[DEBAT] - Citation d'Alexandre Astier
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User/bob
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Posteur·euse AFfolé·e
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Sujet de la discussion Posté le 06/01/2016 à 16:53:01[DEBAT] - Citation d'Alexandre Astier
Voilà : je viens de tomber sur une interview d'Alexandre Astier qui répond à cette question.
https://www.lesnumeriques.com/audio/alexandre-astier-musicien-polymathe-a2529.html#page-4
Je voulais y réagir mais la procédure d'inscription/validation fait que une heure après je ne peux toujours pas intervenir. J'ai donc eu l'idée de la soumettre à la communauté AF, qui par nature est concernée et très variée, pour ouvrir le débat.
Citation :
Pour terminer, notre question des Inconnus revisitée à la sauce Les Numériques : qu'est-ce qui différencie un bon d'un mauvais musicien ?
Un bon musicien, c'est quelqu'un qui parle la musique comme une langue étrangère. C'est une personne susceptible de penser, de parler et de comprendre cette langue qu'est la musique. Généralement, ça va un peu plus facilement quand les personnes commencent très jeunes — comme les langues finalement — parce qu'il n'y a plus de questions sur la transformation. Il y a beaucoup de musiciens qui ne savent pas lire ou écrire la musique, par exemple. Eh bien je trouve ça bizarre. Dire "Je suis musicien" et ne pas savoir lire une partition, je trouve qu'il y a là un manque d'humilité étrange à se dire "C'est bon, je m'arrête là !". D'autant plus qu'avec toute la littérature musicale existante et si facilement accessible de nos jours... il n'est jamais trop tard ! Ce qui différencie un bon d'un mauvais musicien, au fond, c'est de considérer qu'il faut tout connaître de la langue qu'est la musique. Tout.
https://www.lesnumeriques.com/audio/alexandre-astier-musicien-polymathe-a2529.html#page-4
Je voulais y réagir mais la procédure d'inscription/validation fait que une heure après je ne peux toujours pas intervenir. J'ai donc eu l'idée de la soumettre à la communauté AF, qui par nature est concernée et très variée, pour ouvrir le débat.
Anonyme
3467
13 Posté le 07/01/2016 à 00:31:03
l'histoire de la notation musicale ne change strictement rien à mon point de vue, je ne me suis renseigné dessus qu'à ta question.
où veux tu en venir ?
Hors sujet :
tu pouvais pas être plus explicite depuis le début ???
[ Dernière édition du message le 07/01/2016 à 00:36:05 ]
Anonyme
774
14 Posté le 07/01/2016 à 00:34:04
Je suis d'accord. C'était quant au choix de la langue, même si l'humour n'est pas loin.
x
Hors sujet :C'est un de mes défauts, c'est vrai
[ Dernière édition du message le 07/01/2016 à 00:37:57 ]
User/bob
809
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 22 ans
15 Posté le 07/01/2016 à 10:50:34
Citation :
c'est faux : on peut être un bon musicien en connaissant un seul répertoire
Je suis d'accord : Que penser des bluesmen du delta dans les années 30 ? Sont-ils de mauvais musiciens parce qu'ils possèdent un répertoire unique (le blues) et surtout ni ils ne lisent, ni ils n'écrivent...
De ce point de vue-là, je pense que Alexandre Astier a tord.
Maintenant, les bluesmens actuels sont plutôt beaucoup plus "virtuoses" que leurs ainés du delta, ils possèdent une vraie culture du style, les outils harmoniques et de vocabulaire pour enrichir le style... Bref, ils ont des compétences bien plus importantes. Donc si on compare par exemple Robert Johnson et Eric Clapton (ou Jimmy Page qui était un musicien de session très réputé et surtout un grand lecteur de partitions et reconnu pour ça par ses employeurs), il est évident que Robert Johnson semble un moins bon musicien (selon les critères de A. Astier) et pourtant Eric Clapton voue un véritable culte à Robert Johnson... C'est (à mon avis) que ces critères ne suffisent pas à définir ce qu'est un bon musicien, et que la personnalité, le talent, la créativité du musicien sont (au moins) aussi importants pour définir sa valeur.
Concernant Robert Johnson, c'est précisément son "manque de culture" musical et les limites que cela a engendré qui lui ont permis de transcender le genre et de poser les bases modernes du blues qui servent aujourd'hui de référence à tous les virtuoses du blues actuels.
Cela constitue un critère bien plus important que la culture musicale globale pour dire qui est un bon ou un mauvais musicien.
