Parlons Histoire (parce que sur AF il y a un sujet pour tout, sauf que là y'en avait pas encore)...
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TheStratGuy
Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.
TheStratGuy
Tiens, d'ailleurs:
ailleurs on le perçoit plutôt comme Attila ou comme la peste bubonique
- Il me semble que le même Attila est encore considéré sous un jour plutôt positif en Hongrie, c'est vrai ou c'est juste un mythe? Je crois que c'est un prénom encore parfois donné là-bas...
- quid de la vision que les italiens ont de Napoléon? il me semble qu'il est l'initiateur de l'unité du pays et qu'à l'époque les italiens étaient plutôt enclins à voir d'un bon oeil quiconque venait les aider à botter le cul à l'envahissant voisin autrichien, mais maintenant?
Do not take life too seriously. You will never get out of it alive.
samy dread
pour les russes pas trop vu qu'ils lui ont botté le cul et foutu dehors, donc ça va
Non je ne mettrai pas de pull
Djardin
TSG => c'est un peu ça.
d'après la légende, en gros, une veille de bataille tout le monde picole (logique, il vont se faire couper en deux par des boulets de canons le lendemain, ou pour les plus chanceux juste amputé par un coup de sabre, puis mourir de faim et de septicémie). Le lendemain, les français ont la gueule de bois, par contre les polaks se battent très bien. donc le soir, en félicitant les polaks, Napoléon dit aux français "la prochaine fois, picolez, certes, mais comme des polaks" (sous entendu : "prenez de la vodka artisanale, un coup de coude sous la bouteille, un immonde jus de pomme dans un verre qui tourne, et gardez les idées claire le lendemain")
Référence en matière de bon gout capillaire et vestimentaire.
homme à tête de zizi.
Anonyme
Quand j'étais gosse, j'avais demandé à mes parents pourquoi à Londres y avait une place qui s’appelait Trafalgar Square et une station de métro Waterloo, alors que c'étaient des défaites et donc plutôt des trucs à oublier....
Will Zégal
C'est sûr qu'au delà d'une génération, je pense que le culte de la repentance est complètement absurde.
Intéressant. Le baron Antoine Sellières de La Borde doit-il se repentir parce que sa fortune provient du fait que sa famille ait (entre autre) vendu des canons et probablement participé aux cartels qui ont contribué au déclenchement de la grande boucherie de 1914 ?
Les jeunes allemands des années 60 devaient-ils se repentir des actions de leurs parents pendant 39-45 ?
En fait, c'est le terme de repentance qui est hors sujet et qui fausse tout de débat. Effectivement une repentance d'actions qu'on n'a ni effectuées, ni laissées faire, ni contribuer à exister par un système qu'on a soutenu n'a pas de sens. Repentance, non. Conscience, oui.
Après, il y a une énorme différence entre la repentance individuelle (de chacun en tant que personne) et celle collective, en tant que société ou nation.
Je descends des Troyens, je vais porter plainte contre la Grèce...
Jolie image. Totalement sans objet. Ce qui reste dans notre société de notre héritage de Troie est tellement congru que ça frise l'inexistant.
Ce qui reste dans notre société actuelle de l'héritage tant des guerres récentes que de pratiques comme l'esclavage ou plus tard la colonisation sont très loin d'être négligeables.
De ce que j'en sais, un des problèmes soulevé par cette question de dédommagement des descendants d'esclaves est qu'aux antilles, la société est verrouillée. De fait, ce sont toujours en grande partie des descendants de famille de colons esclavagistes qui détiennent toujours la terre, la fortune et dans une certaine mesure le pouvoir (le commerce, les pouvoir économiques avec tout ce que ça signifie d'influence sur le pouvoir politique). Tout comme en métropole, d'énormes pouvoirs (et richesses) sont toujours détenus par des familles comme les Wendel (celle de Ernest-Antoine Sellière).
Ici encore, la question posée sous forme de "repentance" est hors de propos. La question est plutôt :
- on a d'un côté des descendants d'esclaves, donc de victimes, qui restent du petit peuple sans grand chose et peu de possibilités de changement et de l'autre, des gens dont la fortune et la propriété terrienne sont l'héritage du colonialisme et de l'esclavage. Est-ce juste de laisser les choses enfermées dans un tel status-quo ?
Evidemment, la situation est spécifique par le fait qu'on est sur des territoires très limités géographiquement et en terme de population.
Je n'ai pas de réponse précise ou personnelle à cette question. Je voulais juste signaler que la question est un peu plus nuancée que la simple question de repentance d’événements datant de quelques siècles.
Will Zégal
Sans même parler du fait que les conditions de vie des esclaves africains exploités au sein même de leur continent d'origine (mais souvent très loin de leur point de départ et avec guère plus de perspective de retour que si un océan les en séparait) sans que les européens n'y soient pour quoique ce soit n'étaient sans doute pas beaucoup plus jojo que ce qu'elles étaient dans les colonies du Nouveau Monde: même en imaginant les conditions dantesques des voyages transatlantiques enchaînés à fond de cale, difficile de croire que les marches forcées des caravanes transsaharienne étaient pour autant une sinécure. La seule différence étant que dans un cas, on a des traces et des témoignages qui sont parvenue jusqu'à nous, alors que dans l'autre la culture et la tradition africaines basées essentiellement sur l'oralité ont probablement fait que n'en demeurent pas trop de traces compromettantes...
