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La musique élément vital ?

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Sujet de la discussion La musique élément vital ?
Dans le sujet Haïti : les musiciens agissent ?, j'ai écrit

Citation :
Or, pour sortir au mieux d'un traumatisme pareil, la musique sera peut-être aussi vitale aux haïtiens que des tentes ou des couvertures.

A quoi quelqu'un a répondu :
Citation :
Actuellement à Haïti, il n'y a pas d'eau potable autre que celle des premiers secours. Dire qu'une guitare ou un kazoo serai du même ordre d'importance me parait un peu déplacé. Quand Brigitte Bardot a collecté et fait livrer de la nourriture pour chiens et chats en ex-Yougoslavie, elle s'est fait bacher par tout le monde. Pourtant, il n'y a rien d'immoral a nourrir des animaux.
Donc, si ton idée est bonne, je pense qu'il vaut mieux attendre un peu (ce qui ne veut pas dire ne rien faire) et surtout dissocier cette action de l'aide humanitaire.

Premièrement, je n'ai jamais écrit que la musique était plus importante que l'eau potable. Passons.

Par contre, je maintiens que permettre que la musique revienne au plus vite dans toute zone de catastrophe fait aussi partie de l'action humanitaire, même si c'est évidemment moins crucial que l'eau et les médicaments. Mais il ne s'agit pas d'opposer l'un à l'autre, mais d'ajouter l'un a l'autre.

Quand les gens sont traumatisés, malades ou blessés et manquent de tout, sont entassés et survivent dans un camp de réfugiés ou dans la rue, le petit baume que peut leur apporter la musique peut les aider à vivre.
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101
Citation :
Si il y avait un truc intelligent à faire à partir de cette discussion sur la musique, ça serait de refiler des instruments de musique de manière plus large et pas juste aux haïtiens. Je ne sais pas créer une asso en France pour les démunis, ou bien faire des envois à plusieurs pays du Tiers Monde

Je t'en prie. Je serais le premier à te suivre. Moi, je suis déjà impliqué dans différentes associations et j'ai pas l'intention de participer à la gestion (et encore moins au montage) d'une de plus. Mais si tu t'y colles (ou si quelqu'un d'autre s'y colle), je soutiendrai et contribuerai au mieux de mes possibilités.

Mais si c'est juste pour dire "il ne faut rien faire parce qu'il faudrait faire plus grand, plus fort, plus dur, plus..."
Certains trouvent déjà irréaliste de trouver une structure à même de distribuer les instruments à Haïti, alors dans le monde entier... Je préfère contribuer à un petit projet qui peut peut-être fonctionner qu'à un gros ingérable. Mais une fois de plus, si tu le fais, je te suis. bravo

Citation :
La question d'ailleurs pourrait être posée différemment. Est-ce que ce qui, incontestablement, vital pour qu'une société fonctionne (les arts en général) l'est tout autant pour que des individus survivent?
On a peut-être affaire ici à deux acceptions du mot vital, non?

On revient pile poil dans le sujet. Et j'agrée.
Bien sur, les besoins élémentaires, on les connaît : eau, nourriture, logement, santé, sécurité.
Après, on peut ajouter l'éducation. C'est moins vital que le reste ? Peut-être. En même temps, un pays qui sans éducation ne risque pas de se démerder pour le reste.

Donc, eau, nourriture, santé et logement sont l'urgent, mais l'éducation est aussi vitale sur la durée pour permettre aux populations d'y accéder de façon durable.

Yann Polar parlait de la violence à Haïti. Il me semble que l'éducation fait partie des éléments pouvant contribuer à la réduire.

Les arts ? Pour moi, c'est un peu comme l'éducation. Ça fait partie des choses qui peuvent aider à vivre. Je sais que certains ne sont pas d'accord avec ça, mais tant pis. Je détaillerai éventuellement plus tard.

C'est aussi le fondement de la culture. Les expériences dont j'ai connaissance d'apport de la culture dans les milieux en France qui en étaient exclus montrent que cet apport est énorme pour aider les gens à s'en sortir et surtout s'en sortir par eux-même.

Et puis, j'ai du mal à imaginer une société sans culture et notamment sans musique. Chez les talibans peut-être ? Réjouissant !

Bien sur, il n'est pas question de mettre les arts et la musique au détriment ou en opposition aux autres besoins. Mais les oublier ou les ignorer au prétexte qu'ils ne sont pas essentiel me semble la meilleure solution pour laisser la place à la barbarie.

