Sujet On en aura le coeur net!

St'une bonne question, mais il n'y a pas de réponse à mon avis.

L'Europe politique je la vois comme la pesanteur, l'attraction terrestre, on peut facilement l'expliquer rationnellement et c'est grisant de penser qu'on serait mieux sans, mais ça marchera jamais dans ce monde ci. Faut juste s'adapter à elle du mieux possible ?

Oui, enfin je comprends vos arguments: le type qui claque du bec aura davantage tendance à se jeter sur un jambon-beurre ou un litron de rouge que sur une place de musée. Mais ce n'est certes pas le bon angle pour discuter de la nécessité de la culture dans une société, hein...

Dans le même ordre d'idées, celui qui a subi sans contrepartie depuis son plus jeune âge le conditionnement incessant que nous assènent les politiques et les marchands (les uns au service des autres, à mon avis dans les 2 sens d'ailleurs) d'où il ressort en gros que pour être un bon citoyen il s'agit d'abord et avant tout d'être un bon consommateur (on commence à voir arriver cette génération et c'est vrai que ça fait peur), si on lui fait miroiter la dernière Renault Sport jacky en regard de la même place de musée (abonnement à vie par exemple), on sait d'avance le résultat.

Mais ce n'est pas le bon angle non plus, et on ne peut pas en inférer des conclusions sur les besoins de la collectivité à long terme.

Lévy Strauss a cherché dans toutes les jungles et les déserts de la planète l'homme à l'état de nature, dépourvu de culture, celui d'avant le contrat social, et ne l'a pas trouvé. Il en a pourtant rencontré un paquet qui n'avaient jamais vu d'homme blanc ni n'en avaient jamais entendu parler (entre 1920 et 1940).

Rapporté à nos occupations sophistiquées, ceci éclaire "la culture" de nos sociétés "évoluées" de façon singulière. Il est vrai que les authentiques barbares sont sans doute en train d'apparaître pour la première fois là où on ne les attendait pas forcément. Et c'est un ciment essentiel à toute société qui se délite. Remarquons que nos prisons sont pleines à 80% de gens taraudés par un malaise culturel de cet ordre précisément: Je les ai connus tout petits il y a 15 ou 20 ans, qui ne parlaient plus guère la langue de leurs parents, n'avaient hérité d'aucun folklore, d'aucune histoire, d'aucune référence (à part 2 ou 3 singeries religieuses qui ne sont pas des affaires d'enfants) et de l'autre côté la société d'accueil hésitait à leur ouvrir les bras au point de considérer vaguement comme une réplique du colonialisme le fait de leur offrir sans arrière-pensée l'ancrage culturel qui leur manquait.

Evidemment, évitons d'encombrer des pages et des pages à se chamailler sur la définition d'un mot; quand j'emploie le mot "culture", je ne parle pas des activités du ministère du même nom.

Contrairement à ce qui est sous-entendu quand on oppose le casse-dalle et le ticket de musée.

Des arguments d'ordre économique que j'ai lus, il ressort en gros qu'on ne peut plus se passer de l'europe parce qu'on lui a transféré des compétence (et surtout des financements si j'ai bien compris) qui étaient auparavant assumées par les états nationaux.

Ca me fait penser aux jérémiades des petites professions libérales au sujet de leur comptable (externe): Lorsque M. Machin, épicier, a décidé qu'il en avait assez de se coltiner lui-même les rapports difficiles avec les administrations fiscales, il s'est offert les services d'un comptable et a pu respirer un grand coup. Mais la respiration devient une habitude, pas vrai, et peu à peu M. Machin a fini par trouver que le comptable était un type pénible, voire malhonnête.

Enfant gâté.

Moi j'ai plutôt l'impression qu'on en est arrivés en France et un peu partout ailleurs en europe à l'équivalent institutionnel d'un désir de 6è république, qu'on n'a pas osé assumer parce qu'on en était déjà à la 5è et qu'on avait fini par saisir que c'était pas brillant, alors on a préféré externaliser les causes du désastre et de la déréliction sociale.

En plus tous ces pauvres qui assaillent l'europe en provenance du Sud, de l'Est et du Nord-Est, acculés que nous sommes tous ensemble à l'océan atlantique, ça peut passer à l'aise pour une communauté de destin, non?

Personnellement je ne vois dans tout ça que le déplacement et l'exacerbation d'une somme puante de petits égoïsmes nationaux. Quand je vois tous ces gens défiler pour l'âge de la retraite, parce qu'ils tremblent tous comme des veaux de n'accéder jamais au confort indécent qu'exhibe la génération d'avant, tandis que le dixième des sommes engagées par cette marée noire dans le golfe du mexique suffirait à alléger la faim des gens du monde entier à commencer par celle des mexicains eux-mêmes (cet exemple retraites/marée noire n'est pas pris au hasard. Lisez Le Monde Diplomatique de ce mois-ci), j'ai envie de vomir.

Sans compter que quand on veut vraiment qqch, au lieu de le demander à genoux en tapant sur des bidons d'essence, il faut le prendre.