Euh... Je suis le seul à être choqué par ce discours sous-jacent "l'esclavage existait de toutes façons et n'était pas plus rose en Afrique que dans le système occidental" .
Il me semble un moyen d'exonération bien facile. C'était d'ailleurs exactement celui qu'employaient les négriers : ces noirs se traitent encore plus mal entre eux que nous ne les traitons.
Sauf que, comme tu le dis toi-même, il y a une différence, notamment quantitative, entre avoir des esclaves parce qu'on a fait des captifs lors de guerres entre empires, en avoir un peu plus parce qu'on va se servir quand on en a besoin et aller en chercher spécifiquement pour en faire un commerce massif. Je crois qu'on parle du chiffre de 11 millions d'esclaves envoyés entre l'Afrique et les Amériques par le commerce triangulaire. J'ai du mal à croire que ce chiffre ait pu être atteint par l'esclavage local. Et même si c'est le cas, il est venu s'y ajouter.
Les européens ne sont en rien responsables de l'esclavage local. Ils le sont de ces 11 millions de déportés. C'est pas tout à fait rien quand même.
Après, si tu parles simplement des simplifications hallucinantes faites par l'enseignement de l'histoire à l'école, je suis complètement d'accord. Et bien au delà. Il y aurait tellement à dire (et surtout redire) sur l'enseignement de "l'histoire" (je mets volontairement des guillemets) à l'école que ça mériterait un sujet entier.
[ Dernière édition du message le 27/05/2013 à 11:49:24 ]
Anonyme
Je sais pas pour vous, mais perso l'enseignement de l'esclavage à l'école, ça a été le même que la vie en France entre juin 1940 et septembre 44, ou que la guerre d'Algérie : 3 lignes dans les livres d'histoire...
Sur Napoléon en revanche des chapitres entiers, dont 5 sur Austerlitz, bizarrement pas un seul sur le fait qu'il a ravagé l'Europe, que les guerres ont été plus plus couteuses en hommes de l'histoire de l'humanité (c'était la 1ere fois où la conscription de masse faisait son oeuvre).
A moi on m'a limite enseigné que ses soldats partaient au combat en chantant sa gloire, alors que sur la fin, c'étaient des gosses de 15 ans qui allaient à la filoche, leurs grands frères étant déjà tous morts.
Zerosquare
Imagine qu'un "favorisé" ait hérité sa fortune de ses parents qui ont travaillé dur pour s'en sortir. Ou encore, par un retournement de l'histoire, que d'anciens "défavorisés" soient devenus "favorisés" et inversement. Tu penses que la situation serait plus acceptable pour autant ?
Pour le coup je suis d'accord avec TSG : je trouve ce martèlement de l'Histoire nocif. Premièrement parce que l'argument couramment utilisé est faux : on a beau connaître l'Histoire, ça ne l'empêche pas de se reproduire (la 1ère guerre mondiale, encore fraîche, n'a pas empêché la 2ème). Deuxièmement parce que ça ne fait qu'aiguiser des tensions entre les populations : heureusement qu'à chaque fois qu'on parle de l'Allemagne, on ne ramène pas Hitler sur le tapis.
Will Zégal
Imagine qu'un "favorisé" ait hérité sa fortune de ses parents qui ont travaillé dur pour s'en sortir.
Ben là dessus, je suis plutôt sur la même ligne que la plupart des libéraux : la fortune doit se construire, pas d'hériter.
Mais ça n'a pas grand chose à voir avec la question historique, quoi que...
Pour moi, à l'inverse de la plupart des français qui sont mal à l'aise avec ça, la fortune n'est pas un problème en soi. Ce qui peut l'être, c'est la façon dont elle s'est construite ou à été acquise.
De fait, les ancêtres des grands propriétaires créoles d'aujourd'hui ont certainement trimé dur.
TheStratGuy
Après, il y a une énorme différence entre la repentance individuelle (de chacun en tant que personne) et celle collective, en tant que société ou nation.
...le problème étant qu'au final, si collective qu'elle soit, la repentance "retombe" toujours à un degré ou un autre sur l'individu. Qui, à fort juste titre, ne voit pas de raison de s'y soumettre, lui, personnellement... A moins que cela ne le pousse justement à se sentir plus distant vis à vis de la collectivité en question, ce qui n'est pas forcément la chose la plus positive qui soit. Et puis si on va par là, un français ET descendant d'esclave devrait se repentir vis à vis de lui-même au nom de ses ancêtres pour l'esclavage? Un français (ou un allemand) ET juif issu d'une famille ayant subi la déportation devrait se demander pardon au nom de ses aïeux pour l'holocauste? Il existerait légitimement un poids, une culpabilité à naître dans une société plutôt que dans une autre? Et quand bien même, est-ce ainsi qu'on va de l'avant?... Bref, oui à la mémoire et à la compassion, mais non à l'exploitation de la thématique battue et rebattue de la culpabilité (héritage judéo-chrétien inside) dont on sait qu'habilement exploitée, elle est la mère de toutes les soumissions...