[ Dernière édition du message le 20/01/2010 à 17:30:00 ]

102
Je plussoie aux messages de Wolfen et Jules postés pendant que je rédigeais mon précédent message.
103
Citation :
Yann Polar parlait de la violence à Haïti. Il me semble que l'éducation fait partie des éléments pouvant contribuer à la réduire.

Dans un pays "relativement civilisé" je suis d'accord ; dans un pays hyper pauvre, gavé de corruption, dictature et banditisme, j'ai plus de mal à y croire.
104
Mais comment tu combats la pauvreté, la corruption, etc si ce n'est par l'éducation ?

[ Dernière édition du message le 20/01/2010 à 17:43:15 ]

105
Quand la cause première est une dictature, je me dis que c'est celle-ci qu'il faut combattre en premier, le reste devenant possible ensuite. Développer l'éducation à l'insu de cette dictature me semble "pas le meilleur ordre".

Cela dit, en Chine c'est justement un peu ce qui se passe : ce n'est pas vraiment l'éducation, mais les échanges (commerciaux certes) de plus en plus intenses, qui font que de + en + de chinois "voient" comment on vit dans les pays industrialisés, ce qui au final doit pousser un peu vers un assouplissement du régime. Enfin j'en ai l'impression et je l'espère ; c'est peut-être très faux...

106
L'éducation pour combattre la misère c'est possible et cela prend énormement de temps.

Même si ce n'est pas un très bon exemple, Cuba, qui était considéré comme un "immense bordel flottant géré par la mafia" a maintenant le plus haut niveau d'alphabétisation du monde, le plus grand nombre de medecin par habitant.Ils ont commencé par mettre toutes les prostitués et les cireurs de chaussures à l'école.

Pour la musique Césaria Evoria m'a permis de découvrir le Cap Vert, Touré Kunda le sénegal et l'afrique en général. Des pays pauvres certes mais riche d'une culture.
Dans le doute, le mieux ça serait quand même une ligne inox.

 

 
107
Cuba me semble la démonstration inverse du fait que l'éducation contribuerait à sortir de la dictature.

M'enfin, si c'était si simple (simpliste), y'aurait plus des masses de dictatures. Ni de gens qui crèvent de faim ou de soif.

Citation :
L'éducation pour combattre la misère c'est possible et cela prend énormement de temps.
Exact. Comme la culture, etc.
Mais ce sont souvent des trucs qu'on laisse de côté, justement parce qu'il y a d'autres priorités.

La culture est peut-être une des clefs de lutte contre les dictatures, car elle permet de faire passer des messages qui n'ont pas d'autre moyen de circuler.

Pas que contre les dictatures, d'ailleurs. Il y a en Inde des associations qui luttent contre l'infanticide féminin et qui arrivent apparemment très bien à toucher des classes illettrées grâce au théâtre.

[ Dernière édition du message le 20/01/2010 à 18:39:47 ]

108
Citation :
 Mais comment tu combats la pauvreté, la corruption, etc si ce n'est par l'éducation ?



heuuuu, l'education sert à combattre l'analphabetisme, c'est tout et c'est deja pas mal.

pour la corruption je penserais plutot à la justice, pour la pauvreté je pensais à une politique economique viable.

pardon pour le message tarte a la creme, mais on peut definitivement pas comparer notre petite situation à celle d'un pays en guerre ou dans une extreme pauvreté. je suis dsl de faire mon captain obvious mais va essayer de faire un cours d'education civique sur la democratie ou les droits de l'homme à un rebelle rwandais qui tue des enfants à la machette et il te rira au nez.



ouais, je sais, c'est pas tres pertinent mais quand meme...

[ Dernière édition du message le 20/01/2010 à 18:40:14 ]

109
Si, c'est pertinent.

Mais je ne crois pas à la fatalité. C'est pas par fatalité qu'un type se lève un jour, prend sa machette et égorge les voisins auprès de qui il vit en paix depuis des lustres. C'est par embrigadement, propagande, etc.

Or, éducation et culture aident à lutter contre l'embrigadement. Ça ne suffit certainement pas (sinon, comment les allemands auraient-ils suivi Hitler, les italiens Mussolini et les Français Pétain ?), mais ça y contribue, car ça aide à penser par soi-même. Ça aide aussi à ne pas avoir peur de l'autre. Or, l'embrigadement est souvent basé sur la peur, puis la haine de l'autre.
110

Cuba j'avais prévenu c'était pas un bon exemple.   Mais malgré leurs difficultés c'est une nation très cultivée, encore "indépendante"  qui offre même un enseignement supérieur gratuit aux sud américains qui le souhaitent.

