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Sujet Qu'est-ce qui vous amuse automatiquement ?

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Sujet de la discussion Qu'est-ce qui vous amuse automatiquement ?
Putain!!! y démarre grave ton topic :mdr:
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T'es gentil, je me suis levé à 6h du mat pour eux et j'ai quitté mon bahut à 20h30, préparé ma journée de demain et je vais me coucher là pour me relever à 6h pour eux.

Alors de un entendre dire sans autre forme de procès que ce que je fais les foutrais encore plus dans la merde que ce qu'ils ne sont déjà (parce que je bosse pas avec des petits privilégiés du tout), c'est déjà dur à entendre, mais si en plus on ne veut pas se méfier un tant soit peu de ce qui peut se profiler derrière certaines analyses...

Si l'on divisait par deux le nombre d'élèves de la primaire au lycée dans les coins les plus défavorisés en embauchant du monde pour et pas comme Macron qui a pris les postes sur le secondaire pour diviser les classes de primaire, et puis en formant et payant correctement les profs (comme dans beaucoup d'autres endroits en Europe) et on vous les réduit les inégalités, malgré tout l'élitisme du système français.

Mébon, brefle.
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Jaeko : désolé, mais t'as une réaction typique de prof :
- on critique l'éducation nationale, tu crois qu'on te critique en tant que prof (pourtant, les profs sont les gens que je connais ayant la dent la plus dure envers l'EN... quand ça vient d'eux. Que quelqu'un d'extérieur critique et on sort les boucliers "touchez pas au veau d'or")
- on critique l'EN, c'est qu'on veut faire la place au privé.
- plus le refus de voir la réalité du système dans lequel en tant que prof, vous fonctionnez et que de fait vous soutenez, notamment par les réaction sus-citées alors que vos opinions, le fond de votre pensée et, pour la plupart d'entre vous, votre raison d'être même en tant que prof devrait faire de vous les premiers chantres d'une profonde réforme de l'enseignement.
Mais c'est toujours pareil avec les profs : à croire que l'Education Nationale est une religion et qu'y toucher est sacrilège.
J'avoue que je n'arrive même pas à comprendre comment vous arrivez à vivre dans cette contradiction entre un système auquel vous appartenez et donc vous dépendez et que vous protégez envers et contre tous et les raisons pour lesquelles vous faites ce métier et ce que vous croyez faire et faite en réalité (former des citoyens autonome VS former des bons petits soldats bien dans la norme et bien sages).

Je sais que ce que je viens d'écrire est violent pour un prof qui aime son métier et le fait avec tout son coeur. Je sais aussi que les choses sont (forcément) toujours à nuancer. N'empêche que c'est le constat qui est fait par toutes les études, c'est le constat d'heures et d'heures de discussions avec des potes ou amis instits ou profs, des gens que j'aime, que je respecte, souvent que j'admire, notamment pour l'étendue de leur dévouement au service des gamins. Mais je ne comprends décidément pas cet espèce d'aveuglement volontaire, ce gouffre croissant qu'il y a entre ce que le profs croient faire et pourquoi il ont choisi de le faire et la réalité de ce qu'il font (ou que le système leur fait faire).
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Ben déjà on peut se mefier d’une étude qui met la Suède et la Finlande dans les profondeurs du classement, et les USA loin devant...
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Ah mais Will, je suis à fond pour réformer le bazar, et je commencerais par revoir le subventionnement du privé (Piketti dit pareil, hein), par embaucher du monde dans les territoires difficiles, et y revaloriser les salaires. Pour les deux principales sources qui sont sorties, l'OCDE et le CNESCO, ce sont aussi des sources politiques, dont je ne vois pas en quoi elles préconiseraient ceci. C'est tout à fait le genre de sources qui est aussi brandi par ceux qui voudraient au contraire accélérer les privatisations et supprimer les dispositifs déjà existants pour les élèves défavorisés. Bon, Duby, qui a été cité, est peut-être plus intéressant et nuancé que ça.

Pour ma part, je n'ai pas le temps en ce moment d'être plus nuancé, et oui, je suis honnête mes collègues et moi bossons dur et bien, et il est forcément difficile d'entendre que nous serions les suppôts des inégalités alors qu'on s'efforce d'en réduire le plus possible les dégâts.