De ce que j'en sais, un des problèmes soulevé par cette question de dédommagement des descendants d'esclaves est qu'aux antilles, la société est verrouillée. De fait, ce sont toujours en grande partie des descendants de famille de colons esclavagistes qui détiennent toujours la terre, la fortune et dans une certaine mesure le pouvoir (le commerce, les pouvoir économiques avec tout ce que ça signifie d'influence sur le pouvoir politique). Tout comme en métropole, d'énormes pouvoirs (et richesses) sont toujours détenus par des familles comme les Wendel (celle de Ernest-Antoine Sellière).
L'autre question étant, comment répondre à ce genre de problèmes sinon en remettant en cause au moins en partie le système même des successions qui, en fin de compte, explique en bonne partie ce type d'immobilismes sociaux? Mais là, on sort nettement du champ historique...
Il me semble un moyen d'exonération bien facile. C'était d'ailleurs exactement celui qu'employaient les négriers : ces noirs se traitent encore plus mal entre eux que nous ne les traitons.
Ah non, je n'exonère rien du tout, ou alors si on va par là on exonère forcément quelqu'un: soit les esclavagistes africains, soit les négriers européens... J'essaie juste de remettre dans un contexte, je trouve abject que certains aujourd'hui viennent dire "l'esclavage c'est uniquement le fait des blancs" (qui plus est si c'est pour en tenir responsables les blancs d'aujourd'hui: avec ce genre de mentalités heureusement qu'Hitler n'a pas eu de gosses, en tous cas pas reconnus, sinon qu'est-ce qu'ils auraient entendus). Bref, dire qu'il y avait d'authentiques salauds des deux côtés ne rend pas les uns ou les autres moins salauds pour autant.
Les européens ne sont en rien responsables de l'esclavage local. Ils le sont de ces 11 millions de déportés. C'est pas tout à fait rien quand même.
Ah mais tout à fait. Mais je nuancerai tout de même en précisant que l'esclavage "local" comme tu dis se faisait souvent également via des trajets comparables à une déportation, et en fin de compte, à l'époque, mettre le Sahara ou un océan entre un esclave et sa région d'origine, je ne sais pas si ça changeait grand chose pour le malheureux (à chaque fois, un voyage périlleux et épuisant dans des conditions désastreuses et peu sinon aucun espoir de retour). Bref, pour être tout à fait clair, je ne dis en aucun cas "l'Histoire est injuste envers les exploiteurs européens", mais "l'Histoire est un peu trop clémente envers leurs homologues africains".
Je sais pas pour vous, mais perso l'enseignement de l'esclavage à l'école, ça a été le même que la vie en France entre juin 1940 et septembre 44, ou que la guerre d'Algérie : 3 lignes dans les livres d'histoire...
Sur Napoléon en revanche des chapitres entiers, dont 5 sur Austerlitz, bizarrement pas un seul sur le fait qu'il a ravagé l'Europe, que les guerres ont été plus plus couteuses en hommes de l'histoire de l'humanité (c'était la 1ere fois où la conscription de masse faisait son oeuvre).
Perso Napoléon j'en ai peu voire pas de souvenirs au collège et lycée (je crois que ça tombait toujours en fin de programme d'une année et du coup ça passait un peu à l'as), limite j'ai l'impression qu'on nous en a plus causé en espagnol (le tableau du Tres de Mayo de Goya -pas Chantal -, tout ça) qu'en histoire. En primaire par contre, on en avait pas mal causé mais de mémoire plus sous l'angle du modernisateur de la France qu'autre chose (genre niveau batailles j'avoue n'avoir jamais vraiment été foutu de situer Austerlitz autrement que sur un plan de métro ). L'esclavage, je sais que ça avait été évoqué, mais pas de façon très exhaustive (faut dire que perso j'ai pas tellement souvenir que toute la question des colonies -françaises en tous cas- ait été tellement évoquée in extenso avant de parler de... la décolonisation, donc forcément...).
on a beau connaître l'Histoire, ça ne l'empêche pas de se reproduire (la 1ère guerre mondiale, encore fraîche, n'a pas empêché la 2ème).
Oui enfin bon, il n'y avait pas grand chose dans ce qui avait conduit à la 1ère guerre qui pouvait conduire à se préserver du terreau idéologique qui a mené à la seconde. A l'inverse, dès la fin de la deuxième guerre, les leçons ont été tirées des erreurs commises après le conflit précédent et l'Allemagne a moins morflé niveau dommages, réparations etc. Cela dit, rappeler l'histoire n'est pas en soi-même un problème, ce qui l'est à mes yeux c'est de chercher à le faire de façon culpabilisante.
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