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Sujet Un coup de pied au cul et tout se débloque

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Sujet de la discussion Un coup de pied au cul et tout se débloque
C'est ce qui vient de m'arriver, une longue discution avec ma copine du genre "mais tu attends quoi en fait là, qu'on vienne te chercher?" en gros.

à la suite de ca, j'ai eu un déclic et j'ai foncé dans une direction musicale pour essayer de pondre un truc cohérent et ne plus ressortir cette excuse bidon à tout bout de champs.
voila, donc on peut toujours faire mieux, je regretterai surement certains oublis dans le mix etc.. mais j'ai plus le choix lá.

donc je voulais discuter de vos experiences dans le genre pour me sentir moins seul. êtes vous comme moi à toujours reporter les choses à plus tard parce que vous n'avez pas confiance en vous, en votre musique etc..? ou est ce que c'est l'inverse vous sortez un truc par mois et ca fonce pour vous?
2
Je suis pareil, je laisse trainer, tant que bien souvent des morceaux que j'avais commencés ne sont jamais finis. Puis un jour, d'un coup pim, besoin, je fonce à l'ordi et je passe la nuit à composer. Puis re plus rien. La même chose en dessin d'ailleurs.
3
Bienvenue au club des procrastinateurs :!:
Au delà de la musique, d'une manière générale, je reporte au lendemain tout ce qui n'est pas "vital" ou qui ne dépend de personne d'autre que moi.

Vivre dans l'instant, c'est pour moi plus important, alors j'me soigne pas :mrg:
4
Je suis comme toi Takis... sauf que ça ne concerne pas la zic évidement.
5
Le truc qui me tue c'est de voir le bagou du chanteur de mon groupe(c'est un ricain aussi faut dire), faut le voir se vendre, je suis scié,
en gros ca donne ca:"je suis un super pro, je fais ca ca et ca! en ce moment je bosse sur ca etc... je connais untel et blablablah" l'interlocuteur répond "hoooooo!" en géneral.

moi je sais pas faire ca, me vendre, j'ai direct la sentation de me la peter :fache:
6
Je crois que en vrai j'ai jamais fini complètement un morçal à moi :(((
7
Je suis procrastinateur en chef.
8
Bon en tout cas ce coup de pied au cul ma fait finir les compos, prendre rendez vous avec une copine dans le biz pour checker le tout, faire une selection et le proposer à un label puis trouver une boite de mastering.
tout ca en une semaine :mdr:

je vais aller poser un cierge je crois pour rester dans le ton du pub en ce moment
9
Iam THE procrastinateur. The only one. Call me Procrast. Don't test my procrastination. :fache:
10
Il me semble que c'est ce décalage entre l'image qu'on a de soi, celle que l'on se projette pour l'avenir, et celle que les autres peuvent avoir de soi.

C'est aussi difficile que d'essayer de concevoir le design d'une table de salle à manger qui soit esthétique, proche de nos envies, et en même temps pratique et convivial pour les invités.

En gros, et c'est personnel et applicable dans mon cas et d'après l'expérience et l'observation de différents projets autour de moi, je suis venu à la conclusion qu'on peut distinguer plusieurs finalités dans ses propres projets, et que l'approche diffère du tout au tout.

Si on part du principe qu'il nous faut nous exercer pour devenir un artisan de sa discipline, je pense que la plupart du temps les travaux de recherche ne doivent concerner que l'apprenti lui-même, et que les travaux de son apprentissage n'intéresseront jamais un auditoire mainstream puisqu'ils seront sortis de leur contexte. On peut parfois être satisfait d'un travail complexe mais le résultat peut être tout à fait chiant à écouter, encore plus avec les explications du "créateur" qui sont bien souvent des prétextes et des excuses.

La confiance en soi dont tu parles Takisss, c'est bien la clé du problème, que je décrirai comme ceci :

Lorsqu'on est suffisamment bien inspiré, dans une bonne disposition pour trouver des airs, des riffs, des combinaisons qui te parlent, on est tenté par l'expérience d'y aller d'une traite pour ne pas en perdre l'essence ; puisqu'à force de triturer, on perd le fil. Le résultat peut être honorable mais nécessite encore du travail, car on "sait" qu'on peut faire mieux et que c'est ce qu'on attend de nous.