Anonyme
12956
17 Posté le 07/01/2016 à 12:53:43
Quand je parle de -connaissance du style- dans ma "définition" du bon musicien( ma première réponse), je ne parle pas forcément de connaissance théorique, voir même de connaissance consciente du style. Mais il y a bien quelque chose qui guide le musicien, ou au moins une représentation, une cartographie(métaphore visuelle, mais je n'entend pas forcément de quelque chose que l'on "voit") d'un univers qui lui permet d'interagir avec. Et c'est par rapport à cette "carte" que le musicien saura si ce qu'il fait participe du style. A mon avis R. Johnson lorsqu'il rompt avec le style en vogue, le fait tout de même depuis une tradition. C'est sur la base du "même", que l'"autre" se distingue.
Alors certes pas besoin de savoir lire la musique pour ça. Une bonne mémoire auditive suffit. Mais si je peux oser quelque chose, (soyons téméraire): le bon muscien, connait la musique. Ses enchainements de note ne sont pas fortuit
Alors la question que je me pose finalement est: Quel intérêt à parler de bon musicien ? La proposition en elle même, n'est-elle pas tautologique ?
Un musicien mauvais, est-il vraiment musicien? Je ne suis pas certain. Un musicien n'est-ce pas déjà plus que quelqu'un qui pratique un instrument ?
Alors certes pas besoin de savoir lire la musique pour ça. Une bonne mémoire auditive suffit. Mais si je peux oser quelque chose, (soyons téméraire): le bon muscien, connait la musique. Ses enchainements de note ne sont pas fortuit
Alors la question que je me pose finalement est: Quel intérêt à parler de bon musicien ? La proposition en elle même, n'est-elle pas tautologique ?
Un musicien mauvais, est-il vraiment musicien? Je ne suis pas certain. Un musicien n'est-ce pas déjà plus que quelqu'un qui pratique un instrument ?
Anonyme
774
18 Posté le 07/01/2016 à 13:31:51
Il y a de bons exécutants et puis des musiciens qui sont plus que bons exécutants...
On peut être acteur de la musique, on peut être la musique (pardon).
On peut être acteur de la musique, on peut être la musique (pardon).
User/bob
809
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 22 ans
19 Posté le 07/01/2016 à 13:42:09
Citation :
A mon avis R. Johnson lorsqu'il rompt avec le style en vogue, le fait tout de même depuis une tradition. C'est sur la base du "même", que l'"autre" se distingue.
Alors certes pas besoin de savoir lire la musique pour ça. Une bonne mémoire auditive suffit. Mais si je peux oser quelque chose, (soyons téméraire): le bon muscien, connait la musique. Ses enchainements de note ne sont pas fortuit
Oui, on dit a peu près la même chose, à savoir qu'il y a un point de départ et un nouveau chemin.
Ce que j'essayais de formaliser, c'est qu'il n'est pas nécessaire de posséder un background "exhaustif" pour prétendre être un musicien. Dans sa citation A.Astier dit ceci :
Citation :
Dire "Je suis musicien" et ne pas savoir lire une partition, je trouve qu'il y a là un manque d'humilité étrange à se dire "C'est bon, je m'arrête là !".
Autrement dit, si l'on ne sait pas lire la musique on ne peut prétendre être musicien (je force un peu le trait),
il en fait en quelque sorte un préalable. Le raisonnement ne tient pas debout si on l'applique, par exemple, aux cultures orales africaines, cela signifierait que les musiciens africains ne sont pas des musiciens parce qu'ils ne savent pas lire et écrire la musique comme les occidentaux.
De plus, dans son raisonnement il parle de manque d'humilité. Je ne comprends pas bien ce que cela signifie dans ce contexte. Le "c'est bon je m'arrète là" suggère qu'il considère que ne pas vouloir explorer cet aspect de la musique, c'est s'arrêter d'évoluer en tant que "musicien". Or ne pas lire et écrire n'empèche pas de parler, de comprendre, de transmettre. Il a raison sur une chose : être musicien c'est être en mouvement, c'est-à-dire en évolution permanente que ce soit sur les détails ou sur les fondements, je crois qu'il faut être actif et ne pas contenter de ses acquis du moment.
Anonyme
774
20 Posté le 07/01/2016 à 13:44:51
Citation :
Le raisonnement ne tient pas debout si on l'applique, par exemple, aux cultures orales africaines, cela signifierait que les musiciens africains ne sont pas des musiciens parce qu'ils ne savent pas lire et écrire la musique comme les occidentaux.
C'est pour cela que je demandais : c'est comment en Inde, par ex ? Astier, ethnocentré ?
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