De toute façon pas de supports (lvres, musiques, cinémas ...), pas de cultures, pas de culture pas d'histoire,pas d'histoire pas d'identité ...

Dans le doute, le mieux ça serait quand même une ligne inox.

 

 
111
Pas d'identité, charter.
112
Citation :
Cuba me semble la démonstration inverse du fait que l'éducation contribuerait à sortir de la dictature.

Par contre les gars de Buena Vista Social Club illustrent le besoin de continuer à faire sa musique, même quand elle est officiellement interdite.
113
checkez le soir 3 d'hier soir, pas le temps d'aller chercher le lien online là. mrgreen
114
http://jt.france3.fr/soir3/

A partir de 3"40.
115

clic droit> afficher l'image pour la voir en plus grand
116
La pyramide des besoins de maslow, ça parle à personne ?

http://www.vivance.ch/wp-blog/images/besoins.gif

Je rajouterai pour illustrer, que personnellement, j'ai remarqué que quand je suis stressé par mon boulot, en manque affectif ou autre, j'ai plus envie de créer, je touche pas à mes instrus alors qu'en temps normal je joue plusieurs heures par jour.

J'ai donc tendance à penser que si la moitié de ma famille venait de crever, que j'avais pas de taf et plus de maison, je préfèrerai qu'on m'aide à assurer l'essentiel, pour que je puisse, quelques mois après avoir retrouvé mes repères etc... me remettre à jouer et à créer.

Je pense donc, comme d'autres, que la musique n'est pas un élément vital, même si, lorsque tout le reste est acquis, elle peut contribuer très fortement à donner un sens à la vie...

[ Dernière édition du message le 25/01/2010 à 00:38:23 ]

117
Enfin ça va un peu à l'encontre de la création du blues, qui était un échappatoire, non ?
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Tu oublie que, si le blues est issu des chants de travail des esclaves, qui travaillaient dans les champs de coton, il ne s'est véritablement développé qu'à partir du moment où certains noirs ont pu s'émanciper et qu'on a cessé de les considérer uniquement comme des bêtes... (au moment où ils ont pu dépasser le "niveau 4" donc...)

On notera également, que les chants des esclaves n'étaient, à la base, accompagnés que par des instruments archis rudimentaires de types baguettes de bambous, ce qui montre, par ailleurs, qu'on a pas besoin d'avoir une guitare ou un djembé pour être créatif...

Alors, oui, les chants des esclaves étaient un échapatoire pour tenter de dépasser leur condition d'êtres non libres. Mais je fini en rappelant que les esclaves, malgré la rudesse de leur condition, avaient tout de même à peu près de quoi manger, avaient un toit sur la tête (bien que sommaire), jouissaient d'un minimum de sécurité (à défaut de liberté), et ne venaient pas juste de perdre leur famille. Donc, bien que non libres, leurs besoins archi basiques (niveau 1,2,3) étaient satisfaits, ce qui est loin d'être le cas des Haitiens aujourd'hui, et ce qui risque malheureusement de le rester encore pendant des mois, voire des années...

[ Dernière édition du message le 25/01/2010 à 00:59:29 ]

119
Y a également le cas des Jamaiquains des 60's/70's, dans un état socio-économqiue comparable aux Haitiens d'aujourd'hui.
Le manque de toit, de nourriture et de vêtements, ne les pas empêchés d'avoir une importance absolument capitale et unique pour un pays du 1/3 monde dans l'histoire musicale ; le reggae n'étant que la partie émergée de l'iceberg.

A titre personnel, la 1ere chose que je ferais si je perdais tout (pas mes biens matériels, auxquels je n'attache qu'une importance très relative) serait de prendre une gratte et de jouer le blues.
120
Citation :
Je rajouterai pour illustrer, que personnellement, j'ai remarqué que quand je suis stressé par mon boulot, en manque affectif ou autre, j'ai plus envie de créer, je touche pas à mes instrus alors qu'en temps normal je joue plusieurs heures par jour.

Quand j'ai des moments vraiment merdiques, le seul truc qui me soulage un peu est de faire de la musique. Pas forcément créer, mais juste me poser et jouer.
Donc +1 avec youtou
Il y a certainement des gens qui fonctionnent à l'inverse.

Citation :
La pyramide des besoins de maslow, ça parle à personne ?

