Sujet Moi je sais pour qui je vote aux présidentielles de 2007, et toué ?

Citation : S'il te manque du personnel, j'ai une arme...
(je blague là... pas de decente chez-moi svp les flics... )

Citation : Monsieur,

Vous avez appelé mon attention sur les attentes de la communauté des tireurs sportifs, tireurs de loisirs, chasseurs et collectionneurs d’armes.
C’est avec la plus grande attention que j’ai pris connaissance de votre courrier et vous remercie de m'en avoir fait part.
Vous me demandez quel rapport j’entretiens avec la chasse et le monde des tireurs sportifs et de loisirs. Je n'ai pas eu personnellement l'opportunité de m'initier à la chasse. Mon rapport à la chasse est, pour l'essentiel, fait de rencontres, d'écoute et de partage. J'ai plusieurs amis chasseurs. Et j'ai beaucoup appris en rencontrant souvent les habitants de nos provinces, chasseurs, pêcheurs ou agriculteurs.
Je m'intéresse à cette activité, qui est une tradition et une passion. C'est une tradition fortement ancrée dans nos territoires, un héritage vivant, une culture locale que certains considèrent comme une spécificité française. C'est aussi un désir de retrouver, dans l'amitié et l'effort, un apaisement, une harmonie, une communion avec la nature, en somme une certaine qualité de vie. C'est enfin une passion pour ses pratiquants, une passion familiale et partagée, une passion transmise entre générations, défendue et revendiquée. J'ai pu l'apprécier, notamment en Baie de Somme, lors de mes rencontres avec des chasseurs.
Nous avons en commun des valeurs essentielles, qui sont au cœur de mes convictions et qui irriguent en profondeur la société française: le goût de l'effort, la ténacité, le goût de la liberté et la passion de nos territoires. Je sais que beaucoup de chasseurs sont aussi très attachés au respect d'autrui, au respect des équilibres environnementaux, à l'esprit de responsabilité.
Ce travail de développement du patrimoine génétique, accompli par les chasseurs, démontre l’importance de leur rôle dans l’équilibre écologique. De même, les chasseurs participent à l’un des plus importants réseaux de surveillance sanitaire français.
Ils sont aussi parmi les premiers à se préoccuper de l'entretien des habitats et des sites, de la pérennité et de la diversité des espèces. Dans leur grande majorité, les chasseurs sont aussi parmi les premiers à dénoncer les atteintes aux espèces protégées, des atteintes que personne ne peut admettre.
Je partage pleinement votre souci légitime de voir votre communauté reconnue comme respectueuse des lois et ayant à cœur de participer pleinement à la défense de l’environnement comme à l’animation de la vie associative.
Il faut singulièrement méconnaître les réalités pour opposer les chasseurs et les protecteurs de la nature, les tireurs sportifs et défenseurs de la protection civile.
Lorsque j'étais Ministre des Finances, j'ai notamment débloqué 4 millions d'euros pour soutenir le guichet unique de validation des permis de chasser. 1.200.000 chasseurs ont bénéficié de ce service, proposé par 81 Fédérations Départementales des Chasseurs. Puis, avec mon collègue Jean-François Copé, nous avons dégagé 23 millions d'euros pour équilibrer le budget de l'ONCFS.
Par ces décisions concrètes, notamment, je crois avoir montré que je considérais les chasseurs et leurs représentants comme des partenaires responsables et des acteurs du développement local. La Fédération nationale de la chasse sera consultée systématiquement sur les projets de directives et règlements européens, de mesures législatives et réglementaires ayant trait à la chasse, à l’écologie et à la ruralité.

Ma volonté de rassembler les femmes et les hommes soucieux de préserver la biodiversité, qu'ils soient chasseurs ou non, appelle à mettre en place, une fois pour toutes, une instance scientifique acceptée par tous, et qui constituera l'outil de référence indiscutable pour une bonne gestion de la chasse. L’Observatoire assure aujourd’hui cette mission et ses conclusions ont été prises en compte par le Conseil d’Etat.
Il ne doit plus être question d'infliger, comme ce fut trop souvent le cas, de nouvelles contraintes administratives voire bureaucratiques aux chasseurs. Je veux donc continuer à leur simplifier la vie
Enfin, un autre de mes priorités est de mettre en évidence les liens forts, qui existent et doivent être pérennisés, entre la chasse, les activités agricoles et, plus généralement, le développement économique et l'aménagement de nos territoires ruraux.
Mon ambition est de remplacer les antagonismes stériles par un dialogue apaisé, constructif et dynamique, dans un esprit de responsabilité, d'équité et de rassemblement.
Vous m’avez saisi plus spécifiquement sur mes intentions en matière de détention d’armes à feu à domicile.
Je ne suis pas hostile à ce que les chasseurs, les tireurs sportifs ou les collectionneurs puissent conserver leurs armes de chasse à leur domicile du moment que ces armes sont autorisées ou déclarées.
En revanche j’ai eu l’occasion de prendre position sur la question de l'auto-défense et sur la possession d'armes non autorisées et non déclarées.
J'ai dit, et je le répète, que détenir une arme chez soi ne peut être considéré comme un moyen légitime d'auto-défense. Ce sont les policiers et les gendarmes qui doivent être en mesure d'assurer la sécurité des biens et des personnes. Pour celles et ceux qui ne sont ni chasseurs, ni tireurs sportifs, ni collectionneurs, et qui n'ont donc pas la maîtrise du maniement des armes, il peut être très dangereux de conserver une arme chez soi. Combien de drames avons-nous connus, au sein même des familles, du fait de la possession illicite et non maîtrisée d'armes à feu.
En espérant avoir répondu à vos interrogations et restant à votre écoute, je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée.


Nicolas SARKOZY