C'est là qu'est le problème.

Car on touche le travail personnel de recherches qui ne doit pas se voir ou se savoir dans une oeuvre finie. On sait, par expérience et par la culture musicale, qu'une partie de notre travail peut être au niveau de ce que l'on considère comme "très honorable", et on commence à douter de notre capacité à construire toute l'oeuvre avec le même niveau d'exigence. Du coup, on attend un je-ne-sais-quoi, une nouvelle inspiration, du matos, n'importe quoi pour ne pas risquer de se rendre à l'évidence, les limites sont atteintes.

Avec un peu de recul et de nouvelles écoutes, avec le temps, on peut distinguer ce qui est de l'ordre du mainstream et de l'underground élitiste inaudible, on sait reconnaître la copie de nos influences ... de notre propre univers ludique.

Notre propre univers ludique qui ne répond qu'à nos propres règles, suffisamment abouti pour être présenté en tant qu'oeuvre finie, pour ma part ce serait la solution si tant qu'est qu'on part du postulat que l'enregistrement constitue uniquement une médiation entre le musicien et l'auditeur : si t'enregistres pour faire écouter, il faut que ce soit intéressant à écouter, agréable, addictif, fini, etc..

La confiance dans ce mécanisme, ce serait ce filtre artistique et ce moteur créatif qui permettent de valider de façon discrétionnaire des choix qui peuvent nous paraître "trop ceci" ou "trop cela" par rapport à notre propre expérience d'auditeur. On a parfois des délires qui nous éclatent mais qu'on ne pense même pas utiliser tellement ils paraissent loins de notre univers musical d'auditeur, alors qu'ils sont simplement une part réelle de notre propre univers ludique qu'on tente de masquer par des riffs passe-partout et anonymes. Si on prend le temps de creuser en s'amusant, en adoptant une autre façon de travailler on peut arriver à des résultats probants, il "suffira" de construire l'univers dans lequel on arrive le mieux à s'exprimer sans avoir à cacher ses défauts. Forcément, quand on part dans du shredding formule 1 la fausse note tue mais il existe des univers où les lois sont bcp plus permissives.

J'ai perdu tout mon boulot d'enregistrement il y a deux mois avec le crahs de mon DD, et ça m'a fait le plus grand bien. J'ai traîné des riffs que j'ai adorés, des combinaisons d'enfer, mais je les considère maintenant comme des travaux de recherche. Alors que je craignais de toucher à certains de ces riffs de peur de les dévaloriser, maintenant je me rends compte que j'ai bcp plus de facilités avec des matières que je pétris sans ménagement, que je triture ou que je jette si c'est cassé.

Il y a un temps quand j'étais en groupe et que je composais des dizaines de titres en plusieurs années, je m'étais enfermé dans un moule formaté pour avoir une approche "auditeur". Aujourd'hui, je n'ai plus la force d'écrire de la même manière parce que d'une certaine manière il est vain d'essayer de rivaliser avec mes mentors sur leur terrain de jeu, en revanche je sais que c'est ultra excitant de préparer ses propres règles et de tenter des mise en scène improbables.

C'est pas forcément parce que tu t'éclates que le résultat sera excellent (cf les branleurs de manche du dix manches) mais quand le résultat est bon, c'est toujours parce que les types à la base se sont éclatés d'une façon ou d'une autre. Des notes qui sonnent et qui sont mises bout à bout, même bien mixées, ça ne donnera jamais rien si la magie n'est pas là.

Je vais finir là-dessus parce que ça commence à faire long, mais je pense que tu comprends en partie ce que je veux te dire Takissssss parce qu'on a partagé cette même expérience de l'élaboration du collectif "Phil Tomblay" et tout ce qu'on a pu en retirer : c'est pas notre tasse de thé, on ne s'est pas posé de question, mais on a pris un pied monstre à le faire et en très peu de temps on a eu un résultat qui ne laisse pas indifférent.

Et en zique, laisser indifférent, c'est pire que d'agacer.

Ptain moi aussi j'ai souffert, je souffre et je souffrirai pour faire ma zique. Hold on tight !

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