Citation :
Du point de vue politique, c'est la théorie du Public Choice qui conduit au marché. Selon elle, le système public est devenu inefficace et fermé sur lui même. Il y a alors la volonté de secouer ces "monopoles indolents". En mettant de la concurrence, on pense que ça incitera les établissements à s'améliorer. On créé le marché au nom de l'efficacité. On pense aussi que le privé est plus efficace et on a donc la volonté de transposer cette logique dans le public en créant des écoles publiques proches du privé, comme les Charter Schools aux Etats-Unis (des écoles publiques à large autonomie qui sélectionnent leurs élèves) ou d'introduire des chèques éducation (vouchers). On pensait aussi responsabiliser les parents en leur donnant la possibilité de choisir. Enfin, en Grande Bretagne, Thatcher présentait aussi cette politique comme la revanche des classes moyennes sur les classes supérieures, comme une mesure d'équité. Une idée que l'on a retrouvé en France au moment de l'assouplissement de la carte scolaire.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/08/29082013Article635133573457597625.aspx

[ Dernière édition du message le 08/11/2019 à 07:15:16 ]

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Hors sujet :
Citation de Dr :
Ben déjà on peut se mefier d’une étude qui met la Suède et la Finlande dans les profondeurs du classement, et les USA loin devant...

Si tu fais référence au graphique qu'il y avait plus haut, il montre que sur les 10 dernières années les inégalités ont plutôt diminué aux États-Unis. Il n'est jamais dit que les États-Unis sont plus égalitaires que les pays nordiques. Les conclusions de toutes les études en question montrent en effet l'inverse. C'est donc leur faire un bien mauvais procès.
Ça serait comme d'accuser le GIEC de dire qu'il fait plus chaud en antarctique d'ailleurs alors qu'il dit simplement que les effets du réchauffement climatique y sont accélérés avec la fonte des glaces.

Les grands résultats du rapport du Cnesco ils sont synthétisés là :
https://www.cnesco.fr/fr/inegalites-sociales/

Et les différentes approches des chercheurs ici :
https://www.cnesco.fr/fr/inegalites-sociales/paroles-dexperts/
On est sur des thématiques qui font traditionnellement partie du questionnement de gauche sur l'école.

Et à la lecture des préconisations on se rend rapidement compte que le point de vue adopté c'est celui de la critique des politiques d'éducation seulement basées sur la répétition des réformes, la dénonciation des conditions d'enseignement pour les élèves les plus défavorisés, la dénonciation des inégalités de réussite pour les élèves issus de l'immigration, la demande de renforcement de la mixité dans les établissements, la demande d'augmentation de moyens, etc.
On a vu mieux comme émanation du grand capital, non ?

Que les hurluberlus du Figaro et du Point en fassent autre chose et récupèrent les résultats qui les arrangent pour se rouler par terre en demandant la suppression de l'école publique c'est absolument regrettable. Mais c'est clairement pas le sens des études menées sur le sujet.
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Hors sujet :
Pour clarifier peut-être mon point de vue :
PISA comme classement de la performance des pays, c'est de la merde.
PISA comme tirage de bourre international en mode classement de Shangai, c'est de la merde.
L'usage médiatique fait de PISA en mode "la France va mal, on est mal classés, il faut pendre les profs", c'est de la merde.
L'usage scientifique qui est fait des bases de données PISA, notamment pour mener des études de socio sur la question, n'a que peu à voir avec les points précédents. Et il serait dommage de le disqualifier à priori.
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Hors sujet :
Citation de Joeko :
T'es gentil, [...]

:non: Alors là, il y a erreur sur le bonhomme, j'ai quitté l'école il y a déjà longtemps.
Je mettrai ça sur le compte de la fatigue, l'incident est clôt.


J'ai fait référence à un rapport (auquel je n'ai pas participé, il faut quand même le préciser) qui dénonce une amplification des inégalités à l'école, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi tu l'as pris comme une attaque à ton encontre (+1 à Will pour son dernier message).
Il est d'ailleurs important de noter que les différents intervenants dans cette discussion n'ont pas la même lecture de cette étude, y compris en ce qui concerne les graphiques. Pour ma part j'en arrive à des conclusions semblables à celles de Léo Tseu.
Il serait quand même préférable d'en discuter plutôt que de s'emporter et de partir dans tous les sens. J'en veux pour exemple tes trois messages dans lesquels tu insistes sur tes heures de travail : « pas le temps de lire, je viens de faire treize heures sur mon bahut », « je me suis levé à 6h du mat pour eux et j'ai quitté mon bahut à 20h30 » et « je n'ai pas le temps en ce moment [...] mes collègues et moi bossons dur et bien ». C'est absurde, je n'ai pas trouvé dans ce rapport la moindre ligne sur le fait que Joeko (ou un autre) ne faisait pas suffisamment d'heures. Bref !
Malheureusement, cette étude ne fait que confirmer ce dont je me doutais déjà. Et, par les temps qui courent, la tendance risque d'être dure à inverser.

56498
La tendance consiste surtout à flinguer les services publics et privatiser pour enrichir quelques personnes. Et ensuite tous les prétextes sont bons.
56499
Amuzoto : depuis que j'ai emménagé dans mon logement actuel, je suis en train d'élargir mon réseau de connaissances de façon époustouflante ! Ça me surprend, je n'ai pas l'habitude !

"La musique existe pour ceux qui ne savent pas s'exprimer avec des mots."

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Cité U ou maison de retraite ? :-D