars devant quelques dizaines de personnes à des grosses scènes devant plusieurs milliers, des tournées à l'étranger.
A côté, je mixe en soirée depuis des années.
Je me suis mis il y a peu au mix techno. Eh bien je redébute. Je vois tout ce que j'ai à travailler, à apprendre, etc. Mes prestations sont bien accueillies, mais je vois bien, moi, la marche qu'il y a à monter pour passer d'un public de 100 personnes à des scènes de 2000.
Le truc, c'est que je ne mettrai probablement pas des années à monter ça puisque j'ai déjà l'apprentissage musical et celui de la scène. Même si c'est différent derrière des platines qu'avec une guitare à la main ou même derrière des machines.

Donc, il n'y a à mon avis qu'une solution : rencontrer des gens dans le milieu, faire des live avec eux, se faire connaître et reconnaître, acquérir un public...
Et ensuite, tirer les fils de la pelotte.

Greg, ton cas ressemble étrangement au mien sauf que la scène se passe dans la capitale du nord...
A bien y réfléchir je vais... me remettre au mix techno, envoyer un mix à un collectif avec qui je suis en contact (et qui bien sûr ne cherche personne) et ils m'inviteront peut être comme guest dans une de leurs soirées si je suis suffisamment convaincant. A partir de là, c'est à moi de jouer pour fidéliser les gens. Autrement dit, ça fait beaucoup de conditionnel et beaucoup d'investissement moral. Mais j'ai pas le choix. Et je souhaite aussi faire du live machines par la suite.
Finalement, j'ai raté le bon train comme beaucoup de gens et maintenant je cours après. Mais ça fait déjà plus de 10 ans que je me suis remis à créer de la musique... Donc si j'avais claqué la porte à tous les employeurs de l'informatique pour avoir du temps pour la musique et avancer plus vite dans le grand "réseau", je ne serais sûrement pas à la ramasse aujourd'hui. Ou moins en tout cas. Mais cela aurait impliqué de faire voler en éclat ma vie de couple et toute forme de sécurité dans ma vie sociale. Je ne me sens coupable de rien. Je fais avec mais avec un certain cynisme c'est vrai.

Citation :

Pour ceux qui veulent pousser un peu plus loin le délire argentin technoïde azimuté... Je suis pas trop fan de l'argentine en ce moment évidemment mais faut reconnaitre qu'ils ont une scène intéressante.

Anecdote : j'ai un ami DJ techno qui s'est installé depuis quelques mois à Barcelone.
le boulot ne lui a pas encore permis de faire le tour de la nuit barcelonaise, mais il dit qu'il y a pas mal d'immigrés sud-américains et qu'ils dépoussièrent bien le paysage musical et festif local.