Le Montmartre d'AF : arts graphiques traditionnels
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j-master
Ce sujet est ouvert pour parler de tous les arts graphiques non informatisés, et plus particulièrement côté créateur, pour parler inspiration, astuces, matériel...
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
oryjen
Bon, il a fini par faire école, le gars, à titre posthume.
Par exemple l'excellent musicien Joseph Arthur, qui est peintre aussi:
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Vince_
bah c'est toujours sympa de voir les autres faces artistiques d'une personne.
On en vois quasiment jamais, non seulement les artistes sont classés par discipline ( ciné, musique etc.. ) mais en plus dans une case précise de l'art en question. C'est fuckin' boring pour moi.
Après je suppose qu'il en faut pour tous les gouts et que c'est déjà très bien d'avoir de la reconnaissance ne serait ce que dans un seul domaine.
On a tout de même le droit de hierarchiser, un mec qui fait 10 piges ou plus de toujours la même chose, ça fait longtemps que ce n'est plus de l'art pour moi.
Y'en a combien dont la discographie ou peintographie ( comment dit on au fait ? ) est une ligne interminable de déclinaisons d'un même concept, d'une même idée.
D'où mon respect pour Pollock qui faute d'idées fraîches et lassé de faire sans cesse des variations drippingesques se suicide.
oryjen
un mec qui fait 10 piges ou plus de toujours la même chose, ça fait longtemps que ce n'est plus de l'art pour moi.
L'idée du "même" n'est pas forcément identique pour tout le monde.
A l'intérieur de ce que tu considères de l'extérieur comme "identique" se cache peut-être un monde à explorer pour celui qui a affûté sa sensibilité à ce domaine particulier...
Mais en effet il y a aussi pas mal d'artisans, qu'on trouve commode, à bien des titres, d'appeler "artistes".
Buffet, Vasarely ou Dali par exemple (amha).
Perso j'ai toujours trouvé beaucoup de variété dans les "goûts" ou "parfums" exhalés par les peintures de Pollock.
Pollock ne s'est pas suicidé par dégoût de la répétition, mais à cause de la hantise qu'il vivait d'avoir peut-être irrémédiablement dérivé de ce qu'il appelait "la Peinture" (avec un gigantesque P).
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
Vince_
Le fait de tourner en rond, c'était mon ressenti lorsque j'ai enfin vu le film éponyme de et avec Ed harris.
( y'a des rumeurs assez nauséabondes qui disent qu'il aurait fait ça pour augmenter la valeur des tableaux qu'il possède ...)
pour être tout à fait direct, tu vendrais combien des toiles 18*24 en sauvage dans la rue ?
En fait j'ai vu des ti jeunes ( héritiers, malinois, débrouillards ? ) qui exposaient et vendaient ( ou tentaient de vendre ) des tirages photos ( mais pas des originaux, j'ai pas bien compris, imprimés sur du papier japonais blablabla ) à 90 euros ( à peu près 40 cm sur 30 )
C'est avec de l'argentique ( ouai bon pourquoi pas, y'avait l'équivalent d'un filtre vintage délavé avé couleurs pales qui, c'est vrai, donnait un cachet nostalgico historique pas inintéressant ) et issues de voyages en Birmanie et Inde.
comme ça, à la sauvage, dans le quartier du Marais.
Ca fait un peu rêver le concept, je veux dire gagnant gagnant. Tu fais des voyages, de la photo, et par dessus le marché tu rentabilises financièrement ( ou tente de le faire ) avec ventes des photos en question.
j-master
il y a aussi pas mal d'artisans, qu'on trouve commode,(...)
Buffet
"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus
oryjen
Sinon: Je suis dans une phase de "renouvellement" difficile à mener et à assumer depuis quelques mois.
Pour la petite histoire, je suis sorti des Bx-Arts en 1987. Ayant énormément de mal avec la couleur, qui me semblait une "matière" fuyante que je comprenais mal, j'avais trouvé une "entrée" en peignant très épais: Enfin mes couleurs me semblaient exister dans le monde, avec la vigueur des autres choses du monde.
Là-dessus un ami, fils, petit-fils et arrière-petit-fils de peintre en bâtiment, avait trouvé dans l'entrepôt de son grand-père, qu'il souhaitait débarrasser ( l'entrepôt...), un stock d'environ 300kg de couleurs en poudres, magnifiques, en barils et en caisses, datant de l'époque où les peintres préparaient leurs couleurs eux-mêmes.
Emerveillé par ce trésor, mais ne sachant qu'en faire, il me l'avait donné.
Dès lors, je disposais du moyen d'aborder la couleur: ayant trouvé un atelier dans le grenier de la maison de famille d'un copain, je me mis à fabriquer ma peinture en mélangeant à même une table bricolée à cet usage pigments et huile à la truelle, comme à la grande époque avant l'invention de la peinture en tubes, sans craindre de me ruiner; j'accédai enfin à la présence que je recherchais. Je me mis à en mettre des tonnes (certains tableaux de cette époque atteignent par endroit 4cm d'épaisseur), et peu à peu à apprivoiser la couleur.
Vers 1991 une vieille guitare toute pourrie me tomba dans les pattes.
Je trouvai par hasard sous mes doigts un bout d'intermède dans The Wall. Ca me parut facile, et j'enquillai, à l'oreille, sans méthode et de souvenir tous les Brassens qui avaient hanté mon enfance et qui remontaient un par un.
Me suis mis à chanter/répéter/expérimenter dans un bistrot où le patron supportait que s'ajoutent au brouhaha ambiant mes exercices de mémoire plus ou moins laborieux.
J'ai rencontré ma femme (violon alto).
Elle m'a fait découvrir le folk (Malicorne et Cie), on a recruté un batteur, un bassiste et un cornemuseux, et on s'est mis à faire nos propres adaptations du répertoire traditionnel.
Après j'ai ressorti mes vieux synthés qui dormaient sous un escalier... l'engrenage...
En 1996, après une série de paysages vifs et solides juchés sur une sorte de maturité toute neuve, bouffé par la musique qui me prenait la tête et pas mal de temps (on commençait à tourner dans la grande région, parfois 2 dates par semaine (en plus de nos boulots)), j'ai arrêté de peindre et n'ai pas pu m'y remettre avant 2004.
J'y suis revenu sur la pointe des pieds, parce que cet arrêt, dont je n'avais ni compris ni assumé les tenants et les aboutissants, était devenu une hantise et une gigantesque culpabilité.
J'ai repris sur des papiers de récup' (krafts d'emballage), au pinceau de peintre en bâtiment et à la gouache.
Remontée longue et laborieuse, MAIS, condamné par la trouille à des moyens rudimentaires, j'ai trouvé peu à peu le moyen de faire exister la couleur pure, à plat, même parfois maigre et diluée.
J'en étais toujours là l'an passé (gouache sur grands papiers gris-brun), quand ma femme a décidé de remplacer une quinzaine de toiles de chiliennes unies rouges, jaunes, vertes, aux tons passés et délavés.
Je les ai récupérées avec dans l'idée de peindre dessus, en partant d'un fond coloré.
Et je galère! Les couleurs sont immédiatement "orientées" par la couleur du support, toutes les possibilités d'accords sont "décalées", m'obligeant à forcer le ton dès le début ou presque, et chaque fois ça tourne au grand-guignol!
Je me demande où tout ceci va me conduire...
C'est l'Aventure!
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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
[ Dernière édition du message le 19/02/2018 à 09:36:25 ]
Lola Tance
Star Touareg Blue Wars
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