C'est quoi aujourd'hui ? Le topic des dates anniversaires
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Pictocube
Je crois pas que ça existe sur AF, je me suis dit qu'entre la culture générale, les militants, les fans et compagnie, dois y avoir de quoi le nourrir. Se souvenir, transmettre, ne jamais oublier ou encore loler, postez vos dates anniversaires...
Bon, on commence par un truc pas très cool mais il y a 54 ans, jour pour jour, des dizaines d'algériens venus manifester pacifiquement à Paris, étaient noyés dans la Seine par la police française, sous la direction du préfet de police Maurice Papon.
Un Rassemblement est prévu tout au long de l'après-midi au Pont Saint-Michel.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
Pictocube
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
dana12
Incrédule sur tout, sceptique sur le reste
Pictocube
A l’appel du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, les immigrés algériens manifestent pacifiquement pour exiger l’indépendance de leur pays. Depuis 1936 et le Front Populaire, les nationalistes algériens participent en effet aux grandes manifestations syndicales et ouvrières des 1er mai et 14 juillet. La période se caractérise par une forte mobilisation de l’immigration algérienne tant sur le plan syndical avec leurs camarades français que sur le plan politique pour revendiquer l’indépendance. La période est aussi celle d’une violence policière régulière contre les militants algériens. Ainsi le premier mai 1953 à Valenciennes dans le Nord, la police charge le cortège algérien faisant 60 blessés graves et 64 arrestations. Un peu partout en France des scènes similaires se déroulent. Ce 14 juillet, la manifestation suit le parcours habituel République-Nation. Des parachutistes français de retour d’Indochine pour une permission attaquent violemment les manifestants rue du faubourg Saint-Antoine mais ceux-ci se défendent. Ils sont contraints de fuir et on compte six parachutistes blessés. A plusieurs reprises, ces « bérets rouges » continuent de provoquer les manifestants sans que la police les interpelle. Ils sont même protégés et exfiltrés lorsque les manifestants ripostent. A la dispersion de la manif à Nation, les manifestants se dirigent vers l’avenue du Trône pour déposer les banderoles et pancartes aux camions de leur organisation.
C’est à ce moment que des centaines de policiers surgissent des rues adjacentes et les matraquent. Ils piétinent les pancartes et en particulier celle représentant le leader indépendantistes Messali Hadj. Les manifestants se défendent et la police tire intentionnellement et sans sommation. On connait l’heure exacte de la fusillade car une balle a atteint l’horloge monumentale de l’avenue du trône : 17h20.
Les manifestants utilisent les barrières pour affronter les policiers. Trois cars de police sont incendiés. On relève 7 morts : six algériens et un militant français de la CGT : Amar Tabjadi, 26 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Abdallah Bacha, 25 ans, décédé à l’Hôtel-Dieu des suites d’une balle reçue dans la gorge ; Larbi Daoui, 27 ans, tué d’une balle dans le cœur ; Abdelkader Dranis, 31 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Mohammed Isidore Illoul, 20 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Medjen Tahar, blessé par deux balles, décédé à l’hôpital Tenon et enfin Maurice Lurot, 40 ans, mort à l’hôpital Saint-Louis d’une balle dans le cœur. On comptabilise également 63 blessés graves parmi les manifestants dont 40 par balles. Les blessures des 15 policiers sont, elles, liées à des projectiles.
Pour couvrir ses policiers l’État dépose plainte dès le 15 juillet pour « rébellion et violence envers une personne dépositaire de la force publique ». Les familles des victimes se constituent parties civiles. Le procès aboutit à un non-lieu le 22 octobre 1957, qui est confirmé en appel le 23 janvier 1958.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
Pictocube
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Pictocube
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Pictocube
Ca résonne un peu avec notre époque :
Il y a 89 ans, le 23 août 1927, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti d’eux anarchistes états-uniens d’origine italienne étaient exécutés. Le contexte politique de l’époque est celui d’une multiplication des grèves ouvrières dans tout le pays. En 1919 on compte ainsi 4.1 millions de grévistes pour les salaires et la réduction du temps de travail. Dans de nombreuses villes comme à Boston les grèves se transforment en émeutes populaires. Des attentats anarchistes contre des élus, des chefs d’entreprise et des banques se développent. La banque Morgan de Wall Street explose et déclenche une répression féroce. Des militants qui n’ont rien à voir avec les attentats sont arrêtés par centaines pour contrer selon le gouvernement la « révolution bolchévique ». Les militants immigrés sont particulièrement visés en raison de leur fort investissement dans les syndicats et dans les grèves.
Sacco et Vanzetti sont accusés dans ce contexte de deux braquages ayant fait deux morts. Le premier procès débute le 22 juin 1920. Des « témoins » affirment reconnaître les deux militants alors que les avocats font la preuve que cela était impossible de l’endroit où ils étaient. Les témoins à décharge ne sont pas retenus car ils sont immigrés italiens comme les accusés. Ils apportent pourtant plusieurs preuves démontrant que les accusés étaient ailleurs au moment des braquages. Le 16 août seul Sacco est condamné à 15 ans de prison, Vanzetti ayant pu prouver qu’il avait point à l’usine le jour d’un des braquages.
Un second procès se déroule entre mai et juillet 1921. Les deux militants sont condamnés à la peine capitale pour crime malgré le manque de preuves. Les syndicats lancent immédiatement une campagne nationale et internationale de solidarité. En novembre 1925 un autre détenu Celestino Madeiros avoue de sa prison être l’auteur des braquages et des meurtres. Le juge Webster Thayer qui se définit lui-même comme un "vieil Américain de souche blanche n'aimant ni les Italiens, ni les anarchistes" refuse de rouvrir le dossier.
