Parlons Histoire (parce que sur AF il y a un sujet pour tout, sauf que là y'en avait pas encore)...

C'est plus compliqué que ça (même si à partir de 42 ça été littéralement le cas) : l'accession de Hitler au pouvoir s'est faite grâce à des appuis importants, de gens qu'on pourrait penser cultivés à défaut d'être intelligents, comme l'ensemble des dirigeants des grosses entreprises (Krupp, IG Farben, etc), avec l'appui de nombreux intellectuels, comme avant la 1ere guerre mondiale, où par ex le prix Nobel Max Planck avait rédigé un appel des civilisations (la sienne, en fait) pour abattre le monde barbare (le reste du monde).

Les 1eres mesures prises par le gouvernement Hiler n'ont pas été des mesures raciales du tout, mais le gel des salaires, l'interdiction des syndicats et des réunions, bref la main mise totale sur le prolétariat, pour contenter les personnes l'ayant porté au pouvoir.

Liste non exhaustive (que j'ai donnée un peu plus haut  ), ça peut se lire rapidos et rien que ça donne un bon résumé d'eclairage sur le régime nazi :

- Goering, par François Kersaudy

- Entretiens de Nuremberg, par Leon Goldensohn

- Eichmann à Jerusalem, par Hannah Arendt

- La Liste de Schindler, par Thomas Keneally

ceci dit, les biographies de Goering et Schindler peuvent suffire : l'une racontant ce qui se passait dans les hautes sphères, et l'autre parmi les bureaucrates.

Dans le genre, je lisais il y a quelques temps les pages wikipedia sur Von Treskow et ses potes. c'était la grande aristocratie Prusse, des descendant de lignées de généraux et maréchaux, des hauts gradés, que du beau monde.

Et ils ont monté un groupe de résistance au nazisme pas pour sauver les Juifs, mais surtout parce qu'ils pensaient qu'Hitler et les Nazis allaient conduire la grande Allemagne à sa perte. Donc avec l'air de trahir le pays, ils tentaient de le sauver, et de négocier la paix assez tôt pour garder un pays libre.

(mais bon, ça a foiré !)

L'enseignement de l'histoire aux Usa est assez zarbi, entièrement basé sur l'époque actuelle avec juste un enseignement sur la fondation de la Nation, et ça vire au fétichisme pour les Pères Fondateurs plus qu'autre chose.

Après faut voir qu'en Europe en général et en France en particulier, les pays ont une histoire parfois millénaire, ce qui n'est absolument pas le cas pour l'ensemble des pays d'Amérique.

Je serai curieux de savoir comment l'histoire est enseignée au Japon, qui à ma connaissance est le plus vieux pays du monde, avec la France (bon, y a eu des pays bien plus anciens, mais qui ont disparu depuis en tant que nations, alors que la France et le Japon existaient déjà en tant qu'entités nationales y a 1000 ans).

J'ai lu des trucs d'ailleurs sur l'approche de l'histoire pour un français, où l'auteur dont j'ai oublié le nom, disait qu'en tant que français on se devait de s’intéresser à l'histoire (perso je dirais qu'on doit aussi s'intéresser au pinard, gloire nationale, m'enfin bon) : en plus d'être super vieux, notre pays a eu une très très longue période de stabilité, ce qui fait qu'on a une masse délirante d'archives, sans équivalent dans aucun autre pays du monde.

Je veux dire si pour pas mal de pays, on doit déduire des faits historiques sur des recoupements de livres, de témoignages, de découvertes archéologiques, pour la France il suffit souvent de lire des registres.

Je ne suis pas certain que l'Egypte, qui reste le pays ayant existé en tant que tel le plus longtemps dans l'hsitoire, record de 4000 ans à battre, ait actuellement beaucoup de points communs avec l'Egypte des pharaons : clairement ça serait faux de dire que c'est la même nation.

Même chose pour la Chine et l'Inde, qui ont connu maint fortunes géographiques et retournements dynastiques.

A l'inverse en France (je dis pas ça pour crier cocorico hein), déjà y a + de 1000 ans on trouvait des éléments toujours actuellement en vigueur, même chose pour le Japon.

Même si concernant la France, il serait anachronique de parler d'identité nationale avant la Révolution, qui est le point de départ du sentiment de Nation au sein de l'habitant de la France, sentiment ensuite renforcé au cours du XIXè siècle, tout ça pour permettre d'aller guerroyer en chantant contre l'Allemagne en 1870 puis 1914.

mon grand père était au sto perso

D'ailleurs, le grand père du Révérend a fait la campagne de Russie de 1812.

Citation :

En 14 t'avais pas trop le choix. Soit tu mourais pour la France soit t'étais fusillé. Y a du en avoir des fusillés pour l’exemple.

De façon assez peu compréhensible, y a eu en réalité relativement peu de fusillés pour refus d'obéissance et de manière générale de fusillés tout court. (ceci dit, amha un seul fusillé serait déjà un de trop, m'enfin bon.)

Jusqu'en 1917, il n'y a pas eu de véritable refus de monter au front à l'échelle de l'armée, uniquement ça et là des refus d'ordre individuel.

C'est en 1917, après l'offensive du Chemin des dames (qui a donc coûté à Nivelle sa place de taulier en chef et sa place dans l'Histoire comme vainqueur de Verdun), qui encore aujourd'hui est une des pires boucheries meurtrières de l'histoire humaine qui pourtant n'est pas avare en boucheries meurtrières, là par contre y a eu un danger de mutineries organisées à l'échelle de l'armée entière.

Sans se concerter, partout dnas l'armée ça râle dur et ça refuse d'aller se faire couper en 2 en montant à l'assaut.

Mais les mutineries se terminent avec les exécutions effectives d'exactement 49 soldats, le président de la république, Poincaré, ayant grâcié quasiment tout le monde.

Perso ce qui m'a toujours étonné, c'est la raison pour laquelle y a pas eu de réelle mutinerie globalisée : si l'ensemble des soldats avaient refusé d'aller éventrer du boche, la guerre n'aurait pas eu lieu.

L'excuse de la peur du peloton me parait trop facile, ça a bien entendu joué un rôle, mais on ne peut pas généraliser cette peur pour plusieurs millions de trouffions.

Citation :

Après tu m'excuseras mais y'a un côté assez facile voire limite trollesque à arriver un siècle plus tard BACDSE et à juger des trucs

 je n'ai pas jugé, je me suis questionné, nuance. Et si on peut éviter de s'envoyer des fions sur ce topic, personne ne s'en portera plus mal je pense.

Et j'en connais assez en histoire pour savoir que la grosse erreur de noob est de juger des faits antérieurs à l'aune de nos valeurs actuelles, en gros faire preuve d'anachronisme.

Citation :

Les poilus de 14, faut pas oublier le bourrage de crâne qu'ils avaient subi à l'école républicaine non plus 

 Je suis assez d'accord avec ça, et faut pas oublier qu'un des fondateurs de l'école de la république était Jules Ferry, infâme xénophobe conservateur, dont la personnalité réelle était à des années lumière de l'image d'Epinal qu'on se fait de lui.