Si, mais je n'y adhère pas. En tous cas pas comme une vérité absolue.
Surtout sur le fait qu'il faudrait qu'un niveau soit "résolu" pour passer au suivant. C'est le genre de trucs qui justifient de ne pas donner aux gens les moyens de se réaliser avant que les autres besoins ne soient remplis. Or, cette vision des choses est à mes yeux catastrophique. Il n'y a qu'à voir l'impact des actions culturelles dans les milieux en grande difficulté.

J'ai connu une époque où bouffer était vraiment problématique. C'est évident que je n'aurais pas acheté un instrument (j'aurais pas pu de toutes façons) alors que j'avais pas toujours de quoi acheter de la bouffe, mais je n'aurais jamais vendu ma gratte pour remplir mon frigo. Et encore, à cette époque, ma gratte ne me rapportait rien. Plus tard, c'est elle qui m'a fait bouffer.

Pour en revenir à Haïti, j'ai vu l'autre jour un reportage où il y avait à bouffer, mais où les gens qui n'avaient pas de thunes pour se payer la bouffe l'avaient dans le c***. Et les prix se sont envolés.
Si un musicien récupère un instrument, ça peut contribuer à lui donner les moyens de bouffer.

[ Dernière édition du message le 25/01/2010 à 15:58:53 ]

121
Citation de Will Zégal :
Pour en revenir à Haïti, j'ai vu l'autre jour un reportage où il y avait à bouffer, mais où les gens qui n'avaient pas de thunes pour se payer la bouffe l'avaient dans le c***. Et les prix se sont envolés.
Si un musicien récupère un instrument, ça peut contribuer à lui donner les moyens de bouffer.


Non mais facepalm là…
Les gens qui ont de la thune préféreront s'acheter à manger plutôt que donner la pièce à un guitariste...

Ambient/electronica en solo>http://www.myspace.com/stsounds et http://www.kubismrecords.de/st/ HALF, techno maxinimal en duo avec Serge Batman> http://www.myspace.com/sergeandst
122
Tiens, je l'attendais celle-là.

Tu pars donc du principe que les gens n'auront rien à bouffer pendant des mois ou des années ?

En plus, il n'y a pas que "la pièce". Un groupe de gens autour d'une gamelle dans un camp de réfugiés, un type qui se tape l'inscrust... il a peut-être pas trop de chances de se faire servir. Un zicos qui vient faire de la zique a des chances de se voir filer une assiette.
123
Citation de Will :
Tu pars donc du principe que les gens n'auront rien à bouffer pendant des mois ou des années ?

Pas si on leur donne de l'argent!
J'édite> Surtout que je n'ai jamais dit ça…Il y a eu une (très grosse) interprétation là!  

Citation de Will :
En plus, il n'y a pas que "la pièce". Un groupe de gens autour d'une gamelle dans un camp de réfugiés, un type qui se tape l'inscrust... il a peut-être pas trop de chances de se faire servir. Un zicos qui vient faire de la zique a des chances de se voir filer une assiette.

D'accord là-dessus.
Ambient/electronica en solo>http://www.myspace.com/stsounds et http://www.kubismrecords.de/st/ HALF, techno maxinimal en duo avec Serge Batman> http://www.myspace.com/sergeandst

[ Dernière édition du message le 25/01/2010 à 16:23:37 ]

124
Citation :
Pas si on leur donne de l'argent!

On est d'accord.

Mais c'est une interprétation de ceux qui me prennent pour un enfoiré que je place l'action d'envoyer des instruments en opposition à d'autres actions. Je trouve surprenant qu'on puisse penser que ça doive être l'un OU l'autre. Pour moi, ça peut être l'un ET l'autre.

Par contre, il y a des gens qui ne peuvent faire que l'un ou que l'autre. Certains peuvent ne pas pouvoir donner de blé, mais ont peut-être quelques instruments inutilisés dans un coin. D'autres n'ont pas d'instrument à donner ou sont trop attachés à leurs vieux clous pour le faire. A la liberté de chacun, non ?
Je trouverais assez sauvage de refuser à quelqu'un de faire un petit quelque chose au prétexte qu'il ne peut pas donner de blé.
125
Citation :
En plus, il n'y a pas que "la pièce". Un groupe de gens autour d'une gamelle dans un camp de réfugiés, un type qui se tape l'inscrust... il a peut-être pas trop de chances de se faire servir. Un zicos qui vient faire de la zique a des chances de se voir filer une assiette


mais c'est injuste envers les non musiciens qui creveront de faim!
je suis outré

[ Dernière édition du message le 25/01/2010 à 16:26:30 ]