Dans le monde entier des manifestations se déroulent pour la libération de Sacco et Vanzetti. Elles permettent le report de l’exécution pendant deux ans. Le 23 août les deux militants sont exécutés par chaise électrique à la prison de Charleston à Boston. 50 ans après le 23 août 1977 le gouverneur du Massachusetts Michael Dukakis reconnaît l’innocence des deux militants et les réhabilite officiellement. Ils sont devenus des symboles de l’injustice d’Etat.
Répondant au juge après l’annonce de la sentence Vanzetti déclare : « Si cette chose n'était pas arrivée, j'aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J'aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n'aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d'un bon cordonnier et d'un pauvre vendeur de poissons, c'est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
Pictocube
Il y a 47 ans, le 29 août 1969, la militante palestinienne du FPLP, Leïla Khaled détourne avec son camarade Salim Issaoui le vol 840 de la TWA assurant la liaison Los Angeles/Tel-Aviv. Elle devient par ce geste un symbole de l’implication des femmes dans la lutte de libération nationale palestinienne. Originaire d’Haïfa et ayant grandi à Tyr, Leïla s’engage comme de nombreux palestiniens dès son adolescence. Elle intègre ainsi à l’âge de 15 ans le Mouvement Nationaliste Arabe (MNA) Georges Habache où milite déjà son frère. Elle est contrainte d’abandonner ses études après son bac par manque d’argent et émigre au Koweït où elle occupe un poste d’enseignante. Lorsqu’en 1968 le MNA se transforme en Front Populaire de Libération de la Palestine, elle rejoint la nouvelle organisation. Elle quitte alors son poste au Koweït pour s’engager dans la lutte armée qu’initie son organisation. Elle suit ainsi un entraînement dans une base du FPLP en Jordanie pendant le premier semestre 1969.
Le 29 août de la même année, alors qu’elle n’a que 24 ans, elle monte à Rome avec son camarade Salim Issaoui dans l’avion Los-Angeles/Tel-Aviv. Peu après le décollage, ils prennent le contrôle de l’avion et contraignent le pilote à se rendre à Damas. Arrivés dans la capitale syrienne, ils débarquent les 116 passagers et font ensuite exploser l’appareil. Les détournements d’avion étaient un des éléments de la stratégie du FPLP visant à faire connaître internationalement la lutte du peuple palestinien tout en infligeant par les destruction des appareils des pertes importantes à l’Etat sioniste. A l’issue de l’opération de 1969 Leïla Khaled est repérée et recherchée. Elle subit alors une opération de chirurgie esthétique qui modifie entièrement son visage pour pouvoir reprendre le combat.
Le 6 septembre 1970 elle est de nouveau en action. Accompagnée d’un nicaraguayen Patrick Arguello, elle tente de détourner le vol 219 de la compagnie israélienne El Al desservant la ligne Amsterdam- New York. Deux autres complices sont arrêtés avant l’embarquement. Sous la menace des armes, ils ordonnent au pilote de changer de trajectoire. Celui-ci effectue une manœuvre visant à déstabiliser les deux assaillants. Leïla est maîtrisée par des passagers et arrêtée alors que Patrick est mortellement blessée par un agent de sécurité. Le pilote se dirige alors vers l’aéroport de Londres où Leïla est arrêtée par la police britannique.
Le FPLP propose alors l’échange de Leïla et des otages britanniques réalisés dans d’autres détournements d’avions. L’opération se déroule le 1er octobre 1970 et Leïla retrouve la liberté après trois semaines d’emprisonnements. Elle reprend immédiatement le combat. On la retrouve en particulier dans une action commando contre un pétrolier circulant sur la mer rouge en juin 1971. En 1973 elle s’engage au Liban dans la lutte contre l’armée libanaise qui intervenait dans les camps palestiniens pour désorganiser la résistance palestinienne. En 1975 elle reprend les armes contre l’armée israélienne qui avait envahi le Liban. Une grossesse l’oblige alors à cesser le combat.
Lors des négociations dite du « processus de paix », Leïla Khaled défend les positions de son parti c’est-à-dire appelle à continuer la lutte armée et à refuser le dit processus : « Ce n'est pas un processus de paix. C'est un processus politique où l'équilibre des forces est pour les Israéliens et pas pour nous. Ils ont toutes les cartes en mains et les Palestiniens n'ont rien ».
Depuis 1982 elle est membre du Conseil national palestinien (CNP) et animatrice de l'Union générale des femmes palestiniennes. Expliquant les raisons des détournements d’avion, elle précise : Nous voulions frapper fort pour obliger le monde à nous écouter. La communauté internationale nous aidait comme réfugiés, nécessiteux d’aide humanitaire, de repas, d’aliments. Personne ne nous voyait comme un peuple qui défendait une cause. Nous devions trouver quelque chose qui poussait le monde à se poser des questions sur qui sont les Palestiniens, et nous voulions aussi faire libérer les prisonniers aux mains des Israéliens. Tels étaient les objectifs que nous nous étions fixés. »
Cette vie de combats et d’engagements l’a fait mondialement connaître comme symbole de la participation active des femmes à la résistance palestinienne.
Tant qu'il y aura des couilles en or, il y aura des lames en acier
Anonyme
Pictocube
Un point de vue très facile à avoir...
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dana12
Leila Khaled défend une cause : contre la spoliation des terres et des droits des palestiniens. Certes, la forme de cette lutte est terrible et c'est une saloperie.
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