Sans compter que quand on veut vraiment qqch, au lieu de le demander à genoux en tapant sur des bidons d'essence, il faut le prendre.

Mais ce n'est certes pas le bon angle pour discuter de la nécessité de la culture dans une société, hein...

C'est vrai qu'on a pas mal dévié la! Mais on s'en fout, ça reste intéressant.

Oryjen, à propos des retraites, je suis assez d'accord avec toi. D'un côté je me marre (jaune!) en voyant la plupart des manifestants se disant de gauche, gueuler après la reforme des retraites car ils vont être obligé de bosser quelques mois (au pire, 2 ans) de plus et qui veulent surtout rester dans le même statu-quo suicidaire actuel. Ils n'en ont absolument rien à foutre si les générations à venir touchent des clopinettes arrivés à 60 ans. Il y a de plus en plus de vieux et ils vivent de plus en plus longtemps, arrêtons de nous voiler la face, les perceptions issues des cotisations retraites ne sont pas extensibles de la façon actuelle où elles sont prélevées.

D'un autre côté, quand je vois l'autre guignol faire passer 12000 euros de cigares en note de frais (et ce n'est qu'un exemple parmi pléthores d'abus), je me dis que si nos gouvernants étaient réellement sincères et impliqués dans leur mission sociale d'améliorer les conditions de vie en France, on trouverait surement d'autres moyens de financer le déficit de cotisation des retraites, ne serait-ce qu'en supprimant toutes les magouilles dont ils raffolent!

certes mais je crois malheureusement que le pb des retraites collectives va devenir individuel....  le principe du DTCTP

Démerde Toi C'est Ton Probleme variation du célebre

Dans Ton Cul Tes Paies

Je pense plutôt il faut apprendre à s'en passer ! Ce qu'il faut prendre c'est ce dont on a la nécessité. La plupart des choses qu'on désire même "vraiment" ne sont pas nécessaires.

En fait c'est exactement mon avis, c'était le sens de ce passage dans ma copie: Il faut mettre en regard les grands mouvements collectifs qui conduisent à des transformations sociales (malheureusement rarement aussi radicales qu'il faudrait, mais c'est là une autre page du même débat) et qui sont toujours le fait de masses désespérées qui n'ont plus rien à perdre, avec ces caprices d'enfants gâtés et rebondis. Ce que l'on veut vraiment, parce qu'on en a un besoin vital, on ne le demande pas: On s'en saisit.

Ce qu'on ne saisit pas de force, on ne fait sans doute que le brandir mollement à l'appel de telle ou telle autorité militaire/militante; adhérer est si confortable. Or ce n'est sans doute, pour nous et pour l'instant, que de confort qu'il est question...

@nova: Je ne saisis pas le sens de la mise en regard de ces deux citations que tu fais... C'est pas moi qui ai commencé à déplacer le débat vers les questions culturelles.

Pour recentrer, et résumer (mon point de vue), il me semble que l'europe est la réponse/réaction principalement à deux tendances concomitantes et réelles qui travaillent ces temps le monde entier:

-Une tendance à la concentration des pouvoirs dans des structures de plus en plus grandes, et sous des responsabilités apparemment de plus en plus diluées. Je ne sais pas si cette tendance est réfléchie quelque part dans les sphères dirigeantes, si elle correspond à un plan, à une nécessité globale, ou si elle n'est qu'une sorte de bain suscité par la position dominante de quelques-uns qui, fatalement et sempiternellement, n'ont qu'un seul but: S'en foutre encore un peu plus sur les épinards. Dans la première hypothèse, je cherche les clés qui permettraient d'identifier l'origine réelle de cette tendance, et je ne les vois nulle part (il est vrai que comme tout un chacun, je ne suis expert que dans le domaine de ma propre existence).

-L'afflux prévu depuis une bonne quarantaine d'année des crève-la-faim du monde entier qui, eux, ont de solides motivations pour faire ce qu'ils font. Il est en effet plus facile de n'avoir qu'une seule porte à fermer plutôt que de passer son temps à vérifier de quelle gestion défaillante de laquelle des 27 portes connues provient ce foutu courant d'air.

Il n'est sans doute pas mauvais de noter au passage dans quelle mesure la multiplication du nombre et l'aggravation des conditions de ces crève-la-faim sont le résultat direct de notre propre activité.

A mon avis, tout le reste n'est que dessert Flanby et justification a posteriori de choses qu'on n'a pas su éviter/prévoir et qu'on regrette plus ou moins mollement.

Car après tout, en dernier ressort, c'est nous qu'on a la Bombe.

Ben décidément encore une fois je trouve ton post intéressant et je partage ton avis mais ta conclusion un peu hâtive, même sur le mode de l'humour:

1. C'est nous qu'on a la Bombe, mais c'est pas sûr qu'on soit les seuls...

2. Le concept a pris un sacré coup dans la tronche depuis quelques temps: le terrorisme est une arme au moins aussi puissante que la Bombe.

han mais oui, sur qu'on nous prend pour des cons.

C'est même certain.

Quelque chose ne tourne pas rond.